Le port du masque sera rendu obligatoire dans les lieux clos en France au cours de la semaine du 20 juillet 2020. Le décret stipulant cette obligation devrait entrer en vigueur "la semaine prochaine", selon les déclarations du Premier ministre Jean Castex. Le port du masque, tout comme le lavage de mains au gel hydroalcoolique ou au savon et la distanciation sociale, fait partie des gestes barrière essentiels dans la lutte contre la propagation du virus. Et ce, tout particulièrement dans un pays déconfiné.
Pourtant, la position de la France sur le port du masque a considérablement évolué ces derniers mois. Précieuse ressource d'abord en pénurie, le masque est passé d'inutile à indispensable, aussi bien pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS) que pour les gouvernements occidentaux. Appuyée par les résultats d'études, la communauté scientifique, en France comme à l'étranger, n'a eu cesse d'appeler au port du masque afin de réduire la transmission du virus. Retour sur les jalons qui ont rythmé les politiques sanitaires de ces derniers mois.
"Pas de logique à porter un masque"
- 31 décembre 2019 : la Commission sanitaire municipale de Wuhan, dans la province de Hubei (Chine) signale un groupe de cas de pneumonie. Un nouveau coronavirus est ensuite identifié.
- 24 janvier 2020 : les premiers cas de Covid-19 sont recensés en France. Il s'agit d'un Français d'origine chinoise et de deux touristes chinois ayant séjourné à Wuhan.
- 29 janvier 2020 : une note de l'OMS sur le port du masque explique que porter un masque médical "pourrait créer un coût inutile, peser sur l'approvisionnement et créer un faux sens de sécurité qui pourrait mener à négliger d'autres mesures essentielles comme l'hygiène des mains." Ajouté à cela "mal utilliser un masque pourrait faire baisser son efficacité dans la réduction des contaminations."
- 23 février 2020 : le stade 1 du plan Orsan (pour "Organisation de la réponse du système de santé en situations sanitaires exceptionnelles") est déclenché en France. Il stipule que "le virus n'est pas en circulation générale dans la population" et doit freiner l'introduction du virus dans l'Hexagone.
- 26 février 2020 : un premier malade du SARS-CoV-2 décède en France. Il n'y a cependant "pas de logique à porter un masque" pour l'ensemble de la population, selon le directeur général de la Santé Jérôme Salomon.
- 29 février : dans ses recommandations aux voyageurs, l'OMS explique qu'il n’y a pas lieu de porter un masque médical en l’absence de symptômes, car rien n’indique que le port d’un masque de quelque type que ce soit protège ceux qui ne sont pas malades.
- En France, le stade 2 du plan Orsan est déclenché après 100 cas de contamination au virus et 2 décès. Il ne s'agit plus de stopper un virus qu'on ne peut arrêter, mais de "retarder la propagation" pour gagner du temps. Il s'agit de laisser au système de santé le temps de se préparer au stade 3, la phase épidémique, et d'éventuellement trouver un remède.
- 4 mars : le président de la République, Emmanuel Macron, annonce que l’État réquisitionne "tous les stocks et la production de masques de protection" pour les distribuer aux soignants et aux personnes atteintes du coronavirus.
Pourquoi la France ne dispose-t-elle que de si peu de masques au début de l'épidémie ?
En 2011, deux ans après le début de l'épidémie de grippe A (H1N1), une polémique éclate sur la commande massive de 94 millions de doses de vaccin, alors que seules six millions ont finalement été utilisées. A cette époque, les stocks de masques sont alors très fournis. La France dispose de près d'un milliard de masques chirurgicaux et plus de 700 millions de modèles FFP2. Ces stocks ont un coût : ils doivent être entreposés et les masques périment après quatre à cinq ans (les élastiques risquent de lâcher).
Le Haut Conseil à la santé publique recommande la même année de constituer "un stock tournant", composé de masques chirurgicaux et FFP2. Les masques stockés sont alors libérés pour être utilisés dans les hôpitaux. En 2015, un rapport mentionne que la valeur des stocks "est passée d'un maximum de 992 millions d'euros à la fin de l'année 2010 à (...) à 416 millions d'euros." Le rapport prévient : "La réservation de capacités de production ne peut constituer une solution unique pour prévenir les situations sanitaires exceptionnelles". En clair, l'Etat doit conserver des stocks stratégiques suffisants en prévision d'une épidémie.
Et pour cause. Au début de l'épidémie de SARS-CoV-2 en 2020, l'Etat ne dispose d'aucune réserve en masques FFP2 (contre 700 millions en 2011), de 117 millions de masques chirurgicaux adultes (contre 1 milliard en 2011) et de 40 millions de masques pédiatriques enfants.
