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Clément Dussarps
clement.dussarps@u-bordeaux.fr
Octobre 2017
(Séance n°1 /2)
THÉORIES DE L’INFORMATION ET DE LA
COMMUNICATION
OBJECTIFS
• Etre capable, après ces deux séances, de :
• Identifier ce qu’est une communication, une information
• Définir et caractériser les SIC, notamment au travers de
quelques théories et auteurs des SIC
• Identifier les centres d’intérêt des SIC (objets)
• Comprendre la place de la documentation dans les SIC
(lectures)
 Culture des SIC
EVALUATION
 Contrôle terminal sur l’ensemble de l’UE (SIC, système
d’information, théories des SIC, IST, théories de la culture…)
 Les travaux donnés ne sont pas notés. Ils est facultatif de les
remettre. Ils visent à vous donner quelques pistes de
lectures et des questions qui peuvent vous aider à réfléchir
sur un sujet.
PLAN
• Les Sciences de l’Information & de la Communication (SIC)
 peu rappelé dans ce cours (vu avec AL)
• Quelques théories sur la communication
(dont Cybernétique et Systémique)
• L’approche linguistique
• Lev S. Vygotski et le développement de l’enfant
• Un peu de travail 
COMMUNIQUER ?
• Rendre commun, partager, transmettre… des informations
• Etablir un lien (avec soi, autrui ou quelque chose)
• Un outil/instrument utilisé dans un but particulier ou non
• Un besoin de l’être humain (cf. hospitalisme, exp. Frédéric II…)
• Etudes de communication : remontent à la rhétorique (science
du discours, art oratoire)
• Logos : structure et logique du discours (argumentation)
• Pathos : émotions, séduction, charme, passion
• Ethos : le locuteur prend soin de son image (vertu, autorité…)
POURQUOI S’INTÉRESSER…
• À à la communication ?
• À l’information ?
• Quels liens avec votre futur métier ?
Un courant francophone
LES SIC
SIC : HISTOIRE DE LA DISCIPLINE
• A l’époque :
• Essor des premiers ordinateurs (ENIAC = 1945) suite aux cartes perforées (fin XIXe)
• Travaux sur la conservation d’énergie (Einstein)
• Durant la seconde guerre mondiale
• Aux origines, les conférences de Macy (1942 à 1956) :
• Regroupent de mathématiciens, logiciens, psychologues et psychanalystes,
neurologues, anthropologues, économistes, physiciens, etc.
• But : travailler sur une science du fonctionnement de l’esprit
 S’inspirer du cerveau humain pour créer des cerveaux artificiels
• Partir d’analogies entre la nature et les productions humaines (ex. processus de
régulation d’une machine à vapeur VS concentration du sucre dans le sang)
• Produira : cybernétique, sciences cognitives, sciences de l’information
SIC = SI + SC ?
• Rencontre entre plusieurs disciplines +/- proches :
• Sciences de l’Information
• Documentation, bibliologie (sciences de l’écrit), bibliothéconomie, etc.
• Sciences de la Communication
• Communications organisationnelles, médias, culture, sémiologie, TIC…
• Et un mariage avec les sciences de l’ingénieur (théories du signal,
l’informatique, etc.)
• Peut-on transmettre une information sans communiquer ?
Peut-on communiquer autre chose qu’une information ?
• « La communication est un acte, l’information est son produit »
(Escarpit, 1991)
SIC : UNE DISCIPLINE ENCORE FRAGILE
• Dialogue encore difficile : nombreux champs de recherche,
chercheurs issus de différents domaines...
• Deux approches (Dacheux, 2009) :
• Par les objets disciplinaires : tout ce qui relève de la
communication / des activités de communication
 Une entreprise, un livre (objet culturel), un dialogue…
• Les objets sont considérés sous leur plan communicationnel
(tous ou presque peuvent l’être)
 Un grille-pain, un thermomètre, une planète, un humain…
 Tout objet, vivant ou non, stocke, traite, émet, reçoit de
l’information (Michel Serres, conférence)
À QUOI S’INTÉRESSENT LES SIC
• Si tout est communication, tout est objet des SIC…
• « Croire que tout est communication place les SC dans la position
intenable d’être la science de tout » (Breton, 1994)
• A quoi s’intéressent les SIC ? (Dacheux, 2009) :
• Linguistique et sémiotique
• Acteurs et pratiques sociales
• Techniques, technologies
 Discours, dispositifs, usages, médiation et médiatisation…
 Méthodes/moyens, nature, qualité des communications
QUELQUES MODÈLES THÉORIQUES
PRÉLIMINAIRES SUR LES MODÈLES
• Un modèle : représentation subjective d’une réalité
observée / analysée / théorisée (représentation souvent
incomplète = ne prend pas en compte les cas particuliers)
• Ces modèles…
• ont une origine scientifique : ce ne sont pas « juste » des idées,
ils sont nés de l’observation et ont été éprouvés
• sont issus d’un contexte (disciplinaire, d’un terrain, etc.) et
s’appliquent à ce contexte, a minima
• sont critiquables et ont été discutés
• ont évolué, pour la plupart
MODÈLE DE LASSWEL (1948)
• Modèle de Lasswell :
Qui  Dit quoi  Par quel canal  A qui  Quels effets ?
