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Après sa fermeture en l' an 2000, l' Institut de' Etude Judicia

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO<br />

FACULTE DE DROIT, ECONOMIE, GESTION ET SOCIOLOGIE<br />

L’ORGANISATION JUDICIARE MALGACHE<br />

Départem<strong>en</strong>t : DROIT<br />

Option : Droit Privé<br />

Promotion : 2003<br />

Mémoire de stage de l’<strong>Institut</strong> d’<strong>Etude</strong>s<br />

<strong>Judicia</strong>ires<br />

Prés<strong>en</strong>té par Mlle Domoina<br />

RAMAMONJISOA<br />

Date de sout<strong>en</strong><strong>an</strong>ce : 25 Mars 2003


REMERCIEMENTS<br />

Juriste au sein du Départem<strong>en</strong>t Recouvrem<strong>en</strong>t et Juridique du Groupe PREY, regroup<strong>an</strong>t une<br />

quinzaine de sociétés commerciales dont <strong>en</strong>tre autres « SITRAM, L’EXPRESS DE<br />

MADAGASCAR, KOBAMA, ECOPRIM, SBM International RAVATE, MOUF’FREY,<br />

ASSUREY, TRANSREY... », j’ai pu p<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t quelques mois approfondir l’aspect pratique de mes<br />

connais<strong>sa</strong>nces théoriques acquises lors de mes études universitaires.<br />

Je n’aurai pas pu réaliser le prés<strong>en</strong>t rapport de stage <strong>sa</strong>ns l’aide inestimable de certaines personnes<br />

auxquelles je ti<strong>en</strong>s à adresser ma plus profonde reconnais<strong>sa</strong>nce ; aussi, je remercie tous ceux qui de<br />

près ou de loin ont contribué à la réali<strong>sa</strong>tion du prés<strong>en</strong>t rapport, et plus particulièrem<strong>en</strong>t :<br />

- Monsieur RAMAROLANTO – RATIARAY, Directeur de l’IEJ<br />

- Tous les <strong>en</strong>seign<strong>an</strong>ts de l’IEJ<br />

- Monsieur Laur<strong>en</strong>t RAJAONARIVELO, Directeur au sein du groupe PREY<br />

- Tous mes proches collaborateurs,<br />

- Et ma famille.<br />

Qui, par leur concours et leur souti<strong>en</strong> inconditionnel, m’ont donné le courage de persévérer.


INTRODUCTION<br />

Après <strong>sa</strong> <strong>fermeture</strong> <strong>en</strong> <strong>l'</strong><strong>an</strong> <strong>2000</strong>, <strong>l'</strong><strong>Institut</strong> des <strong>Etude</strong>s <strong>Judicia</strong>ires a réouvert ses portes <strong>en</strong> j<strong>an</strong>vier<br />

2004 avec notre promotion.<br />

Notre formation a été org<strong>an</strong>isée de m<strong>an</strong>ière à ce que les étudi<strong>an</strong>ts <strong>en</strong> IEJ, à compter du 10-mars<br />

2004 au 10 juin 2004, fass<strong>en</strong>t un stage pratique auprès du Palais de Justice à Anosy. Né<strong>an</strong>moins,<br />

certains d’<strong>en</strong>tre nous ont été invités à prés<strong>en</strong>ter leur mémoire autour de leurs activités<br />

professionnelles ; il <strong>en</strong> est ainsi de mon cas <strong>en</strong> t<strong>an</strong>t que Juriste au sein du Groupe PREY.<br />

A travers ce rapport, prés<strong>en</strong>té <strong>en</strong> une soix<strong>an</strong>taine de pages, je ti<strong>en</strong>s à vous exposer le pl<strong>an</strong> pratique<br />

des connais<strong>sa</strong>nces théoriques acquises au cours de mes études universitaires, à vous donner une idée<br />

précise de la profession judiciaire et de son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.<br />

Une connais<strong>sa</strong>nce pratique est indisp<strong>en</strong><strong>sa</strong>ble pour bi<strong>en</strong> appréh<strong>en</strong>der le méc<strong>an</strong>isme adopté au sein de<br />

la justice ; pour cela, le Départem<strong>en</strong>t Juridique joue un considérable rôle au sein du groupe <strong>en</strong> ce<br />

que, il lui incombe de :<br />

- de traiter tous les dossiers pénaux, vols, chèques <strong>sa</strong>ns provision... r<strong>en</strong>contrés d<strong>an</strong>s la vie<br />

d’une société,<br />

- de connaître de toutes les affaires purem<strong>en</strong>t civiles, commerciales, sociales,....<br />

- <strong>en</strong> bref, de maîtriser pour l’<strong>en</strong>semble des sociétés du Groupe l’Org<strong>an</strong>i<strong>sa</strong>tion <strong>Judicia</strong>ire qui<br />

est le palliatif de tout système juridique.<br />

Mon rapport convergera autour de deux thèmes que sont la Procédure Pénale et la Procédure Civile,<br />

précédés d'une prés<strong>en</strong>tation globale du sujet qu'est <strong>l'</strong>Org<strong>an</strong>i<strong>sa</strong>tion <strong>Judicia</strong>ire Malgache. Une<br />

comparaison <strong>en</strong>tre les connais<strong>sa</strong>nces théoriques universitaires et ce que j’ai pu appr<strong>en</strong>dre sur le pl<strong>an</strong><br />

pratique au sein du Tribunal d’Anosy à travers ma fonction <strong>en</strong> t<strong>an</strong>t qu’ag<strong>en</strong>t juridique et mes<br />

recherches personnelles d<strong>an</strong>s le but de vous ressortir quelque chose de clair et complet.


PLAN<br />

Titre préliminaire - L'ORGANISATION JUDICIAIRE MALGACHE<br />

- Les Tribunaux de Première Inst<strong>an</strong>ce<br />

- Les Cours d'Appel<br />

- Les Cours Criminelles Ordinaires<br />

- La Cour Suprême<br />

TITRE I -LA JURIDICTION CIVILE<br />

GENERALITE :<br />

A- Compét<strong>en</strong>ce, <strong>sa</strong>isine et les voies de recours<br />

B- La mise <strong>en</strong> état<br />

I-LA CHAINE CIVILE<br />

A- Saisine du Tribunal<br />

B- La provision et le rôle général<br />

C- Le Présid<strong>en</strong>t du Tribunal<br />

D- Greffe de section<br />

E- Jugem<strong>en</strong>t et <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t<br />

F- Notification<br />

G- Exécution des décisions de justice<br />

II-LES AFFAIRES COMMUNICABLES<br />

A- L'état civil<br />

B- L'adoption<br />

C- Le divorce<br />

D- L'immatriculation


III-LA JURIDICTION DU PRESIDENT<br />

A -<br />

B -<br />

L'ordonn<strong>an</strong>ce sur requête(OSR)<br />

Le Juge des référés<br />

IV-LES JURIDICTIONS D'EXCEPTION<br />

A- Le cont<strong>en</strong>tieux du travail<br />

B- Le cont<strong>en</strong>tieux commercial<br />

TITRE II- LA JURIDICTION PENALE<br />

GENERALITE:<br />

A- Compét<strong>en</strong>ce<br />

B- Composition du Parquet: Tribunal de Première Inst<strong>an</strong>ce – Cour d’Appel –<br />

Cour Suprême<br />

C- Les voies de recours : Appel et Pourvoi <strong>en</strong> cas<strong>sa</strong>tion.<br />

I-LA CHAINE PENALE<br />

A- La <strong>sa</strong>isine<br />

B- Le Procureur de la République<br />

C- Les substituts<br />

D- L'information sommaire<br />

E- Le flagr<strong>an</strong>t délit<br />

F- L’instruction préparatoire<br />

1- le Juge d'Instruction<br />

2- la Chambre d'Accu<strong>sa</strong>tion<br />

G- La Chambre de Dét<strong>en</strong>tion Prév<strong>en</strong>tive<br />

II-LE CAS PARTICULIER DES MINEURS<br />

A- Le Juge des <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts<br />

B- Le Tribunal pour <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts<br />

C- La Cour Criminelle pour mineurs


CONCLUSION<br />

Titre préliminaire - L'ORGANISATION JUDICIAIRE MALGACHE<br />

Le texte de base port<strong>an</strong>t réforme de <strong>l'</strong>org<strong>an</strong>i<strong>sa</strong>tion judiciaire malgache remonte à l’<strong>an</strong>née dernière<br />

grâce à la Loi n° 2001 –22 du 09 avril 2003. Aux termes de ses dispositions, les juridictions de<br />

<strong>l'</strong>ordre judiciaire sont:<br />

- Les Tribunaux de Première Inst<strong>an</strong>ce<br />

- Les Cours d'Appel<br />

- La Juridiction de Cas<strong>sa</strong>tion<br />

D<strong>an</strong>s le cadre de ce préliminaire, nous insisterons sur les compét<strong>en</strong>ces respectives de chacune<br />

d'elles, sur les compét<strong>en</strong>ces des Cours Criminelles et Cours Criminelles Spéciales, et au cours du<br />

développem<strong>en</strong>t, nous aborderons leurs org<strong>an</strong>i<strong>sa</strong>tions ainsi que leur fonctionnem<strong>en</strong>t.<br />

A - Les Tribunaux de Première Inst<strong>an</strong>ce (TPI)<br />

Les tribunaux de première inst<strong>an</strong>ce comport<strong>en</strong>t cinq chambres à <strong>sa</strong>voir une chambre civile, une<br />

commerciale, une d'immatriculation, une sociale et une correctionnelle et de simple police. Ils sont<br />

impl<strong>an</strong>tés d<strong>an</strong>s les gr<strong>an</strong>des villes de Madagascar et celles qui, av<strong>an</strong>t étai<strong>en</strong>t des sections, sont<br />

actuellem<strong>en</strong>t des TPI.<br />

B - Leurs compét<strong>en</strong>ces<br />

Section 1 - Compét<strong>en</strong>ce des TPI <strong>en</strong> matière civile, commerciale, immatriculation et sociale.<br />

§ 1- Compét<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> matière d'attribution<br />

• A raison de la nature des affaires:<br />

Les TPI sont juges de droit commun <strong>en</strong> premier ressort et connaiss<strong>en</strong>t de toutes les affaires civiles,<br />

des oppositions à <strong>l'</strong>immatriculation, des refus d'acquiescer <strong>l'</strong>inscription des droits immobiliers, des<br />

affaires commerciales qu<strong>an</strong>d il n'y a pas de juridiction commerciale, et plus généralem<strong>en</strong>t pour<br />

toutes les affaires civiles non expressém<strong>en</strong>t attribuées à une juridiction à raison de la nature de<br />

<strong>l'</strong>affaire et du mont<strong>an</strong>t de la dem<strong>an</strong>de.


Les tribunaux de Commerce ont compét<strong>en</strong>ce pour statuer sur tous les litiges qui ont pour cause un<br />

acte de commerce, toute contestation <strong>en</strong>tre associés à raison d'une société commerciale, tous litiges<br />

<strong>en</strong> matière de faillite, de règlem<strong>en</strong>t judiciaire, d'acte mixte si <strong>l'</strong>acte est commercial à <strong>l'</strong>égard du<br />

déf<strong>en</strong>deur.<br />

Qu<strong>an</strong>t aux Tribunaux de travail, ils connaiss<strong>en</strong>t des différ<strong>en</strong>ds individuels nés du contrat de travail,<br />

<strong>en</strong>tre employeur et travailleur, à <strong>l'</strong>occasion du travail, <strong>en</strong>tre travailleurs; ils statu<strong>en</strong>t sur les<br />

différ<strong>en</strong>ds individuels relatifs aux conv<strong>en</strong>tions collectives ainsi qu'à la réparation des accid<strong>en</strong>ts du<br />

travail et maladies professionnelles.<br />

• A raison du taux de la dem<strong>an</strong>de<br />

Le nouveau code de procédure civile malgache (NCPC) apporte une modification au niveau du taux<br />

de la dem<strong>an</strong>de car actuellem<strong>en</strong>t, les TPI statu<strong>en</strong>t <strong>en</strong> premier et dernier ressort sur les dem<strong>an</strong>des<br />

n'excéd<strong>an</strong>t pas un mont<strong>an</strong>t fixé par arrêté du Ministre de la Justice qui est actuellem<strong>en</strong>t de<br />

2.000.000 fmg <strong>en</strong> principal et à charge d'Appel sur les dem<strong>an</strong>des excéd<strong>an</strong>t ce chiffre ou qui sont<br />

<strong>en</strong>core indéterminées.<br />

§ 2 - Compét<strong>en</strong>ce territoriale<br />

Elle apparti<strong>en</strong>t à celui du domicile réel, domicile élu à Madagascar du déf<strong>en</strong>deur; s’il y a plusieurs<br />

déf<strong>en</strong>deurs, au Tribunal du choix du dem<strong>an</strong>deur. Toutefois, les actions peuv<strong>en</strong>t être portées:<br />

- En matière de p<strong>en</strong>sion alim<strong>en</strong>taire, dev<strong>an</strong>t le tribunal de <strong>l'</strong>asc<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t dem<strong>an</strong>deur;<br />

- En matière de contestations relatives à des fournitures, travaux, locations, louages<br />

d'ouvrages ou d'instruction, locations, dev<strong>an</strong>t le Juge du lieu d'où la conv<strong>en</strong>tion a été<br />

contractée.<br />

- Dev<strong>an</strong>t le Tribunal de la situation de <strong>l'</strong>objet litigieux <strong>en</strong> matière réelle.<br />

- En matière de société, dev<strong>an</strong>t le Juge du lieu où elle a son siège social ou du lieu d'une des<br />

succur<strong>sa</strong>les jusqu'à la liquidation définitive;<br />

- En matière de faillite et de règlem<strong>en</strong>t judiciaire, dev<strong>an</strong>t le juge du domicile du failli ou du<br />

bénéficiaire du règlem<strong>en</strong>t judiciaire.<br />

- En matière de gar<strong>an</strong>tie, dev<strong>an</strong>t le Juge où la dem<strong>an</strong>de originaire est p<strong>en</strong>d<strong>an</strong>te<br />

- Pour l’exécution d’un acte, dev<strong>an</strong>t le tribunal du domicile élu ou réel du déf<strong>en</strong>deur. En<br />

matière de contrat de travail et nonobst<strong>an</strong>t toute d’attribution de juridiction, le Tribunal du<br />

lieu où s’exécute le contrat peut toujours être valablem<strong>en</strong>t <strong>sa</strong>isi par l’une ou l’autre des<br />

parties contract<strong>an</strong>tes ainsi que de toutes actions découl<strong>an</strong>t dudit contrat d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t.