A LIRE. Année 2007 et pandémie de grippe : "Nous avons 935 millions de masques chirurgicaux"
"Totalement inutile pour toute personne dans la rue"
Le port du masque sera rendu obligatoire dans les lieux clos en France au cours de la semaine du 20 juillet 2020. Le décret stipulant cette obligation devrait entrer en vigueur "la semaine prochaine", selon les déclarations du Premier ministre Jean Castex. Le port du masque, tout comme le lavage de mains au gel hydroalcoolique ou au savon et la distanciation sociale, fait partie des gestes barrière essentiels dans la lutte contre la propagation du virus. Et ce, tout particulièrement dans un pays déconfiné.
Pourtant, la position de la France sur le port du masque a considérablement évolué ces derniers mois. Précieuse ressource d'abord en pénurie, le masque est passé d'inutile à indispensable, aussi bien pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS) que pour les gouvernements occidentaux. Appuyée par les résultats d'études, la communauté scientifique, en France comme à l'étranger, n'a eu cesse d'appeler au port du masque afin de réduire la transmission du virus. Retour sur les jalons qui ont rythmé les politiques sanitaires de ces derniers mois.
"Pas de logique à porter un masque"
- 31 décembre 2019 : la Commission sanitaire municipale de Wuhan, dans la province de Hubei (Chine) signale un groupe de cas de pneumonie. Un nouveau coronavirus est ensuite identifié.
- 24 janvier 2020 : les premiers cas de Covid-19 sont recensés en France. Il s'agit d'un Français d'origine chinoise et de deux touristes chinois ayant séjourné à Wuhan.
- 29 janvier 2020 : une note de l'OMS sur le port du masque explique que porter un masque médical "pourrait créer un coût inutile, peser sur l'approvisionnement et créer un faux sens de sécurité qui pourrait mener à négliger d'autres mesures essentielles comme l'hygiène des mains." Ajouté à cela "mal utilliser un masque pourrait faire baisser son efficacité dans la réduction des contaminations."
- 23 février 2020 : le stade 1 du plan Orsan (pour "Organisation de la réponse du système de santé en situations sanitaires exceptionnelles") est déclenché en France. Il stipule que "le virus n'est pas en circulation générale dans la population" et doit freiner l'introduction du virus dans l'Hexagone.
- 26 février 2020 : un premier malade du SARS-CoV-2 décède en France. Il n'y a cependant "pas de logique à porter un masque" pour l'ensemble de la population, selon le directeur général de la Santé Jérôme Salomon.
- 29 février : dans ses recommandations aux voyageurs, l'OMS explique qu'il n’y a pas lieu de porter un masque médical en l’absence de symptômes, car rien n’indique que le port d’un masque de quelque type que ce soit protège ceux qui ne sont pas malades.
- En France, le stade 2 du plan Orsan est déclenché après 100 cas de contamination au virus et 2 décès. Il ne s'agit plus de stopper un virus qu'on ne peut arrêter, mais de "retarder la propagation" pour gagner du temps. Il s'agit de laisser au système de santé le temps de se préparer au stade 3, la phase épidémique, et d'éventuellement trouver un remède.
- 4 mars : le président de la République, Emmanuel Macron, annonce que l’État réquisitionne "tous les stocks et la production de masques de protection" pour les distribuer aux soignants et aux personnes atteintes du coronavirus.
Pourquoi la France ne dispose-t-elle que de si peu de masques au début de l'épidémie ?
En 2011, deux ans après le début de l'épidémie de grippe A (H1N1), une polémique éclate sur la commande massive de 94 millions de doses de vaccin, alors que seules six millions ont finalement été utilisées. A cette époque, les stocks de masques sont alors très fournis. La France dispose de près d'un milliard de masques chirurgicaux et plus de 700 millions de modèles FFP2. Ces stocks ont un coût : ils doivent être entreposés et les masques périment après quatre à cinq ans (les élastiques risquent de lâcher).
Le Haut Conseil à la santé publique recommande la même année de constituer "un stock tournant", composé de masques chirurgicaux et FFP2. Les masques stockés sont alors libérés pour être utilisés dans les hôpitaux. En 2015, un rapport mentionne que la valeur des stocks "est passée d'un maximum de 992 millions d'euros à la fin de l'année 2010 à (...) à 416 millions d'euros." Le rapport prévient : "La réservation de capacités de production ne peut constituer une solution unique pour prévenir les situations sanitaires exceptionnelles". En clair, l'Etat doit conserver des stocks stratégiques suffisants en prévision d'une épidémie.