Who says What to Whom in Which channel with What effect ?
• Concerne tant la relation interpersonnelle que la communication
de masse : questions de l’influence, de la manipulation, etc.
 propagande
MODÈLE DE SHANNON & WEAVER (1948)
Source Emetteur
• Une approche mathématique (Shannon a travaillé sur la
cryptographie durant la guerre, est mathématicien et électricien) :
Canal Récepteur Destinataire
Bruit (aléatoire  information incertaine)
1) La source d’information produit un message (ex. voix au téléphone)
2) L’émetteur transforme le message en signaux (codage) pour le rendre
transmissible
3) Le canal transporte le signal
4) Le récepteur décode le message (reconstruit le message à partir de signaux)
5) Le destinataire reçoit le message reconstruit
 Lien entre émetteur (libre d’envoyer un message de son choix) et un destinataire
qui reçoit le message avec des contraintes (bruit, etc.)  toujours d’actualité
MODÈLE DE SHANNON & WEAVER (1948)
• Redondance = éléments inutiles pour recevoir correctement
l’information…
• … mais utile pour réduire les effets négatifs du bruit (+ on a
d’informations, - le bruit va réduire la fiabilité de
l’information reçue)
• Ce modèle, malgré un sens très mathématique, a été repris
et adapté dans de nombreuses disciplines
• « L’information n’est ni la masse, ni l’énergie. L’information
est l’information » (Wiener)  nouveau constituant de
l’univers (ni la matière, ni l’énergie)
MODÈLE DE SHANNON & WEAVER (1948)
• Limites de ce modèle :
• Intention de l’émetteur et sens des messages absents
• La notion d’information ici présentée n’est pas pertinente pour
de nombreux domaines  s’applique plutôt aux machines
• Pas de vision psycho-sociologique, etc.
 d’où les conférences de Macy, pour proposer une approche
plus « humaine » de la communication
 Cf. les 5 principes de l’école de Palo Alto
LA 1ÈRE CYBERNÉTIQUE
• Etablie durant les conférences de Macy (premiers éléments
en 1942-1943)  en pleine 2nde guerre mondiale
• N. Wiener, en 1947 : père fondateur, invente le terme
(même si le terme fut employé pour désigner l’art de gouverner les
hommes au XIXe)
• Science des mécanismes autogérés et du contrôle // ou :
science de la commande et de la transmission des messages
chez les hommes et les machines
• Repose sur l’analogie avec la nature et l’humain (système
nerveux notamment).
LA 1ÈRE CYBERNÉTIQUE
• Etudie ce qui est émis et reçu (transmission des informations),
mais pas la nature de ce qu’elle étudie (boîte noire).
• Base de nombreuses théories ou applications scientifiques :
• Réseaux financiers, management, informatique, intelligence
artificielle, sciences cognitives, armes autonomes, etc.
• Initialement : devait être classée « secret défense » par l’armée
américaine…
• Crainte d’une machine comme gouverneur tyrannique ?
(cf. aussi Le meilleur des mondes d’Huxley et 1984 d’Orwell)
LA 1ÈRE CYBERNÉTIQUE
Source Emetteur Canal Récepteur Destinataire
Feedback
Feedback
Boucle de rétro-action (feedbacks)
LA 1ÈRE CYBERNÉTIQUE
• Les éléments sont en interaction réciproque = boucle de
rétroaction (le destinataire indique la bonne réception à la
source par exemple  le résultat indique s’il faut réajuster)
• Les boucles peuvent être :
• Positives : si A varie, B varie de la même façon (en + ou en -)
Exemple : deux personnes qui montent le ton…
 Initie des changements (sur le système)
• Négatives : A varie inversement par rapport à B
Exemple : thermostat qui éteint le radiateur si trop de chaleur
 stabilise le système, qui s’auto-régule.
• Entropie : la nature détruit l’ordonné, l’entropie mesure la
désorganisation. La quantité d’information est l’inverse (=
l’organisation)  L’information DOIT pouvoir circuler.
LA SYSTÉMIQUE
• Voir le cerveau, par ex., comme ensemble de liens, de
rétroactions, etc. (= mathématiques)  est-ce viable ?
• La 2nde cybernétique => la systémique (après discussions,
les deux « s’imbriquent »)
(Ross Ashby, 1956, et Walter Buckley, 1967 – L. Mehl et E. Morin en France)
• Système ?