- Pour la réparation d’un dommage causé par un délit, une contrav<strong>en</strong>tion ou un quasi-délit,<br />

dev<strong>an</strong>t le Tribunal du lieu où le fait dommageable s’est produit.<br />

Section 2 – Compét<strong>en</strong>ce des TPI <strong>en</strong> matière répressive<br />

§ 1 – Compét<strong>en</strong>ce matérielle<br />

• Du Tribunal Correctionnel<br />

Le Tribunal correctionnel statue sur les délits, sur les dem<strong>an</strong>des de mise <strong>en</strong> liberté provisoire<br />

lorsqu’il est déjà <strong>sa</strong>isi après ordonn<strong>an</strong>ce de r<strong>en</strong>voi du Juge d’instruction. Il est compét<strong>en</strong>t pour juger<br />

des délits et contrav<strong>en</strong>tions unis par des li<strong>en</strong>s de connexité et d’indivisibilité ou simplem<strong>en</strong>t des<br />

contrav<strong>en</strong>tions.<br />

• De la juridiction de simple police<br />

Le Tribunal de simple police juge les contrav<strong>en</strong>tions :<br />

- <strong>sa</strong>ns appel s’il n’y a qu’une peine d’am<strong>en</strong>de prévue<br />

- à charge d’appel si une peine d’emprisonnem<strong>en</strong>t est prévue ou lorsque une dem<strong>an</strong>de do<br />

dommages et intérêts supérieurs à 50.000 fmg est prévue.<br />

§ 2 – Compét<strong>en</strong>ce territoriale<br />

Le Tribunal correctionnel est compét<strong>en</strong>t <strong>en</strong> principe pour juger les délits commis d<strong>an</strong>s son ressort<br />

ou même commis hors de son ressort si leur auteur réside ou a été arrêté d<strong>an</strong>s son ressort, même<br />

lorsque cette arrestation a été opérée pour une autre cause.<br />

En matière de simple police, la juridiction compét<strong>en</strong>te est celle du domicile du contrev<strong>en</strong><strong>an</strong>t ou<br />

celle du lieu où la contrav<strong>en</strong>tion a été commise.<br />

B – Les Cours d’Appel (C.A)<br />

Quatre Cours d’Appel sont déjà installées d<strong>an</strong>s la gr<strong>an</strong>de île, celle d’Ant<strong>an</strong><strong>an</strong>arivo, celle de<br />

Fi<strong>an</strong>ar<strong>an</strong>tsoa, celle de Mahaj<strong>an</strong>ga et celle de Toamasina.<br />

Les Cours d’Appel comport<strong>en</strong>t selon l’ordonn<strong>an</strong>ce n° 76.014 du 17 mai 1976 :<br />

- une chambre civile<br />

- une chambre commerciale<br />

- une chambre d’immatriculation<br />

- une chambre sociale


- une chambre correctionnelle et de simple police<br />

- une chambre d’accu<strong>sa</strong>tion.<br />

La chambre civile connaît des appels interjetés contre les jugem<strong>en</strong>ts r<strong>en</strong>dus <strong>en</strong> premier ressort par<br />

les Tribunaux de Première Inst<strong>an</strong>ce statu<strong>an</strong>t <strong>en</strong> matière civile. Elle connaît égalem<strong>en</strong>t de l’Appel<br />

des ordonn<strong>an</strong>ces gracieuses et cont<strong>en</strong>tieuses prises <strong>en</strong> la même matière par les présid<strong>en</strong>ts des TPI.<br />

La chambre commerciale connaît des appels relevés contre les jugem<strong>en</strong>ts r<strong>en</strong>dus <strong>en</strong> premier ressort<br />

par les Tribunaux de Commerce ou les sections statu<strong>an</strong>t <strong>en</strong> matière commerciale. Elle connaît<br />

égalem<strong>en</strong>t de l’appel des ordonn<strong>an</strong>ces gracieuses et cont<strong>en</strong>tieuses prises <strong>en</strong> la matière.<br />

La chambre d’immatriculation connaît des appels contre les jugem<strong>en</strong>ts des TPI <strong>en</strong> matière<br />

d’immatriculation.<br />

La chambre sociale connaît des appels interjetés contre les jugem<strong>en</strong>ts des Tribunaux de Travail.<br />

La chambre correctionnelle et de simple police de la Cour d’Appel connaît des appels interjetés<br />

contre les jugem<strong>en</strong>ts r<strong>en</strong>dus <strong>en</strong> premier ressort par les Tribunaux correctionnels et les Tribunaux de<br />

simple police. Elle statue égalem<strong>en</strong>t sur les dem<strong>an</strong>des de mise <strong>en</strong> liberté provisoire :<br />

- après appel d’un jugem<strong>en</strong>t correctionnel<br />

- <strong>en</strong> cas de pourvoi <strong>en</strong> cas<strong>sa</strong>tion contre un arrêt de la CA <strong>en</strong> matière correctionnelle.<br />

La chambre d’accu<strong>sa</strong>tion de la CA connaît :<br />

- de l’appel des ordonn<strong>an</strong>ces du JI<br />

- de l’appel des ordonn<strong>an</strong>ces du Présid<strong>en</strong>t du Tribunal Correctionnel statu<strong>an</strong>t <strong>en</strong> matière de<br />

dét<strong>en</strong>tion prév<strong>en</strong>tive<br />

- des dem<strong>an</strong>des de mise <strong>en</strong> liberté provisoire lorsque aucune autre juridiction n’est<br />

compét<strong>en</strong>te.<br />

- des dem<strong>an</strong>des <strong>en</strong> réhabilitation<br />

- des dem<strong>an</strong>des d’extradition<br />

- des règlem<strong>en</strong>ts des dossiers criminels<br />

Elle constitue aussi une juridiction d’instruction du second degré. Elle intervi<strong>en</strong>t obligatoirem<strong>en</strong>t<br />

d<strong>an</strong>s ce cas <strong>en</strong> matière de crime puni de la peine de mort ou de la peine perpétuelle, pour le r<strong>en</strong>voi


dev<strong>an</strong>t la Cour Criminelle compét<strong>en</strong>te d’un inculpé contre lequel des charges suffi<strong>sa</strong>ntes sont<br />

relevées.<br />

Elle connaît aussi des oppositions aux fins d’<strong>an</strong>nulation et constitue <strong>en</strong> outre une sorte de juridiction<br />

disciplinaire à l’égard des Officiers de Police <strong>Judicia</strong>ire.<br />

Enfin, elle procède aux règlem<strong>en</strong>ts de Juges, lorsque se trouv<strong>en</strong>t simult<strong>an</strong>ém<strong>en</strong>t <strong>sa</strong>isis deux<br />

tribunaux correctionnels ou deux Juges d’instruction ou deux Tribunaux de simple police<br />

appart<strong>en</strong><strong>an</strong>t au même ressort de la Cour d’Appel ou lorsque après r<strong>en</strong>voi ordonné par le J.I dev<strong>an</strong>t le<br />

Tribunal Correctionnel ou le Tribunal de simple police si cette juridiction s’est déclarée<br />

incompét<strong>en</strong>te par décision dev<strong>en</strong>ue définitive.<br />

C – Les Cours Criminelles Ordinaires (CCO)<br />

Les Cours Criminelles connaiss<strong>en</strong>t des crimes, <strong>en</strong> vertu de la plénitude de juridiction qui leur est<br />

reconnue par les articles 18, 22, 34 et 404 du CPPM. Les Cours criminelles ordinaires ont<br />

compét<strong>en</strong>ce :<br />

- pour juger toutes les infractions connexes au crime principal quelque soit leur gravité<br />

- pour juger même de simples délits ou contrav<strong>en</strong>tions dont elle a été <strong>sa</strong>isie à tort à la suite<br />

d’une erreur de qualification.<br />

- pour statuer sur l’action civile et même d<strong>an</strong>s le cas de l’acquittem<strong>en</strong>t de l’accusé, elle peut<br />

accorder des dommages et intérêts à la partie civile.<br />

D – La Cour Suprême (C.S)<br />

La Cour Suprême ay<strong>an</strong>t pour siège Ant<strong>an</strong><strong>an</strong>arivo est une juridiction unique. Elle est la plus haute<br />

inst<strong>an</strong>ce judiciaire à Madagascar. D’après l’article 3 de l’Ordonn<strong>an</strong>ce n° 82019 du 11 août 1982 la<br />

Cour Suprême comporte : une chambre administrative, une chambre des comptes et une formation<br />

de contrôle compr<strong>en</strong><strong>an</strong>t les quatre chambres de cas<strong>sa</strong>tion suiv<strong>an</strong>tes :<br />

- la chambre civile et d’immatriculation,<br />

- la chambre commerciale et sociale<br />

- la première et la deuxième chambre des affaires pénales.<br />

Nous nous bornerons ici à prés<strong>en</strong>ter les compét<strong>en</strong>ces de ladite formation de contrôle. Cette<br />

formation de contrôle statue sur les pouvoirs <strong>en</strong> toute matière contre les décisions définitives


<strong>en</strong>dues <strong>en</strong> dernier ressort par les juridictions de l’ordre judiciaire, à moins qu’il n’<strong>en</strong> soit autrem<strong>en</strong>t<br />

ordonné par une loi particulière.<br />

Elle statue égalem<strong>en</strong>t sur :<br />

- le recours contre les s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ces arbitrales <strong>en</strong> matière de conflits collectifs de travail<br />

conformém<strong>en</strong>t aux dispositions port<strong>an</strong>t Code du Travail.<br />

- Les dem<strong>an</strong>des <strong>en</strong> révision<br />

- Les dem<strong>an</strong>des de r<strong>en</strong>voi d’une juridiction à une autre pour cause de suspicion légitime ou<br />

sûreté publique.<br />

- Les règlem<strong>en</strong>ts de juges <strong>en</strong>tre juridiction n’ay<strong>an</strong>t au-dessus d’elles aucune juridiction<br />

supérieure commune<br />

- Les dem<strong>an</strong>des de prise à partie contre la Cour d’Appel, la Cour criminelle ou une<br />

juridiction <strong>en</strong>tière ainsi que contre un membre de la Cour Suprême.<br />

- Les contrariétés de jugem<strong>en</strong>ts ou arrêts <strong>en</strong> dernier ressort <strong>en</strong>tre les mêmes parties sur les<br />

mêmes moy<strong>en</strong>s <strong>en</strong> différ<strong>en</strong>tes juridictions de l’ordre judiciaire.<br />

TITRE I - LA JURIDICTION CIVILE<br />

GENERALITE<br />

La procédure civile, suiv<strong>an</strong>t le nouveau code promulgué par la loi n° 2001 22 du 09 avril 2003, est<br />

l’<strong>en</strong>semble de procédure suivie <strong>en</strong> matière civile, commerciale et sociale dev<strong>an</strong>t les juridictions de<br />

l’ordre judiciaire.<br />

Conformém<strong>en</strong>t au pl<strong>an</strong> que nous avons adopté et pour une meilleure approche de l’Org<strong>an</strong>i<strong>sa</strong>tion<br />

<strong>Judicia</strong>ire Malgache, quelques points import<strong>an</strong>ts seront à rappeler<br />

