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HQE2R
http://hqe2r.cstb.fr
Réhabilitation durable
de bâtiments
pour des quartiers
durables
Contrat n° EVK4 – CT –
2000 – 00025
Ce document rassemble les résumés des communications qui seront présentées lors de la conférence des 2
et 3 février 2004 à Cannes et sera remis à l’ensemble des participants ainsi qu’à la presse.
Le texte des communications sera disponible ultérieurement (après la conférence) et la façon de se procurer
ces documents sera annoncée sur le site web du projet HQE2R : http://hqe2r.cstb.fr
Cette conférence est organisée par des chercheurs et leurs partenaires opérationnels (collectivités locales,
bailleurs sociaux principalement) pour d’autres professionnels de terrain :
- collectivités locales, élus et responsables des services techniques,
- bailleurs sociaux,
- aménageurs,
- établissements publics fonciers,
- gestionnaires de parcs immobiliers,
- agences d’urbanisme,
ainsi que pour leurs partenaires dans leurs projets d’aménagement ou de renouvellement de quartier :
- l’Etat et ses services déconcentrés : CETE, DDE, DIREN, DRIRE, …
- l’ADEME,
- la Caisse des Dépôts,
- l’ANAH,
- les partenaires financiers tels que les banques, CAF, etc …
La démarche, les méthodes et les outils présentés sont des outils opérationnels, le plus souvent élaborés à la
demande de l’un ou l’autre des partenaires opérationnels, dans le cadre de leurs projets de quartier ou des
problèmes qu’ils ont à gérer. Ils sont illustrés par les partenaires eux-mêmes pendant les deux jours de
conférence.
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CSTB – La Calade
Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
Présidents: Tricia ZIPFEL, The Neighbourhood Renewal Unit at the Office of the Deputy Prime Minister
(UK) et Philippe TORRION, Délégué Régional PACA d’EDF (F)
9h00 L’implication du citoyen – habitant dans les démarches opérationnelles : Contexte historique,
cadre et processus de décision, Pierre DIMEGLIO, Assoc. EPPPUR (F) Modalités d’application
d’une démarche programmatique participative et concertée pour des équipements de proximité,
Jodelle ZETLAOUI, Institut d’Urbanisme de Paris (F)
9h25 La participation habitante dans la démarche HQE2R, Philippe OUTREQUIN, La Calade (F)
9h35 La participation à Manresa, Noemi GRANADO, ITeC et Josep ARMENGOL, Foment Manresa (S)
Questions – réponses avec la salle
10h15 Pause – café
10h35 La participation / gestion locale par les habitants dans le programme de renouvellement
urbain des quartiers du Royaume Uni, Tricia ZIPFEL (UK)
11h00 La participation dans le quartier Lunetta-Frassine de Mantova par Assunta PUTIGNANO, adjointe
à l’Environnement, et Antonella GROSSI, ICIE (I)
11h15 La concertation dans le projet de renouvellement urbain, La Roseraie, Michelle MOREAU,
Adjointe au Maire, Ville d’Angers (F)
11h30 La participation dans l’Agenda 21 Local et le Grand Projet de Ville d’Echirolles, Michèle
PRINCE-CLAVEL, Adjointe au Maire, Ville d’Echirolles (F)
11h45 Questions – réponses avec la salle
12h30 Pause déjeuner
Créer ou rénover un quartier ou une ville requiert aujourd’hui des méthodes nouvelles afin de faire
face aux enjeux des villes : pollution, dégradation de la qualité de la vie, insécurité, gaspillage de
ressources et de temps,… Le projet HQE2R envisage une nouvelle façon d’appréhender la ville, ses
quartiers et ses bâtiments en proposant des méthodes d’analyse et d’évaluation des territoires qui
s’appuient sur les objectifs et principes de développement durable.
Le point de départ de toute approche en terme de développement durable doit être de se donner comme
règle d’action de s’appuyer sur des principes universels visant au développement durable, le
premier d’entre eux étant d’appréhender au mieux la définition du développement durable donnée en
1987 par Gro Harlem BRUNTLAND :
« Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures à répondre aux leurs »2.
Cette définition doit rester le fil conducteur des actions à mener en terme de développement durable,
même si les objectifs poursuivis au niveau local dépendent des contextes sociopolitiques et des
personnes en charge de ces politiques.
Le développement durable peut être défini comme une approche stratégique et politique fondée sur
la notion de solidarité dans un espace temps donné, ayant comme objectif un triple dividende
(efficacité économique, équité sociale et prudence environnementale):
• Une solidarité dans l’espace, entre les territoires faisant de la lutte contre la pauvreté et
l’exclusion une priorité. Le développement doit être global et doit prendre en considération les
exclus, les laisser pour compte, notamment dans les pays du Sud mais aussi dans nos propres
pays.
• Une solidarité dans le temps, entre les générations d’aujourd’hui et celles de demain : la
planète, avec sa finitude, doit être vivable pour les générations futures ; les décisions
politiques ou économiques doivent donc intégrer le long terme.
De toute évidence, le “développement” est déjà au cœur de ces problèmes. Lorsque nous ajoutons la
notion de « durabilité », une nouvelle dimension apparaît : celle de l’environnement et de la
préservation des ressources ou de la vie de la planète à long terme.
La Commission Européenne a adopté le concept de l’article 2 du Traité de Maastricht3. La
Commission a proposé également une définition complémentaire : « Une réglementation et une
stratégie dont le but est d’assurer la continuité à travers le temps d’un développement social et
économique, dans le respect de l’environnement et sans compromettre les ressources naturelles qui
sont essentielles à l’activité humaine»4.
1
Cf Cahier HQE2R n° 1 : « HQE²R : Une démarche pour intégrer le développement durable dans les projets
d’aménagement et de renouvellement urbain », C. Charlot-Valdieu et P. Outrequin, Edition CSTB, déc. 2003.
2
« Notre avenir à tous », rapport de la Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement
(Commission Bruntland), les éditions du Fleuve, 1989, traduction française de « Our common future », 1987.
3
« The community’s mission is to promote sustainable and non-inflationary growth respecting the environment
and to invent methods of growth and, therefore, of consumption, to ensure the well-being of human beings today,
without compromising the well-being of future generations ».
4
Commission Européenne, « Vers un développement durable », CE 30/3/92.
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Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
L’Agenda 21 Local est un projet politique de développement durable pour le 21e siècle et un
programme d’actions qui répondent aux objectifs, principes et défis du développement durable :
- objectifs d’équité sociale, d’efficacité économique, d’amélioration de l’environnement visant aussi
l’organisation dans un souci de simplification ainsi que la démocratisation des modes de prise de
décision, de gestion et de contrôle (gouvernance) ;
- principes de solidarité dans le temps et dans l’espace, de transversalité et de globalité, de
participation, principe de précaution et enfin principe de subsidiarité qui demande à traiter les
problèmes au plus près de l’endroit où ils se posent ;
- défis de conciliation du long terme et du court terme, de partage des choix par l’ensemble de la
société, des simples citoyens aux acteurs économiques et sociaux.
Pourtant, la mise en pratique d'un développement durable est une démarche qui se déploie
aujourd'hui dans la ville. Nous proposons la définition suivante du développement durable
urbain:
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Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
Définition du quartier :
Le quartier est une « portion de la ville dans laquelle on se déplace à pied ou, pour dire la même
chose sous la forme d’une lapalissade, une partie de la ville dans laquelle on n’a pas besoin de se
rendre, puisqu’on y est ». (Georges Perec)
Les analyses récentes de la ville ont montré que le traitement social des quartiers ne suffit plus. Même
si la ville (ou l'agglomération) constitue le terrain privilégié des études urbaines, le quartier est une
entité vivante où se joue encore une bonne partie de la vie de chacun : la diversité dans le quartier, son
intégration dans la ville, la préservation et la valorisation de son patrimoine (naturel, historique,
humain), la qualité de vie pour ses habitants, le lien social constituent les axes fondamentaux d’une
politique locale fondée sur le développement durable.
La démarche HQE2R vise à s'interroger sur l'ensemble des besoins d'un quartier et de sa
population et à identifier les problèmes autant économiques que sociaux et environnementaux.
Elle doit amorcer une réflexion à long terme sur la vocation future du quartier et rechercher des
solutions pour faire du quartier un espace structuré autour de relations sociales, ayant une fonction
dans la ville, et une capacité de co-production de biens, de services et de sens.
Même si un quartier n'a pas pour vocation de devenir autonome et encore moins de vivre en autarcie,
les quartiers qui mettent en avant simultanément la gestion des ressources5 et de l'espace, la
qualité de vie et la participation des habitants permettent de donner un sens à la vie de quartier
et de faire prendre conscience à ses habitants que leur quartier a un avenir et un rôle à jouer
dans la ville ; ce sont des quartiers « durables ».
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La seule gestion environnementale des ressources ne suffit pas à définir un quartier durable. Voir à ce sujet le
tome 2 du Cahier HQE2R n° 1 sur la démarche HQE2R. Ce tome 2 présente une analyse de quartiers durables en
Europe réalisée principalement par Ph. Outrequin avec un soutien financier d’EDF.
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Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
Session 1 :
Une démarche développement durable pour des projets
d’aménagement et de renouvellement urbain (HQE2R)
Zoom arrière
La HQE s’est créée et développée pour les bâtiments. Les enjeux sont considérables, que se soit
pour les usagers de ces bâtiments, en terme de santé comme de finances, pour les charges
d’habitation, ou pour la collectivité, quelle que soit l’échelle, de proximité avec le paysage, régionale
avec les eaux pluviales, ou planétaire avec l’émission de gaz à effet de serre. Enjeux multiples,
intimement mêlés, à considérer dans leur système et sur la durée de vie du bâtiment, et non à l’instant
T et séparément comme nous sommes tentés de le faire si souvent. Il fallait une méthode spécifique
pour traiter avec efficacité la question dans sa complexité : c’est la démarche HQE.
Mais bien sûr, le meilleur bâtiment du monde est-il « bon pour l’environnement » s’il s’inscrit dans un
urbanisme incontrôlé, entraînant pour son fonctionnement des coûts sociaux et environnementaux, et
par suite économiques, hors de proportion avec les services rendus ? La première cible de la HQE des
bâtiments est « la relation harmonieuse du bâtiment avec son environnement immédiat ». Nous nous
situons à l’échelle de la parcelle. Mais prenons du recul et observons le fonctionnement du tissu
urbain. La parcelle appartient à un ensemble et la recherche de qualité environnementale, si elle doit
procéder par étapes, doit progressivement intégrer des paramètres d’aménagement et non
exclusivement de construction. Le pari est de taille, car la complexité des enjeux s’intensifie
rapidement au fur et à mesure que le « zoom arrière » ouvre le champ. Il faut donc rester modeste,
pragmatique, et accepter l’erreur. Elle est normale quand on innove, et elle doit enrichir
progressivement les connaissances pour peu que l’on sache la reconnaître, c’est à dire que l’on
s’organise pour cela. Et les colloques sont là pour ouvrir les dossiers, tirer des bilans.