• En grec : sustēma (organisation, ensemble)  ensemble d’éléments
organisés
• Ces éléments interagissent entre eux
• Selon l’approche cybernétique ou non : le système recherche
l’homéostasie (à l’aide de rétroactions)
L’APPROCHE SYSTÉMIQUE
• Ce n’est pas : découper en sous-parties un objet/problème
• Ce n’est pas : la causalité linéaire (une cause => un effet),
peu parlante pour étudier les humains
• C’est une pensée globale = vision d’ensemble + éléments qui
composent le système + interactions entre ces éléments
• Les relations de cause à effet sont multiples et souvent
difficiles à identifier (qui de l’œuf ou de la poule…), il y a des
incertitudes : l’ensemble est complexe
• Liens entre « ordre », « désordre » et « organisation » (Morin)
Environnement
LA SYSTÉMIQUE
Source Emetteur Canal Récepteur Destinataire
Flux d’entrées / sorties
CARACTÉRISATION D’UN SYSTÈME
• Un système est déterminé par :
• Une/des fonctions, buts, intentions, objectifs
• Des éléments le composant (matériels, humains…)
• Les interactions entre ces éléments, rétroactions
• L’organisation entre ces éléments (règles, structure…)
• Son lien (ou non) avec l’environnement = système fermé/ouvert
• Sa frontière (distinction entre ce qui appartient ou n’appartient pas
au système)
• Il peut être composé de sous-systèmes
CARACTÉRISATION D’UN SYSTÈME
• Un système est déterminé par :
• Une/des fonctions, buts, intentions, objectifs
• Des éléments le composant (matériels, humains…)
• Les interactions entre ces éléments, rétroactions
• L’organisation entre ces éléments (règles,
structure…)
• Son lien (ou non) avec l’environnement = système
fermé/ouvert
• Sa frontière (distinction entre ce qui appartient ou
n’appartient pas au système)
• Il peut être composé de sous-systèmes
QUELQUES PRINCIPES SUR LES SYSTÈMES
E. Morin (1977) :
• « Le tout est plus que la somme des parties »…
• …mais parfois aussi « moins que la somme des parties, car les parties
peuvent avoir des qualités qui sont inhibées par l’organisation de
l’ensemble ».
• On ne peut pas découper un système ni le considérer seulement comme
un ensemble de parties : il est aussi l’interaction entre ces parties et avec
son environnement, et produit dès lors un tout supérieur à la totalité des
parties
 On pense le système comme un « tout », en mouvement.
• Rétroactions (positives, négatives) entre les éléments  régulations du
système (stabilisatrices ou apportant un changement)
• Et aussi : rétroactions en fonction de l’environnement. Modifie les fonctions
/ s’adapte pour répondre à l’homéostasie attendue.
QUELQUES PRINCIPES SUR LES SYSTÈMES
E. Morin (1977) :
• « Le tout est plus que la somme des parties »…
• …mais parfois aussi « moins que la somme des parties, car les
parties peuvent avoir des qualités qui sont inhibées par
l’organisation de l’ensemble ».
• On ne peut pas découper un système ni le considérer
seulement comme un ensemble de parties : il est aussi
l’interaction entre ces parties et avec son environnement, et
produit dès lors un tout supérieur à la totalité des parties
 On pense le système comme un « tout », en mouvement.
• Rétroactions (positives, négatives) entre les éléments 
régulations du système (stabilisatrices ou apportant un
changement)
• Et aussi : rétroactions en fonction de l’environnement. Modifie
les fonctions / s’adapte pour répondre à l’homéostasie
attendue.
RELIER SYSTÈMES ET COMMUNICATION ?
• La question de la communication se pose :
• Entre les éléments d’un système
• Entre le système et son environnement
• Quelques questions qui peuvent se poser :
• Quelles sont les informations qui transitent ? Entre qui/quoi et
qui/quoi ? Quelle est leur nature ?
• Comment les communications établies participent à maintenir
l’équilibre du système ? Ou au contraire, s’il y a « mauvaises
communications » ou absence de communication, à le déstabiliser ?
Aperçu du système des
‘plaintes et exigences’ dans
un hôpital
(A. Mucchielli, 1998)
LIMITES
• Les limites de la systémique :
• Un outil / une méthode de représentation, plus ou moins fidèle 
représentation qui a vocation à être analysée, à servir de modèle,
à mieux comprendre des phénomènes et réalités complexes
• Mérite souvent d’être couplée à d’autres méthodes de
représentation et d’analyse, plus fines (centrées sur un individu,
une relation, etc.  comprendre une partie pour penser le global)
• Nécessite d’admettre de ne pas tout comprendre, tout maîtriser…
LE MODÈLE TRANSACTIONNEL DE SCHRAMM
 Au modèle classique s’ajoute l’expérience des communicants (par ex. un champ sémantique
commun). Si les champs sont partiellement ou totalement communs, chacun peut décoder la
communication de l’autre.
L’APPROCHE LINGUISTIQUE
• Années 1960
• S’intéresse à l’émetteur, au message et au récepteur.
