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Après Twitter, Snapchat limite à son tour la diffusion des messages violents de Donald Trump

L'application de partage de vidéos et de photos aux 229 millions d'utilisateurs ne diffusera plus les contenus du président des Etats-Unis dans son onglet Discover. Son PDG estime que Donald Trump « incite à la violence raciale ». Sa décision suit celle de Twitter, qui a labellisé un de ses tweets comme glorifiant la violence la semaine dernière.

Les messages de Donald Trump restent visibles pour son 1,5 million d'abonnés et pourront être trouvés en faisant une recherche spécifique.
Les messages de Donald Trump restent visibles pour son 1,5 million d'abonnés et pourront être trouvés en faisant une recherche spécifique. (Patrick Semansky/AP/SIPA)

Par Anaïs Moutot

Publié le 4 juin 2020 à 06:55Mis à jour le 4 juin 2020 à 14:40

Après Twitter la semaine dernière, Snapchat a décidé à son tour de limiter la diffusion des messages de Donald Trump. L'application de partage de vidéos et de photos aux 229 millions d'utilisateurs ne diffusera plus les contenus du président des Etats-Unis dans son onglet Discover, où sont rassemblées les productions de différents médias, personnalités célèbres et influenceurs.

« Nous ne pouvons simplement pas promouvoir des comptes qui sont liés à des gens incitant à la violence raciale en Amérique, qu'ils le fassent sur notre plateforme ou ailleurs », a indiqué Evan Spiegel dans une lettre adressée à ses employés le week-end dernier et publiée sur le site de l'entreprise californienne mercredi. Les messages de Donald Trump restent cependant visibles pour son 1,5 million d'abonnés et pourront être trouvés en faisant une recherche spécifique.

« Les chiens les plus féroces »

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Le PDG du réseau social a pris cette décision après que Donald Trump a indiqué samedi sur Twitter qu'il aurait dû envoyer « les chiens les plus féroces et les armes les plus menaçantes que j'ai jamais vus » si les manifestants étaient passés au-delà de la barrière de la Maison Blanche. Depuis dix jours, une partie des citoyens américains proteste contre les violences policières à l'encontre des Afro-américains, après le meurtre de George Floyd, un homme noir, par un policier blanc le 25 mai.

« Snapchat essaye de truquer l'élection 2020 en utilisant illégalement leurs financements pour promouvoir Joe Biden et supprimer le président Trump […]. Si vous êtes un conservateur, ils ne veulent pas entendre parler de vous, ils ne veulent pas que vous votiez », a rétorqué Brad Parscale, le directeur de campagne de Donald Trump. 

Twitter précurseur

L'entreprise de Venice suit le chemin ouvert il y a deux semaines par Twitter. Le réseau à l'oiseau bleu a d'abord ajouté un message invitant à se renseigner sur les faits avec des liens vers des médias réputés en dessous d'un tweet de Donald Trump affirmant que le vote par correspondance était frauduleux. Puis il a signalé un tweet de Donald Trump comme « glorifiant la violence » et bloqué tout « retweet » ou « like ». « Quand les pillages commencent, les tirs démarrent », avait écrit le président, une expression prononcée par un chef de police blanc accusé d'actions racistes contre les Afro-américains de Miami dans les années 1960. 

Twitter a persisté cette semaine en signalant comme incitant à la violence un tweet d'un autre élu républicain, malgré l'adoption d' un décret par l'administration remettant en cause le statut d'hébergeur des plateformes Internet pour les rendre responsables des contenus postés. Le texte a été attaqué en justice mercredi par le Center for Democracy and Technology, une organisation de défense de la liberté sur Internet.

Mark Zuckerberg isolé

Contrairement à Twitter et Facebook, Snap assume depuis longtemps un statut d'éditeur. « Discover est une plateforme où nous faisons la curation, où nous décidons ce que nous mettons en avant », a souligné Evan Spiegel dans sa lettre. Sa décision isole un peu plus Mark Zuckerberg, qui n'a pas pris de mesures pour limiter la diffusion des messages de Donald Trump ou ajouter un avertissement. Le réseau social de Menlo Park, qui a déjà retiré les tweets d'autres hommes politiques, notamment du président du Brésil, Jair Bolsonaro, a estimé que le message de Donald Trump ne violait pas ses règles sur l'incitation à la violence.

Malgré une contestation grandissante chez ses employés , dont deux ont indiqué publiquement démissionner, et les critiques de plusieurs associations de défense des droits civiques, le PDG de Facebook campe sur ses positions. Mark Zuckerberg met en avant la nécessité de respecter la liberté d'expression et l'intérêt du public à accéder aux déclarations des dirigeants afin de se faire leur propre opinion. Mais lors d'un échange tendu avec ses salariés mardi, il a indiqué qu'il était ouvert à des solutions intermédiaires entre le retrait et le maintien des messages controversés.

Anaïs Moutot (Correspondante à San Francisco)

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