Et pour cause. Au début de l'épidémie de SARS-CoV-2 en 2020, l'Etat ne dispose d'aucune réserve en masques FFP2 (contre 700 millions en 2011), de 117 millions de masques chirurgicaux adultes (contre 1 milliard en 2011) et de 40 millions de masques pédiatriques enfants.
A LIRE. Année 2007 et pandémie de grippe : "Nous avons 935 millions de masques chirurgicaux"
"Totalement inutile pour toute personne dans la rue"
- 11 mars : l'OMS déclare une pandémie de Covid-19.
- 13 mars : le Premier ministre Edouard Philippe prend un décret de réquisition des stocks et de la production de masques jusqu’au 31 mai 2020.
- 17 mars : le ministre de la Santé, Olivier Véran, estime qu'il reste "110 millions de masques" dans les stocks de l'Etat. "Nous avons assez de masques aujourd’hui pour permettre aux soignants d’être armés face à la maladie et de soigner les malades", explique-t-il sur France Inter. "Mais en fonction de la durée de l’épidémie, nous ne savons pas si nous en aurons suffisamment à terme." Le confinement débute en France.
- 18 mars : le Directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, déclare au sujet des masques que "c’est vraiment une denrée rare, une ressource précieuse pour les soignants, et totalement inutile pour toute personne dans la rue." Le même jour, la Chine envoie un million de masques ainsi que du matériel médical à la France.
- 20 mars : une étude sur le Covid-19 paraît dans la revue spécialisée The Lancet. Elle compare les politiques en matière de masques de différents pays à travers le monde et conclut qu'"il est temps que les gouvernements et les agences de santé publique fassent des recommandations rationnelles sur l'utilisation appropriée des masques faciaux pour compléter leurs recommandations sur d'autres mesures préventives, telles que l'hygiène des mains. L'OMS recommande actuellement aux gens de porter des masques faciaux s'ils présentent des symptômes respiratoires ou s'ils prennent soin d'une personne présentant des symptômes. Peut-être qu’il serait rationnel de recommander que les personnes confinées portent un masque si elles ont besoin de quitter leur habitation, quelle qu’en soit la raison, afin d’éviter une transmission asymptomatique ou présymptomatique". Les auteurs de l'étude ajoutent que les personnes âgées ou vulnérables devraient également porter des masques.
- 21 mars : Jean-François Delfraissy, le directeur du Conseil scientifique, admet sur Europe 1 au sujet des masques qu'"il faut appeler un chat un chat, en ce moment, on ne peut pas répondre à la demande de masques qui serait nécessaire." Le médecin assure que les autorités "font le maximum pour avoir une production de masques à la fois dans des usines françaises et pour en récupérer dans des usines chinoises. On est dans une situation difficile [...] mais on a touché le point le plus bas et les masques sont en train d'arriver."
- 26 mars : une étude menée par le MIT montre que les goutelettes de Covid-19 peuvent se disperser jusqu'à huit mètres autour d'une personne contaminée.
Une pénurie de matériels de protection
- 27 mars : l'Association française de normalisation (AFNOR) publie sur son site un patron pour réaliser des masques en tissus maison les plus efficaces possibles contre le Covid-19. Les particuliers n'ayant pas réussi à acheter des masques peuvent se servir de ce modèle pour se confectionner ses propres masques. Le même jour, dans la revue Science, le directeur du Centre chinois pour le contrôle et la prévention des maladies, George Gao, regrette que le port du masque ne soit pas plus généralisé dans les pays occidentaux. "La grande erreur aux Etats-Unis et en Europe : les gens ne portent pas de masque. (...) Vous devez porter un masque, car lorsque vous parlez il y a toujours des gouttelettes qui sortent de votre bouche."
- 1er avril : des masques commandés en Chine par la France sont rachetés par les Etats-Unis directement sur le tarmac des aéroports chinois, explique Jean Rottner, le président de la région Grand Est au micro de RTL, qui ajoute que "c'est compliqué, on se bat 24 heures sur 24." Il insiste sur la pénurie mondiale de masques et la concurrence que se livrent les différents pays pour mettre la main dessus. La pénurie de matériels de protection qui affecte notamment les soignants en ville, voire ponctuellement le personnel hospitalier très exposé, suscite une vive polémique sur la gestion des masques qui ne fait que grandir depuis mars.