• Utile notamment pour l’analyse de discours.
• Etudie moins le non verbal (gestuelle, ton, etc.)  centré sur le
message, le contenu, le texte.
• Nécessite d’avoir l’intégralité du discours, y compris les « euh »,
« oh ! », « ahah », etc.
• « Le langage doit être étudié dans toutes ses fonctions »
• Auteur de référence : R. Jakobson
L’APPROCHE LINGUISTIQUE
• Schéma de Jakobson, à partir de celle de Shannon :
Contexte
Message
Contact
Code
Destinateur Destinataire
• Le destinateur émet un message pour le destinataire.
• Le message est émis dans un contexte (social et
permettant aux interlocuteurs de se comprendre :
connaissance/culture commune).
• Le message passe par un contact (physique,
physiologique).
• Le message est codé (langue, culture…) et devra être
décodé.
• Le destinataire reçoit le message et est invité à agir.
L’APPROCHE LINGUISTIQUE
Contexte
(référentielle)
Message
(poétique)
Contact
(phatique)
Code
(méta-linguistique)
Destinateur
(expressive/émotive)
Destinataire
(conative)
Fonctions dans le discours / le texte :
• Expressive : attitude du destinataire à l’égard de ce dont il parle
(dans le texte, interjections : « peuh ! », « aïe ! », « oh… »), émotions
• Conative : indique ce qui est attendu du destinataire.
• Référentielle : ce dont on parle (qqn., qqc.), contenu du message
• Phatique : outils pour établir (« Bonjour. »), maintenir
(« m’écoutez-vous ? »), ou interrompre (« il suffit ! ») l’interaction.
• Méta-linguistique : vérifier que l’on parle bien le même langage
(« me comprenez-vous ? », « expliquez-moi »), choix du langage
utilisé pour transmettre son message.
• Poétique : choix des mots et des articulations entre eux
APPROCHE COGNITIVO-LINGUISTIQUE
• A connaître : Lev S. Vygotsky (1896-1934)
• Le langage est un support de la pensée (Hegel, Merleau-Ponty) : des
fonctions « inférieures » aux fonctions « supérieures »  besoin du langage
pour exprimer une pensée et, avant, « générer » cette pensée.
• Langage égocentrique de l’enfant devient le langage intérieur de l’adulte.
Nécessaire au bon développement (ce langage égocentrique s’enrichit dans
le temps). [ =/= avec Piaget ]
• Pose les liens entre communication avec l’autre et communication
intrapersonnelle  apprentissage : en communiquant avec soi-même + en
communiquant avec l’autre
• Dialogues avec Piaget… post-mortem. Oppositions initiales sur les stades de
développement (pour Vygotsky, l’apprentissage précède le stade de
développement si on aide l’enfant = ZPD
+ étayage de Bruner)
APPROCHE COGNITIVO-LINGUISTIQUE
… temporairement
FIN
FIN 1ER COURS : TRAVAIL À FAIRE
• Exercices
LA FOIS PROCHAINE, NOUS VERRONS…
• Principes de l’école de Palo Alto (en particulier P. Watzlawick,
G. Bateson), la nouvelle communication
• L’approche médiologique (R. Debray)
• La communication et les médias / les TIC
• La communication en entreprise
• L’incommunication
… en vrac
QUELQUES RÉFÉRENCES
WEBOGRAPHIE / BIBLIOGRAPHIE
• Généralités sur les SIC (histoire, présentation…) :
• Dacheux, E. (2009). Les sciences de l’information et de la communication, Hermès,
les essentiels, CNRS Editions.
• Fleury, B., Walter, J. « L’histoire des sciences de l’information et de la
communication », Questions de communication, n°12, 2007.
• Sur la communication :
• Escarpit, R. (1991). L’information et la communication. Théorie Générale. Hachette
Supérieur.
• Mattelart, A., Mattelart, M. (2004). Histoire des théories de la communication. La
Découverte.