I - La Compét<strong>en</strong>ce, la Saisine et les Voies de recours<br />

Géographiquem<strong>en</strong>t et matériellem<strong>en</strong>t, chaque juridiction a une compét<strong>en</strong>ce bi<strong>en</strong> définie et ceci d<strong>an</strong>s<br />

le souci d’éviter un empiètem<strong>en</strong>t des unes sur les autres. Cette org<strong>an</strong>i<strong>sa</strong>tion est prévue d<strong>an</strong>s les<br />

différ<strong>en</strong>ts codes de procédure de sorte que personne ne puisse s'y soustraire, Magistrats ou<br />

Justiciables.


a - Les règles de compét<strong>en</strong>ce<br />

L'org<strong>an</strong>e judiciaire malagasy est org<strong>an</strong>isé comme suit:<br />

- le Tribunal de Première Inst<strong>an</strong>ce (T.P.I)<br />

- la Cour d' Appel (C.A)<br />

- et la Cour Suprême (C.S)<br />

a-1-le Tribunal de Première Inst<strong>an</strong>ce(TPI)<br />

Le TPI connaît des:<br />

-affaires civiles dont le mont<strong>an</strong>t de la dem<strong>an</strong>de <strong>en</strong> principal n'excède pas deux millions de fr<strong>an</strong>cs <strong>en</strong><br />

premier et dernier ressort<br />

-affaires sur <strong>l'</strong>immatriculation.<br />

Av<strong>an</strong>t la loi n° 2001-022 du 11-08-2003 modifi<strong>an</strong>t et complét<strong>an</strong>t le Code de Procédure Civile, ce<br />

mont<strong>an</strong>t était fixé à cinqu<strong>an</strong>te mille fr<strong>an</strong>cs malagasy.<br />

Pour une meilleure administration de la justice, le Tribunal d'Anosy <strong>en</strong> matière civile est divisé <strong>en</strong><br />

plusieurs sections dép<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t de <strong>l'</strong>import<strong>an</strong>ce <strong>en</strong> nombre des dossiers dont ils ont à connaître ; les<br />

Magistrats se spécialis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> différ<strong>en</strong>tes matières d'où les sections qui sont au nombre de dix.<br />

Chacune d'elles peut <strong>en</strong>core être. divisée <strong>en</strong> sous –section<br />

Exemple: la section III-s' occupe des litiges sur les baux et loyers<br />

La section V- connaît des litiges fonciers,……<br />

Afin de permettre aux justiciables de redem<strong>an</strong>der à ce que son dossier soit réexaminé et rejugé, des<br />

voies de recours sont prévues à leur égard. Il est <strong>en</strong> effet possible de faire un appel contre la<br />

décision r<strong>en</strong>due <strong>en</strong> première inst<strong>an</strong>ce auprès du Tribunal.<br />

a-2- La Cour d' Appel<br />

Si le TPI est le premier degré de juridiction, la Cour d'Appel <strong>en</strong> est le second. D'òu <strong>l'</strong>expression<br />

double degré de juridiction : une affaire après avoir été jugée par le TPI peut être portée dev<strong>an</strong>t une<br />

juridiction supérieure par la voie de <strong>l'</strong> Appel pour être réexaminer <strong>en</strong> fait et <strong>en</strong> droit. Il s'agira donc


véritablem<strong>en</strong>t de procéder au jugem<strong>en</strong>t de <strong>l'</strong>affaire une deuxième fois mais ci par une autre<br />

juridiction.<br />

L'appel ét<strong>an</strong>t susp<strong>en</strong>sif, ce recours empêche <strong>l'</strong>exécution du jugem<strong>en</strong>t dont il fait objet. Pratiquem<strong>en</strong>t<br />

cela se passe tel quel :<br />

Toute décision r<strong>en</strong>due par la Première inst<strong>an</strong>ce n'est pas susceptible d'Appel; <strong>en</strong> effet il est<br />

des matières òu il est possible d’y recourir et d'autres pas. Selon <strong>l'</strong> article77 NCPC, la Cour<br />

sera compét<strong>en</strong>te pour connaître des Appels formés contre les décisions r<strong>en</strong>dues par:<br />

- les TPI statu<strong>an</strong>t <strong>en</strong> matière civile et <strong>en</strong> premier ressort, c'est à dire que le mont<strong>an</strong>t des dem<strong>an</strong>des<br />

<strong>en</strong> principal excède les deux millions prévus par ledit code. Ce qui fait que, <strong>en</strong> dessous de ce<br />

mont<strong>an</strong>t, la décision est r<strong>en</strong>due <strong>en</strong> premier et dernier ressort et ne peut être frappée que d'un pourvoi<br />

<strong>en</strong> cas<strong>sa</strong>tion.<br />

- les TPI statu<strong>an</strong>t <strong>en</strong> matière d'immatriculation,<br />

- les TPI statu<strong>an</strong>t <strong>en</strong> matière commerciale et <strong>en</strong> premier ressort,<br />

- les Tribunaux du travail statu<strong>an</strong>t <strong>en</strong> premier ressort,<br />

- les présid<strong>en</strong>ts des TPI ou de commerce statu<strong>an</strong>t <strong>en</strong> matière gracieuse et cont<strong>en</strong>tieuse civile et<br />

commerciale<br />

- les autres juridictions d<strong>an</strong>s les cas prévus par les lois et règlem<strong>en</strong>ts telle la juridiction pénale que<br />

<strong>l'</strong>on verra plus tard.<br />

D'òu les différ<strong>en</strong>tes chambres au sein de cette Cour à <strong>sa</strong>voir la Chambre Civile, la Chambre<br />

Commerciale, la Chambre Sociale, la Chambre d'Immatriculation, etc... .Chacune de ces chambres<br />

connaîtra alors des affaires qui correspond<strong>en</strong>t à leur compét<strong>en</strong>ce, seulem<strong>en</strong>t, il importe de <strong>sa</strong>voir qu'<br />

il ne suffira pas que son droit <strong>en</strong>tre d<strong>an</strong>s <strong>l'</strong> une de ces catégories pour que la Cour d' Appel s'<strong>en</strong><br />

trouve définitivem<strong>en</strong>t <strong>sa</strong>isie pour <strong>en</strong> connaître, d’autres règles doiv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core être observées.<br />

La cour ne se <strong>sa</strong>isit pas d'office, il faut qu’elle soit <strong>sa</strong>isie par celui qui n' est pas <strong>sa</strong>tisfait par<br />

le jugem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>du. A cet effet, il faut faire une déclaration d' appel auprès du greffe de<br />

juridiction qui a statué (porte99).<br />

Cette déclaration peut être soit verbale soit écrite:


-verbale: le greffier dresse alors un PV de déclaration d'appel d<strong>an</strong>s lequel doit figurer tout ce qui<br />

concerne le dossier <strong>en</strong> première inst<strong>an</strong>ce: Les noms des parties, la date de <strong>l'</strong>appel.<br />

En son article 406, le NCPC rajoute qu'une expédition de la décision attaquée doit figurer parmi les<br />

autres pièces du dossier, seulem<strong>en</strong>t, d<strong>an</strong>s la pratique, un extrait du plumitif du jugem<strong>en</strong>t suffira pour<br />

que <strong>l'</strong>appel soit recevable. Av<strong>an</strong>t cette disposition, le numéro du jugem<strong>en</strong>t seul était exigé ce qui a<br />

causé de nombreux problèmes vu qu'il arrivait souv<strong>en</strong>t que les g<strong>en</strong>s se muniss<strong>en</strong>t de faux numéro<br />

ou de fausse date.<br />

Si auparav<strong>an</strong>t, la seule déclaration d'appel suffi<strong>sa</strong>it à <strong>sa</strong>isir la Cour d'Appel (art 407 CPC <strong>an</strong>ci<strong>en</strong>:<br />

dossier est tr<strong>an</strong>smis d'office(…), il <strong>en</strong> est autrem<strong>en</strong>t depuis la nouvelle loi n° 2001 022 qui dispose<br />

<strong>en</strong> ses articles 406 al 2 et 408 al 1 que <strong>l'</strong>Appel<strong>an</strong>t doit à peine de caducité de <strong>sa</strong> déclaration, qui peut<br />

être constatée d'office ou sur requête d'une partie par ordonn<strong>an</strong>ce motivée du premier Présid<strong>en</strong>t ou<br />

Présid<strong>en</strong>t dev<strong>an</strong>t lequel <strong>l'</strong>affaire a été distribuée, <strong>en</strong>voyé ou payé la provision d'Appel d<strong>an</strong>s les deux<br />

mois de la déclaration qui voudra dem<strong>an</strong>de d'inscription au rôle.<br />

C'est seulem<strong>en</strong>t à cette condition qu'elle sera <strong>en</strong>registrée et il sera remis à <strong>l'</strong>Appel<strong>an</strong>t un certificat<br />

d'appel, ce qui a pour conséqu<strong>en</strong>ce le tr<strong>an</strong>sfert par le greffier du dossier de la procédure à la Cour<br />

d'Appel. La principale raison de cette modification est qu'av<strong>an</strong>t il s'est avéré que les parties, une fois<br />

<strong>l'</strong>arrêt r<strong>en</strong>du n'apparais<strong>sa</strong>it plus d<strong>an</strong>s le cas òu elles perdai<strong>en</strong>t car la provision pouvait n'être payée<br />

qu’après <strong>l'</strong>arrêt de la Cour seulem<strong>en</strong>t<br />

Parmi les pièces du dossier tr<strong>an</strong>smis doit figurer un inv<strong>en</strong>taire du dossier ce qui permettra d'éviter<br />

un certain nombre de problèmes telle la disparition de certaines pièces.<br />

- Ecrite: elle sera alors adressée au greffier <strong>en</strong> chef de la juridiction qui a statué et PV <strong>en</strong> sera<br />

dressé. Comme il a été dit plus haut, la date de <strong>l'</strong>appel doit figurer sur le PV de déclaration d'Appel<br />

ainsi que sur les certificats d'Appel après paiem<strong>en</strong>t de la provision. Cette indication est<br />

indisp<strong>en</strong><strong>sa</strong>ble afin de permettre à la Cour de <strong>sa</strong>voir si <strong>l'</strong>Appel est recevable du point de vue du délai<br />

d'Appel. En effet, une fois le dossier <strong>en</strong> leur main, la première chose que les juges apprécieront sera<br />

la recevabilité de <strong>l'</strong>Appel. Pour se faire, ils vérifieront la date à laquelle la déclaration d'Appel a été<br />

faite et apprécieront si elle a été faite d<strong>an</strong>s le délai imparti par la loi.


Ainsi il est prévu par <strong>l'</strong>article 399 CPC que les délais pour interjeter Appel est de un mois. Ce délai<br />

court à compter de la date de notification ou signification à domicile réel ou élu de la décision<br />

frappée d'Appel. Ce qui implique que tout recours fait à <strong>l'</strong>expiration de ce délai sera irrecevable ;<br />

seulem<strong>en</strong>t il y a un problème concern<strong>an</strong>t les déclarations par lettre si la date de celle ci <strong>en</strong>tre d<strong>an</strong>s le<br />

délai mais qu'elle arrive au Tribunal <strong>en</strong> dehors du dit délai. Il a été décidé que le cachet de la poste<br />

fera foi.<br />

- Pour les mineurs ou <strong>l'</strong>incapable, ce délai court à partir de la notification ou signification<br />

faite à personne ou au domicile de ceux qui ont autorité sur lui.<br />

- L'art 403 CPC dispose qu'<strong>en</strong> cas de décès de <strong>l'</strong>une des parties, le délai d'Appel sera<br />

susp<strong>en</strong>du et ne recomm<strong>en</strong>cera à courir qu'après 15 jours, soit 45 jours, suiv<strong>an</strong>t notification<br />

ou signification du jugem<strong>en</strong>t faite au domicile du défunt<br />

Le principe est donc que toute déclaration d'Appel doit être faite d<strong>an</strong>s le mois qui suit la notification<br />

ou signification, seulem<strong>en</strong>t des exceptions sont prévues par des textes spéciaux.<br />

- Pour le référé, le délai est de 8 jours à compter de la notification ou signification de<br />

<strong>l'</strong>ordonn<strong>an</strong>ce de référé.<br />

- Pour le contredit <strong>en</strong> matière de conflit de compét<strong>en</strong>ce, 3 jours à compter du prononcé du<br />

jugem<strong>en</strong>t du Tribunal qui a statué, par un jugem<strong>en</strong>t distinct sur la compét<strong>en</strong>ce, par un<br />

jugem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> dernier ressort sur le fond, et notifié à <strong>l'</strong>autre partie (art 99 CPC).<br />

- Il est de 15 jours <strong>en</strong> matière de conflit de travail ainsi qu'<strong>en</strong> matière de règlem<strong>en</strong>t de faillite<br />

et de règlem<strong>en</strong>t judiciaire.<br />

- Enfin, le délai est de un mois <strong>en</strong> matière d'ordonn<strong>an</strong>ce de non-conciliation et il court à<br />

compter du prononcé de <strong>l'</strong>ordonn<strong>an</strong>ce <strong>sa</strong>uf si <strong>l'</strong>autre partie est abs<strong>en</strong>te auquel cas il sera<br />

compté dès la notification ou signification de celle- ci.