Environnement ou développement durable ? Question rituelle, mais fausse question assurément.
Permettez moi de citer le premier paragraphe de l’introduction du « Livre vert sur l’environnement
urbain » publié en juin 1990 par la Commission des Communautés Européennes : « Pour résoudre les
problèmes liés à l’environnement urbain, il faut aller au-delà d’une approche sectorielle. Même s’il
est utile, voire indispensable, de fixer des objectifs de qualité pour l’air, pour l’eau, des niveaux
maxima pour le bruit, etc. dans des directives ou des recommandations, il est essentiel de mieux
comprendre l’origine des problèmes environnementaux qui menacent nos villes afin de trouver des
solutions durables. Cela signifie qu’il faut non seulement examiner les causes immédiates de la
dégradation de l’environnement, mais également les options sociales et économiques qui sont à la
base de ces problèmes. ». On le voit, sans un recul intégrant l’ensemble des données économiques,
sociales et environnementales, on ne traitera pas convenablement les questions d’environnement, car
là encore nous sommes en présence d’un système, où les paramètres s’enchevêtrent. Mais pour
aborder efficacement ce système, il faut une méthode, et des entrées. L’aborder sur toutes les facettes à
la fois conduit le plus souvent à des déboires. L’entrée « environnement », dont on pu observer
l’efficacité pour le bâtiment où la HQE constitue bien une démarche de développement durable, doit
encore être explorée pour l’aménagement urbain. Je suis convaincu que l’environnement est une entrée
féconde pour « faire du développement durable » dans les politiques d’aménagement, à la condition
toutefois de le considérer avec toute sa richesse et sa diversité, comme le livre vert européen nous y
invite.
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Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
Le projet HQE2R a pour objectif d’aider les maîtres d’ouvrage en charge de projets de
renouvellement urbain ou d’aménagement de quartiers à intégrer le développement durable
dans leur(s) projet(s).
La conduite de projet de renouvellement urbain est un processus complexe qui ne se résume pas à des
aspects techniques (réhabilitation de logements…), sociaux (prise en compte des attentes des
habitants…) ou économiques (création d’une zone franche…) mais demande de prendre en compte
l’ensemble de ces dimensions, sans oublier la dimension environnementale qui contribue largement à
la qualité de la vie.
La prise en compte de l’ensemble de ces dimensions, dans un même processus (approche
systémique), permet de faire référence au développement durable.
Ce concept de développement durable, qui doit devenir une démarche, demande effectivement que
les aspects techniques, sociaux, économiques et environnementaux soient considérés ensemble, en
privilégiant les synergies et en évaluant les impacts croisés des différentes actions sur ces différents
domaines. Le développement durable exige aussi une nouvelle façon de gérer les problèmes, en
associant les acteurs concernés d’une part et en considérant les effets à long terme et globaux d’autre
part.
Le développement durable est l’affaire de tous et notre planète est limitée, tel est en terme simple le
nouveau paradigme qui doit aussi être introduit dans les projets de renouvellement urbain.
Le projet HQE2R est une première avancée pour intégrer une démarche de développement durable
dans les projets d’aménagement et de renouvellement urbains, ce qui est le titre de la conférence.
L’objectif du projet HQE2R est de fournir des outils, des méthodes, des guides de recommandations
ou de bonnes pratiques pour les différentes étapes du processus ou d’un projet d’aménagement ou de
renouvellement urbain.
Nous avons décomposé la conduite d’un projet d’aménagement ou de renouvellement urbain en 4
phases principales. Le projet HQE2R propose des méthodes et des outils opérationnels pour mener une
démarche cohérente de développement durable dans chacune de ces 4 phases :
1. La vision : perception des problèmes, émergence des projets qui conduit à la décision d’agir,
2. L’analyse : analyse à partir d’un état des lieux des points forts et des points faibles,
élaboration d’un diagnostic partagé de développement durable et définition des priorités et des
enjeux de développement,
3. La conception : recherche de solutions, définition d’une stratégie, d’un plan ou d’un
programme d’actions,
4. La réalisation : mise en œuvre du projet suivie de la vie en œuvre et de son évaluation.
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Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
A chaque phase de ce processus ainsi qu’à leurs interfaces, HQE2R a cherché à définir une démarche,
des méthodes, des outils et propose des recommandations s’appuyant sur des bonnes pratiques.
La démarche HQE²R vers le développement durable d’un quartier
4. Diagnostic
partagé de DD du
quartier (points forts,
dysfonctionnements,
cohésion)
Pour accompagner la vision des maîtres d’ouvrage, HQE2R propose une base théorique qui définit
les concepts nécessaires pour l’intégration du développement durable dans une approche quartier.
Ce cadre théorique repose sur la définition de 6 principes de développement durable applicables
aux opérations d’aménagement ou de renouvellement urbain qui contribuent à définir les méthodes
de travail (participation) et les outils (prise en compte du long terme, du global,…). (Ces principes
sont issus des 28 principes présentés lors de la Conférence de Rio de 1992).
Au niveau urbain, le développement durable doit aussi être défini de façon générique. C’est pourquoi
la démarche HQE2R a défini cinq objectifs globaux de développement durable applicables au
niveau des quartiers en Europe. L’adhésion à ces objectifs n’est pas évidente et peut être discutée
avec les maîtres d’ouvrage. Ils sont toutefois le support conceptuel et idéologique de notre approche de
développement durable urbain. Ces cinq objectifs sont suffisants, à notre sens, pour couvrir l’analyse
d’un quartier, du point de vue du développement durable. Ils ne le seraient pas pour couvrir la ville
entière. Pour celle-ci, d’autres objectifs complémentaires sont nécessaires tels que l’efficacité des
services publics (pris dans leur ensemble) et la cohérence du développement de la ville (cohérence
d’ensemble, notamment avec l’agglomération, et liaisons inter-quartiers).
D’autres objectifs locaux peuvent être avancés en fonction de la spécificité de la ville ou du quartier.
Ces objectifs de développement durable ne sont pas non plus d’égale importance dans tous les
quartiers. C’est à l’issue du diagnostic partagé de développement durable que l’on peut définir les
principaux enjeux et les hiérarchiser, aboutissant ainsi à la définition d’objectifs locaux de
développement durable.
Les objectifs globaux de développement durable sont, au démarrage du projet, une façon d’intégrer
tous les aspects du développement durable. Pour les préciser et favoriser une approche opérationnelle,
nous avons défini des cibles de développement durable qui, au nombre de 21, couvrent les
différents champs du développement durable urbain.
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AMELIORER LA DIVERSITE
AMELIORER L'INTEGRATION
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Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
De façon encore plus concrète, ces cibles sont déclinées en 51 sous-cibles dont l’analyse est réalisée
dans la phase du diagnostic :
L’ ANALYSE
La phase d’analyse d’un projet d’aménagement ou de renouvellement urbain vise à définir les
enjeux de développement et les priorités du maître d’ouvrage. Celles-ci sont définies à l’issue d’un
diagnostic de territoire. HQE2R suggère que ce diagnostic soit partagé et de développement
durable :
• Partagé car le diagnostic doit être le moment d’entamer un processus de concertation visant à
déterminer un consensus sur la situation existante. Le diagnostic doit être mené en recherchant
la participation des habitants et usagers du quartier. Cette participation peut prendre des
formes variées (cf. La participation habitante dans la démarche HQE2R, Philippe Outrequin), la
démarche étant d’abord d’établir une communication (entre les élus, les techniciens, la
population, les responsables associatifs et économiques et le consultant) avec un langage
compréhensible par chacun, puis de définir une mise en perspective du quartier où les points de
vue de chacun sont exprimés. Les démarches participatives peuvent aussi conduire les même
acteurs à définir des propositions pour le Plan d’actions.
• Diagnostic de développement durable car il part d’un état des lieux s’appuyant sur les cibles
et sous-cibles de développement durable ainsi que sur un système d’indicateurs de
développement durable mettant en œuvre une analyse systémique. HQE2R propose en effet un
système de 61 indicateurs (cf. La méthode de diagnostic partagé de développement durable,
Andreas Blum) de développement durable qui couvre la totalité des cibles (système ISDIS soit
« Issues and Sustainable Development Indicators System »). Leur mesure doit contribuer à
l’élaboration du diagnostic. L’interprétation de ces indicateurs peut être un moment fort de
concertation et de recherche de solutions pour les améliorer ; ils participent à la hiérarchisation
des enjeux.
Ce système d’indicateurs peut être également utilisé dans le cadre d’un modèle d’évaluation qui
permet de présenter le « profil de développement durable » du quartier. Ce modèle INDI ne
couvre évidemment pas tous les champs, les problèmes ou les richesses d’un quartier mais il
peut mettre en évidence certains points forts ou faibles et oblige les responsables du projet à se
poser des questions sur le développement durable du quartier (cf. Les outils d’évaluation de la
durabilité d’un projet d’aménagement, Philippe Outrequin).
Le diagnostic partagé de développement durable amène le maître d’ouvrage à définir des priorités et
des objectifs locaux de développement durable pour le projet d’aménagement ou de renouvellement
urbain, à l’issue d’une phase de concertation et d’analyse.
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LA CONCEPTION / EVALUATION
La conception du projet, sa définition, son contenu, son phasage vont être élaborés à travers
différentes études (par exemple dans le cadre d’un marché de définition), évaluations, recherches de
partenaires, phases de concertation,… qui aboutiront à un Plan ou un Programme d’actions pour
le quartier.
Pour un projet urbain, le Plan d’actions pourra contenir les éléments suivants :
• Les choix de construction, de démolition, de changement d’usage (réemploi) ou de
réhabilitation.
• Les choix en matière d’utilisation et de gestion de l’espace.
• Les choix de procédures (par exemple norme ISO, certification HQE, …) et les modalités des
partenariats et de la participation.
• Les mesures d’accompagnement : action sociale, formation des professionnels concernés,
révision des documents d’urbanisme, mode de communication, …
• Les modalités financières.
Le Plan d’actions doit préciser la façon dont les 21 cibles de développement durable sont prises
en compte dans le projet de renouvellement urbain. Ceci implique :
• la quantification des objectifs (de construction, de réhabilitation, de démolition),
• la cartographie des aménagements (espaces publics ou verts, circulation, réseaux, …),
• le phasage du projet d’aménagement dans le temps.
La traduction des priorités en plan d’actions est sans doute l’exercice le plus difficile dans la mise en
œuvre d’un projet d’aménagement ou de renouvellement urbain, plus particulièrement d’un point de
vue conceptuel. Juger les propositions des architectes, urbanistes ou sociologues requiert la définition
de critères d’évaluation, lesquels sont trop souvent subjectifs et généraux. Des critères objectifs
permettent de s’affranchir des impacts de la personnalité ou de la renommée des porteurs de projet. Le
« développement désirable », comme disent certains, n’est-il pas une façon de réconcilier les visions
personnelles et créatrices d’architectes-urbanistes ou d’élus avec les principes et les critères de
développement durable ?