• Des modèles de communications : http://olivier-moch.over-blog.net/article-les-
modeles-de-communication-72295675.html
WEBOGRAPHIE / BIBLIOGRAPHIE
• Sur la cybernétique et la systémique :
• Lakel, A. (2013). Le paradigme cybernétique et systémique. Introduction aux théories
de la communication. Cours de Licence. Université Bordeaux-Montaigne. URL :
https://www.slideshare.net/alakel/introduction-aux-thories-de-la-communication?qid=1cfe6657-df97-4e4c-
8f85-00ec673f5303&v=&b=&from_search=1
• Livet, P. « La notion de récursivité, de la première cybernétique au
connexionnisme », Intellectica, vol. 39, n°2, 2004, pp. 125-137. URL :
http://intellectica.org/SiteArchives/archives/n39/6.Livet.pdf
• Reportage (entretien avec Albert Ducrocq) :
http://www.ina.fr/video/CAF88038611
• Sur la systémique (très complet) :
http://lara.inist.fr/bitstream/handle/2332/1431/?sequence=1
• Sur Jakobson :
• Louis Hébert (2011), « Les fonctions du langage », dans Louis Hébert
(dir.), Signo [en ligne], Rimouski
(Québec), http://www.signosemio.com/jakobson/fonctions-du-langage.asp

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Théories des Sciences de l'Information et de la Communication (partie 1)

  • 1. Clément Dussarps clement.dussarps@u-bordeaux.fr Octobre 2017 (Séance n°1 /2) THÉORIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
  • 2. OBJECTIFS • Etre capable, après ces deux séances, de : • Identifier ce qu’est une communication, une information • Définir et caractériser les SIC, notamment au travers de quelques théories et auteurs des SIC • Identifier les centres d’intérêt des SIC (objets) • Comprendre la place de la documentation dans les SIC (lectures)  Culture des SIC
  • 3. EVALUATION  Contrôle terminal sur l’ensemble de l’UE (SIC, système d’information, théories des SIC, IST, théories de la culture…)  Les travaux donnés ne sont pas notés. Ils est facultatif de les remettre. Ils visent à vous donner quelques pistes de lectures et des questions qui peuvent vous aider à réfléchir sur un sujet.
  • 4. PLAN • Les Sciences de l’Information & de la Communication (SIC)  peu rappelé dans ce cours (vu avec AL) • Quelques théories sur la communication (dont Cybernétique et Systémique) • L’approche linguistique • Lev S. Vygotski et le développement de l’enfant • Un peu de travail 
  • 5. COMMUNIQUER ? • Rendre commun, partager, transmettre… des informations • Etablir un lien (avec soi, autrui ou quelque chose) • Un outil/instrument utilisé dans un but particulier ou non • Un besoin de l’être humain (cf. hospitalisme, exp. Frédéric II…) • Etudes de communication : remontent à la rhétorique (science du discours, art oratoire) • Logos : structure et logique du discours (argumentation) • Pathos : émotions, séduction, charme, passion • Ethos : le locuteur prend soin de son image (vertu, autorité…)
  • 6. POURQUOI S’INTÉRESSER… • À à la communication ? • À l’information ? • Quels liens avec votre futur métier ?
  • 8. SIC : HISTOIRE DE LA DISCIPLINE • A l’époque : • Essor des premiers ordinateurs (ENIAC = 1945) suite aux cartes perforées (fin XIXe) • Travaux sur la conservation d’énergie (Einstein) • Durant la seconde guerre mondiale • Aux origines, les conférences de Macy (1942 à 1956) : • Regroupent de mathématiciens, logiciens, psychologues et psychanalystes, neurologues, anthropologues, économistes, physiciens, etc. • But : travailler sur une science du fonctionnement de l’esprit  S’inspirer du cerveau humain pour créer des cerveaux artificiels • Partir d’analogies entre la nature et les productions humaines (ex. processus de régulation d’une machine à vapeur VS concentration du sucre dans le sang) • Produira : cybernétique, sciences cognitives, sciences de l’information
  • 9. SIC = SI + SC ? • Rencontre entre plusieurs disciplines +/- proches : • Sciences de l’Information • Documentation, bibliologie (sciences de l’écrit), bibliothéconomie, etc. • Sciences de la Communication • Communications organisationnelles, médias, culture, sémiologie, TIC… • Et un mariage avec les sciences de l’ingénieur (théories du signal, l’informatique, etc.) • Peut-on transmettre une information sans communiquer ? Peut-on communiquer autre chose qu’une information ? • « La communication est un acte, l’information est son produit » (Escarpit, 1991)
  • 10. SIC : UNE DISCIPLINE ENCORE FRAGILE • Dialogue encore difficile : nombreux champs de recherche, chercheurs issus de différents domaines... • Deux approches (Dacheux, 2009) : • Par les objets disciplinaires : tout ce qui relève de la communication / des activités de communication  Une entreprise, un livre (objet culturel), un dialogue… • Les objets sont considérés sous leur plan communicationnel (tous ou presque peuvent l’être)  Un grille-pain, un thermomètre, une planète, un humain…  Tout objet, vivant ou non, stocke, traite, émet, reçoit de l’information (Michel Serres, conférence)