Il faut remarquer que:<br />

<strong>l'</strong>Appel incid<strong>en</strong>t n'est pas soumis à ce même délai d'Appel d'un mois. Il pourra toujours<br />

être formé par simple conclusion <strong>en</strong> cours d'inst<strong>an</strong>ce. Ce qui implique que <strong>sa</strong><br />

recevabilité sera subordonnée à celle de <strong>l'</strong>Appel principal.<br />

Le désistem<strong>en</strong>t de <strong>l'</strong>Appel principal n'<strong>en</strong>traîne pas automatiquem<strong>en</strong>t la disparition de<br />

<strong>l'</strong>Appel incid<strong>en</strong>t. Il faut toujours le cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t de <strong>l'</strong>intimé s'il est ou non d'accord.<br />

D<strong>an</strong>s le premier cas, <strong>l'</strong>affaire ne sera pas jugée, sinon elle le sera.<br />

Si <strong>l'</strong>Appel est interjeté <strong>en</strong> dehors du délai prévu, il sera irrecevable et le jugem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>du<br />

<strong>en</strong> première inst<strong>an</strong>ce sera définitif car le pourvoi <strong>en</strong> cas<strong>sa</strong>tion ne sera plus possible non<br />

plus. Ce qui signifie qu'il sera exécutoire et produira tous ses effets à <strong>l'</strong>égard de tous<br />

ceux qui sont <strong>en</strong> cause d<strong>an</strong>s <strong>l'</strong>affaire jugée.<br />

Le dernier point observé obligatoirem<strong>en</strong>t sera celui sur la qualité de celui qui a interjeté<br />

Appel. Il faut <strong>en</strong> effet voir si celui ci a intérêt à ce que <strong>l'</strong>affaire soit à nouveau jugée, ceci<br />

découle de <strong>l'</strong>expression "Pas d'intérêt pas d'action", sinon il y aurait Appel dilatoire ou<br />

abusif, ce qui aggraverait la l<strong>en</strong>teur de la justice que <strong>l'</strong>on cherche précisém<strong>en</strong>t à éviter.<br />

D<strong>an</strong>s ce cas, seront recevables les Appels interjetés par les personnes suiv<strong>an</strong>tes si faits <strong>en</strong><br />

respect<strong>an</strong>t les conditions ci-dessus m<strong>en</strong>tionnées :<br />

- Il y a toujours une possibilité d'Appel pour le Parquet <strong>en</strong> matière d'état de personne (état<br />

civil, mariage, <strong>an</strong>nulation, divorce, adoption….) et <strong>en</strong> matière d'immatriculation égalem<strong>en</strong>t<br />

car ce sont ce qu'on appelle des affaires communicables qui nécessit<strong>en</strong>t la réquisition du<br />

Parquet.<br />

- Les parties au procès <strong>en</strong> première inst<strong>an</strong>ce avec les correctifs suiv<strong>an</strong>ts:<br />

<br />

Cas des interv<strong>en</strong><strong>an</strong>ts forcés ou interv<strong>en</strong><strong>an</strong>ts volontaires alors que les parties principales<br />

n'ont pas fait Appel:<br />

1. Il y a des interv<strong>en</strong><strong>an</strong>ts forcés <strong>en</strong> matière de location d'immeuble par exemple.


2. Il y a des interv<strong>en</strong><strong>an</strong>ts volontaires qu<strong>an</strong>d il y un problème de succession ( un des héritiers,<br />

acquéreur d'une quote part de <strong>l'</strong>héritage… fait une dem<strong>an</strong>de à être partie au procès)<br />

<br />

Cas des mineurs, incapables, qui au niveau du TPI l 'étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core, donc représ<strong>en</strong>tés par<br />

leurs tuteurs mais au mom<strong>en</strong>t de <strong>l'</strong>Appel sont des majeurs.<br />

<br />

Cas des mineurs qui devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t majeurs <strong>en</strong> cours de procédure d'Appel, ce qui signifie que<br />

la procédure a été comm<strong>en</strong>cée par son tuteur.<br />

Précisons que <strong>l'</strong>Appel peut être partiel comme il peut être total, cep<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t au mom<strong>en</strong>t de la<br />

déclaration, il se peut que ni les parties ni les greffiers n'<strong>en</strong> fass<strong>en</strong>t la m<strong>en</strong>tion d<strong>an</strong>s la dite<br />

déclaration alors il y a un moy<strong>en</strong> de le <strong>sa</strong>voir, c'est au cours de la mise <strong>en</strong> état du dossier.<br />

La mise <strong>en</strong> état:<br />

D<strong>an</strong>s <strong>l'</strong><strong>an</strong>ci<strong>en</strong> CPC, la mise <strong>en</strong> état régie par les art 164 et suiv<strong>an</strong>ts, se pas<strong>sa</strong>it à <strong>l'</strong>audi<strong>en</strong>ce du<br />

Tribunal ou de la Cour d'où les différ<strong>en</strong>ts r<strong>en</strong>vois prononcés par les juges jusqu'à ce que le<br />

dossier soit <strong>en</strong> état d'être jugé, c'est à dire qu'il est considéré comme prêt à recevoir un<br />

jugem<strong>en</strong>t. A cette époque de <strong>l'</strong><strong>an</strong>ci<strong>en</strong> code, il y a avait plusieurs types de r<strong>en</strong>vois selon les cas,<br />

soit à la dem<strong>an</strong>de des parties ou leur conseil, soit de par le Présid<strong>en</strong>t lui-même. Ces r<strong>en</strong>vois<br />

pouvai<strong>en</strong>t se faire jusqu'à trois fois pour chaque partie après lesquels il y avait un r<strong>en</strong>voi ferme,<br />

ce qui il faut dire ral<strong>en</strong>tis<strong>sa</strong>it beaucoup la machine judiciaire.<br />

Les avocats u<strong>sa</strong>i<strong>en</strong>t beaucoup trop de cette procédure de r<strong>en</strong>voi <strong>sa</strong>ns qu'il y ait toujours de<br />

véritable raison sérieuse mais juste d<strong>an</strong>s le but de ral<strong>en</strong>tir la procédure vu que chaque r<strong>en</strong>voi se<br />

fai<strong>sa</strong>it à un mois le plus souv<strong>en</strong>t.<br />

Aussi, depuis que fin avril le NCPC a été appliqué d<strong>an</strong>s son intégralité, il a été mis <strong>en</strong> place un<br />

Juge de la mise <strong>en</strong> état c'est à dire qu'il lui incombe d'accomplir tous les actes néces<strong>sa</strong>ires<br />

av<strong>an</strong>t que tous les dossiers reçoiv<strong>en</strong>t un jugem<strong>en</strong>t. A cet effet, il lui apparti<strong>en</strong>dra de pr<strong>en</strong>dre les<br />

décisions que le Présid<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>ait auparav<strong>an</strong>t à <strong>l'</strong>audi<strong>en</strong>ce. Sa mise <strong>en</strong> place s'est justifiée par<br />

<strong>l'</strong>utilité d'une célérité au niveau de la justice:<br />

- Au niveau de la TPI


Le Juge de la mise <strong>en</strong> état est <strong>en</strong> quelque sorte le Juge d’Instruction <strong>en</strong> matière pénale. Au<br />

niveau de la Première Inst<strong>an</strong>ce, son interv<strong>en</strong>tion est facultative c'est à dire qu'il n'intervi<strong>en</strong>dra<br />

que lorsqu’une complexité de la procédure intervi<strong>en</strong>t, auquel cas il apparti<strong>en</strong>dra au Présid<strong>en</strong>t<br />

d'ordonner le r<strong>en</strong>voi de <strong>l'</strong>affaire à une audi<strong>en</strong>ce de mise <strong>en</strong> état.<br />

Ainsi, les Juges de la mise <strong>en</strong> état (JME) se trouv<strong>en</strong>t <strong>sa</strong>isis du dossier qui leur est tr<strong>an</strong>smis. Par<br />

conséqu<strong>en</strong>t, il sera inconcevable de <strong>sa</strong>isir les JME par voie de requête. Une fois <strong>sa</strong>isis, ils<br />

instruis<strong>en</strong>t <strong>l'</strong>affaire et il est procédé à des éch<strong>an</strong>ges de conclusions, à des dépôt de pièces, à une<br />

<strong>an</strong>alyse du dossier par ces derniers d<strong>an</strong>s les conditions que eux seuls fixeront. C'est <strong>en</strong>core eux<br />

qui va fixer le délai d<strong>an</strong>s lequel les actes de la procédure doiv<strong>en</strong>t être accomplis par les parties,<br />

ainsi que le nombre de r<strong>en</strong>voi néces<strong>sa</strong>ire à <strong>l'</strong>instruction de <strong>l'</strong>affaire.<br />

Pour ce faire, il dispose de deux pouvoirs:<br />

1. Pouvoir d'administration du procès, c'est à dire qu'il procède aux différ<strong>en</strong>ts r<strong>en</strong>vois et <strong>en</strong><br />

fait m<strong>en</strong>tion sur la chemise du dossier. Il procède égalem<strong>en</strong>t à <strong>l'</strong>interrogatoire sur faits et<br />

articles soit à la dem<strong>an</strong>de des parties, soit d'office. D<strong>an</strong>s ce cas, il doit av<strong>an</strong>t de procéder à<br />

cette audition des parties les convoquer afin de respecter le principe du contradictoire.<br />

2. Le pouvoir juridictionnel d<strong>an</strong>s <strong>l'</strong>exercice duquel il remplace à part <strong>en</strong>tier le Présid<strong>en</strong>t qu<strong>an</strong>t<br />

à la mise <strong>en</strong> état du dossier. Pour ce faire:<br />

- Il peut statuer sur les exceptions qui t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à susp<strong>en</strong>dre <strong>l'</strong>inst<strong>an</strong>ce (cautio in judicatum,<br />

sursis à statuer….), sur la nullité pour vice de forme.<br />

- Il peut égalem<strong>en</strong>t ordonner le paiem<strong>en</strong>t d'une provision et voire même accorder tout ou<br />

partie de la somme à titre provisionnel. Le JME apprécie d<strong>an</strong>s ce cas si la cré<strong>an</strong>ce est<br />

sérieusem<strong>en</strong>t contestable ou non.<br />

- Il peut <strong>en</strong> outre ordonner des mesures provisoires <strong>sa</strong>uf <strong>en</strong> matière de <strong>sa</strong>isie arrêt et <strong>sa</strong>isie<br />

conservatoire <strong>en</strong>tre autres, qui <strong>en</strong>tre d<strong>an</strong>s la compét<strong>en</strong>ce d'autres juridictions. Il peut


égalem<strong>en</strong>t ordonner d'office ou sur dem<strong>an</strong>de des parties toute mesure d'instruction:<br />

comparution personnelle des parties, <strong>en</strong>quête, constatation, ….<br />

Il faut préciser que toutes les décisions du JME d<strong>an</strong>s les cas sus énumérés sont des<br />

ordonn<strong>an</strong>ces qui ne peuv<strong>en</strong>t être frappées ni d'opposition ni d'Appel ou de pourvoi <strong>en</strong> cas<strong>sa</strong>tion<br />

qu'avec le jugem<strong>en</strong>t sur le fond <strong>sa</strong>uf d<strong>an</strong>s les cas ci-après où <strong>l'</strong>Appel est possible:<br />

Lorsqu'il pr<strong>en</strong>d une ordonn<strong>an</strong>ce mett<strong>an</strong>t fin à <strong>l'</strong>inst<strong>an</strong>ce.<br />

Lorsqu'il pr<strong>en</strong>d des mesures provisoires <strong>en</strong> matière de divorce<br />

Lorsqu'il octroie une provision<br />

En matière d'expertise ou de sursis à statuer.<br />

A la fin de son instruction, lorsqu'il estime qu'elle est terminée, il pr<strong>en</strong>d une ordonn<strong>an</strong>ce de clôture<br />

qui consiste à r<strong>en</strong>voyer <strong>l'</strong>affaire à <strong>l'</strong>audi<strong>en</strong>ce pour être jugée. Il peut égalem<strong>en</strong>t procéder à la clôture<br />

de <strong>l'</strong>instruction si le délai imparti pour <strong>l'</strong>accomplissem<strong>en</strong>t des actes de la procédure n'a pas été<br />

respecté par <strong>l'</strong>une ou <strong>l'</strong>autre des parties. D<strong>an</strong>s ce dernier cas, il peut y procéder d'office ou à la<br />

dem<strong>an</strong>de de <strong>l'</strong>une des parties auquel cas il peut refuser mais doit le faire par ordonn<strong>an</strong>ce motivée<br />

insusceptible de recours. Il <strong>en</strong> est égalem<strong>en</strong>t ainsi lorsque le JME pr<strong>en</strong>d une ordonn<strong>an</strong>ce de<br />

radiation suite à <strong>l'</strong>inaction des parties qu<strong>an</strong>t à <strong>l'</strong>accomplissem<strong>en</strong>t des actes de procédure.<br />

Ordonn<strong>an</strong>ce de clôture:<br />

- Le Juge n'a pas à motiver son ordonn<strong>an</strong>ce s'il estime que <strong>l'</strong>instruction doit être arrêtée<br />

puisqu'il lui apparti<strong>en</strong>t seul à décider si <strong>l'</strong>affaire peut être jugée ou non.<br />

- N'est susceptible d'aucun recours mais des dem<strong>an</strong>des de révocation peuv<strong>en</strong>t être déposées.<br />

La révocation de <strong>l'</strong>ordonn<strong>an</strong>ce de clôture peut être ordonnée d'office par le Tribunal si des<br />

causes graves se prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t, ce qui aura comme conséqu<strong>en</strong>ce le r<strong>en</strong>voi de la procédure<br />

deva nt le JME.<br />

- Signifie qu'aucune autre dem<strong>an</strong>de nouvelle ni dépôt de conclusion ou pièces ne peut plus<br />

être faite à peine d'irrecevabilité <strong>sa</strong>uf pour le taux d'intérêts <strong>en</strong> matière de loyers.<br />

- A pour effet de r<strong>en</strong>voyer <strong>l'</strong>affaire dev<strong>an</strong>t le Tribunal pour débat mais cela signifie<br />

seulem<strong>en</strong>t que les plaidoiries uniquem<strong>en</strong>t seront possibles à la dem<strong>an</strong>de des avocats, sinon,<br />

le Tribunal met tout de suite le dossier <strong>en</strong> délibéré et va r<strong>en</strong>dre un jugem<strong>en</strong>t.


