Fongicides : pourquoi les fongicides sont-ils nécessaires ? Quelle est leur utilité ?

Les fongicides sont des substances d'origine naturelle ou élaborées par l’Homme. Ils permettent de lutter contre le développement ou la présence des champignons parasites des végétaux qui affectent les cultures bio et conventionnelles. Le fongicide le plus ancien, le soufre, est utilisé depuis l'Antiquité.

Fongicides : pourquoi les utilise-t-on sur nos cultures ?

Septoriose , fusariose , pourriture grise (ou botrytis), sclérotinia , etc. : les maladies fongiques sont un vrai fléau pour les productions agricoles. En 2012, des chercheurs estimaient que si une épidémie simultanée touchait les cinq principales cultures vivrières, "c'est 39% de la population mondiale qui verrait sa sécurité alimentaire menacée"1

Indispensables pour garantir des productions alimentaires en quantité et de qualité, les fongicides permettent de contrôler efficacement ces maladies qui impactent :

  • le rendement,
  • la qualité des récoltes,
  • la sécurité sanitaire des récoltes provoquant parfois de graves intoxications alimentaires par la production de toxines naturelles (« mycotoxines »),
  • le goût.

Utilisés de manière raisonnée à partir d’ Outils d’Aide à la Décision (OAD) et/ou selon des observations réalisées au champ, ils protègent ainsi de nombreuses cultures : céréales, colza, vigne, fruits et légumes, etc.

Parmi les fongicides les plus anciens et les plus connus, on trouve la bouillie bordelaise, mélange de cuivre et de chaux utilisé dès la fin du 19è siècle dans le vignoble français contre le mildiou, ou encore le soufre, utilisé en tant que fongicide depuis l’Antiquité ! Depuis, la recherche a permis de découvrir d’autres familles de fongicides. Chacune est adaptée à des cultures, à des pathologies et à des conditions d'emploi différentes :

  • les triazoles,
  • les strobilurines,
  • les quinones,
  • les morpholines,
  • les dithiocarbamates,
  • les SDHI,
  • etc.

D’année en année, ces solutions gagnent en efficacité tout en ayant un impact environnemental de plus en plus réduit.

Fongicides : quelle utilité ?

Les agriculteurs doivent conduire leurs cultures dans un contexte météorologique particulièrement changeant (pluies, orages, températures fortes) qui, selon les conditions, peut favoriser l’apparition de maladies. Ils ont ainsi besoin de fongicides pour s’adapter aux situations.


Quand utilise-t-on les fongicides ?

On utilise des fongicides pour protéger les cultures des champignons nuisibles qui se développent à la suite ou lors de périodes de températures douces voire chaudes associées à des pluviométries conséquentes.


Jérôme Tournier, Responsable du pôle marketing cultures pour BASF France division Agro rappelle en quoi les fongicides sont utiles aux agriculteurs

Quels sont les bénéfices d'une utilisation raisonnée des fongicides ?

L'utilisation de fongicides limite les pertes de rendements et le développement des toxines naturelles pouvant être produites par les champignons nuisibles et dangereuses pour l'Homme. Ces mycotoxines naturelles ont en effet des propriétés cancérigènes, néphrotoxiques, tératogènes ou encore immunotoxiques.


L'importance des fongicides pour la sécurité sanitaire et le capital rendement des agriculteurs

"Le fongicide pour nous, c'est un outil indispensable. Il permet de préserver notre capital rendement et de nous défendre par rapport aux maladies cryptogamiques des céréales. " explique Jean-Pierre Philips, céréalier à Laignes (21).

L’utilisation de fongicides répond ainsi aux enjeux majeurs que sont : le changement climatique, la sécurité sanitaire, la préservation du potentiel de production de la culture, et permet d'offrir une alimentation saine et accessible à tous.


1 Le Monde, Nathaniel Herzberg , Les champignons, une menace silencieuse sur la santé et l’alimentation humaine, 17 septembre 2018

Fongicides : découvrez nos infographies

Quelle est leur utilité ? Quel est leur mode d'action ? Quelle est la quantité de fongicides SDHI utilisés en France ?

D’année en année, les progrès de la science permettent de proposer des fongicides plus respectueux de l’environnement et de la santé humaine. Leur profil toxicologique est de plus en plus favorable et ils sont efficaces pour gérer les maladies fongiques dans les cultures.

Des études sont bien entendu menées dans le cadre du dossier d’homologation, avant l'utilisation par les agriculteurs, mais également après l'homologation. La toxicité pour les abeilles d’un fongicide SDHI, comme le boscalid, est nettement moins importante que celle des deux principaux médicaments vétérinaires (amitraze et tau-fluvalinate), utilisés par les apiculteurs directement dans les ruches.

Les huit chercheurs du CNRS, de l’Inserm et de l’INRA soupçonnent les fongicides SDHI d’avoir des effets néfastes sur la biodiversité et sur la santé humaine. Ces chercheurs se basent sur des effets observés in vitro sur les cellules de mammifères pouvant, selon eux, entrainer des effets potentiels chez l’Homme. Pour l'ANSES, ces soupçons ne sont pas justifiés.

Cette question n’est pas spécifique aux SDHI. Elle est inhérente à la biologie des champignons. C’est une problématique que l’on trouve aussi en santé humaine par exemple pour les antibiotiques.

« N’importe quel être vivant qui est mis au contact de ces molécules est mis en danger (vers de terre, abeilles, mammifères, Hommes…) ». C’est l’argument défendu par un collectif de chercheurs de médecins à propos des fongicides SDHI.Toutefois, utilisée depuis les années 60-70, cette famille de fongicides n’a jamais fait l’objet de la moindre alerte sanitaire.

Depuis le lancement en avril 2018 de la polémique médiatique sur les fongicides SDHI, les chercheurs à l’origine de cette « alerte » ainsi que des ONG environnementalistes interprètent de manière abusive la définition du principe de précaution en réclamant une interdiction totale d’usage de ces substances.

Ayant par le passé travaillé côte à côte sans réellement dialoguer, apiculteurs et agriculteurs ont depuis quelques années pris conscience de leur intérêt commun à travailler ensemble au service de leurs objectifs respectifs : de bons rendements pour lesquels les pollinisateurs ont un rôle majeur ; des productions de miel importantes grâce à des pratiques culturales adaptées (bandes mellifères, diversité florale, adaptation des pratiques phytosanitaires, etc.)

« On ne peut se permettre, comme l’Anses, d’attendre la catastrophe » C’est par cet avertissement que l’un des chercheurs ayant lancé l’« alerte » sur les fongicides SDHI en 2018 appelle de nouveau à leur interdiction en 2019, invoquant le principe de précaution.

Pour étayer leurs propos alarmistes, les quelques chercheurs « lanceurs d’alerte » soutenus par des ONG environnementalistes mettent en avant une « exposition importante de la population » aux fongicides SDHI. Une position qui ne correspond pas à la réalité des observations faites par les autorités sanitaires française et européenne.

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