  • 11. À QUOI S’INTÉRESSENT LES SIC • Si tout est communication, tout est objet des SIC… • « Croire que tout est communication place les SC dans la position intenable d’être la science de tout » (Breton, 1994) • A quoi s’intéressent les SIC ? (Dacheux, 2009) : • Linguistique et sémiotique • Acteurs et pratiques sociales • Techniques, technologies  Discours, dispositifs, usages, médiation et médiatisation…  Méthodes/moyens, nature, qualité des communications
  • 13. PRÉLIMINAIRES SUR LES MODÈLES • Un modèle : représentation subjective d’une réalité observée / analysée / théorisée (représentation souvent incomplète = ne prend pas en compte les cas particuliers) • Ces modèles… • ont une origine scientifique : ce ne sont pas « juste » des idées, ils sont nés de l’observation et ont été éprouvés • sont issus d’un contexte (disciplinaire, d’un terrain, etc.) et s’appliquent à ce contexte, a minima • sont critiquables et ont été discutés • ont évolué, pour la plupart
  • 14. MODÈLE DE LASSWEL (1948) • Modèle de Lasswell : Qui  Dit quoi  Par quel canal  A qui  Quels effets ? Who says What to Whom in Which channel with What effect ? • Concerne tant la relation interpersonnelle que la communication de masse : questions de l’influence, de la manipulation, etc.  propagande
  • 15. MODÈLE DE SHANNON & WEAVER (1948) Source Emetteur • Une approche mathématique (Shannon a travaillé sur la cryptographie durant la guerre, est mathématicien et électricien) : Canal Récepteur Destinataire Bruit (aléatoire  information incertaine) 1) La source d’information produit un message (ex. voix au téléphone) 2) L’émetteur transforme le message en signaux (codage) pour le rendre transmissible 3) Le canal transporte le signal 4) Le récepteur décode le message (reconstruit le message à partir de signaux) 5) Le destinataire reçoit le message reconstruit  Lien entre émetteur (libre d’envoyer un message de son choix) et un destinataire qui reçoit le message avec des contraintes (bruit, etc.)  toujours d’actualité
  • 16. MODÈLE DE SHANNON & WEAVER (1948) • Redondance = éléments inutiles pour recevoir correctement l’information… • … mais utile pour réduire les effets négatifs du bruit (+ on a d’informations, - le bruit va réduire la fiabilité de l’information reçue) • Ce modèle, malgré un sens très mathématique, a été repris et adapté dans de nombreuses disciplines • « L’information n’est ni la masse, ni l’énergie. L’information est l’information » (Wiener)  nouveau constituant de l’univers (ni la matière, ni l’énergie)
  • 17. MODÈLE DE SHANNON & WEAVER (1948) • Limites de ce modèle : • Intention de l’émetteur et sens des messages absents • La notion d’information ici présentée n’est pas pertinente pour de nombreux domaines  s’applique plutôt aux machines • Pas de vision psycho-sociologique, etc.  d’où les conférences de Macy, pour proposer une approche plus « humaine » de la communication  Cf. les 5 principes de l’école de Palo Alto
  • 18. LA 1ÈRE CYBERNÉTIQUE • Etablie durant les conférences de Macy (premiers éléments en 1942-1943)  en pleine 2nde guerre mondiale • N. Wiener, en 1947 : père fondateur, invente le terme (même si le terme fut employé pour désigner l’art de gouverner les hommes au XIXe) • Science des mécanismes autogérés et du contrôle // ou : science de la commande et de la transmission des messages chez les hommes et les machines • Repose sur l’analogie avec la nature et l’humain (système nerveux notamment).
  • 19. LA 1ÈRE CYBERNÉTIQUE • Etudie ce qui est émis et reçu (transmission des informations), mais pas la nature de ce qu’elle étudie (boîte noire). • Base de nombreuses théories ou applications scientifiques : • Réseaux financiers, management, informatique, intelligence artificielle, sciences cognitives, armes autonomes, etc. • Initialement : devait être classée « secret défense » par l’armée américaine… • Crainte d’une machine comme gouverneur tyrannique ? (cf. aussi Le meilleur des mondes d’Huxley et 1984 d’Orwell)
  • 20. LA 1ÈRE CYBERNÉTIQUE Source Emetteur Canal Récepteur Destinataire Feedback Feedback Boucle de rétro-action (feedbacks)
  • 21. LA 1ÈRE CYBERNÉTIQUE • Les éléments sont en interaction réciproque = boucle de rétroaction (le destinataire indique la bonne réception à la source par exemple  le résultat indique s’il faut réajuster) • Les boucles peuvent être : • Positives : si A varie, B varie de la même façon (en + ou en -) Exemple : deux personnes qui montent le ton…  Initie des changements (sur le système) • Négatives : A varie inversement par rapport à B Exemple : thermostat qui éteint le radiateur si trop de chaleur  stabilise le système, qui s’auto-régule. • Entropie : la nature détruit l’ordonné, l’entropie mesure la désorganisation. La quantité d’information est l’inverse (= l’organisation)  L’information DOIT pouvoir circuler.