L’exigence de développement durable s’exprime notamment par l’obligation de transversalité si
difficile à mettre en œuvre dans les collectivités et les administrations françaises. La démarche-
projet, systémique, que certaines grandes entreprises ont adopté dans leur mode de management
interne (flexibilité, adaptabilité, transversalité) doit être le fil conducteur des projets d’aménagement
ou de renouvellement urbain.
Une large analyse des outils d’évaluation des projets urbains a souligné l’importance de la carence en
la matière. C’est pourquoi, le projet HQE2R a créé plusieurs outils d’évaluation qui viennent compléter
des outils récemment créés, comme ceux de l’ADEME (cf. les outils de l’ADEME, Daniel Clément et
Sophie Debergue) par exemple.
3 modèles d’évaluation des projets d’aménagement ou de renouvellement urbain à l’échelle des
quartiers ont été élaborés dans le cadre du projet HQE2R :
- Le modèle ENVI sur l’impact environnemental de projets ou de scénarios ;
- Le modèle INDI d’indicateurs de DD pour l’évaluation et le choix des projets ;
- Le modèle de simulation ASCOT permettant de comparer en coût global un bâtiment
durable (neuf ou réhabilité) avec un bâtiment de référence.
Ces 3 modèles sont complétés par 3 grilles d’analyse élaborées par Philippe OUTREQUIN et non
encore validées par l’ensemble des partenaires HQE2R :
- SAGA pour l’évaluation des projets en complément d’INDI,
- CIGAR pour l’analyse des impacts croisés des projets,
- CGSP pour répondre à la question spécifique : faut-il démolir ou réhabiliter ?
(cf. Les outils d’évaluation de la durabilité d’un projet d’aménagement, Philippe Outrequin, Jean-
David Salla d’EDF R&D et Ove Morck, Cenergia).
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Par ailleurs, le jeu des acteurs est essentiel dans la définition du Plan d’actions. Dans une perspective
de développement durable, la participation des habitants et usagers est essentielle et peut aussi être un
élément important dans l’évaluation des projets (cf. Evaluation de scénarios pour un développement
durable pour Community at Heart, Marcus Grant et Martin Symes et La concertation dans le projet de
renouvellement urbain de La Roseraie à Angers, Michèle Moreau).
Ces outils d’évaluation opérationnels sont utilisables par ou pour l’ensemble des acteurs d’un
projet de quartiers, qu’ils soient acteurs (villes, bailleurs sociaux, aménageurs, …) ou financeurs
(Etat, collectivités territoriales et locales, Caisse des Dépôts et Consignation, banques, …).
Ils permettent à la fois une évaluation ex ante des projets eux-mêmes (outils d’aide à la décision)
mais également de leurs impacts (impacts environnementaux notamment, comme l’exige désormais
la Directive Européenne 2001/42/CE) ainsi qu’un suivi des projets ou actions qui seront mis en
œuvre.
LA REALISATION
La démarche H.Q.E. (Haute Qualité Environnementale) est en France la démarche qui permet de
se rapprocher de la construction de bâtiments durables. Cette démarche repose d’une part sur 14 cibles
environnementales et un système de management environnemental et d’autre part sur la volonté
des maîtres d’ouvrage (cf. la Ville de Cannes et la démarche HQE, Jean Paul Reggiani, Directeur du
service Architecture de la Ville de Cannes)
Cependant les dimensions urbaines des projets de réhabilitation et / ou de construction ne sont pas
encore prises en compte dans cette démarche faisant de HQE2R une démarche complémentaire de
la démarche HQE, … dans le cadre d’un développement futur et concret d’HQE2R, au-delà du stade
actuel de la recherche ou de la recherche - action.
L’intégration des dimensions urbaines dans la démarche HQE conduit à s’interroger sur l’alternative
entre créer de nouvelles cibles ou étendre le domaine de certaines cibles.
Ainsi, six aspects vont au-delà des cibles environnementales et sont particulièrement importants à
développer :
- l’optimisation du coût global partagé et collectif (externalités),
- l’adaptabilité du bâtiment à l’évolution des usages et des besoins,
- l’usage du bâtiment en fonction des besoins du quartier et de l’impact de l’usage sur
les aspects environnementaux, sociaux et économiques du quartier,
- la gestion de l’espace,
- la valeur foncière,
- une approche culturelle et une dimension éducative.
La démarche HQE2R pose question autour de ces cibles qui restent toutefois de larges champs de
recherche opérationnelle à explorer…
La démarche d’intégration de la qualité environnementale pourrait aussi être appliquée dans les projets
concernant les espaces publics, les espaces verts, la gestion de l’eau, …
Il existe une forte demande des collectivités locales pour disposer de check-lists des bonnes questions
à se poser pour générer des espaces verts, des espaces publics, des voiries, … qui intègrent des
critères de développement durable.
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CSTB – La Calade
Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
Ces check-lists sont difficiles à établir de façon définitive car elles évoluent en fonction des évolutions
technologiques et des connaissances des produits et des matériaux, comme des règlements et
pratiques.
Les partenaires du projet HQE2R proposent des check-lists pour l’aménagement de quatre types
d’espaces non bâtis :
- les espaces publics (voiries, trottoirs, …),
- les espaces verts,
- les plans d’eau et réseaux,
- le mobilier urbain et l’éclairage public.
(cf. Recommandations pour intégrer le développement durable dans les cahiers des charges de projets
d’aménagement et de renouvellement urbain, Catherine Charlot-Valdieu et Philippe Outrequin).
Cet aspect de la recherche n’est qu’amorcé aujourd’hui tant en France que dans les autres pays
européens.
En France les acteurs de la démarche HQE et les partenaires HQE²R souhaitent travailler ensemble
pour favoriser la synergie des deux approches et proposer aux acteurs de terrain : maîtres d’ouvrage,
maîtres d’œuvre, … des guides opérationnels, recommandations, référentiels, … permettant de tendre
vers une réhabilitation « durable » et un aménagement « durable »…
LA PARTICIPATION
Les projets d’aménagement ou de renouvellement urbain doivent prendre en considération trois
aspects essentiels pour prétendre aller dans le sens d’un développement durable :
- atteindre un certain niveau de performances que l’on peut envisager à travers
l’analyse des 21 cibles,
- atteindre un certain niveau de participation habitante,
- favoriser la mise en place de procédures de suivi et d’évaluation.
La participation habitante est une condition nécessaire du développement durable à défaut d’être
suffisante. Cette nécessité est inscrite dans les principes du développement durable retenus en 1992 à
la Conférence de Rio et repris dans la démarche HQE2R.
La question est de définir ces « mots-valises » que sont la participation et la concertation. L’équipe
HQE2R de recherche a défini trois dimensions que peut prendre la participation habitante : une
échelle concerne les niveaux de participation, une autre le temps et une troisième le contenu (cf. La
participation habitante dans la démarche HQE2R, Philippe Outrequin).
La participation est aussi un processus continu, que ce soit dans l’expression de la démocratie
citoyenne ou dans la mise en place d’un projet.
Cette continuité demande un apprentissage et une volonté politique permanente. Elle a aussi un
coût à court terme pour les collectivités locales alors que les bénéfices (démocratie, partage de
valeurs) sont à plus long terme et pour l’ensemble de la collectivité (cf. L’implication du citoyen-
habitant dans les démarches opérationnelles, Pierre Dimeglio et Jodelle Zetlaoui).
Les bonnes pratiques de la participation étant les meilleurs vecteurs pour exprimer son intérêt,
plusieurs démarches sont présentées par les partenaires du projet HQE2R (cf. les communications
concernant la Charte de l’Environnement de Cannes, la participation dans des projets des villes
d’Angers et d’Echirolles en France, de Manresa en Catalogne et de Mantova en Italie ainsi que la
présentation de Madame Tricia Zipfel sur la participation des habitants dans les programmes de
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CSTB – La Calade
Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
En France, la participation se limite souvent au recueil des besoins et à l’information des habitants et
usagers. Les méthodes et exemples présentés dans les rapports HQE²R aideront les élus à définir les
modalités de la participation pour chacun de leurs projets.
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Philippe Merlant, René Passet et Jacques Robin, Sortir de l’économisme, Les éditions de l’atelier, 2003
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Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
Pour atteindre les objectifs du projet, c’est-à-dire développer une nouvelle approche et les outils
nécessaires pour intégrer le développement durable dans les projets urbains afin d’améliorer la qualité
de vie, HQE²R combine des actions de recherche et de démonstration : 10 partenaires de recherche
européens et 13 villes réalisant des opérations de renouvellement urbain dans 14 quartiers sont
partenaires du projet.
Cette communication présente les résultats de la mise en œuvre expérimentale de la méthode de
diagnostic HQE²R dans les quartiers. Cette méthode a été élaborée comme les autres outils de la
démarche HQE2R dans le cadre d’une recherche action et a été élaborée au fur et à mesure de
l’élaboration des états des lieux et diagnostics dans les différents quartiers HQE2R (tous exceptés
Vlissingen).
De même, la finalisation de la liste des indicateurs du système ISDIS n’a été obtenue qu’en fin de
projet, en Septembre 2003, et les différents diagnostics présentés sur le site web ne sont donc pas des
exemples d’application de la méthode mais des exemples de cas concrets qui ont permis de finaliser la
méthode.
Cette méthode de diagnostic s’appuie sur une grille d’analyse systémique du quartier (analyse pour
chacun des quatre éléments d’un quartier portant à la fois sur la structure et l’usage) croisée avec le
système ISDIS d’objectifs, cibles, sous-cibles et indicateurs de développement durable (cf. schéma ci-
après). La participation des habitants et des usagers est par ailleurs au cœur de la méthode (d’où son
nom de diagnostic partagé).
7
Cf. Cahier HQE2R n° 2, à paraître en février 2004
18
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Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
Le terme de « diagnostic partagé » est utilisé pour souligner la nécessité de réaliser des diagnostics qui
s’appuient sur la participation et la transversalité, celle-ci traduisant une communication réelle et une
coopération entre les différents services publics.
Le partage des informations, voire des connaissances et, de façon plus importante, le partage des
expériences et la mise en perspective des différences de perceptions et de réalités des acteurs
impliqués sont très importants. Dans la pratique, il est assez commun de constater que chaque acteur
se voit au centre des processus d’aménagement urbain. L’idée d’une phase de « diagnostic partagé »
dans le cadre d’HQE²R est de « décentraliser » les acteurs impliqués pour faciliter une compréhension
mutuelle et améliorer le sentiment d’adhésion au projet.
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CSTB – La Calade
Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
L’enjeu majeur est de définir une stratégie et un plan d’actions qui intègrent les dimensions
économiques et sociales des projets et l’approche systémique de la démarche HQE²R, ses outils
d’analyse et d’évaluation, ont permis de mieux traiter ces aspects économiques et sociaux du
renouvellement du quartier.