Cep<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t, il peut arriver que le Tribunal estime qu'une instruction particulière est néces<strong>sa</strong>ire pour<br />

<strong>l'</strong>aboutissem<strong>en</strong>t de <strong>l'</strong>affaire ; d<strong>an</strong>s ce cas, il ordonne une mesure d'instruction dont <strong>l'</strong>exécution se fera<br />

soit par le JME soit sous son contrôle, t<strong>an</strong>dis que si c'est ce dernier qui <strong>l'</strong>ordonne p<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t la<br />

procédure de la mise <strong>en</strong> état, il lui apparti<strong>en</strong>t de procéder au contrôle de son exécution.<br />

En ordonn<strong>an</strong>t une mesure d'instruction, le Tribunal ou le Juge peut fixer la date à laquelle <strong>l'</strong>affaire<br />

sera de nouveau appelée ou r<strong>en</strong>voyée. D<strong>an</strong>s ce dernier cas, si le Tribunal a fixé une date de r<strong>en</strong>voi,<br />

<strong>l'</strong>affaire sera immédiatem<strong>en</strong>t jugée à <strong>l'</strong>audi<strong>en</strong>ce ou r<strong>en</strong>voyée à la mise <strong>en</strong> état après laquelle il sera<br />

procédé à son r<strong>en</strong>voi dev<strong>an</strong>t le Tribunal.<br />

L'Appel pourra être fait contre tout jugem<strong>en</strong>t d<strong>an</strong>s lequel une partie du principal est tr<strong>an</strong>ché d<strong>an</strong>s<br />

son dispositif et qui ordonne une mesure d'instruction. Cela signifie qu'il n'est pas obligatoire<br />

d'att<strong>en</strong>dre qu'il y ait déjà une décision sur le fond. Cette disposition pose le problème de la<br />

distinction <strong>en</strong>tre jugem<strong>en</strong>t av<strong>an</strong>t dire droit interlocutoire et préparatoire puisqu'elle ne prévoit pas le<br />

cas du jugem<strong>en</strong>t ADD interlocutoire qui laisse déjà préjugé le jugem<strong>en</strong>t définitif. D'où la pratique<br />

qui va consister à dem<strong>an</strong>der au premier Présid<strong>en</strong>t de la Cour d'Appel de décider si <strong>l'</strong>Appel contre ce<br />

jugem<strong>en</strong>t pouvait être recevable ou non.<br />

De tout ceci, il résulte qu'il apparti<strong>en</strong>dra aux parties de favoriser ou non la célérité de la procédure<br />

qu<strong>an</strong>t au jugem<strong>en</strong>t de leur affaire d<strong>an</strong>s la mesure où il leur est donné la possibilité de tout parfaire<br />

dès la <strong>sa</strong>isine du tribunal <strong>en</strong> produi<strong>sa</strong>nt toutes les pièces qui seront susceptibles d'être utiles pour la<br />

clarté des dossiers.<br />

En matière pénale au niveau de la Cour d'Appel, la chambre d'accu<strong>sa</strong>tion est le second degré; <strong>en</strong><br />

matière civile, il y a le Conseiller chargé de la mise <strong>en</strong> état à ce niveau, mais le parallélisme s'arrête<br />

là.<br />

- Au niveau de la Cour d'Appel<br />

A ce stade, il faut <strong>sa</strong>voir que <strong>l'</strong>interv<strong>en</strong>tion du Conseiller chargé de la mise <strong>en</strong> état est obligatoire<br />

qu'il y ait complexité ou non de <strong>l'</strong>affaire. A titre de rappel, remarquons que son interv<strong>en</strong>tion est<br />

subordonnée à la <strong>sa</strong>isine de la Cour. Le Conseiller a les mêmes pouvoirs que les JME. Chaque<br />

chambre de la cour a son conseiller qui se charge de <strong>l'</strong>instruction de toutes les affaires distribuées à<br />

la Chambre, c'est à dire qu'il y procède <strong>sa</strong>ns aucune distinction <strong>en</strong>tre affaire complexe ou non.<br />

Par ailleurs, il est compét<strong>en</strong>t pour susp<strong>en</strong>dre <strong>l'</strong>exécution des jugem<strong>en</strong>ts improprem<strong>en</strong>t qualifiés <strong>en</strong><br />

dernier ressort ou pour exercer les pouvoirs qui lui sont conférés <strong>en</strong> matière d'exécution provisoire<br />

qui auparav<strong>an</strong>t appart<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t à la Cour:


- statue <strong>en</strong> matière de déf<strong>en</strong>se à exécution provisoire<br />

- Statue sur la dem<strong>an</strong>de d'exécution provisoire si elle n'a pas été dem<strong>an</strong>dée ou si <strong>l'</strong>ay<strong>an</strong>t été<br />

les Juges ont omis de statuer ou lorsqu'elle a été refusée, à condition qu'il y a urg<strong>en</strong>ce.<br />

D<strong>an</strong>s le premier cas, s'il y a eu opposition, la dem<strong>an</strong>de est faite au Juge <strong>sa</strong>isi qui statue<br />

comme juge de la mise <strong>en</strong> état.<br />

Qu<strong>an</strong>t à leur valeur, les ordonn<strong>an</strong>ces du conseiller comme celles du JME ne sont susceptibles<br />

d'aucun recours indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t de <strong>l'</strong>arrêt sur le fond. La différ<strong>en</strong>ce subsiste d<strong>an</strong>s la mesure où les<br />

premières peuv<strong>en</strong>t être déférées par simple requête à la Cour d<strong>an</strong>s les 15 jours de leur date d<strong>an</strong>s 3<br />

cas:<br />

* Ordonn<strong>an</strong>ce mett<strong>an</strong>t fin à <strong>l'</strong>inst<strong>an</strong>ce<br />

* Ordonn<strong>an</strong>ce constat<strong>an</strong>t <strong>l'</strong>extinction de <strong>l'</strong>inst<strong>an</strong>ce<br />

* Ordonn<strong>an</strong>ce ay<strong>an</strong>t trait à des mesures provisoires <strong>en</strong> matières de divorce.<br />

S'il estime que <strong>l'</strong>affaire est <strong>en</strong> état d'être jugée, <strong>l'</strong>instruction est clôturée par une ordonn<strong>an</strong>ce de<br />

clôture qui r<strong>en</strong>voie la procédure à une audi<strong>en</strong>ce normale. Elle sera conduite par 3 Magistrats qui<br />

décid<strong>en</strong>t de mettre <strong>l'</strong>affaire <strong>en</strong> délibéré ou r<strong>en</strong>d un arrêt si aucun avocat n’a dem<strong>an</strong>dé à faire de<br />

plaidoirie, auquel cas il y sera d'abord procédé. On parle ainsi soit d'une affaire <strong>en</strong> état d'être jugée<br />

ou affaire pour plaidoirie.<br />

Afin de faire une approche complète de la Cour d'Appel, voyons <strong>l'</strong>ét<strong>en</strong>due de <strong>sa</strong> compét<strong>en</strong>ce.<br />

• A part son effet susp<strong>en</strong>sif, <strong>l'</strong>Appel est égalem<strong>en</strong>t dévolutif. Cela signifie qu'il remet <strong>en</strong> question<br />

dev<strong>an</strong>t les Juges Supérieurs toutes les difficultés débattues dev<strong>an</strong>t les Juges de la Première<br />

Inst<strong>an</strong>ce et résolues par eux.<br />

L'Appel ne <strong>sa</strong>isit les Juges de la Cour du droit de réformer le jugem<strong>en</strong>t que sur les chefs critiqués<br />

par <strong>l'</strong>Appel<strong>an</strong>ts. Cette dévolution peut donc être partielle ou totale et le plus souv<strong>en</strong>t c'est au cours<br />

de la mise <strong>en</strong> état que ceci peut être relevée ét<strong>an</strong>t donné que lors de la déclaration d'Appel la<br />

m<strong>en</strong>tion n'<strong>en</strong> est pas faite ni par le greffier ni par <strong>l'</strong>Appel<strong>an</strong>t. Les conclusions déposées par les<br />

parties permett<strong>en</strong>t de connaître les limites év<strong>en</strong>tuelles à la dévolution, sinon elle sera totale si<br />

<strong>l'</strong>Appel t<strong>en</strong>d à <strong>l'</strong><strong>an</strong>nulation du jugem<strong>en</strong>t ou si <strong>l'</strong>objet du litige est indivisible.


Le Conseiller chargé de la mise <strong>en</strong> état ét<strong>an</strong>t compét<strong>en</strong>t pour connaître de la recevabilité ou non de<br />

<strong>l'</strong>Appel, même si toutes les conditions ci- haut m<strong>en</strong>tionnées sont remplies, un autre point tout aussi<br />

import<strong>an</strong>t doit impérativem<strong>en</strong>t être vérifié par lui : si l’appel est fait dev<strong>an</strong>t la Cour territorialem<strong>en</strong>t<br />

compét<strong>en</strong>te pour connaître de <strong>l'</strong> affaire.<br />

• Compét<strong>en</strong>ce territoriale de la Cour d'Appel<br />

D<strong>an</strong>s tout Madagascar, il existe 4 Cours d'Appel dont Ant<strong>an</strong><strong>an</strong>arivo, Mahaj<strong>an</strong>ga, Toamasina et<br />

Fi<strong>an</strong>ar<strong>an</strong>tsoa. De chacune d'elle dép<strong>en</strong>d des périphéries qui correspond<strong>en</strong>t à chaque juridiction. Ces<br />

limites géographiques signifi<strong>en</strong>t que chacun doit bi<strong>en</strong> vérifier d<strong>an</strong>s quel ressort il se trouve et faire<br />

<strong>sa</strong> déclaration d'Appel dev<strong>an</strong>t la Cour dont il dép<strong>en</strong>d. La vérification de la compét<strong>en</strong>ce territoriale<br />

de la Cour est primordiale afin d'éviter une perte inutile de temps puisque si <strong>l'</strong>affaire est du ressort<br />

d'une autre juridiction que celle <strong>sa</strong>isie, une ordonn<strong>an</strong>ce d'irrecevabilité va être d'emblée r<strong>en</strong>due par<br />

le conseiller de la mise <strong>en</strong> état <strong>sa</strong>uf à lui de r<strong>en</strong>voyer la procédure dev<strong>an</strong>t la juridiction compét<strong>en</strong>te.<br />

Av<strong>an</strong>t de clôturer cette partie, voyons brièvem<strong>en</strong>t la procédure dev<strong>an</strong>t la Cour Suprême.<br />

a- 3- La Cour Suprême<br />

D'abord, il faut <strong>sa</strong>voir qu 'elle ne constitue aucunem<strong>en</strong>t un troisième degré de juridiction et qu’<strong>en</strong><br />

conséqu<strong>en</strong>ce <strong>sa</strong> compét<strong>en</strong>ce connaît une certaine limite. Si <strong>l'</strong> Appel permet aux justiciables de<br />

dem<strong>an</strong>der à ce que son affaire soit à nouveau réexaminée <strong>en</strong> droit et <strong>en</strong> fait, la Cour Suprême n'est<br />

instituée uniquem<strong>en</strong>t que pour veiller au respect de la loi ainsi qu' à <strong>sa</strong> bonne application par les<br />

