À Vauhallan, les Bénédictines ont vendu pour créer du logement social

C’est un paisible village de l’Essonne dans lequel des religieuses ont cédé une partie des bâtiments de leur congrégation pour permettre la réalisation de quelques logements sociaux. Une petite opération exemplaire.

Une congrégation religieuse installée à Vauhallan a vendu 700 m2 de bâtiments pour permettre la construction d'une vingtaine de logements sociaux.  Monde en Marge Monde en Marche/TMG Architectes
Une congrégation religieuse installée à Vauhallan a vendu 700 m2 de bâtiments pour permettre la construction d'une vingtaine de logements sociaux. Monde en Marge Monde en Marche/TMG Architectes

Contenu en partenariat avec l'Etablissement Public Foncier d'Île-de-France

Le logement social est souvent victime de clichés. On parle de grandes barres d’immeubles, souvent datant des années 1960 et 1970. De gros ensembles dans des quartiers excentrés des villes. Mais pas assez d’autres opérations, pas si atypiques que ça. Ainsi, dans la paisible commune de Vauhallan (Essonne) coincée entre Palaiseau et Saclay, des sœurs Bénédictines coulent des jours heureux à la campagne. Dans ce village coquet, elles ont vendu 700 m2 de bâtiments pour que puissent voir le jour une vingtaine de logements à côté de leur abbaye de Saint-Louis-du-Temple.

« Ce seront des T1 pour des personnes isolées avec de faibles ressources, présente Laure Bonneval responsable de projets fonciers à l’Établissement public foncier d’Île-de-France (EPFIF). Elles ont cédé deux bâtiments de leur congrégation. L’opération a été confiée à Monde en Marge Monde en Marche. Ce sera le bailleur. »

Transformer plutôt que reconstruire

Les travaux ont débuté et la livraison des appartements devrait avoir lieu d’ici un an. « Souvent, on pense destruction de l’existant puis reconstruction mais, avec ce programme à Vauhallan, nous sommes pleinement dans la réhabilitation. Nous avons d’ailleurs eu l’accord des Bâtiments de France et des clôtures seront posées pour que les sœurs soient tranquilles, poursuit la spécialiste. Nous avons aussi, sur cette commune, acheté un pavillon sur lequel nous avons réalisé une extension. Ainsi, il est possible d’y faire quatre ou cinq logements. Ce type d’action permet de densifier un peu l’existant. »

Et d’enchaîner : « Les enjeux de non-artificialisation des sols nous poussent à trouver d’autres options, d’autres idées comme la réhabilitation. Avant de faire quoi que ce soit, et notamment de détruire, nous regardons toujours en premier lieu le potentiel du lieu, du terrain, du bâtiment. Il est plus simple de conserver tout en rénovant. Pour tous les acteurs, c’est même devenu la première chose que nous avons à l’esprit quand nous attaquons un nouveau projet, un nouveau dossier. Si l’ensemble est relativement en bon état, alors on se dirigera vraisemblablement vers une réhabilitation. »

Il est vrai que la loi Climat et Résilience de 2021 a fixé un objectif de « zéro artificialisation nette » (ZAN) des sols en France à l’horizon 2050. Une mesure qui vise à limiter la conversion d’espaces naturels, agricoles ou forestiers, en espaces urbanisés, en fixant un calendrier progressif de réduction de l’artificialisation. Le site de Vauhallan entre parfaitement dans cette logique en transformant l’existant sans toucher à l’immense parc des Bénédictines.

Ce type d’opération est d’autant plus intéressante qu’elle est transposable aussi bien à la campagne qu’à la ville, même si des voix s’élèvent pour dénoncer certaines dérives, notamment dans les communes ne disposant plus beaucoup d’espaces vierges mais devant construire de l’habitat social.