Classic Design: Furniture, Silver and Works of Art

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View full screen - View 1 of Lot 360. A Louis XV  "espagnolettes" gilt-bronze mounted, satiné and amaranth commode, by Charles Cressent, circa 1730 | Commode "aux espagnolettes" en placage de bois de satiné et amarante, monture de bronze doré d'époque Louis XV, par Charles Cressent, vers 1730 .

A Louis XV "espagnolettes" gilt-bronze mounted, satiné and amaranth commode, by Charles Cressent, circa 1730 | Commode "aux espagnolettes" en placage de bois de satiné et amarante, monture de bronze doré d'époque Louis XV, par Charles Cressent, vers 1730

Auction Closed

June 28, 03:24 PM GMT

Estimate

150,000 - 250,000 EUR

Lot Details

Description

A Louis XV "espagnolettes" gilt-bronze mounted, satiné and amaranth commode, by Charles Cressent, circa 1730


opening with four drawers, with gilt-bronze "espagnolettes" at the angles, with a satyr mask in the centre, with a Sarrancolin marble top, marked with a crowned C on the bronzes


Height. 33 3/4 in, width. 48 in, depth. 25 1/2 in


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Commode "aux espagnolettes" en placage de bois de satiné et amarante, monture de bronze doré d'époque Louis XV, par Charles Cressent, vers 1730


ouvrant par quatre tiroirs sur deux rangs, aux angles "des espagnolettes", au centre un masque de satyre, dessus de marbre de Sarrancolin, poinçon au "C couronné" sur les bronzes


Haut. 86 cm, larg. 147 cm, prof. 65 cm

vente Paris, Me Delorme, 16 décembre 1960, lot 135

Jacques Helft, Paris

vente Sotheby's New York, collection Saemy Rosenberg, 8 novembre 1985, lot 82

vente Sotheby's New York, 5 novembre 1998, lot 415

Galerie Aaron, Paris

Collection particulière française

A. Pradère, Charles Cressent, Paris, 2003, n°81, illustr. p. 142.

Galerie Didier Aaron, catalogue 2000, n°27.

Charles Cressent, ébéniste reçu maître en 1715.


Between 1719 and 1757, Charles Cressent (1685-1768) was at the head of one of the most important cabinet-making workshops in Paris. Appointed sculptor to the King, his father François Cressent passed on to him a taste for sculpture, which enabled him to be elected master sculptor at the Académie de Saint-Luc on 14 August 1714. He then became a cabinetmaker through his marriage to the widow of the great cabinetmaker Joseph Poitou five years later, and was appointed ordinary cabinetmaker to the palaces of the Duc d'Orléans, regent of the kingdom.


 Cressent's apprenticeship undoubtedly influenced the extraordinary sculptural quality of his work as a cabinetmaker. His training enabled him to exercise direct control over all aspects of his production, which attests to a consistent quality and remarkable homogeneity, observed in the combination of bronzes and exotic woods frequently used in his workshop, such as satinwood.


 Cressent used to sell his work directly from the premises above his workshop, on the corner of Rue Notre-Dame-des-Victoire and Rue Joquelet, and he enjoyed a prestigious clientele made up of the leading figures of his day. These included the regent Philippe d'Orléans, the naval treasurer M. de Selle, and Max-Emmanuel of Bavaria and his son Karl-Albrecht. 


Cressent made almost ninety commmodes throughout his career, which represents the largest number of pieces produced in the workshop. The sales of his stock in 1749, 1757 and 1768 also provide a good overview of his production, particularly that of chests of drawers. In 1749, thirty chests of drawers were sold out of a total of 52 pieces of furniture on display. Chests of drawers, a recent invention, were very fashionable in the first third of the 18th century, and Cressent, like Mondon, Doitrat and Gaudreaus, was no exception.


Our commmode is part of a group produced early in his career, around 1725-1735, when Cressent was developing commmodes with high legs, very pronounced drawer divisions and large gilt-bronze masks in the centre. This model is known as "à la Régence". Other commodes from this period have been identified, notably the one in the Musée Bossuet in Meaux, which features the same "espagnolette" bronzes on the corners and is described in the 1749 sale under number 17. Another similar commode came from the collection of the Comte de Sade at the Château de Condé-e-Brice, sold in Paris on 15 November 1983, no. 43, and another from the Surmont collection sold in Paris on 13 May 1912, no. 104. There was also a chest of drawers sold at the Lempertz study in Cologne on 5 May 1966, and another at Sotheby's London on 25 November 1988, no. 45.

It is also one of the largest commodes made by Cressent and could correspond to the description of lot 21 of the 1749 sale, which describes a "commode de bois satiné en plein, la garniture, de bronze est des plus riche, à cadres et figures en couleur d'or; le marbre de Ranse, elle porte 4 pieds 6 pouces ou environ [ 146 cm]".


Its originality lies in the checkerboard marquetry imitating braiding on the drawers, which is found only on a cartonnier in a private collection.


