Pamplemousse : L’inextinguible soif d’aimer l’autre

Elles se sont aimées, passionnément, trop, mal. Elles ne s’aiment plus, ou peut-être s’aiment-elles encore, mais cet amour n’a pas suffi à les garder ensemble.

<em>Pamplemousse</em> : L’inextinguible soif d’aimer l’autre | 25 janvier 2024 | Article par Marrie E. Bathory

La pièce Pamplemousse est présentée au théâtre Premier Acte jusqu’au 3 février 2024.

Crédit photo: David Mendoza Hélaine

Elles se sont aimées, passionnément, trop, mal. Elles ne s’aiment plus, ou peut-être s’aiment-elles encore, mais cet amour n’a pas suffi à les garder ensemble.

Sur scène se jouent des moments épars de leur relation, encore et encore et encore. D’une prise à l’autre, elles changent tel mot ou telle phrase, telle intonation ou tel geste, cherchant à colmater les failles par où a fui l’amour. Comme dans, par exemple, Eternal Sunshine of the Spotless Mind, les protagonistes souhaitent trouver une version de l’histoire où elles éviteraient les pièges, une version qui finirait bien.

Sauf qu’elles sont incapables de répondre adéquatement aux besoins de l’autre, des besoins qui s’expriment maladroitement et peinent à se faire entendre. À force de s’écorcher l’une l’autre, de blesser leurs vulnérabilités, elles étouffent la flamme de leurs sentiments comme on s’entête à arroser la plante qui pourtant se noie, désespérant de la raviver.

L’ensemble évoque çà et là le mythe d’Orphée : dans l’inspiration des costumes, ou lorsque l’une fait dos à l’autre durant un dialogue, comme cherchant à s’enfuir. Se retourner sonnerait le glas de la relation déjà moribonde, et Orphée perdrait Eurydice à nouveau.

Poésie, et poésie du geste et des silences

Le spectacle est parsemé d’intermèdes de poésie, de danse. Les chorégraphies (direction de mouvement : Harold Rhéaume) sont éloquentes, émouvantes, par moment violentes. Le voile improvisé devient le lien les attachant l’une à l’autre, puis l’objet qui les retient, les enserre, les étouffe.

L’authenticité de la performance d’Elisabeth Lavoie et de Pascale Chiasson se ressent. Le texte d’Elisabeth Lavoie, qui signe la mise en scène avec Joanie Lehoux, a l’intelligence de laisser l’émotion fleurir de l’anodin.

La surabondance de soieries et leur gamme de roses, les éclairages et les ambiances sonores finissent d’habiller la pièce, lui conférant encore davantage de textures.

Pamplemousse est présentée jusqu’au 3 février à Premier Acte.

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