Si la décision d’engager la ville de Sin-le-Noble dans l’élaboration d’un Agenda 21 Local est apparue
évidente à la Municipalité, la nécessité d’une étude sémiologique et solidaire s’est révélée
indispensable.
Philippe Outrequin de La Calade et Catherine Charlot-Valdieu du Centre Scientifique et Technique du
Bâtiment ont accepté cette mission.
Ils ont donc entamé conjointement l’établissement du diagnostic partagé en réalisant d’abord un état
des lieux géographique, historique, et social de Sin-le-Noble, en tenant compte des projets en cours.
Cette étude a porté sur les 21 cibles de développement durable, dans le domaine de la réduction de la
consommation d’énergie, de la réhabilitation du logement, de l’amélioration de la sécurité et de la
gestion des risques, la réduction des nuisances, la diversification sociale et fonctionnelle…
Afin de préciser encore davantage l’analyse par cible, une étude a été menée sur les différents
quartiers (10 au total) dans le but d’améliorer l’articulation entre ces quartiers, leur liaison avec le
centre ville, ainsi que la création de centres d’intérêts pour chacun d’eux. Pour chaque cible et
chaque quartier, des enjeux de développement durable ont été ainsi définis, tenant compte des
potentialités de la ville et de la participation de la population.
Le pré-diagnostic a ensuite été présenté au Comité des Sages puis en salle du Conseil Municipal à
l’ensemble des acteurs et partenaires locaux : sous-préfet, élus régionaux, services municipaux,
associations, …
A partir de ce diagnostic partagé, des propositions d’actions pour l’élaboration d’un plan d’actions
ont été faites, qu’il nous faudra hiérarchiser selon nos besoins et nos possibilités. Toutefois, il est
intéressant de constater qu’une première opération démarre, avec le soutien du Conseil Régional du
Nord, l’élaboration d’une charte de participation et d’écologie urbaine sur le quartier de la Montée,
sans doute actuellement le plus difficile et le plus « embarrassant » des quartiers de la ville.
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CSTB – La Calade
Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
Une Commission consultative réunissant toutes les associations a suivi l’ensemble du processus et
il est prévu que cette Commission puisse participer au suivi des actions mises en œuvre.
Après un questionnaire dans Cannes Soleil et une lettre adressée à tous les foyers, trois forums ont
permis de constituer des groupes de travail de 10 à 12 personnes afin d’identifier les principales
aspirations de la population en matière environnementale. 700 réponses au questionnaire ont été
dépouillées.
Chacun des 3 forums a réuni plus de 300 personnes. Répartis en ateliers thématiques dès le second
forum pour traiter les 100 thèmes identifiés lors du premier forum, les participants ont ainsi pu
apporter leur pierre à l’édifice pour l’élaboration d’une charte cohérente tenant compte des vœux des
uns, des traités internationaux (comme celui de Kyoto) et des réalités de la gestion quotidienne.
Des synthèses thématiques ont été réalisées à l’issue des 2 premiers forums. 5 axes prioritaires ont
alors été identifiés par le Comité de Pilotage pour le 3ème forum.
La Charte de l’environnement : une démarche développement durable
Une réunion du comité de pilotage a approuvé la Charte pour l’environnement avant la signature
officielle par le Député-maire et par le Préfet des Alpes Maritimes le vendredi 23 janvier 2004. Cette
dernière prévoit une centaine d’actions qui seront mises en œuvre au cours des cinq prochaines années
par les services municipaux et les organismes institutionnels ou associatifs qui oeuvrent pour la ville.
La démarche HQE2R propose un ensemble de recommandations pour aider les décideurs dans
la préparation de leurs cahiers des charges.
Les cahiers des charges, préalables aux études et aux travaux sont des documents indispensables à la
réalisation des projets de construction, de réhabilitation ou d’aménagement d’espaces non bâtis, à la
fois pour choisir les équipes et pour définir les programmes. Les cahiers des charges sont
particulièrement importants pour définir le cadre des projets et orienter les réflexions et propositions
des équipes.
Les cahiers des charges sont nécessaires pour les étapes suivantes d’un projet d’aménagement :
1/ L’identification des problèmes, la connaissance des attentes et des besoins des habitants et des
usagers et du quartier. Le cahier des charges relatif à l’analyse des besoins et des attentes des
habitants et des usagers peut être élaboré de différentes façons, selon des méthodes d’enquêtes
et d’investigation variées présentées dans le « deliverable » 14.
2/ L’élaboration du diagnostic partagé de développement durable. La réalisation de ce
diagnostic exige un cahier des charges qui doit inclure toutes les dimensions du développement
durable (analyse des cinq objectifs, 21 cibles et 51 sous-cibles par exemple), une analyse des
indicateurs qui conduiront à des méthodes d’évaluation et de suivi, ainsi que la définition des
modalités de participation et de partenariat8.
3/ L’élaboration des différents scénarios conduisant à l’élaboration du Plan d’actions.
4/ Différents cahiers des charges sont ensuite nécessaires pour la mise en œuvre des projets et
travaux :
• Pour les nouvelles constructions,
8
Catherine Charlot-Valdieu, Philippe Outrequin, Cahier HQE2R n° 2, « La méthode de diagnostic partagé de
développement durable, première étape de la participation habitante », édition du CSTB, février 2004
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Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
5/ Le suivi du projet doit aussi être inclus dans les cahiers des charges, en demandant la mise en
œuvre d’indicateurs de suivi et d’évaluation.
La démarche HQE2R n’a pas pour but de définir précisément ces différents cahiers des charges, ceux-
ci dépendant de la nature du projet, des moyens financiers, de la localisation du projet,…
Cependant, l’objectif est de fournir une grille analytique permettant aux décideurs d’inclure les
questions sensibles relatives au développement durable (DD) dans leurs cahiers des charges et de
ne pas oublier des aspects fondamentaux du DD. Des séries de questions peuvent être suggérées pour
chacune des 21 cibles HQE²R. Ces questions sont illustrées par des exemples de bonnes pratiques,
donnant ainsi une idée plus concrète du contexte et des solutions qui peuvent être retenues.
Recommandations pour intégrer des aspects de DD dans les Cahiers des Charges
Recommandations
pour l’analyse des Recommandations
besoins (del 14) pour l’élaboration du
diagnostic (del 10)
4. Shared SD
diagnosis of the
neighbourhood
(potential, dysfunction,
cohesion)
12. Monitoring and
evaluation of the
Recommandations
Participation of residents and users
project : monitoring pour la démarche
Partnership (public / private)
indicators 2 Governance
HQE LocalR (del 25) 5. Strategic priorities
for the neighbourhood
and definition of
objectives for SD
Recommandations 11. Projects upon 9. Urban planning
Recommandations
pour les travaux the neighbourhood regulations
BD pour l’élaboration
relatifs au quartier BD du Plan d’Actions
10. Projects upon 8. Action plan for 7. Assessment 6. Generation
Buildings (new and the neighbourhood of the scenarios of scenarios
existing) BD
Recommandations
PHASE 4 : ACTION PHASE 3 : ASSESSMENT
pour les bâtiments
Source: HQE²R Project (http://hqe2r.cstb.fr) BD : « briefing documents »
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Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
Les deliverables 10 (Brochure HQE2R n°1 en anglais disponible sur le site web ou Cahier HQE2R n°
1) et 14 (en anglais sur le site web) sont repris et complétés dans le Cahier HQE2R n° 2 sur la
méthode de diagnostic partagé de DD9.
Les recommandations pour l’élaboration du Plan d’actions, la construction et les travaux relatifs au
quartier sont réunies dans le Cahier HQE²R n° 4 qui paraîtra en Avril 2004 ou dans le deliverable 22
qui sera disponible dans chacune des langues des partenaires sur le site web10.
Acquérir une substantielle expérience du développement durable au travers de projets à été depuis
plusieurs années un des buts des services municipaux dans l’attente d’une décision officielle des élus,
seuls détenteurs de la légitimité institutionnelle et donc unique décideur.
C’est pourquoi la direction du patrimoine à réaliser différents projets de bâtiments dans le cadre d’une
démarche « Haute Qualité Environnementale ».
Depuis les simples mesures drastiques d’économie d’énergies débutées en 1997/98 en passant par des
opérations structurantes jusqu’au futur plan de conservation de son patrimoine immobilier communal
les services municipaux se sont mis à l’œuvre afin de préparer l’avenir.
Saint-Exupéry a dit « Nous n’héritons pas de la terre de nos aïeux mais nous l’empruntons à nos
enfants ». Essayons donc de participer au remboursement anticipé de cet emprunt sans toucher, bien
sûr, au capital.
Expériences heureuses ou malheureuses qui enrichissent l’homme et ses connaissances, nous en avons
réalisées d’innombrables sur notre commune depuis ces années. Permettez-moi de vous en citer
rapidement quelques-unes.
1ère expérience 1999/2000 : Reconstruction des tribunes ouest du stade de football Pierre de
Coubertin.
Cibles formalisées durant les travaux :
!" Cible 3 : chantier à faibles nuisances
!" Cible 1 : relation harmonieuse des bâtiments avec leur environnement immédiat
!" Cible 12 : qualité sanitaire des espaces
2ème expérience 2002/2003 : Etudes et construction du Centre multi-accueils « les Elfes »
Cibles formalisées durant les travaux :
!" Cible 1 : relation harmonieuse des bâtiments avec leur environnement immédiat
!" Cible 4 : Gestion de l’énergie
3éme expérience 2003/2004: Rénovation du bâtiment d’un ancien commissariat pour accueillir les
locaux de la D.S.I.T (Direction des systèmes informatiques et de télécommunications), services
municipaux.
Cibles formalisées durant les travaux :
9
Cahier HQE²R n°2 : « Le diagnostic partaté de développement durable, première étape de la participation
habitante et citoyenne », C. Charlot-Vladieu et P. Outrequin, Edition du CSTB, février 2004.
10
Les Brochures sont en anglais, les Cahiers en français et les « Quaderno » en italien
24
CSTB – La Calade
Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
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Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
Les projets réalisés dans l’îlot Hedebygade à Copenhague et dans le quartier Augustenborg à Malmö
constituent des exemples de projets de renouvellement urbain durable, à savoir, d’un
renouvellement qui prend en compte les quatre dimensions du développement durable : l’économie,
l’environnement, le social et la gouvernance.
La spécificité de ces projets de renouvellement urbain durable s’affirme dès la phase décision,
lors de l’analyse et bien entendu lors de la phase de programmation des interventions, puis dans
la mise en œuvre et dans l’évaluation des actions. A chaque étape, la prise en compte du
développement durable apporte de nouvelles exigences et réflexions concernant les aspects financiers
et d’organisation ainsi que les aspects techniques.
