Réduction de coûts : Rexel sous surveillance
Jean-Charles Pauze, le nouveau P-DG de Rexel, aura peu de temps pour redresser la barre du n°1 mondial de la distribution de matériel électrique. Appelé dans l'urgence par Serge Weinberg, le président de la maison mère PPR, il aura pour double mission, à 55 ans, d'accélérer la dynamique commerciale tout en réduisant les coûts. Mais il devra surtout redonner du souffle à une entreprise qui va mal : avec une chute de 48,5 % de son bénéfice net au premier semestre 2002, Rexel subit de plein fouet le retournement de conjoncture qui frappe le secteur du bâtiment aux Etats-Unis, où la filiale de PPR réalise 41 % de ses ventes. " La réduction de 25 millions d'euros des coûts d'exploitation déjà mise en oeuvre par Rexel s'avère insuffisante, souligne un analyste. Sur un marché encadré par des normes strictes, protégé des importations d'Asie à bas prix, la société s'est crue à l'abri et n'a pas su anticiper la crise américaine ".
Les investisseurs font pression
Or cette contre performance n'arrange pas du tout les affaires de Serge Weinberg. Pressé de clarifier la stratégie industrielle d'un groupe de plus en plus perçu comme un conglomérat d'entreprises peu homogène, il encaisse les mauvais résultats de Rexel (et de Gucci) à l'heure même où les investisseurs font pression pour qu'il accélère les restructurations nécessaires au rebond du titre. La vente, au début du mois, de JPG, la branche de vente à distance de fournitures de bureau de Guilbert, présentée comme un " premier pas " par Weinberg lui-même, n'a semble-t-il pas satisfait les analystes. Si elle a ouvert la voie d'un recentrage du groupe sur la distribution grand public (Fnac, Castorama...) et le luxe, elle n'aura pas empêché la sortie de la cote PPR du Dow Jones Stoxx. De là à penser que Rexel, dont la destinée vient d'être confiée à l'ancien patron de Guilbert, constitue le " deuxième pas " dans la cession d'actifs exigée par les marchés financiers, il n'y a qu'un pas que beaucoup ont déjà franchi...Yves Dougin
UN LEADER DANS LA TOURMENTE
Chiffre d'affaires 2001 : 7,9 milliards d'euros.
Chiffre d'affaires 1er semestre 2002 : - 7,1 %.
Bénéfice net 1er semestre : - 48,5 %.
Résultat d'exploitation 1er semestre : - 25 %.