Ploufragan. Les mégalithes, patrimoine millénaire

Chaque semaine, Le Télégramme part à la découverte de l’histoire et du patrimoine des communes de l’agglomération briochine. Cette semaine, coup de projecteur sur les mégalithes de Ploufragan.

L’allée de la Couette suscite la curiosité depuis de longs siècles.
L’allée de la Couette suscite la curiosité depuis de longs siècles.

Dans les confins de Ploufragan, sur un plateau dominant des champs de blés et de maïs, l’allée couverte de la Couette voit les saisons se succéder. Comment tient-elle encore debout après tous ces siècles ? C’est la première question qu’on se pose en découvrant cet amas de blocs de granit. Édifiée au néolithique récent, entre le deuxième et le troisième millénaire avant notre ère, l’allée couverte de la Couette est l’un des monuments mégalithiques le mieux conservé du département. Cela lui vaut d’être classé au titre des Monuments historiques depuis 1888.


Une tombe collective


Il s’agirait vraisemblablement d’une tombe collective. Ses dimensions sont impressionnantes : 15 m de long et environ 1 m 85 de haut. L’allée couverte est composée, de chaque côté, de quatorze dalles qui supportent les huit blocs de la couverture. L’allée couverte de la Couette suscite la curiosité depuis de longs siècles.

Le site archéologique avait été fouillé en 1854.

L’archéologue et écrivain Prosper Mérimée (1803-1870) découvre le site, en 1836, au cours d’une excursion historique dans l’ouest de la France. « M. Habasque eut la complaisance de m’accompagner dans les environs de Saint-Brieuc, ou j’examinai quelques dolmens (…) Auprès de la métairie de la Couette, M. Habasque me fit voir un dolmen allongé et très bas ».


« Os calcinés » et « haches en silex »


Le site archéologique est fouillé, en 1854, par l’érudit Jules Geslin de Bourgogne (1812-1877), à la demande du préfet. L’historien en fait le récit dans ses « Anciens Évêchés de Bretagne », ouvrage publié en 1856. Il rapporte : « Le monument était recouvert de terre, d’arbres et de halliers ». Il s’agissait peut-être des derniers vestiges d’un tertre aujourd’hui disparu. Parmi les reliques exhumées, l’historien briochin énumère « un vase fabriqué à la main, d’une terre séchée au soleil, et contenant des os calcinés ; autour étaient rangées quelques petites haches en silex, quelques instruments en arêtes de poissons, des débris de colliers en os et en pierres opaques (…) un fragment de lance en bronze et des pierres de diverses couleurs qui avaient été taillées pour ornements ».


Le menhir du sabot


Le monument a sans doute été ensuite réutilisé, en particulier à l’époque romaine, comme le suggère Geslin de Bourgogne. « Nous reconnûmes les restes d’un foyer avec de la cendre, du charbon, et des débris de poteries fines : un Gallo-Romain s’était glissé là, en dérangeant une des pierres de couverture en partie brisée et y avait porté quelques ustensiles d’un mobilier assez riche ».

Le territoire de Ploufragan regorge de nombreux monuments mégalithiques. À quelques pas de La Couette, le visiteur peut aussi découvrir l’allée couverte du Grand Argantel, aujourd’hui envahie par la végétation. Dans le bourg, l’allée couverte des Vallées vaut aussi le détour tout comme le menhir du sabot qui trône sur le rond-point du zoopole. Un patrimoine millénaire, méconnu, qui mérite une mise en valeur à travers un cheminement et une signalétique adaptée.

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