Les projets analysés11 ont les caractéristiques communes suivantes :
! du point de vue financier et de l’organisation (conduite d’opération) :
- une forte volonté politique (décision) ;
- un management de projet avec un partenariat très en amont et profitant d’un contexte
législatif favorable
- un budget très important, grâce à des programmes européens ou nationaux promouvant
le développement durable ;
- la création d’organismes spécifiques chargés de la gestion, de la supervision, de
l’organisation et du déroulement du projet ainsi que de la communication (transversalité
garantissant à la fois la cohérence et la synergie… ) entre les différents acteurs
impliqués ;
- la participation des habitants à la conception des projets ;
- des projets évalués à la fin des travaux mesurant la correspondance entre le projet et les
objectifs fixés lors de la programmation des interventions et fournissant des données
intéressantes par rapport à leur reproductibilité.
! du point de vue de la conception urbaine, architecturale et technique du projet:
- la volonté de promouvoir une nouvelle image pour le quartier ;
- l’approche développement durable appliquée aux enjeux du quartier ;
- la prise en compte de trois thèmes environnementaux majeurs ou de trois ressources
fondamentales dont les deux premières ont été retenues comme objectifs majeurs lors du
sommet de Johannesburg: l’énergie (à travers des constructions à basse consommation,
le développement d’énergies renouvelables), l’eau (à travers la récupération des eaux
pluviales) et la nature ou biodiversité ;
- Des projets de renouvellement urbain répondant aux enjeux du site et caractérisés par la
mise en place de systèmes innovants concernant les bâtiments, les espaces verts, la
gestion des ressources ainsi que les infrastructures.
L’exposé mettra aussi en perspective ces deux opérations de renouvellement urbain avec quatre
projets d’aménagement de quartiers durables : Kronsberg à Hanovre, Vauban à Freiburg, Viikki à
Helsinki et Leidsche Rijn à Utrecht.
11
cf. Tome 2 du Cahier HQE²R n°1 à paraître en février 2004. Cette analyse a été réalisée grâce à un soutien
financier d’EDF R&D
26
CSTB – La Calade
Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
EDF, groupe énergétique européen présent dans le monde, souhaite se montrer responsable vis-à-vis
des générations présentes et futures. Enjeu planétaire du XXIème siècle, le développement durable se
propose de concilier croissance économique, respect de l’environnement et progrès social.
Le Groupe EDF, engagé sur cette voie dans le cadre de ses missions de service public, a confirmé cet
engagement au travers de son Agenda 21 dont les principes directeurs s’articulent autour de 4 axes :
agir de manière transparente, agir en entreprise responsable, passer au crible du développement
durable nos activités, nos investissements et nos offres, agir en partenariat avec les autres acteurs du
développement durable.
Le développement urbain constitue une caractéristique fondatrice de toutes les sociétés
contemporaines. Source de développement, il est aussi à l’origine de fortes contraintes : concentration
de la pression démographique, étalement urbain, pollution atmosphérique, spécialisation des espaces et
absence de mixité sociale, etc.
Dans ce contexte, le Groupe EDF, conscient de son rôle en matière d’aménagement du territoire, a
souhaité s’investir en faveur d’un développement urbain durable :
- Tout d’abord en contribuant avec ses partenaires français et européens dans le cadre du projet
HQE²R à l’élaboration de nouvelles méthodes d’analyse et d’aménagement des « quartiers »,
intégrant les critères du développement durable comme principes fondateurs. C’est notamment
dans le cadre de l’élaboration du modèle ENVI (Environment Impact) avec le CSTB et La
Calade. Ce modèle a pour objectif d’aider les collectivités locales dans les choix de leurs projets
urbains en respectant la Directive Européenne 2001/42/CE sur l’évaluation des impacts sur
l’environnement des projets urbains.
- Mais également au travers d’offres prenant en compte l’intégration du développement durable
sur les différentes échelles de l’aménagement et du renouvellement urbains : le bâtiment
(conseils HQE, Maîtrise de la demande d’énergie, intégration d’énergies renouvelables), le
« quartier » (des services urbains pour mieux « vivre la ville » : éclairage urbain, transports
électriques et une politique active de solidarité) et le territoire (contribution à la réalisation
d’un agenda 21 local, à un programme d’amélioration de la qualité de l’air, à la politique
énergétique des territoires).
La conférence européenne des 2&3 février est l’occasion de mettre en lumière un certain nombre de
réalisations exemplaires en matière de développement urbain durable. Pour le Groupe EDF, c’est
l’occasion de se déclarer disponible et mobilisé pour vous accompagner dans vos réflexions et vos
projets.
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CSTB – La Calade
Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
l'ADEME s'est fixée trois priorités : Engager un effort durable de maîtrise de l'énergie et favoriser le
développement des énergies renouvelables, favoriser les performances des transports et réduire les
pollutions de l'air, développer une économie du déchet à haute qualité environnementale.
Le développement durable est depuis de nombreuses années dans la logique de ses missions mais
prend aujourd'hui une importance renforcée en particulier dans ses interventions auprès des
collectivités.
Depuis 1999, le contexte législatif de l'aménagement du territoire s'est renouvelé et les principes du
développement durable sont désormais inscrits comme référentiel dans l'ensemble des cadres
réglementaires ou de la coopération territoriale et de l'urbanisme.
C'est en effet à l'échelle des territoires et des projets urbains que peuvent véritablement s'expérimenter
les conditions de mise en œuvre du développement durable ; la question de l'environnement n'est plus
abordée sectoriellement mais de façon intégrée dans l'ensemble des politiques locales comme
l'urbanisme, les déplacements, l'habitat, la gestion des flux….
Les collectivités doivent disposer de méthodes et d'outils adaptés de diagnostic, de programmation et
d'évaluation pour construire des espaces "partagés", satisfaisant aux attentes de l'ensemble des acteurs
économiques et des citoyens.
Pour accompagner les collectivités dans ces nouveaux modes d'approche transversale et de
planification, l'action de l'ADEME évolue vers une offre plus intégrée, en proposant un dispositif
d'aide spécifique "Management Environnemental des Collectivités" qui se compose :
!" D'un cadre contractuel d'objectifs : le contrat ATEnEE – Actions Territoriales pour
l'Environnement et l'Efficacité Energétique.
Ses objectifs sont d'aider les acteurs dans leur démarche opérationnelle de projet de
territoire, de favoriser une approche multisectorielle sur le territoire à travers l'intégration
des politiques environnementales dans les autres politiques et d'encourager les partenariats
dans le cadre des programmes d'actions.
Il apporte les moyens techniques et financiers pour mettre en œuvre ces plans d'actions.
!" D'outils opérationnels comme :
- le PEC – Plan Environnement Collectivités - pour accompagner les collectivités dans la
mise en place de démarches de management environnemental sur leur territoire. Il constitue
à la fois, un outil de diagnostic, de planification et de communication sur la politique
environnementale.
- l'AEU – Approche Environnementale de l'Urbanisme – pour favoriser et faciliter la prise
en compte des aspects environnementaux dans les projets d'aménagement ou les documents
d'urbanisme. C'est une étude préalable en amont des choix de planification ou
d'aménagement qui vise à influer sur l'économie du projet et l'organisation de la démarche
pour y faire valoir les enjeux énergétiques et environnementaux en s'appuyant sur les
principes de développement durable.
L'ADEME participe également, dans le cadre de la Stratégie Nationale de Développement Durable
(objectif : 500 Agendas 21 Locaux à l'horizon 2008) à l'élaboration d'outils d'évaluation des projets au
regard du développement durable et plus globalement de "critères de reconnaissance" des Agendas 21
Locaux.
Pour conclure, les nouvelles orientations de l'ADEME mettent en première ligne la traduction
opérationnelle du développement durable dans la gestion urbaine et s'inscrivent donc pleinement dans
toutes les initiatives innovantes comme la démarche HQE2R.
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CSTB – La Calade
Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
Le renouvellement urbain soutenable part le plus souvent d'une approche par objectif ou cible. Cette
approche par « objectifs généraux de développement durable» est la plus satisfaisante
intellectuellement. C'est aussi la plus adaptée pour les décideurs publics qui poursuivent « l'intérêt
général ». Cette approche est celle de la démarche HQE²R qui s’appuie sur la définition de 5 objectifs
et de 21 cibles
Mais les projets de renouvellement peuvent mettre en jeu d'autres acteurs que les collectivités
publiques. Et l'investisseur financier, banque privée ou publique par exemple, va développer une
approche différente. D'abord soucieux de rentabilité et de sécurité pour ses fonds, il ne considèrera la
durabilité qu'en relation avec ses deux objectifs prioritaires spécifiques.
Le travail mené par Novethic a consisté à tenter de faire converger les deux approches. Peut-on
définir un type d'investissement à la fois financièrement solide, éventuellement rentable, et
compatible avec des objectifs de DD ? Tous les objectifs recensés par exemple dans la démarche
HQE²R ?
Le rapprochement peut ainsi déboucher sur trois types de critères :
!" Certaines cibles du référentiel HQE²R rejoignent les priorités financières de l'investisseur. En
effet, l'analyse des risques extra-financiers conduit par nature à prendre en compte des critères qui
relèvent du DD. Vu autrement, des objectifs d'intérêt général peuvent devenir des conditions d'un
financement sécurisé ;
!" Certaines cibles peuvent être rendues compatibles, mais au prix d'efforts des deux parties et/ou
d'incitations spécifiques, fiscales par exemple. La question déterminante est alors : « Qui est prêt à
assumer les surcoûts initiaux induits par l’exigence de durabilité ? » ;
!" Certaines cibles du référentiel vont, pour l'investisseur, être prises en compte uniquement au
niveau d’une opération concrète (ou sous-projet) et non à celui d'un projet global à l'échelle d'un
quartier. La question de l’échelle des objectifs est donc déterminante.
Deux modèles élaborés dans le cadre du projet HQE²R permettent d’intervenir aux différentes étapes
d’un projet urbain :
• Le modèle INDI (INDicators Impact) permet d’analyser l’impact en terme de
développement durable des scénarios ou projets (présenté par Philippe Outrequin):
Ce modèle d’évaluation des projets ou scénarios a été élaboré à partir du système ISDIS (par
Philippe Outrequin avec l’aide des partenaires de recherche d’HQE2R) d’indicateurs de
développement durable identifiés dans la démarche HQE2R.
Il s’agit d’un modèle d’aide à la décision pour les collectivités locales ou pour leurs partenaires
afin de les aider à intégrer le développement durable dans leur processus de décision.
Ce modèle n’est pas une méthodologie ayant pour objectif d’inclure le développement durable
dans tout le processus. Il s’agit seulement d’un outil visant à inciter les collectivités locales à se
poser toutes les questions nécessaires pour une approche développement durable. Nous pouvons
12
Cf. Cahier HQE²R n°3 : « Les outils d’évaluation des projets d’aménagement ou de renouvellement urbains »,
C. Charlot-Valdieu et P. Outrequin, Edition CSTB à paraître en Mars 2004.
29
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donc considérer que l’analyse du scénario est menée à travers un filtre : le filtre de la durabilité.
Cela signifie que toutes les dimensions du scénario ne sont pas prises en compte tandis qu’au
contraire tous les aspects du développement durable sont analysés dans le modèle INDI.