As for the bronzes, they come from a known body of Cressent's work. We have already mentioned the 'espagnolettes' on the commode in the Musée de Meaux, but they are also to be found on several desks, such as the one in the Château de Versailles (VMB 14254) and the one in the National Gallery of Art, Washignton (inv. C-268). The bearded mask and the lion's hooves and drawer handles can be seen on a commode from the former Barre de Nateuil collection, now in a private collection, and on a desk from the former Jossé collection, now in the Getty Museum (Bremer-David, Decorative Arts of the Getty Museum, 1993, no. 61).


The crowned c appears on bronzes between 1745 and 1749 on all objects, old or modern, made of copper. Its presence on our bronzes, even though the chest of drawers is dated 1725-1735, would simply prove that the chest of drawers was on the market in those years and that it could even correspond to chest of drawers no. 21 from the sale of the stock in 1749.



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Entre les années 1719 et 1757, Charles Cressent (1685-1768) fut à la tête de l’un des plus importants ateliers d’ébénisterie de Paris. Nommé sculpteur du Roi, son père François Cressent lui transmait le goût de la sculpture, qui lui permet d’être élu maître sculpteur à l’Académie de Saint-Luc le 14 août 1714. Accédant ensuite à la profession d’ébéniste par le biais de son mariage avec la veuve du grand ébéniste Joseph Poitou cinq ans plus tard, il est reçu ébéniste ordinaire des palais de SAR Monseigneur le Duc d'Orléans, régent du royaume.

 L’apprentissage de Cressent influence sans aucun doute l’extraordinaire qualité sculpturale de son travail en tant qu’ébéniste. Sa formation lui permettant d’exercer un contrôle direct sur tous les aspects de la production, cette dernière atteste en effet d’une qualité constante et d’une remarquable homogénéité, observée dans l’alliance des bronzes et des bois exotiques fréquemment utilisés dans son atelier, tels que le bois satiné.

 Ayant pour habitude de vendre sa production directement dans un local situé au-dessus de son atelier, à l’angle des rues Notre-Dame-des-Victoire et Joquelet, Cressent jouit d’une clientèle prestigieuse composée de différentes personnalités de son époque. Parmi celles-ci, citons le régent Philippe d’Orléans, le trésorier de la Marine M. de Selle, ou encore Max-Emmanuel de Bavière et son fils Karl-Albrecht. 

Cressent réalise près de quatre-vingt-dix commmodes tout au long de sa carrière, ce qui représente la plus importante partie des pièces réalisées dans l'atelier. Les ventes de sont stock en 1749, 1757 et 1768 permettent également d'avoir un bon aperçu de sa production, notamment celle des commodes. Ainsi en 1749, trente commodes sont vendues sur les cinqante-deux meubles présentés. Les commodes, invention récente, sont très à la mode en ce premier tiers du XVIIIème siècle et Cressent tout comme Mondon, Doitrat ou Gaudreaus, n'échappe pas à la règle.


Notre commode fait partie d'un groupe réalisé tôt dans sa carrière, vers 1725-1735, quand Cressent met au point des commodes à hauts pieds, avec des divisions de tiroirs très marqués ainsi que de larges masques en bronze doré au centre. Ce modèle est dit "à la Régence". D'autres commodes de cette époque sont recensées, notamment celle du musée Bossuet à Meaux qui reprend les mêmes bronzes "espagnolettes" sur les angles et qui est décrite dans la vente de 1749 sous le numéro 17. Une autre commode similaire provenait de la collection du comte de Sade au château de Condé-e-Brice, vendue à Paris le 15 novembre 1983, n°43 ainsi qu'une autre dans la collection Surmont vendue à Paris le 13 mai 1912, n°104. Nous pouvons également citer une commodes vendue à Cologne, étude Lempertz, 5 mai 1966 et une dernière chez Sotheby's Londres, le 25 novembre 1988, n°45.

Elle fait également partie des commodes les plus grandes réalisées par Cressent et pourrait correspondre à la description du lot 21 de la vente de 1749 qui décrit une "commode de bois satiné en plein, la garniture, de bronze est des plus riche, à cadres et figures en couleur d'or; le marbre de Ranse, elle porte 4 pieds 6 pouces ou environ [ 146 cm]."

Son originalité réside dans la marqueterie de damiers imitant le tressage sur les tiroirs qui ne se retrouve que sur un cartonnier conservé dans une collection particulière.

Les bronzes, quant à eux, sont issus d'un corpus connu de la production de Cressent. Si vous avons déjà évoqué les "espagnolettes" qui se retrouvent sur la commode du musée de Meaux, elles sont également présentes sur plusieurs bureaux comme celui conservé au château de Versailles (VMB 14254) ou encore celui de la National Gallery of Art de Washignton (inv. C-268). Le masque de barbu ainsi qe les sabots à pattes de lion et les poignées des tiroirs sont visibles une commode provenant de l'ancienne collection la Barre de Nateuil et maintenant dans une collection privée mais aussi sur un bureau de l'ancienne collection Jossé, maintenant au Getty museum (Bremer-David, Decorative Arts of the Getty Museum, 1993, n°61).

Le c couronné apparait sur les bronzes entre 1745 et 1749 sur tous les objets anciens ou modernes, réalisés en cuivre. Sa présence sur nos bronzes alors que la commode est datée des années 1725-1735, prouverait simplement que la commode a été dans le commerce dans ces années-là et qu'elle pourrait même correspondre à la commode n°21 de la vente du stock en 1749.