L’euphone, un drôle d’instrument qui se donne en spectacle mercredi 28 septembre à Conches-en-Ouche

C’est une silhouette insolite que l’on découvre sur la scène de la salle Jean-Pierre-Bacri, où l’ensemble Hope se produira mercredi 28 septembre 2022. On se demande encore comment un tel assemblage peut produire le moindre son, et pourtant… Nous avons devant nous un instrument, l’euphone, dont les origines germaniques remontent à la fin du XVIIIe siècle. Inventé par Ernst Chladni et considéré comme un métallophone à friction, il évolua puis disparut du monde instrumental pour revenir en grâce au milieu du siècle dernier.

Cet assemblage de tubes, de tiges et de feuilles de métal réussit la performance de délivrer une tessiture de sons et une richesse tonale dignes d’un piano, voire de l’orgue.

Jusqu’à 180 000 €

Marc-Antoine Millon, aux commandes de cette machine extraordinaire, est percussionniste de formation. Pour l’euphone, il « tire et pousse avec les doigts humides comme sur un violon, provoquant une vibration qui se transmet aux tiges de métal accordées par longueur de fréquence et elles-mêmes reliées à une table d’harmonie amplifiée par des résonateurs. L’architecture de ces machines a évolué, utilisant le bronze de berylium, le titane. Il existe environ 80 machines fabriquées dans les ateliers Bousquet. Toutes ne sont pas utilisées comme instruments de musique. Certaines finissent en sculptures, autre forme d’expression de l’art. Les modèles valent de 8 000 à 180 000 €. »

L’ensemble Hope, qui s’est notamment produit « à Pékin, dans la Cité interdite », sera en concert ce mercredi 28 septembre à 20 heures. Marc-Antoine Millon (euphone) et Fréderic Bousquet (euphone basse) soutiendront la soprano Armelle Marq pour un voyage dans le temps, du XVIIe au XXIe siècles.