Différents partenaires peuvent coopérer afin de répondre aux différentes questions qui
permettront de mettre en place le processus de développement durable.
Le modèle INDI est seulement un outil permettant au maître d’ouvrage (collectivité locale,
bailleur social) de s’assurer que les questions essentielles seront posées afin de bien évaluer le
projet. Le modèle donne des indications sur la situation du quartier et de ses éléments bâtis
afin d’en envisager les évolutions possibles.
Ces deux modèles définissent au préalable des profils de quartier au moment du diagnostic pour
évaluer l’état initial du quartier au regard des cibles et objectifs de développement durable (modèle
INDI) ou au regard des variables environnementales (modèle ENVI).
Ces deux modèles permettent ensuite d’analyser les scénarios ou les différentes variantes sous le
filtre développement durable pour INDI et sous le filtre environnemental pour ENVI, le filtre
étant un outil qui retient certains éléments d’un ensemble.
La réhabilitation comme la construction de logements ou de bâtiments tertiaires peut être envisagée
avec le développement de technologies innovantes ou performantes du point de vue de
l’environnement. Le modèle ENVI permet de tester des variantes d’un point de vue environnemental.
Le projet HQE²R a aussi permis l’élaboration d’un troisième outil : le modèle ASCOT (Evaluation
du Coût Global des Technologies Durables), permettant de calculer le coût global de ces
technologies adapté à un bâtiment :
30
CSTB – La Calade
Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
• tous les coûts liés aux investissements et à l’exploitation d’un bâtiment sur la durée de vie totale
du bâtiment,
• les économies réalisées grâce aux investissements prenant en compte les enjeux de
développement durable (énergie, eau, déchets) sur toute la vie du bâtiment,
• la réduction des impacts environnementaux grâce aux économies d’énergie,
• les coûts sociaux, environnementaux ou autres coûts externes induits par le projet (ces coûts
sont inclus de manière sommaire dans le premier prototype, mais ils pourront être développés
par la suite).
Le modèle ASCOT permet la comparaison entre une construction ou une réhabilitation
traditionnelle de bâtiment (référence) et les différents concepts de construction ou de
réhabilitation durable des bâtiments. Cette comparaison prend en compte les économies
d’utilisation durant la vie du bâtiment et la fréquence des remplacements de certains composants et
systèmes du bâtiment.
Le modèle ASCOT peut être utilisé dans le cadre de projets de construction ou de réhabilitation, de
préférence dans les phases esquisse et APS, dans la mesure où l’objectif est davantage de sensibiliser
les décideurs et de définir des ordres de grandeur nécessaires aux estimations financières.
ASCOT peut être utilisé pour définir certaines catégories de bâtiments durables en fonction de
leurs coûts et impacts environnementaux.
Le modèle ASCOT se caractérise par une structure relativement simple et flexible aux changements et
actualisations. L’objectif est aussi de fournir des résultats simples à comprendre. ASCOT pourra
constamment être développé, l’intention étant de couvrir l’ensemble des pays européens. L’outil devra
évoluer en fonction des technologies et adapter certains de ses paramètres aux conditions climatiques,
énergétiques, économiques,… en vigueur dans chacun des pays où il sera utilisé.
13
Cf CD ROM de la Brochure HQE2R n° 2 (disponible sur le site web : http://hqe2r.cstb.fr) ou du Cahier
HQE2R n° 5 sur la boîte à outils HQE2R. Ce CD ROM présente des exemples de la mise en œuvre de la
démarche HQE2R dans chacun des 14 quartiers du projet.
31
CSTB – La Calade
Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
Les thématiques développées au cours de plusieurs colloques ces dernières années ainsi que les
analyses que nous avons faites de plusieurs opérations d'urbanisme14, témoignent d'une invocation
croissante de l'idée de "participation" des habitants à l'élaboration des projets urbains, voire de
"demandes" émanant d'élus, de techniciens ou de membres de la société civile, avec des fondements
divers. Si les dernières dispositions législatives sont en partie à l'origine de cette "demande", celle-ci
est aussi la conséquence d'une certaine prise de conscience qu'il est aujourd'hui difficile d'envisager
d'intervenir sur des territoires habités, notamment dans le cadre d'opérations de renouvellement urbain,
sans associer la population locale à la réalisation des projets. Les enjeux en termes d'appropriation
future des espaces produits ou de limitation des risques de blocage des opérations, peuvent constituer
des motivations importantes pour certains élus. Mais la formulation de cette intention se trouve
généralement assez vite confrontée à deux obstacles majeurs. L'idée de participation voire seulement
de concertation élargie aux habitants, fait rarement l'unanimité au sein des maîtrises d'ouvrage
politiques et techniques. Au scepticisme des uns concernant l'intérêt d'associer des habitants à un
projet (sur le mode, "ils ne nous apprendront rien de plus que ce que nous savons déjà"), s'ajoute
l'inquiétude des autres, sur les risques économiques (allongement et coût des processus) et politiques
("l'opposition ou les associations vont verrouiller le débat public ou les groupes de parole") qui
seraient encourus. Par ailleurs, même chez les responsables les plus ouverts, la question du "comment
faire" inquiète et limite les initiatives.
Après plusieurs années de recherches et d'expérimentations, menées notamment par le service des
sciences humaines du CSTB dans le cadre d'opérations de réhabilitation de logements ou de réflexion
sur l'habitat des personnes âgées, ou plus généralement par d'autres groupes sur les processus de
décisions participatifs, il est aujourd'hui possible de lever ces différentes formes de réticences ou de
doutes, pour proposer des démarches opérationnelles conjuguant à la fois la préoccupation "citoyenne"
d'impliquer les habitants dans des projets qui concernent leur cadre de vie, et celle d'améliorer la
qualité d'usages des espaces ou des bâtiments produits.
L'exposé se déroulera en deux temps : dans une première partie, Pierre Diméglio rappellera le
contexte socio - politique dans lequel s'exprime aujourd'hui la question de l'implication du
citoyen-habitant dans les démarches de projet, en précisant les différents niveaux et aspects qu'elle
peut prendre. Il insistera notamment sur ce que suppose les démarches participatives en termes
d'organisation des processus de décisions, à partir de l'énoncé de quelques principes fondamentaux.
L'objet de la seconde partie de cet exposé, développée par Jodelle Zetlaoui-Léger, visera à montrer
comment ces principes ont pu être appliqués pour des opérations d'équipements de proximité15,
14
P. Dimeglio, J. Zetlaoui-Léger, en coll. avec C. Lavaquerie : « Marchés d'études de définition simultanés.
Évaluation d'une procédure », Laboratoire CRETEIL, axe EPPPUR, Institut d'Urbanisme de Paris, Paris XII,
novembre 2001, 114 p. + annexes.
15
J. Zetlaoui-Léger : « Modalités d'application de démarches programmatiques concertées et participatives pour
des projets de proximité», EPPPUR, Rapport pour la DIV, 2002, 168 p.
32
CSTB – La Calade
Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
en présentant le dispositif adopté et certains des outils utilisés pour une opération particulière, la
réalisation du centre socioculturel de Buxerolles, dans la Vienne. Les principaux résultats et
enseignements de cette opération seront livrés autant du point de vue des conditions de faisabilité
d'organisation de démarches participatives ou de concertation élargies aux habitants, que de leurs
apports en termes de contribution à l'amélioration de la qualité d'usages et environnementale des
projets.
Mise en oeuvre
Du court terme
Décision
Au Global
Diagnostic et propositions
Du Local
Analyse des
problèmes
Sensibilisation
Coopération
Coercition
Consultation
Concertation
Information
ECHELLE DE
Coproduction
Coopération
PARTICIPATION
Une troisième dimension doit aussi être mise en avant. Elle concerne le contenu de la participation :
est-il possible de donner à la participation un contenu transversal qui mêle les aspects sociaux,
économiques et environnementaux, qui gère le court terme (les problèmes quotidiens) mais aussi le
33
CSTB – La Calade
Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
long terme (avenir du quartier, place des habitants dans l’évolution du quartier) et enfin le global au
regard du local (les nuisances liées au bruit dans la rue peuvent être réduites par le revêtement de la
rue ou par une meilleure isolation phonique mais qu’en est il de la réflexion sur les plans de
déplacements et plus généralement sur l’urbanisme de la ville ?).
Autrement dit, la participation porte-t-elle sur le développement durable ou sur des aspects
thématiques et quotidiens, ou sur les deux aspects en même temps ? La procédure visant à intégrer le
développement durable dans un processus de participation est forcément complexe puisqu’on doit
combiner les trois dimensions du développement durable et jouer avec la transversalité des projets,
avec en corollaire l’interrogation sur les méthodes de choix ou de décision devant arbitrer entre les
différentes dimensions du développement durable. Le résultat est loin d’être évident car il y a rarement
une réponse consensuelle à un problème et, plus globalement, les priorités de certains acteurs sont
tellement éloignées des préoccupations environnementales ou du long terme qu’aucune décision ne
pourra être prise sans un très long détour d’explication et de prise de conscience…
Le Programme National pour le Renouvellement urbain des quartiers a démarré en janvier 2001.
L’objectif est de:
• Réduire le fossé entre les quartiers les plus défavorisés et les autres quartiers,
• Améliorer la situation sanitaire, l’éducation, l’emploi, la sécurité, la qualité environnementale
des logements (5 thèmes clés).
La pauvreté et l’exclusion sociale sont concentrées sur approximativement 4.000 quartiers répartis sur
88 communes. L’Unité de Renouvellement des Quartiers (NRU – Neighbourhood Renewable Unit) du
Cabinet de l’Adjoint au Premier Ministre est en charge de ce programme et travaille avec 9 services
régionaux déconcentrés de l’Etat.
Les points clés de la stratégie comprennent:
• Un travail au sein des différents services de l’Etat pour développer une démarche plus
cohérente et transversale pour l’analyse, la résolution des problèmes et une meilleure mise
en œuvre ;
• L’intégration du long terme – c’est un programme étalé sur 10-20 ans ;
• L’engagement de positionner les communautés d’habitants au cœur de la stratégie ;
• L’utilisation de « nouveaux » financements pour le renouvellement urbain afin de faire levier
sur les budgets de droit commun et de rendre les services plus efficaces sur le long terme ;
34
CSTB – La Calade
Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
Pendant les deux premières années, le NRU a élaboré une démarche utilisable dans chacune des 88
communes. Cela impliquait un travail centré d’abord à l’échelle stratégique de la ville pour réunir les
partenaires clés et former un « Partenariat Local Stratégique » (LSP). Les groupes d’habitants16
sont inclus dans ce partenariat via un « Réseau des communautés d’habitants » (« Community
Empowerment Network » ou CEN), financé par le NRU dans chaque région.