Magistrats et ceci seulem<strong>en</strong>t qu' il ait été statué sur le fond. Pour ce faire, des règles et des étapes<br />

sont à respecter:<br />

<strong>sa</strong>isine<br />

Il faut av<strong>an</strong>t tout qu' elle soit <strong>sa</strong>isie, c' est à dire que la Cour ne peut connaître une affaire que si une<br />

dem<strong>an</strong>de est fait à cet effet. Ainsi il faut faire une déclaration de pourvoi au greffe de la Cour qui a<br />

statué (P205,306 suiv<strong>an</strong>t <strong>l'</strong> org<strong>an</strong>i<strong>sa</strong>tion des secrétaires de la dite Cour) qui se chargera de<br />

tr<strong>an</strong>smettre le dossier à la Cour Suprême par <strong>l'</strong> intermédiaire du greffier <strong>en</strong> chef de la Cour d'<br />

Appel.<br />

Le greffier de la CS procédera au dépôt des dossiers auprès du bureau du Premier Présid<strong>en</strong>t de la<br />

Cour Suprême (PPCS) qui fera un dispatching selon les affaires à traiter puisqu'elles sont de trois<br />

ordres différ<strong>en</strong>ts: Fin<strong>an</strong>cières, Administratives, et <strong>Judicia</strong>ires. Tous les dossiers concern<strong>an</strong>t les


comptes publics de l’Etat sont de la compét<strong>en</strong>ce de la Cour des Comptes t<strong>an</strong>dis que ceux sur des<br />

décisions administratives sont de la compét<strong>en</strong>ce du Conseil d’Etat. La Cour de Cas<strong>sa</strong>tion est par<br />

contre mise <strong>en</strong> place pour connaître des pourvois <strong>en</strong> cas<strong>sa</strong>tion contre les décisions définitives des<br />

juridictions de <strong>l'</strong>ordre judiciaire. A titre de rappel ret<strong>en</strong>ons qu'il y a une seule Cour Suprême sur tout<br />

le territoire de Madagascar et se trouve à Ant<strong>an</strong><strong>an</strong>arivo.<br />

La Cour de Cas<strong>sa</strong>tion est composée de plusieurs chambres dont la chambre civile, la chambre<br />

commerciale, la chambre sociale. Elle peut statuer sur trois formations différ<strong>en</strong>tes selon les moy<strong>en</strong>s<br />

invoqués par le dem<strong>an</strong>deur <strong>en</strong> pourvoi. La formation de la Cour sera donc fonction du chef de<br />

dem<strong>an</strong>de à elle soumis. Ainsi, la compét<strong>en</strong>ce de chaque formation est très bi<strong>en</strong> délimitée non par<br />

les parties mais par la loi:<br />

1) La cour statue <strong>en</strong> formation ordinaire qu<strong>an</strong>d:<br />

- Il s' agira d' un pourvoi <strong>en</strong> cas<strong>sa</strong>tion contre une décision définitive, c' est à dire r<strong>en</strong>due <strong>en</strong> dernier<br />

ressort: deux situations sont possibles:<br />

+ jugem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>du <strong>en</strong> premier et dernier ressort par le TPI;<br />

+ arrêt définitif de la Cour d'Appel.<br />

D<strong>an</strong>s les deux cas, le pourvoi ne doit <strong>en</strong> aucun cas avoir pour objectif de contester simplem<strong>en</strong>t les<br />

faits.<br />

-Il y a une s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ce arbitrale <strong>en</strong> matière de conflit collectif de travail;<br />

-Il faut procéder à un règlem<strong>en</strong>t des Juges;<br />

-Il y a contrariété de jugem<strong>en</strong>t ou dem<strong>an</strong>de de prise à partie contre un juge.<br />

2) La Cour statue toutes chambres réunies :<br />

- Lorsqu’ après un premier pourvoi <strong>en</strong> cas<strong>sa</strong>tion elle a cassé <strong>l'</strong> arrêt de la Cour d' Appel et a<br />

r<strong>en</strong>voyé l’affaire dev<strong>an</strong>t la même Cour mais autrem<strong>en</strong>t composée, laquelle r<strong>en</strong>d un arrêt<br />

d<strong>an</strong>s le même s<strong>en</strong>s que la première et qu' un deuxième pourvoi est fait contre le 2è arrêt.<br />

D<strong>an</strong>s ce cas ,elle va statuer sur un point de droit d' une m<strong>an</strong>ière définitive au lieu de<br />

r<strong>en</strong>voyer une troisième fois le dossier dev<strong>an</strong>t une autre Cour d' Appel.<br />

- Lorsque le PPCS ordonne le r<strong>en</strong>voi d'un dossier dev<strong>an</strong>t la Cour de Cas<strong>sa</strong>tion pour une<br />

question de principe ou pour éviter une év<strong>en</strong>tuelle contrariété de décision plus tard. Il ne s'<br />

agit pas ici d' une deuxième cas<strong>sa</strong>tion.


- Lorsque le pourvoi est fait d<strong>an</strong>s <strong>l'</strong> intérêt de la loi, pour violation des préceptes généraux de<br />

la justice et des principes équitables, contre des décisions définitives qui ont donc autorité<br />

de la chose jugée .D<strong>an</strong>s cette hypothèse le pourvoi doit être expressém<strong>en</strong>t ordonné par le<br />

Ministre de la Justice. Il s’agit ici d’un recours contre une décision définitive de la Cour<br />

d’Appel.<br />

3) La Cour statue <strong>en</strong>fin, <strong>en</strong> Assemblée Plénière, <strong>en</strong> matière de conflit de juridiction. Présidée par<br />

le PPCS et le PGCS, il s' agira de déterminer lequel des juridictions de <strong>l'</strong> ordre administratif ou<br />

de <strong>l'</strong> ordre judiciaire sera compét<strong>en</strong>te pour connaître de <strong>l'</strong> affaire <strong>en</strong> cause<br />

Vu les conséqu<strong>en</strong>ces import<strong>an</strong>tes que puisse avoir une déclaration <strong>en</strong> pourvoi <strong>en</strong> cas<strong>sa</strong>tion, il<br />

importe de préciser les différ<strong>en</strong>tes formalités qui <strong>l'</strong><strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t qu<strong>an</strong>t au laps de temps d<strong>an</strong>s lequel il<br />

doit être fait et la qualité de celui qui peut valablem<strong>en</strong>t le faire.<br />

Délai<br />

En principe, il est de 2 mois pour toutes les affaires civiles mais un délai plus court est prévu pour<br />

les affaires urg<strong>en</strong>tes telles les référés ; <strong>en</strong> matière de travail: il est de 1 mois.<br />

Ce délai peut de plus être prorogé, d<strong>an</strong>s les cas où la déclaration de pourvoi est faite <strong>en</strong> dehors de<br />

T<strong>an</strong><strong>an</strong>arive. C’est ce qu’on appelle délai de dist<strong>an</strong>ce.<br />

Le pourvoi contre une décision définitive de la Cour d'Appel peut être fait d<strong>an</strong>s un délai de 3 <strong>an</strong>s à<br />

compter du prononcé de l’arrêt t<strong>an</strong>dis que d<strong>an</strong>s les autres cas sus m<strong>en</strong>tionnés, il court à compter de<br />

la notification ou de la signification.<br />

Titulaire du droit<br />

Le droit de se pourvoir <strong>en</strong> cas<strong>sa</strong>tion apparti<strong>en</strong>t exceptionnellem<strong>en</strong>t au Ministère public près la Cour<br />

Suprême sur <strong>l'</strong>ordre du Ministre de la Justice et seulem<strong>en</strong>t à cette condition s’il s’agit de se pourvoir<br />

<strong>en</strong> cas<strong>sa</strong>tion contre un arrêt définitif de la Cour d’Appel. Ce cas particulier mis à part, ce droit<br />

apparti<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t :<br />

- Au Ministère public de la Cour d'Appel pour les affaires communicables;<br />

- Aux parties, c’est à dire dem<strong>an</strong>deur et déf<strong>en</strong>deur initial, interv<strong>en</strong><strong>an</strong>ts forcés; et<br />

- Aux ay<strong>an</strong>ts droit de ceux -ci.


- Saisie d<strong>an</strong>s l’une de ces hypothèses, la Cour doit pr<strong>en</strong>dre une décision qui sera de cet<br />

ordre:<br />

1. Soit déclarer <strong>l'</strong>irrecevabilité pour non respect de <strong>l'</strong> une ou de l 'autre de <strong>l'</strong> une des conditions<br />

obligatoires de recevabilité du pourvoi (fait <strong>en</strong> dehors du délai, fait à <strong>l'</strong> <strong>en</strong>contre d' une décision<br />

non <strong>en</strong>core définitive ou r<strong>en</strong>due <strong>en</strong> premier ressort).<br />

2. Soit <strong>en</strong> plus de la recevabilité constate le fondem<strong>en</strong>t du pourvoi et casse <strong>l'</strong>arrêt. Par conséqu<strong>en</strong>t,<br />

trois hypothèses:<br />

+ casse totalem<strong>en</strong>t l’arrêt et r<strong>en</strong>voie dev<strong>an</strong>t la même Cour d’Appel mais autrem<strong>en</strong>t<br />

composée;<br />

+ casse partiellem<strong>en</strong>t l’arrêt et r<strong>en</strong>voie d<strong>an</strong>s les mêmes conditions que la première<br />

situation;<br />

+ casse seulem<strong>en</strong>t <strong>sa</strong>ns r<strong>en</strong>voi<br />

Ex : il y a deux arrêts définitifs et la Cour casse l’un d' <strong>en</strong>tre eux seulem<strong>en</strong>t ; ou il y a cas<strong>sa</strong>tion<br />

<strong>sa</strong>ns r<strong>en</strong>voi car il n' y a ri<strong>en</strong> à juger.<br />

Il faut remarquer que le pourvoi <strong>en</strong> cas<strong>sa</strong>tion contre un jugem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>du <strong>en</strong> premier ressort non<br />

frappé d'Appel n'est plus recevable, celui- ci sera alors définitif et ay<strong>an</strong>t autorité de la chose jugée;<br />

L'arrêt de la CA acquiert la même autorité si le pourvoi fait contre ce dernier a été rejeté ; que la<br />

déclaration <strong>en</strong> pourvoi ne susp<strong>en</strong>d pas <strong>l'</strong>exécution de la décision attaquée <strong>sa</strong>uf d<strong>an</strong>s deux hypothèses<br />

: En matière d’immatriculation et d'état des personnes.<br />

Afin d'<strong>en</strong> finir avec cette généralité, il est import<strong>an</strong>t de préciser que ces différ<strong>en</strong>tes règles et étapes<br />

s'appliqu<strong>en</strong>t à tout le monde et à toutes les affaires civiles que la justice aura à connaître.<br />

Pour se faire une idée précise de la pratique, je vous propose d’aborder <strong>en</strong> premier lieu la chaîne<br />

civile; <strong>en</strong> second lieu les affaires communicables av<strong>an</strong>t la juridiction des Présid<strong>en</strong>ts, pour terminer<br />

avec les juridictions d ' exception.<br />

D'où:<br />

I- LA CHAINE CIVILE<br />

II- LES AFFAIRES COMMUNICABLES<br />

III- LA JURIDICTION DU PRESIDENT<br />

IV- LES JURIDICTIONS D'EXCEPTION


I- LA CHAINE CIVILE<br />

On <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d par chaîne civile les différ<strong>en</strong>tes étapes du procès depuis <strong>l'</strong>acte introductif d'inst<strong>an</strong>ce<br />

jusqu'à <strong>l'</strong>exécution de la décision qui intervi<strong>en</strong>dra.<br />

Requête/Assignation -- provision et <strong>en</strong>rôlem<strong>en</strong>t – audi<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t -- r<strong>en</strong>vois, mise <strong>en</strong> état -- délibéré--<br />

jugem<strong>en</strong>t---<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t -- notification/ signification--exécution.<br />

Grosso modo, ce schéma est la représ<strong>en</strong>tation graphique le plus concret du circuit judiciaire d'un<br />

dossier. Toutes ces différ<strong>en</strong>tes étapes nécessit<strong>en</strong>t un certain nombre de travaux de greffe, d'où notre<br />

pl<strong>an</strong>:<br />

A- <strong>sa</strong>isine du Tribunal<br />

Tous ceux qui estim<strong>en</strong>t que leur droit doit être protégé ou reconnu peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faire la dem<strong>an</strong>de<br />

dev<strong>an</strong>t les Tribunaux de Madagascar. Pour ce faire, des formalités doiv<strong>en</strong>t être accomplies et la voie<br />

hiérarchique suiv<strong>an</strong>t laquelle <strong>l'</strong>org<strong>an</strong>i<strong>sa</strong>tion judiciaire est établie doit être respectée. A cet effet, il<br />

faut <strong>sa</strong>isir <strong>en</strong> premier lieu la TPI et puis c'est seulem<strong>en</strong>t après que successivem<strong>en</strong>t la procédure<br />

d'appel et la procédure de pourvoi <strong>en</strong> cas<strong>sa</strong>tion, abordées d<strong>an</strong>s la généralité peuv<strong>en</strong>t être décl<strong>en</strong>chée.<br />

La <strong>sa</strong>isine du TPI se fait par un acte introductif d’inst<strong>an</strong>ce soit par la voie d'une requête soit par voie<br />

d’assignation.<br />

1. La requête introductive d’inst<strong>an</strong>ce<br />

Pour chaque droit il existe un formulaire affiché au rez - de- chaussé du Tribunal à Anosy dont les<br />

m<strong>en</strong>tions sont à respecter scrupuleusem<strong>en</strong>t par le dem<strong>an</strong>deur. La requête doit être rédigée et signée<br />

personnellem<strong>en</strong>t par ce dernier.<br />

2. L’assignation introductive d’inst<strong>an</strong>ce<br />

Cette méthode est celle utilisée par le dem<strong>an</strong>deur s'il <strong>en</strong> a les moy<strong>en</strong>s car elle est plus rapide et plus<br />

pratique. Il s’agit ici de faire introduire l’inst<strong>an</strong>ce par l’intermédiaire d’un huissier ; comme pour la<br />

requête, des m<strong>en</strong>tions obligatoires doiv<strong>en</strong>t y figurer à peine de nullité.<br />

Depuis le NCPC, les actes introductifs d'inst<strong>an</strong>ce val<strong>en</strong>t conclusion aussi doit- ils être aussi<br />

complets et précis que possible.


