PLANIFICATION DE L'ÉDUCATION
ET DE L'EMPLOI DANS LE MONDE RURAL (l)
par LE Thành Khôï*
Beaucoup d'économistes préconisent de planifier l'éducation en fonction des besoins en main-d'œuvre, eux-mêmes déterminés d'après les objectifs de production économique : ces besoins en main-d'œuvre sont ensuite convertis en objectifs d'éducation et de formation, en admettant une certaine équivalence entre qualifications et nombre d'années d'étude.
Cette méthode, en fait, se révèle difficile à appliquer dans les pays peu développés, à cause de la rareté et de l'incertitude des statistiques d'une part, à cause de l'incertitude pesant sur le développement économique lui-même d'autre part. En effet, si le développement se fait, il y aura effectivement accroissement de la production et du produit national ; mais on peut toujours craindre un freinage du développement, soit pour des motifs internes (faiblesse de l'épargne et de l'investissement, instabilité politique, etc.), soit pour des causes extérieures (baisse des cours des produits exportés, diminution de l'aide internationale, etc.). En Afrique, pour un pays qui se développe comme la Côte-d'Ivoire, combien
(i) Cette note a été présentée au Symposium sur les besoins d'emploi et la planification de l'enseignement, organisé par l'Institut international de Planification de l'Education en mai 1966. Nous remercions l'Institut d'avoir bien voulu nous autoriser à la publier ici. * Directeur de recherche à TI.E.D.E.S.