- 3 avril : un revirement commence à s'opérer au sein de l'OMS. "Il peut y avoir des circonstances dans lesquelles l'utilisation des masques, qu'ils soient faits maison ou fabriqués en tissu, à l'échelle d'une communauté, peut participer à la réponse globale et complète à cette maladie", reconnaît l'expert de l'OMS Mike Ryan. Changement de cap également aux Etats-Unis. Donald Trump, annonce que les autorités sanitaires conseillaient désormais aux Américains de se couvrir le visage lorsqu’ils sortent de chez eux. C’est "seulement une recommandation", précise le président américain. En France, l'Académie de médecine recommande déjà que la sortie du confinement "soit accompagnée du maintien de l'interdiction des rassemblements, du maintien des mesures barrières sanitaires, mais aussi de leur renforcement par le port obligatoire d'un masque grand public anti-projection, fût-il de fabrication artisanale, dans l'espace public". L'institution précise que le masque FFP2 doit être réservé aux soignants mais que des masques grand public doivent être accessibles à la population. Une étude parue le même jour dans la revue spédialisée Nature conclut que le port de masques chirurgicaux réduit la quantité de coronavirus dans l’air expiré par des malades. Si cette étude porte sur d'autres coronavirus que le SARS-CoV-2, elle permet d'en savoir plus sur la transmission aérienne des virus de cette famille. "Nos résultats indiquent que les masques chirurgicaux peuvent éviter la transmission des coronavirus humains et des virus de la grippe par des individus symptomatiques", concluent les auteurs.
"Nous encourageons le grand public, s’il le souhaite, à porter (…) ces masques alternatifs"
- 4 avril : le gouvernement reste sur sa ligne initiale et maintient que les masques FFP2 doivent être réservés aux soignants. "On doit être capable de produire des masques pour des personnes qui ne sont pas des soignants, qui sont des personnes en deuxième ligne, qui vont être en contact avec le public, voire demain de proposer à tout le monde de porter une protection. On est en train de discuter de cela avec le Conseil scientifique, les experts de virologie, les agences sanitaires, on est en train de leur demander de réévaluer la doctrine", tempère Olivier Véran. Le Directeur général de la santé, Jérôme Salomon, modifie lui aussi sa position et annonce la fabrication de masques "alternatifs", autres que médicaux. "Nous encourageons le grand public, s’il le souhaite, à porter (…) ces masques alternatifs qui sont en cours de production. " Il justifie également les ajustements annoncés par le gouvernement. "Nous apprenons chaque jour de ce nouveau virus. Peut-être qu’un jour nous proposerons à tout le monde de porter un masque mais on n’en est pas là."
- 6 avril : à Nice, Christian Estrosi déclare vouloir prendre un arrêt préfectoral afin de rendre le port du masque obligatoire dans les espaces publics. Plusieurs maires multiplient ce type d'initiatives, comme Sébastien Leroy, à Mandelieu-la-Napoule, dans les Alpes-Maritimes. Idem à Cannes, où le maire David Lisnard indique que "chaque Cannois sera doté d'un masque en tissu". En Île-de-France, le maire de Sceaux (Hauts-de-Seine), Philippe Laurent, prend la même décision. La Ligue des Droits de l'Homme (LDH) saisit plusieurs instances juridiques contres les arrêtés municipaux dans ces différentes municipalités. L'association précise que le débat ne porte pas "sur la pertinence de l’usage du masque, que la LDH ne conteste pas" mais sur la mise en place de cette mesure de façon isolée par les maires. La LDH craint que ces décisions n'entraînent "une sorte de concurrence entre celles et ceux qui pourraient obtenir des masques et même avec le corps médical et les soignants."
- 19 avril : 150 tonnes de matériels de lutte contre la pandémie de Covid-19 dont huit millions de masques FFP2 arrivent de Chine.
- 22 avril : L'Académie de Médecine publie un appel intitulé "Aux masques, citoyens !" qui incite les Français à une mobilisation citoyenne sur le port du masque. "En l'absence de vaccin et de médicament efficace contre le SARS-CoV-2, le seul moyen de lutte consiste à empêcher la transmission du virus de personne à personne", explique l'Académie, qui regrette par ailleurs que le gouvernement n'impose pas cette mesure dès le 22 avril. Elle y voit une sorte de "répit" accordé au virus.
Le masque devient obligatoire dans les transports en commun
- 25 avril : le port du masque devient obligatoire pour les adolescents qui reprendront l'école après le déconfinement. Le Conseil scientifique "considère que pour les collégiens/lycéens pour lesquels la compréhension est bonne et l’éducation au port de masque est possible, le port de masque doit être obligatoire", mais estime toutefois le port du masque "impossible" en maternelle.
