Nos réactions face aux bruits comme les avions ou les voitures sur les routes sont multiples. Elles sont émotives ou même cognitives. Ces bruits peuvent même avoir une incidence sur notre système sanguin ou nerveux, par exemple. Comme le souligne le conseiller scientifique à l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) Richard Martin, c'est l'exposition chronique qui provoque des effets néfastes. L'acousticien et consultant Romain Dumoulin précise que la conscientisation est faible face au problème du bruit au Canada. « C'est le parent pauvre de beaucoup de choses comme les politiques environnementales », alors que les spécialistes sont au courant depuis longtemps.
Romain Dumoulin explique que le bruit en ville vient avec la densité, et que l’Europe est grandement en avance sur le Canada au sujet de ce problème.
« Depuis 2000, en Europe, les villes de plus de 100 000 habitants doivent mettre en place des politiques sur le bruit pour [réduire sa nocivité]. »
Au Canada, il n’y a pas d’observatoire du bruit, comme le souligne Richard Martin. Il y a une sensibilisation à faire auprès des décideurs politiques, selon lui.
« Il faut arrêter de créer de nouveaux logements fortement exposés au bruit. Si on construit des logements près d’une autoroute, on peut protéger le premier étage, mais il n’y a aucune réglementation pour les étages au-dessus. »
Parmi les bruits les plus nocifs et les plus connus, le bruit routier est le mieux répertorié dans les études, et il est prouvé qu’il peut provoquer des maladies comme l’infarctus du myocarde.
Les deux spécialistes remarquent aussi que ce sont les populations les plus fragiles et les plus pauvres qui sont les plus exposées au bruit.