« Mettre le paquet sur les savoirs fondamentaux » et « faire bloc » sur la laïcité : Gabriel Attal a présenté ce lundi 28 août, ses priorités lors de sa première conférence de presse. Un baptême du feu pour le nouveau ministre de l'Éducation nationale, le plus jeune à ce poste sous la Ve République.

Sur la laïcité, « là où l'école est testée, nous devons faire bloc », a affirmé le ministre, qui a annoncé dès dimanche sur TF1, l'interdiction dans les établissements scolaires de l'abaya -longue robe traditionnelle portée par certaines élèves musulmanes.

« Savoirs fondamentaux »

Attendu au tournant après son prédécesseur Pap Ndiaye qui a globalement déçu, M. Attal a aussi mis l'accent sur la nécessité d'un « choc des savoirs » à l'école.

« Dès cette rentrée, nous mettons le paquet sur les savoirs fondamentaux à tous les niveaux : en maternelle, au primaire, au collège et au lycée », a-t-il affirmé. Car la « première priorité » pour cette année est d'« élever le niveau ».

Pour cela, il a énoncé les mesures mises en place, et ce dès l'école primaire. Il a souligné que la priorité serait donnée à la lecture au CP, annonçant que, chaque jour, « deux heures seront consacrées » à l'apprentissage et la pratique de la lecture. En CM2, « chaque semaine, les élèves devront produire au moins un texte écrit ».

Au collège, français et mathématique seront au « cœur de la nouvelle sixième » avec « une heure hebdomadaire de soutien ou d’accompagnement » dans l'une de ces deux matières pour chacun, a-t-il rappelé, et au lycée « tous les élèves de 1ère générale bénéficieront à minima d'une heure et demie de mathématiques par semaine ».

« Plus que jamais, nous devons reconquérir au lycée non pas seulement le mois de juin, mais l'ensemble du troisième trimestre », a par ailleurs souligné le ministre, qui avait acté dimanche le report attendu des épreuves de spécialité du bac de mars à juin. Le bac Blanquer, mis en place pour la première fois l'an dernier dans son intégralité, était accusé de nourrir l’absentéisme et la démotivation des élèves au troisième trimestre.

Pacte enseignant

L'ambitieux nouveau ministre de l'Éducation nationale joue gros alors que l'école traverse une crise profonde et que les personnels de l'Éducation nationale cultivent un niveau de défiance inédit.

Dans le collimateur des syndicats notamment : le pacte enseignant, qui doit en priorité entraîner le remplacement « systématique » des enseignants absents. Un pacte basé sur des missions rémunérées qui s'ajoutent au temps de service, sur la base du volontariat

« Sur le pacte, je ne fais pas de pronostics » sur le nombre d'enseignants qui y adhèreront, a affirmé Gabriel Attal. « Ce qui m'importe, c'est de préciser et de rassurer » sur ce dispositif.

Sur un autre chantier, la pénurie toujours prégnante d'enseignants, « il y aura, à la rentrée, un enseignant devant chaque élève », a réaffirmé M. Attal, alors que plus de 3 100 postes n'ont pas été pourvus cette année aux concours enseignants. « Nous avons une rentrée qui est prête et qui s'organisera dans de meilleures conditions que celle de l'année dernière », a-t-il promis, « parce que nous avons mieux recruté aux concours cette année », et que « les académies ont plus encore que les années précédentes anticipé les recrutements » de contractuels.

Lutte contre le harcèlement scolaire

Sur la lutte contre le harcèlement scolaire, placée en « priorité absolue » par la Première ministre, après le suicide en mai d'une adolescente, le ministre a indiqué qu'il allait « réunir l'ensemble des chefs d'établissement en visioconférence » dès mardi.

Emmanuel Macron a déjà annoncé une série de mesures, dont une rentrée scolaire anticipée le 20 août pour les élèves en difficulté. Sur ce point, Gabriel Attal a promis une « généralisation » des stages de remise à niveau proposés durant les vacances « pour tous les enfants qui en ont besoin ».