- 28 avril : l'AFNOR met à jour ses patrons et propose désormais un modèle de masque pour enfants de plus de sept ans. A l'approche du déconfinement, le gouvernement émet de nouvelles directives. Dès le 11 mai, date officielle de la fin du confinement, le masque deviendra obligatoire dans les transports en commun et dans les collèges. Il n'est que recommandé dans les commerces. Sur ce changement de cap majeur, le Premier ministre Edouard Philippe justifie que "les scientifiques ont eux-mêmes évolué", et jugent maintenant le port du masque "préférable dans de nombreuses circonstances."
- 7 mai : la fin du confinement se profile mais le gouvernement ne juge nécessaire d'instaurer le port du masque dans la population. Edouard Philippe présente le plan de déconfinement qui entrera en vigueur le 11 mai et le port du masque en lieux clos n'en fait pas partie. "Ce n'est pas le choix que nous avons fait. [...] Lorsque vous vous promenez seuls dans la rue ou la campagne, le masque n'a pas d'intérêt immédiat", a expliqué Edouard Philippe lors de la présentation du plan de déconfinement.
- 18 mai : le président Macron affirme que la France n'a "jamais été en rupture" de stock de masques.
- 5 juin : l'OMS publie de nouvelles directives sur le masque et change de position. Elle conseille désormais de porter un masque dans les les lieux très fréquentés et les endroits clos des régions très touchées par le virus. Ses nouvelles recommandations s'adressent aussi directement aux Etats. "Compte tenu de l'évolution des données, l'OMS conseille aux gouvernements d'encourager le grand public à porter des masques lorsque la transmission est généralisée et la distanciation physique difficile, par exemple dans les transports publics, dans les magasins ou dans d'autres milieux fermés ou très fréquentés", déclare le directeur de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Ajouté à cela, "dans les zones de transmission communautaire, nous recommandons que les personnes âgées de 60 ans ou plus ou ceux qui souffrent de pathologies préexistantes portent un masque chirurgical dans les situations où la distanciation physique n'est pas possible."
- 16 juin : devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, Jérôme Salomon, directeur général de la DGS, se justifie et assure que pour le grand public, la France a "toujours suivi les recommandations internationales", ajoutant que "l'OMS a beaucoup hésité et ne recommande le port du masque dans certaines conditions que depuis le 5 juin." Une étude menée sur tous les types de masques, FFP2, chirurgicaux ou en tissus, est publiée dans la revue Physics of fluids. Elle montre que les masques réduisent le nombre de particules qui circulent dans l'environnement et qu'ils réduisent la portée des gouttelettes dans les airs.
Le masque devient obligatoire dans les lieux publics clos
- 2 juillet : Olivier Véran, le ministre de la Santé, demande aux entreprises de constituer un stock de dix semaines de masques en vue d'un éventuel rebond de l'épidémie.
- 7 juillet : 237 experts alertent sur le risque de transmission du SARS-CoV-2 dans les lieux clos. Leur étude, publiée dans la revue Clinical Infectious Diseases, souligne qu'"il existe un potentiel important de risque d'inhalation de virus contenus dans des gouttelettes respiratoires microscopiques (microgouttelettes) à des distances courtes et moyennes (jusqu'à plusieurs mètres, de l'ordre de l'échelle d'une pièce)." Les scientifiques appellent la communauté médicale et les organismes internationaux "à reconnaître le potentiel de transmission aérienne du Covid-19."
- 14 juillet : lors de son interview, Emmanuel Macron annonce l'obligation de porter un masque dans les lieux publics clos à partir du 1er août.
- 15 juillet : le préfet de Mayenne, Jean-Francis Treffel, signe un arrêté, à effet immédiat, rendant obligatoire le port du masque dans les lieux publics clos de six communes du département, dont Laval. La Mayenne vient de dépasser légèrement le seuil d’alerte avec 50,1 nouveaux cas pour 100.000 habitants détectés en sept jours, selon Santé publique France.
- 16 juillet : devant le Sénat, le Premier ministre, Jean Castex accélère le calendrier et déclare que le décret rendant obligatoire le masque dans tous les établissements recevant du public, clos, "en particulier les commerces", entrera finalement "en vigueur la semaine prochaine." Le chef du gouvernement explique même que "le port du masque constitue avec le respect des gestes barrière une mesure de prévention et de protection efficace." La fin d'un long chemin politique et scientifique jusqu'à l'adoption de cette position par la France.