Il est un cas où la <strong>sa</strong>isine doit être impérativem<strong>en</strong>t faite par voie d’assignation qui vaudra seule<br />

conclusion, donc la requête sera irrecevable <strong>en</strong> la matière. Il <strong>en</strong> est ainsi <strong>en</strong> matière commerciale<br />

lorsque le mont<strong>an</strong>t du principal dépasse les 2 millions prévus par l’arrêté ministériel à cet effet.<br />

Pour l’un comme pour l’autre, il faut <strong>en</strong> faire le dépôt dev<strong>an</strong>t le greffe du Tribunal.<br />

B-La provision et le rôle général<br />

Il y a des matières où le paiem<strong>en</strong>t d'une provision n'est pas néces<strong>sa</strong>ire, il <strong>en</strong> ainsi des jugem<strong>en</strong>ts<br />

supplétifs et du cont<strong>en</strong>tieux du travail.<br />

Av<strong>an</strong>t de remettre la requête ou <strong>l'</strong>assignation à la porte 114 pour <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t, il faut voir auprès<br />

du greffier <strong>en</strong> chef (porte111) si le paiem<strong>en</strong>t d'une telle provision n'est pas utile. C’est seulem<strong>en</strong>t<br />

après que <strong>l'</strong>on s'adresse au greffier de la porte114 auprès de la comptabilité si la provision a été<br />

indisp<strong>en</strong><strong>sa</strong>ble, puis auprès du respon<strong>sa</strong>ble de l’<strong>en</strong>rôlem<strong>en</strong>t muni du reçu de versem<strong>en</strong>t de la<br />

provision pour l’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t afin que <strong>l'</strong>AII puisse recevoir un numéro.<br />

La provision sert aux différ<strong>en</strong>ts droits dont il faut s’acquitter à <strong>sa</strong>voir les timbres et les droits de<br />

greffe <strong>en</strong>tre autres. Ainsi déposées à la porte 114,la requête et l’assignation seront remises au<br />

Présid<strong>en</strong>t du Tribunal par le greffier <strong>en</strong> fin de journée.<br />

C-Le Présid<strong>en</strong>t du tribunal<br />

Tous les AII déposés d<strong>an</strong>s la matinée sont remis au Présid<strong>en</strong>t afin qu’il puisse <strong>en</strong> vérifier la<br />

régularité <strong>en</strong> la forme, pour vi<strong>sa</strong> et <strong>en</strong>fin pour qu’il procède à la prescription ou non de l’<strong>en</strong>rôlem<strong>en</strong>t<br />

de l’affaire, c’est à dire qu’il va <strong>en</strong> faire le dispatche aux différ<strong>en</strong>tes sections suiv<strong>an</strong>t leur<br />

compét<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> mett<strong>an</strong>t <strong>en</strong> marge de chaque AII les directions à pr<strong>en</strong>dre.<br />

Ensuite, tous les dossiers vont être de nouveau remis au greffier de la porte 114 qui tr<strong>an</strong>scrit toutes<br />

ces indications,pour chaque cas, d<strong>an</strong>s le rôle général où il y a déjà le numéro de chaque AII : c' est <strong>l'</strong><br />

<strong>en</strong>rôlem<strong>en</strong>t.<br />

Si après le vi<strong>sa</strong> du Présid<strong>en</strong>t, observation est faite que la requête n’a pas respecté le formulaire<br />

affiché à cet effet, le dem<strong>an</strong>deur devra la régulariser. Sinon, pour les autres, distribution auprès de<br />

chaque greffe de section <strong>en</strong> sera faite.<br />

D-Greffe de section


Arrivés d<strong>an</strong>s les sections, les dossiers y sont à nouveau <strong>en</strong>registrés (il y a sous- <strong>en</strong>rôlem<strong>en</strong>t) et<br />

obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t un deuxième numéro et <strong>en</strong>rôlés. A cet effet, tous les greffes de section ont leur propre<br />

registre, c'est le cahier d'arrivée, le plumitif, et le répertoire. Aces différ<strong>en</strong>ts registres correspond<strong>en</strong>t<br />

divers travaux de greffe av<strong>an</strong>t, p<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t et après audi<strong>en</strong>ce.<br />

1.Av<strong>an</strong>t audi<strong>en</strong>ce<br />

Il s'agit pour chaque greffe de section de mettre le dossier <strong>en</strong> état. Il va pr<strong>en</strong>dre ainsi le cahier<br />

d'arrivée pour y <strong>en</strong>registrer tous les dossiers qui vont alors recevoir un numéro tr<strong>an</strong>scrit <strong>en</strong> même<br />

temps sur la chemise du dit dossier. D<strong>an</strong>s ce registre seront tr<strong>an</strong>scrits la date de réception du<br />

dossier, les noms des parties, leurs prét<strong>en</strong>tions, ainsi que la date d'audi<strong>en</strong>ce qui aura été fixée soit<br />

par le greffier lui-même soit par <strong>l'</strong>huissier :<br />

- elle est fixée par le greffier de section si la <strong>sa</strong>isine a été faite par voie de requête. Il fixe la date<br />

suiv<strong>an</strong>t la disponibilité du Juge et va convoquer les parties. D<strong>an</strong>s la pratique, seul le déf<strong>en</strong>deur<br />

recevra une convocation, <strong>en</strong>voyée par le greffier de la porte114 avec copie de la requête, puisque le<br />

dem<strong>an</strong>deur est c<strong>en</strong>sé le <strong>sa</strong>voir et preuve <strong>en</strong> sera la m<strong>en</strong>tion écrite sur <strong>l'</strong>original de <strong>sa</strong> requête, d<strong>an</strong>s<br />

le dossier.<br />

- elle est fixée par l’huissier d<strong>an</strong>s l’assignation dont l’original est déposé au greffe du Tribunal<br />

et la copie remise à <strong>l'</strong>autre partie. Depuis le NCPC, des m<strong>en</strong>tions doiv<strong>en</strong>t figurer sur <strong>l'</strong>assignation.<br />

La convocation doit être <strong>en</strong>voyée à la partie adverse à un certain délai av<strong>an</strong>t la date d'audi<strong>en</strong>ce afin<br />

de respecter le principe du droit de la déf<strong>en</strong>se. Une copie de la convocation doit figurer ainsi que<br />

<strong>l'</strong>AR du déf<strong>en</strong>deur dès qu'il sera retourné par la poste, parmi les pièces du dossier.<br />

En plus de la t<strong>en</strong>ue ce registre, le greffier de section doit établir le rôle. C'est une sorte de liste de<br />

toutes les affaires qui vont être appelées à l’audi<strong>en</strong>ce pour laquelle il est établi. Ainsi, pour chaque<br />

date d’audi<strong>en</strong>ce doit être dressé un rôle d<strong>an</strong>s lequel doiv<strong>en</strong>t figurer <strong>en</strong> premier lieu, outre les noms<br />

des Présid<strong>en</strong>ts et du greffier, les affaires mises <strong>en</strong> délibérées; puis les affaires r<strong>en</strong>voyées et <strong>en</strong>fin les<br />

affaires nouvelles ;Les noms des avocats s'il y <strong>en</strong> a doiv<strong>en</strong>t être m<strong>en</strong>tionnées d<strong>an</strong>s les deux derniers<br />

cas. Toutes les affaires y sont classées suiv<strong>an</strong>t le numéro d'ordre chronologique qui leur a été donné<br />

lors du sous- <strong>en</strong>rôlem<strong>en</strong>t.<br />

Les avocats peuv<strong>en</strong>t acheter le rôle auprès des greffes de section pour leur faciliter la suivie des<br />

affaires dont ils ont la charge.


Le greffier doit égalem<strong>en</strong>t préparer le plumitif av<strong>an</strong>t <strong>l'</strong>audi<strong>en</strong>ce car lui sera utile pour les travaux de<br />

greffe p<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t l’audi<strong>en</strong>ce.<br />

2.P<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t l’audi<strong>en</strong>ce<br />

Un autre registre est néces<strong>sa</strong>ire pour effectuer certains travaux p<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t <strong>l'</strong>audi<strong>en</strong>ce et c’est le<br />

plumitif d<strong>an</strong>s lequel doit être consigné tout ce qui se passe à l’audi<strong>en</strong>ce: motif de r<strong>en</strong>voi, prés<strong>en</strong>ce<br />

ou non de l’une des parties lors du premier appel de l’affaire ……<br />

Comme d<strong>an</strong>s le rôle, les noms des Présid<strong>en</strong>ts et du greffier ainsi que les noms des parties et de leurs<br />

conseils doiv<strong>en</strong>t y figurer.<br />

Après l’ouverture de l’audi<strong>en</strong>ce, les affaires <strong>en</strong> délibéré sont appelées les premiers et ainsi de suite.<br />

Vu qu’il est impossible pour le greffier de tr<strong>an</strong>scrire de suite d<strong>an</strong>s le plumitif la décision r<strong>en</strong>due à<br />

l’audi<strong>en</strong>ce, il y procédera à la fin de celle- ci <strong>en</strong> se conform<strong>an</strong>t à ce qui est inscrite sur la chemise du<br />

dossier ou sur une feuille par le juge: c'est le dispositif.<br />

Pour les affaires r<strong>en</strong>voyées et les affaires nouvelles, les dates de délibéré ainsi que les dates de<br />

r<strong>en</strong>voi sont m<strong>en</strong>tionnées d<strong>an</strong>s le plumitif.<br />

D<strong>an</strong>s le NCPC, les travaux de greffe p<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t l’audi<strong>en</strong>ce sont quelque peu tr<strong>an</strong>sformés avec<br />

l’interv<strong>en</strong>tion du JME à ce niveau. En effet, il n'y aura plus ni r<strong>en</strong>voi ni longue plaidoirie à<br />

<strong>l'</strong>audi<strong>en</strong>ce pour débat au fond, il y aura juste un r<strong>en</strong>voi pour délibérer et jugem<strong>en</strong>t.<br />

L'audi<strong>en</strong>ce terminée donc, le greffier pr<strong>en</strong>dra un autre registre : Le répertoire.<br />

3. Après l’audi<strong>en</strong>ce<br />

Av<strong>an</strong>t, le greffier procédait à la séparation des dossiers <strong>en</strong> trois dont une pile de ceux mis <strong>en</strong><br />

délibéré qui doiv<strong>en</strong>t être remis au juge à cet effet; Ceux r<strong>en</strong>voyés sont conservés au greffe et ceux<br />

tr<strong>an</strong>smis à d’autres sections y sont tr<strong>an</strong>smises sous un cahier de tr<strong>an</strong>smission ; Et <strong>en</strong>fin, ceux déjà<br />

jugés qui seront sélectionnés afin de coucher les jugem<strong>en</strong>ts qui <strong>en</strong> sont r<strong>en</strong>dus. Mais av<strong>an</strong>t, il va<br />

classer ces dossiers par ordre chronologique et les tr<strong>an</strong>scrira sur le plumitif ainsi que sur la chemise<br />

du dossier avec la date du jugem<strong>en</strong>t.<br />

Pour coucher les jugem<strong>en</strong>ts, il y a un ordre observé, une priorité est accordée aux jugem<strong>en</strong>ts ADD<br />

;Puis les exécutions provisoires et les autres suivront. Tous ces travaux effectués, le greffier pr<strong>en</strong>d<br />

le cahier d'arrivée et coche les affaires qui ont déjà reçu un jugem<strong>en</strong>t.<br />

Actuellem<strong>en</strong>t, après l’audi<strong>en</strong>ce du premier Appel de <strong>l'</strong>affaire, il y a seulem<strong>en</strong>t deux piles de<br />

dossiers : ceux mis <strong>en</strong> délibéré et ceux r<strong>en</strong>voyés au JME pou instruction de <strong>l'</strong>affaire.


