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Le ministre de l’Éducation annonce que les élèves harceleurs pourront être changés d’école

Ce mardi 11 avril 2023, le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, a annoncé qu’en dernier recours, un élève harceleur pourra être scolarisé dans une autre école. Ce changement de règle devrait s’appliquer dans les écoles primaires dépourvues de conseil de discipline.

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«  À l’avenir, en dernière analyse, c’est l’élève harceleur, et non pas l’élève harcelé, qui devra être scolarisé dans une autre école  », a annoncé Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale, ce mardi 11 avril 2023 sur RTL. Le ministre était invité pour présenter des mesures pour lutter contre les phénomènes de harcèlement scolaire.

«  Dans les écoles primaires, il n’y a pas de conseil de discipline, donc dans le cas où il faut séparer l’élève harceleur de l’élève harcelé, on en arrive à une situation qui n’est pas normale, dans laquelle c’est l’élève harcelé qui doit partir », a déclaré le ministre. «  Eh bien justement, on peut changer les choses  ».

Grâce à un «  changement réglementaire  », Pap Ndiaye va proposer que ce soient les élèves harceleurs qui soient changés d’établissement, «  en dernier recours  » et «  indépendamment de l’avis des parents  ».

Cependant, le changement annoncé par le ministre concerne uniquement les écoles primaires, les collèges et les lycées étant dotés de conseil de discipline.

En Normandie, on a pu observer d’autres initiatives locales. Il y a un an, le collège Pierre-et-Marie-Curie, à Pont-Audemer, avait nommé des professeurs et élèves ambassadeurs de la lutte contre le harcèlement.

Quels numéros appeler en cas de harcèlement ?

Si un élève est victime de harcèlement scolaire, lui ou ses proches peuvent contacter le 3020, le numéro national de référence. La personne ou ses proches peuvent contacter gratuitement ce numéro d’écoute et de prise en charge.

En cas de cyberharcèlement, vous pouvez composer le 3018. Ce numéro est joignable du lundi au samedi de 9h00 à 20h00.

Il dénonce des faits de harcèlement scolaire au collège de Crécy-en-Ponthieu et refuse que son fils y retourne

Le père d’un adolescent, scolarisé dans l’Unité localisée pour l’inclusion scolaire (Ulis), témoigne des brimades subies par son fils au collège de Crécy-en-Ponthieu.

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Il y a une quinzaine de jours, Audrey, la mère d’une élève scolarisée en classe de 4e au collège de Crécy-en-Ponthieu, faisait part de sa détresse face à ce qu’elle considère être une situation de harcèlement scolaire subie par sa fille. Rencontrés devant l’établissement, d’autres parents laissaient entendre que leurs enfants avaient pu être confrontés à des difficultés similaires. L’un d’eux a décidé d’aller plus loin en témoignant de la situation vécue par son fils depuis deux ans et demi.

Plusieurs faits dénoncés

Ce père de famille souhaite préserver son anonymat et celui de son fils, scolarisé dans l’Unité localisée pour l’inclusion scolaire (Ulis) u collège Jules-Roy. «  Le 11 septembre 2020, il a été passé à tabac à la sortie de la cantine. Un mois plus tard, il était victime de dégradation de son matériel scolaire. Puis en cours d’EPS, le professeur a dû intervenir car il était en train d’être étranglé avec les cordons de son sweat-shirt  », détaille-t-il. Il évoque également des brimades et des menaces de représailles.

Le point commun avec l’ensemble des faits est un élève, scolarisé dans la même classe que son fils, contre lequel le père dit avoir porté plainte à plusieurs reprises en gendarmerie. La dernière fois, c’était au début du mois de mars après que son fils a reçu une claque sur le visage.

Déjà plusieurs sanctions

«  Pour sanctionner cet incident, qu’elle condamne fermement, la direction a décidé d’exclure l’agresseur dix jours de l’établissement  », indique le rectorat de l’académie d’Amiens. Il précise que d’autres faits, tous «  sanctionnés  », ont déjà été reprochés à ce collégien lors des deux dernières années scolaires. «  À chaque fois, les familles ont été reçues, informées et écoutées et des solutions ont été proposées  », assure le rectorat. Depuis la rentrée de septembre dernier, cette gifle serait le seul incident signalé.

« Je ne mettrai plus mon fils au collège »

«  Après son renvoi, l’élève est revenu tranquillement en cours, regrette le père de famille. Un matin, la CPE du collège m’a appelé pour me dire qu’il n’était pas bien psychologiquement en présence de ce garçon. Tant qu’aucune solution n’aura été trouvée, je ne le mettrai plus au collège.  »

Le rectorat explique que l’établissement met tout en œuvre pour rassurer la victime : «  Des solutions – aménagement d’emploi du temps, isolement sur certains temps hors classe – sont proposées afin de le rassurer, lui, et sa famille, sur le fait que sa sécurité sera bien assurée.  »

À l’heure où l’adolescent doit passer son examen de fin de collège dans trois mois, la situation semble inextricable.

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