  • 22. LA SYSTÉMIQUE • Voir le cerveau, par ex., comme ensemble de liens, de rétroactions, etc. (= mathématiques)  est-ce viable ? • La 2nde cybernétique => la systémique (après discussions, les deux « s’imbriquent ») (Ross Ashby, 1956, et Walter Buckley, 1967 – L. Mehl et E. Morin en France) • Système ? • En grec : sustēma (organisation, ensemble)  ensemble d’éléments organisés • Ces éléments interagissent entre eux • Selon l’approche cybernétique ou non : le système recherche l’homéostasie (à l’aide de rétroactions)
  • 23. L’APPROCHE SYSTÉMIQUE • Ce n’est pas : découper en sous-parties un objet/problème • Ce n’est pas : la causalité linéaire (une cause => un effet), peu parlante pour étudier les humains • C’est une pensée globale = vision d’ensemble + éléments qui composent le système + interactions entre ces éléments • Les relations de cause à effet sont multiples et souvent difficiles à identifier (qui de l’œuf ou de la poule…), il y a des incertitudes : l’ensemble est complexe • Liens entre « ordre », « désordre » et « organisation » (Morin)
  • 24. Environnement LA SYSTÉMIQUE Source Emetteur Canal Récepteur Destinataire Flux d’entrées / sorties
  • 25. CARACTÉRISATION D’UN SYSTÈME • Un système est déterminé par : • Une/des fonctions, buts, intentions, objectifs • Des éléments le composant (matériels, humains…) • Les interactions entre ces éléments, rétroactions • L’organisation entre ces éléments (règles, structure…) • Son lien (ou non) avec l’environnement = système fermé/ouvert • Sa frontière (distinction entre ce qui appartient ou n’appartient pas au système) • Il peut être composé de sous-systèmes
  • 26. CARACTÉRISATION D’UN SYSTÈME • Un système est déterminé par : • Une/des fonctions, buts, intentions, objectifs • Des éléments le composant (matériels, humains…) • Les interactions entre ces éléments, rétroactions • L’organisation entre ces éléments (règles, structure…) • Son lien (ou non) avec l’environnement = système fermé/ouvert • Sa frontière (distinction entre ce qui appartient ou n’appartient pas au système) • Il peut être composé de sous-systèmes
  • 27. QUELQUES PRINCIPES SUR LES SYSTÈMES E. Morin (1977) : • « Le tout est plus que la somme des parties »… • …mais parfois aussi « moins que la somme des parties, car les parties peuvent avoir des qualités qui sont inhibées par l’organisation de l’ensemble ». • On ne peut pas découper un système ni le considérer seulement comme un ensemble de parties : il est aussi l’interaction entre ces parties et avec son environnement, et produit dès lors un tout supérieur à la totalité des parties  On pense le système comme un « tout », en mouvement. • Rétroactions (positives, négatives) entre les éléments  régulations du système (stabilisatrices ou apportant un changement) • Et aussi : rétroactions en fonction de l’environnement. Modifie les fonctions / s’adapte pour répondre à l’homéostasie attendue.
  • 28. QUELQUES PRINCIPES SUR LES SYSTÈMES E. Morin (1977) : • « Le tout est plus que la somme des parties »… • …mais parfois aussi « moins que la somme des parties, car les parties peuvent avoir des qualités qui sont inhibées par l’organisation de l’ensemble ». • On ne peut pas découper un système ni le considérer seulement comme un ensemble de parties : il est aussi l’interaction entre ces parties et avec son environnement, et produit dès lors un tout supérieur à la totalité des parties  On pense le système comme un « tout », en mouvement. • Rétroactions (positives, négatives) entre les éléments  régulations du système (stabilisatrices ou apportant un changement) • Et aussi : rétroactions en fonction de l’environnement. Modifie les fonctions / s’adapte pour répondre à l’homéostasie attendue.
  • 29. RELIER SYSTÈMES ET COMMUNICATION ? • La question de la communication se pose : • Entre les éléments d’un système • Entre le système et son environnement • Quelques questions qui peuvent se poser : • Quelles sont les informations qui transitent ? Entre qui/quoi et qui/quoi ? Quelle est leur nature ? • Comment les communications établies participent à maintenir l’équilibre du système ? Ou au contraire, s’il y a « mauvaises communications » ou absence de communication, à le déstabiliser ?
  • 30. Aperçu du système des ‘plaintes et exigences’ dans un hôpital (A. Mucchielli, 1998)
  • 31. LIMITES • Les limites de la systémique : • Un outil / une méthode de représentation, plus ou moins fidèle  représentation qui a vocation à être analysée, à servir de modèle, à mieux comprendre des phénomènes et réalités complexes • Mérite souvent d’être couplée à d’autres méthodes de représentation et d’analyse, plus fines (centrées sur un individu, une relation, etc.  comprendre une partie pour penser le global) • Nécessite d’admettre de ne pas tout comprendre, tout maîtriser…
  • 32. LE MODÈLE TRANSACTIONNEL DE SCHRAMM  Au modèle classique s’ajoute l’expérience des communicants (par ex. un champ sémantique commun). Si les champs sont partiellement ou totalement communs, chacun peut décoder la communication de l’autre.
