Covid-19 : comment reconnaître un syndrome de détresse respiratoire aigüe ?

SDRA
C'est l'une des pathologies graves les plus fréquemment rencontrées en réanimation. Le syndrome de détresse respiratoire aigüe provoque un manque d’oxygène dans le sang qui peut être fatal pour les personnes atteintes par la Covid-19. Le point sur cette urgence médicale.

La Covid-19 est une infection qui peut entraîner une atteinte pulmonaire avec insuffisance respiratoire après 7 à 10 jours d'évolution de la maladie. Cette forme grave de la maladie peut alors déboucher sur un syndrome de détresse respiratoire aigüe (SDRA). 

"Il apparaît lorsqu'il y a une accumulation d'eau dans les poumons et une réduction de l'apport d'oxygène dans le sang, nous explique la Dr Marine Crest, médecin généraliste. C'est un signal d'alarme. Aussi, on dit que cette détresse est 'aigüe' car elle se manifeste soudainement et de manière brutale." Une réaction inflammatoire potentiellement mortelle qui nécessite une prise en charge rapide. 

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Que se passe-t-il dans le corps ?

Lorsque les alvéoles (petites cavités) et les capillaires (petits vaisseaux sanguins) pulmonaires sont abîmés, du sang et du liquide pénètrent dans les espaces entre les alvéoles et donc à l’intérieur des alvéoles. La présence de liquide perturbe le transfert de l’oxygène de l’air inhalé vers le sang. Le taux d’oxygène dans le sang diminue alors considérablement (on parle d'hypoxémie). 

Résultat : "on se met à respirer très vite, on 'cherche' constamment de l’air", précise la médecin. 

Cette privation d’oxygène de quelques minutes peut avoir de graves conséquences sur certains organes comme le coeur et le cerveau qui en dépendent pour fonctionner correctement. 

Quels sont les signes d'un syndrome de détresse respiratoire aigüe ?

Cet état se manifeste par des signes cliniques comme une dyspnée (difficulté à respirer, essoufflement), une cyanose (coloration bleutée des lèvres, doigts) ou encore des maux de tête

Pour confirmer, on effectue une mesure de la saturation (teneur en oxygène dans le sang exprimée en pourcentage) en plaçant un capteur sur le doigt (oxymétrie de pouls). Il permet de confirmer qu'il y a bien une désaturation en oxygène. Une auscultation pulmonaire à l'aide d'un stéthoscope permet d'entendre s'il y a des bruits respiratoires (râles crépitants).

Une radio du thorax permet de constater la présence d'eau dans les poumons (ceux-ci apparaissent en blanc sur la radiographie). Enfin, on peut observer une nécrose des alvéoles et la présence d'eau dans les poumons au moyen d'un scanner thoracique. 

Comment traiter une détresse respiratoire ? 

L'atteinte peut être légère, modérée ou sévère. À son arrivée à l'hôpital, le patient est traité par ventilation mécanique non invasive. De l'oxygène lui est alors administré via des lunettes nasales, masques simples ou masques à haute concentration. Il peut également être allongé sur le ventre (décubitus ventral). En effet, en rapprochant les poumons de la cage thoracique, cette position permet de rapprocher les poumons de la cage thoracique et facilite leur remplissage en oxygène.

Si l'état s'aggrave, le malade devra alors être intubé et branché à un respirateur

Les suites

La Haute Autorité de Santé précise que "le syndrome de détresse respiratoire aigüe post Covid-19 peut évoluer vers une insuffisance respiratoire restrictive par faiblesse des muscles respiratoires (…), une fibrose pulmonaire secondaire (perforation d'un ou des deux poumons) avec troubles de la diffusion (…) associés à un déconditionnement à l'effort."

Aux Hôpitaux de Chartres, le service de pneumologie a ainsi mis en place un programme de réhabilitation respiratoire après infection à la Covid-19 avec séquelles pulmonaires.

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