Une des principales responsabilités du LSP est de soutenir l’élaboration de la stratégie locale de
renouvellement du quartier (LNRS) dans chacun des quartiers les plus défavorisés et de mettre en
place une équipe locale de gestion du projet. Le but est de promouvoir un aménagement des quartiers
« par le bas » impliquant les habitants ou leurs représentants, avec un soutien stratégique du LSP, ainsi
que les principaux acteurs tels que les communes (services municipaux), la police, les autorités
sanitaires, les entreprises et les associations. A cette phase du processus, les LSP commencent à mettre
en œuvre les premières LNRS.
Néanmoins, dès 1999, le NRU a aussi commencé à monter un certain nombre de programmes pilotes.
Ceux-ci incluent maintenant:
• 39 Initiatives pour le NDC,
• 40 Projets pilotes de Gestion des Quartiers (NMP)
• 150 systèmes de suivi et d’évaluation des Quartier et des Rues (NSW).
L’accent est surtout mis sur le quartier et sur ce qui se passe à cette échelle pour améliorer la qualité
de la vie et les perspectives d’avenir pour les habitants les plus défavorisés et marginalisés. Après
avoir établi une démarche commune, l’enjeu est maintenant d’obtenir des résultats dans les 5 thèmes
clés. Le deuxième enjeu est de développer une participation réelle et d’impliquer ces habitants pour
qu’ils s’investissent à l’échelle du quartier. Cela demande de nouvelles formes de relation et de
responsabilités entre les habitants, les responsables des services publics et les élus.
Quels sont les enjeux les plus problématiques auxquels il faut faire face ?
• Obtenir des résultats : même si le NSNR est un programme sur le long terme, il y a une forte
pression pour obtenir des résultats à court terme et montrer de réelles améliorations concernant les
objectifs définis par le gouvernement relatifs aux 5 thèmes clés du territoire.
• Acquérir de l’expérience : l’évaluation des projets pilotes permet d’améliorer la démarche
initiale.
• S’engager dans la participation : s’assurer que l’idée d’impliquer les habitants est intégrée
dans les programmes de renouvellement, conduit à une modification de la gestion des services
publics et garantit la durabilité des améliorations ou travaux.
• Mettre l’accent sur les quartiers: développer et recentrer notre approche sur la gestion des
quartiers et leur renouvellement.
Le contexte politique
La politique actuelle du gouvernement va probablement contribuer à renforcer le travail du NRU.
Deux idées dominent :
• Le « Nouveau Développement Local » se réfère à l’engagement du gouvernement de
déléguer les prises de décision au-delà des collectivités locales pour que les habitants puissent
avoir plus de responsabilités et de pouvoir dans les processus de décision concernant le quartier.
16
Dans chacun de ces quartiers, les habitants élisent leurs représentants au sein du Comité de Pilotage du projet,
Comité constitué de 20 personnes (12 habitants élus et 8 représentants de l’administration), cf. Cahier HQE²R
n°2 déjà cité.
35
CSTB – La Calade
Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
La réflexion autour de cette idée est menée par le Bureau de l’Adjoint au Premier Ministre
(ODPM).
• La « Citoyenneté Active » est une initiative complémentaire menée par le Ministère de
l’Intérieur pour s’engager plus efficacement auprès des communautés et des citoyens ordinaires.
Cette initiative vise à accroître le volontariat et à réduire les déficits démocratiques en offrant aux
citoyens la possibilité de s’exprimer sur divers aspects de la vie publique.
Aujourd’hui, le débat est vif entre les avantages et les risques potentiels d’une telle démarche et
l’expérience du NSNR sera très importante pour obtenir un juste équilibre entre les nouvelles formes
de participation et de concertation, les prises de décision démocratiques et la gouvernance.
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CSTB – La Calade
Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
La Roseraie est le troisième quartier d’Angers avec 16.964 habitants, soit 11,2 % de la population de
la ville. Il a perdu 12,6% de ses habitants entre 1990 et 1999. Des phénomènes de décohabitation des
ménages et des logements vacants dans le parc H.L.M. expliquent en grande partie la perte de
résidents. Outre la réduction du nombre de ses habitants, le quartier est marqué par :
• Une paupérisation de sa population : le taux de chômage est en hausse et s’élève à 18 % des
actifs en 1999 contre 13 % en 1990 ;
• La structure de la population laisse apparaître un vieillissement sur place des habitants et une
émigration des 15-24 ans ;
• Une forte densité de population sur certains secteurs du quartier.
La Roseraie est le quartier de la ville d’Angers comportant le plus grand nombre de logements HLM
avec 4 471 logements sociaux soit 18,8 % du parc social angevin en 2000. Ces derniers ont été
construits en deux décennies (1970 et 1980), avec une majorité de logements collectifs. Avant même
l’inscription du quartier au titre des opérations de renouvellement urbain, une démarche de recherche /
action, « Mieux vivre ensemble à la Roseraie », s’est engagée en juin 1997 pour une période de deux
ans. Initiée par le Centre d’Animation Jean-Vilar (centre socioculturel du quartier), elle avait pour but
de lutter contre la dégradation du quartier de la Roseraie grâce à la mise en place d’un projet d’actions
collectives permettant la participation engagée, complémentaire et concertée de chaque acteur
(habitant, association, institution) soucieux d’améliorer la vie du quartier.
Cette recherche / action a ainsi mis en place plusieurs commissions ou groupes de travail,
associant les professionnels et des habitants pour débattre sur les rapports intergénérationnels, le
cadre de vie et les rapports avec les institutions, la communication et l’isolement, la parentalité...
Le groupe « Cadre de vie et rapport aux institutions » a été à l’origine de la constitution en 1999 du
collectif inter associatif, afin de rendre plus prégnante la voix des associations dans le débat public.
C’est dans ce contexte que la Ville a initié en 1999 un diagnostic social, économique et urbain réalisé
par le CERUR et l’AURES. Ce diagnostic a été complété par la suite dans le cadre du projet HQE2R.
Les principaux enseignements de ce diagnostic sont les suivants :
• le parc social du périmètre de l’Opération de Renouvellement Urbain présente plusieurs
graves dysfonctionnements,
• la multipolarité des équipements les fragilise et réduit leur attractivité,
• un manque de visibilité des équipements culturels et de loisirs,
• un partage et un aménagement des espaces publics mal définis,
• des circulations internes mal adaptées,
• des « liaisons douces » informelles et discontinues.
A l’issue de cette analyse, la Ville a sollicité l’inscription de la Roseraie au titre des quartiers
prioritaires du contrat de ville 2000-2006 et de l’Opération de Renouvellement Urbain 2002/2006. La
démarche de concertation s’est poursuivie et a été amplifiée avec le démarrage des études urbaines par
la désignation, dans le cadre de la procédure des marchés de définition, de trois équipes
37
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La Ville d’Angers a souhaité être à la pointe du développement durable. Dés 1996, elle a signé la
Charte d’Aalborg (charte européenne des villes durables). En 1999, elle a créé une mission
Développement Durable spécifique au sein des services municipaux et, sous l’impulsion de son Maire,
Jean-claude Antonini, elle a mis en place un Agenda 21 local. Puis dès 2002, elle s’est portée
candidate au projet HQE²R de développement durable dans le cadre de la mise en œuvre des projets de
renouvellement et d’aménagement urbains.
Angers fait du développement durable une démarche pragmatique et s’est engagée à construire le
quartiers des Capucins et à rénover le quartier de la Roseraie sous l’angle du développement durable
avec des priorités affirmées dès la rédaction des cahiers des charges remis aux prestataires, lors des
phases diagnostic et de définition des projets.
La recherche théorique conduite par l’équipe européenne HQE2R et ses représentants français, le
CSTB et La Calade, a permis de mieux appréhender globalement les objectifs de développement
durable applicables à l’échelle des quartiers. Les directeurs de projet de la Ville d’Angers ont
structuré la démarche de conception et de réalisation autour des principes énoncés qui seront
progressivement intégrés au fur et à mesure de l’avancement du processus d’élaboration des projets.
Ces projets ont été adaptés en fonction des enjeux identifiés sur les potentialités offertes par la mise en
place de co-maîtrises d’ouvrages, induites par la démarche projet issue des diagnostics partagés.
La réflexion préalable a été engagée de manière volontariste, très en amont, sur l’opportunité d’une
intervention urbaine, à partir des démarches et inquiétudes exprimées par les habitants, associations et
usagers des quartiers. Rapidement, il est apparu que chaque décision sectorielle avait des impacts
multiples au plan social, économique et urbain. Du diagnostic à la définition du projet urbain, les avis
recueillis ont constitué une matière précieuse. Les principes retenus par les habitants et les associations
ont conforté le projet qui utilisait au mieux les éléments préexistants pour valoriser les sites, préserver
l’avenir et éviter les surcoûts liés à l’insertion de force d’opérations inadaptées.
Dans le cadre de l’opération de renouvellement urbain du quartier de la Roseraie, la concertation a
favorisé la prise en compte :
• de la préservation et de la valorisation du cadre de vie existant ;
• de la rénovation du patrimoine social ;
• de la rénovation/restructuration des équipements (services publics, écoles et commerces de
proximité…) ;
• l’organisation de modes alternatifs de déplacements (tramway, vélo, piétons…) ;
• de la prise en compte des ressources (gestion de l’énergie, traitement des déchets…).
La prise en compte des préoccupations du développement durable, très en amont et tout au long du
processus de renouvellement urbain et l’organisation aux différentes étapes d’une plus grande
41
CSTB – La Calade
Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
participation du public permettent de mieux gérer les évolutions des territoires urbanisés en respectant
l’équilibre entre l’homme et son environnement.
Le travail effectué par les partenaires du programme HQE²R permet de renforcer le
professionnalisme des acteurs et partenaires de l’aménagement urbain et constitue un cadre de
référence « européen » pour leur travail. Les méthodes et outils de travail permettent de progresser
sur la voie du développement durable des villes à partir de la préservation du cadre de vie et du mieux
vivre ensemble, comme mode d’élaboration partagé de la définition des enjeux de développement et
de renouvellement.
La ville d’Angers va poursuivre la mise en œuvre opérationnelle du programme expérimental HQE²R
engagé par les équipes européennes de chercheurs et de praticiens sur le développement durable des
quartiers, comme élément constitutif du devenir des villes et des agglomérations.
Parmi les mesures introduites par la Loi d’orientation et de programmation pour la ville et la
rénovation urbaine (du 1er Août 2003), on peut retenir deux programmes pour lesquels les
dispositifs d’évaluation s’inspireront des propositions faites par la démarche HQE²R :
!" La réduction des inégalités dans les zones urbaines sensibles (Chapitre Ier) :
Les programmes d’actions mis en œuvre doivent en effet fixer des « objectifs de résultats chiffrés »
dans différents domaines et notamment afin de :
- réduire les disparités territoriales et améliorer l’accès à l’emploi,
- améliorer l’habitat et l ‘environnement urbain,
- développer la prévention et l’accès aux soins,
- améliorer la réussite scolaire,
- améliorer la tranquillité publique et garantir l’accès aux droits,
- mobiliser les services publics.