  • 33. L’APPROCHE LINGUISTIQUE • Années 1960 • S’intéresse à l’émetteur, au message et au récepteur. • Utile notamment pour l’analyse de discours. • Etudie moins le non verbal (gestuelle, ton, etc.)  centré sur le message, le contenu, le texte. • Nécessite d’avoir l’intégralité du discours, y compris les « euh », « oh ! », « ahah », etc. • « Le langage doit être étudié dans toutes ses fonctions » • Auteur de référence : R. Jakobson
  • 34. L’APPROCHE LINGUISTIQUE • Schéma de Jakobson, à partir de celle de Shannon : Contexte Message Contact Code Destinateur Destinataire • Le destinateur émet un message pour le destinataire. • Le message est émis dans un contexte (social et permettant aux interlocuteurs de se comprendre : connaissance/culture commune). • Le message passe par un contact (physique, physiologique). • Le message est codé (langue, culture…) et devra être décodé. • Le destinataire reçoit le message et est invité à agir.
  • 35. L’APPROCHE LINGUISTIQUE Contexte (référentielle) Message (poétique) Contact (phatique) Code (méta-linguistique) Destinateur (expressive/émotive) Destinataire (conative) Fonctions dans le discours / le texte : • Expressive : attitude du destinataire à l’égard de ce dont il parle (dans le texte, interjections : « peuh ! », « aïe ! », « oh… »), émotions • Conative : indique ce qui est attendu du destinataire. • Référentielle : ce dont on parle (qqn., qqc.), contenu du message • Phatique : outils pour établir (« Bonjour. »), maintenir (« m’écoutez-vous ? »), ou interrompre (« il suffit ! ») l’interaction. • Méta-linguistique : vérifier que l’on parle bien le même langage (« me comprenez-vous ? », « expliquez-moi »), choix du langage utilisé pour transmettre son message. • Poétique : choix des mots et des articulations entre eux
  • 36. APPROCHE COGNITIVO-LINGUISTIQUE • A connaître : Lev S. Vygotsky (1896-1934) • Le langage est un support de la pensée (Hegel, Merleau-Ponty) : des fonctions « inférieures » aux fonctions « supérieures »  besoin du langage pour exprimer une pensée et, avant, « générer » cette pensée. • Langage égocentrique de l’enfant devient le langage intérieur de l’adulte. Nécessaire au bon développement (ce langage égocentrique s’enrichit dans le temps). [ =/= avec Piaget ] • Pose les liens entre communication avec l’autre et communication intrapersonnelle  apprentissage : en communiquant avec soi-même + en communiquant avec l’autre • Dialogues avec Piaget… post-mortem. Oppositions initiales sur les stades de développement (pour Vygotsky, l’apprentissage précède le stade de développement si on aide l’enfant = ZPD + étayage de Bruner)
  • 39. FIN 1ER COURS : TRAVAIL À FAIRE • Exercices
  • 40. LA FOIS PROCHAINE, NOUS VERRONS… • Principes de l’école de Palo Alto (en particulier P. Watzlawick, G. Bateson), la nouvelle communication • L’approche médiologique (R. Debray) • La communication et les médias / les TIC • La communication en entreprise • L’incommunication
  • 41. … en vrac QUELQUES RÉFÉRENCES
  • 42. WEBOGRAPHIE / BIBLIOGRAPHIE • Généralités sur les SIC (histoire, présentation…) : • Dacheux, E. (2009). Les sciences de l’information et de la communication, Hermès, les essentiels, CNRS Editions. • Fleury, B., Walter, J. « L’histoire des sciences de l’information et de la communication », Questions de communication, n°12, 2007. • Sur la communication : • Escarpit, R. (1991). L’information et la communication. Théorie Générale. Hachette Supérieur. • Mattelart, A., Mattelart, M. (2004). Histoire des théories de la communication. La Découverte. • Des modèles de communications : http://olivier-moch.over-blog.net/article-les- modeles-de-communication-72295675.html
  • 43. WEBOGRAPHIE / BIBLIOGRAPHIE • Sur la cybernétique et la systémique : • Lakel, A. (2013). Le paradigme cybernétique et systémique. Introduction aux théories de la communication. Cours de Licence. Université Bordeaux-Montaigne. URL : https://www.slideshare.net/alakel/introduction-aux-thories-de-la-communication?qid=1cfe6657-df97-4e4c- 8f85-00ec673f5303&v=&b=&from_search=1 • Livet, P. « La notion de récursivité, de la première cybernétique au connexionnisme », Intellectica, vol. 39, n°2, 2004, pp. 125-137. URL : http://intellectica.org/SiteArchives/archives/n39/6.Livet.pdf • Reportage (entretien avec Albert Ducrocq) : http://www.ina.fr/video/CAF88038611 • Sur la systémique (très complet) : http://lara.inist.fr/bitstream/handle/2332/1431/?sequence=1 • Sur Jakobson : • Louis Hébert (2011), « Les fonctions du langage », dans Louis Hébert (dir.), Signo [en ligne], Rimouski (Québec), http://www.signosemio.com/jakobson/fonctions-du-langage.asp