!" Le programme national de rénovation urbaine (Chapitre II) :
« Le programme national de rénovation urbaine vise à restructurer, dans un objectif de mixité sociale
et de développement durable, les quartiers classées en zone urbaine sensible… ».
Ce programme comprend pour la période 2004-2008 :
- des démolitions : reconstruction de 200 000 logements
- la réhabilitation de 200 000 logements
- la résidentialisation de 200 000 logements
- la diversification de l’offre d’habitat par le soutien à la construction de logements locatifs
intermédiaires
- l’amélioration de la gestion et de l’entretien des espaces urbains
Les crédits affectés à la mise en œuvre de ce programme sont fixés à 2,5 Milliards d’Euros et affectés
à l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine17.
17
EPIC (Etablissement à Caractère Industriel et Commercial) qui « a pour mission de contribuer, dans un
objectif de mixité sociale et de développemenbt durable, à la réalisation du programme national de rénovation
urbaine… »
42
CSTB – La Calade
Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
A ces productions sont assignées des objectifs d’accessibilité, de durabilité, de démarche participative
et de démarche qualité. L’ensemble des investissements ainsi générés feront l’objet, dans leur
réalisation, de procédures d’insertion à destination des personnes en recherche d’emploi et de
qualification.
La mesure des actions de rattrapage et de réduction des écarts passe par l’établissement d’un constat
prolongé et par l’enregistrement des variations, pour lequel l’application des indicateurs HQE²R est
adaptée.
HQE²R couvre la plupart des champs d’action des politiques publiques liées à la réduction des
écarts sociaux, économiques et environnementaux dans les zones urbaines sensibles (ZUS).
La démarche HQE²R offre un cadre objectif de restitution des diagnostics et actions entreprises
pouvant utilement alimenter les débats d’orientations générales du budget des collectivité locales
engagées dans des programmes d’actions de réduction des inégalités sociales et les écarts de
développement territoriaux.
43
CSTB – La Calade
Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
Dans ces domaines, les unités de mesures sont connues, nous savons le plus souvent dans quelle
direction orienter l’effort et nous savons à quoi comparer les observations pour apprécier le
positionnement du quartier étudié.
Dans d’autres domaines et je choisirai l’exemple de la densité urbaine ou de la surface d’espace public
par habitant s’il s’agit d’unité de mesure relativement simple à manier, il est plus difficile de
présupposer la direction à prendre.
Le caractère durable d’un espace appartient souvent plus au domaine qualitatif que quantitatif.
Ces questions méritent cependant d’être posées, elles ne peuvent être absentes du débat, les indicateurs
retenus fixent les idées.
En troisième lieu il reste sans doute des questions à explorer, la question de la fracture numérique me
semble être l’une d’entre elles, peut on inventer un indicateur d’ « intégration numérique » qui prenne
en compte de manière complémentaire l’usage privatif et l’usage partagé d’Internet et qui permette de
s’assurer que ce sujet soit pris en compte à sa juste valeur sociale et spatiale ?
En conclusion
La démarche HQE2R nous propose un cadre prometteur pour aborder opérationnellement la question
du développement durable.
Il convient dorénavant de s’en servir et d’accumuler les matériaux de référence nécessaires au bon
étalonnage des indicateurs et de réfléchir au sens à donner à leurs évolutions.
1. Les Coopératives HLM constituent une des familles HLM de l’Union Sociale pour l’Habitat.
2. Elles ont pour vocation l’accession à la propriété au bénéfice de personnes disposant d’un
revenu moyen ou modeste, autrement dit ceux que l’on qualifie d’ »actifs ».
3. Pour assurer cette mission, elles ne bénéficient d’aucun financement aidé particulier.
4. En revanche, elles s’engagent à apporter aux accédants une sécurité diversifiée lors du
processus d’acquisition :
!" conseil concernant l’endettement
!" assurance- revente sous certaines conditions
!" garantie de rachat sous certaines conditions
!" garantie de relogement
5. Pour permettre l’accession à la propriété, elles s’efforcent d’être partenaires de
collectivités locales ou d’établissements publics fonciers en acquérant des terrains à des prix
compatibles avec des prix de vente modérés .Dans cette hypothèse, deux conditions au moins
sont mises en place : la transparence du bilan financier et l’introduction de clauses anti-
spéculatives dans les contrats de vente pour éviter un effet d’aubaine.
Elles veulent, en outre pouvoir loger dans leur commune d’origine, les locataires qui
souhaitent devenir propriétaires ou simplement changer de logement, ou aussi les personnes
qui exercent leur métier sur ledit territoire.
En ce sens, on peut dire qu’elles veulent assurer une sorte de service public de l’accession à la
propriété.
6. En termes de qualité, les coopératives s’efforcent d’aménager et de construire en ayant un
souci particulier de l’environnement et de la durabilité.
En conclusion, les coopératives, tout en ayant une activité de promotion immobilière qui se rapproche
des autres acteurs du secteur, ont une pratique qu’elles veulent originale, adaptée à une clientèle qui a
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CSTB – La Calade
Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
pour premier objectif de se loger et non pas de faire un placement financier , adaptée également à la
politique de l’habitat des communes qui leur font confiance.
Avec la mondialisation des échanges et de la communication, ainsi que la prise de conscience des
risques écologiques qui menacent notre planète et ses habitants, notre vie a changé d’échelle. Nous
sommes aujourd’hui confrontés à un véritable choix de société qui implique de nouvelles stratégies et
l’introduction d’une démarche de développement durable dans la planification et la conception des
bâtiments, replaçant l’homme au centre des préoccupations.
Le Languedoc-Roussillon connaît aujourd’hui une croissance démographique de plus du double de la
moyenne nationale. Cette croissance due, sans doute, à sa situation géographique, à la qualité de son
environnement, à l'héliotropisme, génère déjà et génèrera plus encore dans les années à venir, une
demande très forte dans le secteur de l'habitat public et privé avec également un accroissement de la
capacité d'accueil dans les établissements spécialisés.
Conscients de ces évolutions, les différents opérateurs H.L.M., représentés par l'Union Régionale des
Organismes d’H.L.M. du Languedoc-Roussillon ont l'ambition de lancer des programmes de
réhabilitation / requalification et de développer leur patrimoine dans le cadre d'une démarche de
Développement Durable.
C’est dans cet esprit que nous avons engagé depuis le 8 novembre 2002, la mise en œuvre de la
« Charte Méditerranéenne de l’Habitat », touchant de manière concertée et coordonnée tous les
domaines de l’habitat social et de son environnement immédiat.
L’adhésion à cette Charte représente pour
tous l’engagement d’aborder en équipe et
de manière innovante la conception, la
programmation, la réalisation et la gestion
des bâtiments dans une démarche prenant
en compte les enjeux fondamentaux du
développement durable : « la protection
de l’environnement, l’équité sociale,
l’efficacité économique et la
gouvernance». Cette approche globale et
interdisciplinaire exige la collaboration de
tous les acteurs pour rationaliser les
projets, avec pour objectif premier, de
répondre aux exigences de confort toujours
grandissantes des usagers, mais aussi aux
nouvelles aspirations qui émergent dans l’environnement même des projets et qui touchent la qualité
du cadre de vie.
La Charte Méditerranéenne de l’Habitat est instrumentalisée de manière opérationnelle par l’utilisation
d’ « un processus de conception intégré » (outil : cahier d’orientation et son « domomètre ») qui
permet de fixer les objectifs de qualité et de réussite des programmes, de les réaliser, de mesurer leur
impact et d’évaluer le niveau de durabilité et de qualité environnementale des projets. Cette démarche
n’a à ce jour jamais été utilisée de manière dynamique. Nous proposons aujourd’hui de concrétiser ce
projet sur un territoire bien défini en mettant en œuvre tous les moyens techniques, d’ingénierie,
partenariaux et financiers s’y référant.
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CSTB – La Calade
Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
Ces outils simples seront mis à la disposition des communes et des organismes d’habitat social
Ainsi, nous prenons le pari que la diffusion du « cahier d’orientation » et de son « domomètre »
comme outils d’aide à la conception et à l’évaluation mais aussi à la communication, peut constituer
l’impulsion nécessaire pour que les opérations d’aménagement répondent aux objectifs du
développement durable, de manière cohérente et globale, et transforme l’adhésion à ces objectifs en
réalité opérationnelle.
Conclusion
Ce concept, cette démarche et ces outils sont le fruit d’un travail étroit de l’ensemble des organismes
habitat social sur le territoire du Languedoc-Roussillon et plus particulièrement celui d’une
collaboration entre l’Union Régionale des Organismes d’HLM (UROHLM) et l’ensemble des
partenaires de la Charte Méditerranéenne de l’Habitat. Les contacts établis avec d’autres pays
méditerranéens nous poussent à étudier les moyens d’étendre cette démarche sur l’ensemble de l’ARC
LATIN, notamment avec l’Espagne, l’Italie, … afin qu « Ensemble, le développement durable
devient réalisable… »
Les collectivités territoriales ont un rôle croissant dans les politiques de constitution et de gestion du
cadre bâti. Le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment, principal centre de recherche public dans
le domaine de la construction, a développé des compétences qu’il se propose de mettre plus largement
à la disposition des collectivités territoriales.
Ces partenariats peuvent en particulier prendre place dans le cadre d’actions en faveur du
développement durable, de la Haute Qualité Environnementale, ainsi que de la requalification et de la
gestion urbaine, et porter notamment sur l’acoustique urbaine, l’énergie, les économies d'eau,
l’assainissement, l’éclairage urbain et les aspects sociaux et économiques.
Trois modes d’intervention pourront être mis en œuvre :
• Le conseil stratégique amont pour aider les collectivités dans la définition d'actions entrant dans le
champ de compétence du CSTB ;
• L’assistance méthodologique auprès des collectivités pour les aider à évaluer les impacts de ces
actions et à en suivre les résultats ;
• Le conseil auprès des collectivités dans leur rôle de maître d'ouvrage et de gestionnaire de
patrimoine bâti et de quartiers urbains sur des projets concrets à caractère exceptionnel ou
expérimental.
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CSTB – La Calade
Aménagement et renouvellement urbain durables – Conférence de Cannes 2 & 3 février 2004 HQE2R
La conférence a été organisée par La Calade qui en a assuré également la gestion financière.
La Commission Européenne a participé au financement de cette manifestation dans le cadre du
projet HQE2R.
EDF a subventionné cette manifestation ainsi que le NOGA Hilton qui a mis gracieusement le
théâtre à notre disposition.
Le CSTB a pris à sa charge la réalisation de 8 posters et la Direction de la Recherche et du
Développement a financé l’édition des premiers Cahiers HQE2R.
TOSHIBA SA a réalisé la maquette et l’impression de l’ensemble des affichettes pour la conférence et
le concert et a fourni les matériels nécessaires aux démonstrations des outils HQE2R.
Une subvention a été demandée au Conseil Général des Alpes Maritimes pour l’édition des actes de
cette conférence. Une réponse ne pourra intervenir que fin février.
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CSTB – La Calade