E- Jugem<strong>en</strong>t<br />

Une fois que le TPI a r<strong>en</strong>du <strong>sa</strong> décision et que le greffier <strong>l'</strong>a couchée, il y a trois(3) qualifications à<br />

une telle décision:<br />

<br />

<br />

<br />

Une minute: c’est celle signée par le Juge ainsi que le greffier et qui sera conservée au greffier<br />

<strong>en</strong> chef.<br />

Une expédition qui, établie <strong>en</strong> plusieurs exemplaires, sera <strong>en</strong>voyée aux parties par le greffier de<br />

la porte 25 ainsi qu’à leur avocat.<br />

Une grosse: c’est celle qui est revêtue de la formule exécutoire. Ainsi, si les parties veul<strong>en</strong>t voir<br />

la décision exécutée il faut qu’elles soi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> possession de la grosse, seule exécutoire. C'est<br />

pour cela que <strong>sa</strong> délivr<strong>an</strong>ce est <strong>en</strong>tourée de plusieures restrictions:<br />

+ seule une décision définitive peut être exécutée car le fond est déjà jugé donc une<br />

grosse peut être dem<strong>an</strong>dée et obt<strong>en</strong>ue à cet effet. Une déclaration d’appel ou une opposition, si elle<br />

est recevable, valablem<strong>en</strong>t fait d<strong>an</strong>s le délai imparti, a cet effet susp<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t <strong>l'</strong>exécution d'une<br />

décision de justice, aucune grosse ne peut être délivrée qu’après l’expiration d’un tel délai. Il s' agit<br />

donc des décisions définitives r<strong>en</strong>dues <strong>en</strong> dernier ressort voire <strong>en</strong> premier ressort soit par la Cour d'<br />

Appel soit par les TPI( mont<strong>an</strong>t de la dem<strong>an</strong>de <strong>en</strong> principal n' excède pas 2 millions, ou aucun<br />

Appel n' a été fait contre un jugem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>du <strong>en</strong> premier ressort ) .<br />

Comm<strong>en</strong>t le justiciable pourra - t- il <strong>sa</strong>voir qu'il peut procéder ou non à <strong>l'</strong>exécution de la décision<br />

interv<strong>en</strong>ue suite à <strong>sa</strong> requête?<br />

F- la notification<br />

La décision couchée sera remise greffier de la porte 114 qui <strong>en</strong> fera la tr<strong>an</strong>smission au greffe<br />

notification, porte25, après <strong>en</strong> avoir fait m<strong>en</strong>tion sur le rôle général d<strong>an</strong>s lequel il y a le numéro du<br />

dossier. C'est au greffier, porte25, qu'il incombe à ce stade de faire la notification du jugem<strong>en</strong>t aux<br />

différ<strong>en</strong>tes parties <strong>en</strong> leur <strong>en</strong>voy<strong>an</strong>t à chacune une expédition afin de leur permettre de faire appel<br />

ou opposition si ledit jugem<strong>en</strong>t a été r<strong>en</strong>du par défaut et n’est pas susceptible d' appel. Il faut alors<br />

aut<strong>an</strong>t d' exemplaires qu' il y a de parties à <strong>l'</strong>affaire plus deux autres dont une à conserver d<strong>an</strong>s le


dossier et une pour le greffier <strong>en</strong> chef (la minute). Il y a égalem<strong>en</strong>t aut<strong>an</strong>t de notification qu’il a de<br />

parties: s’il s’agit d’une affaire communicable, notification doit aussi être faite au Parquet ; et pour<br />

le conservateur <strong>en</strong> matière d'immatriculation...<br />

Seule la réception de l’accusé de réception permet au greffier de <strong>sa</strong>voir si toutes les parties ont été<br />

effectivem<strong>en</strong>t mises au cour<strong>an</strong>t du jugem<strong>en</strong>t. M<strong>en</strong>tion <strong>en</strong> sera faite d<strong>an</strong>s un registre de PV de<br />

notification d<strong>an</strong>s lequel il y tr<strong>an</strong>scrit les noms des parties et la date de réception de la notification<br />

par les parties. Il y <strong>en</strong> a qui passe pr<strong>en</strong>dre la notification <strong>sa</strong>ns <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dre <strong>l'</strong> <strong>en</strong>voi par la poste ;Ils<br />

doiv<strong>en</strong>t alors apporter leur CIN ou une procuration légalisée et signer le registre.<br />

La m<strong>en</strong>tion de la date de réception de la notification par les parties est néces<strong>sa</strong>ire afin de <strong>sa</strong>voir<br />

qu<strong>an</strong>d le délai d’appel ou d’opposition peut comm<strong>en</strong>cer à courir. L’expiration de ces délais<br />

permettra la délivr<strong>an</strong>ce de la grosse après le paiem<strong>en</strong>t du droit d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t, faute de quoi elle<br />

sera refusée : l’achat de la grosse se fait auprès du greffe notification, porte25.<br />

A titre de rappel, si une déclaration d’appel est faite, il faut d’abord payer le droit d'<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t<br />

au niveau du TIP, sinon le dossier ne sera jamais tr<strong>an</strong>smis à la Cour d'Appel où il faudra égalem<strong>en</strong>t<br />

s'acquitter d'une provision d'appel auprès du greffier <strong>en</strong> chef de ladite Cour.<br />

Afin d’accélérer la procédure, au lieu d’att<strong>en</strong>dre la notification, celui qui a eu gain de cause a intérêt<br />

à signifier la décision à son adver<strong>sa</strong>ire par un huissier.<br />

Pour résumer, s’il est marqué sur l’expédition qu’il n’y a ni appel ni opposition, on peut obt<strong>en</strong>ir la<br />

grosse si toutes les parties sont dûm<strong>en</strong>t notifiées/signifiées mais av<strong>an</strong>t il faut voir s’il y a un droit<br />

d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t à payer ou non.<br />

Une décision de justice ne <strong>sa</strong>urait avoir de s<strong>en</strong>s si elle reste inexécutée.<br />

G- Exécution des décisions de justice<br />

La non exécution de décision de justice est pénalem<strong>en</strong>t répréh<strong>en</strong>sible. Cette remarque faite, il est<br />

utile de <strong>sa</strong>voir comm<strong>en</strong>t on pourrait procéder à cette exécution. La meilleure façon est de le faire<br />

faire par un huissier,seulem<strong>en</strong>t pour ce faire il faut qu' il soit <strong>en</strong> possession d' un titre exécutoire, c'<br />

est - à -dire d' une décision revêtue de la formule exécutoire. D<strong>an</strong>s la pratique, seul constitue un<br />

titre exécutoire les décisions de <strong>l'</strong> ordre judiciaire ou administratif passées <strong>en</strong> force des choses<br />

jugées, les ordonn<strong>an</strong>ces de référé ou ordonn<strong>an</strong>ce sur requête……..D’où deux points:<br />

1- exécution d’une décision définitive


Des voies d’exécution sont prévues d<strong>an</strong>s le Code de Procédure civile. Concrètem<strong>en</strong>t, une décision<br />

de la juridiction civile ne peut qu 'ordonner de faire ou de payer une somme d’arg<strong>en</strong>t.<br />

Ex: un jugem<strong>en</strong>t qui oblige un débiteur à payer une somme d’arg<strong>en</strong>t à son cré<strong>an</strong>cier ou un jugem<strong>en</strong>t<br />

qui autorise le propriétaire d’un immeuble à procéder à l’expulsion de ses occup<strong>an</strong>ts.<br />

Certaines personnes peuv<strong>en</strong>t résister à <strong>l'</strong> exécution d' une décision de justice, alors le huissier<br />

<strong>en</strong>gagé par le cré<strong>an</strong>cier de <strong>l'</strong> obligation de faire peut y procéder avec <strong>l'</strong> aide de la force publique, <strong>en</strong><br />

matière d' expulsion,par exemple. Pour l’obligation de payer une certaine somme d’arg<strong>en</strong>t, des<br />

procédures de <strong>sa</strong>isies sont org<strong>an</strong>isées toujours par ledit Code pour remédier au refus de payer du<br />

débiteur: <strong>sa</strong>isie- arrêt sur <strong>sa</strong>laire, <strong>sa</strong>isie exécution, <strong>sa</strong>isie immobilière….D<strong>an</strong>s les 2 derniers cas,<br />

après une certaine démarche procédurale, les bi<strong>en</strong>s <strong>sa</strong>isis seront mis <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te aux <strong>en</strong>chères<br />

publiques afin de permettre au cré<strong>an</strong>cier de se refaire sur le produit de celle-ci. Pour ce faire,<br />

différ<strong>en</strong>tes règles sont à observer d<strong>an</strong>s la procédure de <strong>sa</strong>isie à peine de nullité (articles 485 et s<br />

CPC).<br />

2- exécution provisoire<br />

Prévue à <strong>l'</strong> article 466-3 du NCPC, si <strong>l'</strong> exécution provisoire est prévue pour un jugem<strong>en</strong>t, il peut<br />

être procédé à son exécution <strong>sa</strong>ns att<strong>en</strong>dre que toutes les voies de recours qui susp<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t cette<br />

exécution soi<strong>en</strong>t épuisées. Il <strong>en</strong> est de même pour les ordonn<strong>an</strong>ces de référé et ordonn<strong>an</strong>ce sur<br />

requête qui sont exécutoires par provision de plein droit, c'est à dire que ce ne sont que des mesures<br />

provisoires qui peuv<strong>en</strong>t être exécutées dès notification /signification.<br />

Les différ<strong>en</strong>ts procédés tel que décrits d<strong>an</strong>s la chaîne civile val<strong>en</strong>t pour tous les points de droit<br />

dont les Tribunaux malagasy sont appelés à connaître telles les affaires communicables.<br />

II-<br />

LES AFFAIRES COMMUNICABLES<br />

On <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d par affaires communicables celles où la réquisition du ministère public est néces<strong>sa</strong>ire<br />

av<strong>an</strong>t de procéder au jugem<strong>en</strong>t de celles-ci. Aussi, le dossier doit - il être communiqué au Parquet


à cette fin. Il <strong>en</strong> est ainsi des dem<strong>an</strong>des <strong>en</strong> justice ay<strong>an</strong>t trait à l’état des personnes et à<br />

l’immatriculation.<br />

Nous verrons uniquem<strong>en</strong>t certaines matières telles le divorce, l’adoption et l’immatriculation <strong>en</strong><br />

raison des particularités de procédure qui les <strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t.<br />

A-L' adoption<br />

L’adoption consiste pour une ou deux personnes de pr<strong>en</strong>dre à leur charge un <strong>en</strong>f<strong>an</strong>t et d’<strong>en</strong> faire la<br />

dem<strong>an</strong>de dev<strong>an</strong>t le Tribunal ou de le faire simplem<strong>en</strong>t <strong>sa</strong>ns passer par celui-ci.<br />

D<strong>an</strong>s ce dernier cas, les conséqu<strong>en</strong>ces sont moindres par rapport au premier. S’il y a adoption<br />

simple, il n'y aura pas de rupture des li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre les par<strong>en</strong>ts biologiques et <strong>l'</strong><strong>en</strong>f<strong>an</strong>t ; La démarche ne<br />

se fait pas dev<strong>an</strong>t les Tribunaux mais au Firai<strong>sa</strong>na, c'est <strong>en</strong> quelque sorte une reconnais<strong>sa</strong>nce. En<br />

outre, les adoptés simples conserv<strong>en</strong>t les mêmes obligations et droits <strong>en</strong>vers leurs par<strong>en</strong>ts<br />

biologiques et n’hérit<strong>en</strong>t que la moitié de la part des <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts légitimes, <strong>en</strong> matière de succession.<br />

L'adoption peut être faite par des personnes de nationalité étr<strong>an</strong>gère ou de la même nationalité que<br />

l’<strong>en</strong>f<strong>an</strong>t: d'où la distinction <strong>en</strong>tre adoption nationale régie par l’ordonn<strong>an</strong>ce 63-022 du 19-09-1963<br />

et adoption internationale.<br />

1- L’adoption nationale<br />

Le texte de base qu’il faut toujours viser d<strong>an</strong>s toutes les décisions du Tribunal est celui de 1963<br />

(op.cit)<br />

L'adoption peut être faite soit par une seule personne, un homme ou une femme; soit par deux<br />

personnes, un homme et une femme, légalem<strong>en</strong>t mariées. A cet effet, des conditions sont requises<br />

pour que la suite de la dem<strong>an</strong>de soit favorable au(x) dem<strong>an</strong>deur(s):<br />

+ D’abord, l’<strong>en</strong>f<strong>an</strong>t à adopter ne doit pas avoir plus de dix (10) <strong>an</strong>s à la date de la requête;<br />

+ <strong>l'</strong> adopt<strong>an</strong>t doit <strong>en</strong>suite avoir plus de tr<strong>en</strong>te <strong>an</strong>s (30);……<br />

Une requête aux fins d'adoption nationale doit être faite; d<strong>an</strong>s la requête doit être précisée la<br />

filiation de l’<strong>en</strong>f<strong>an</strong>t et des requér<strong>an</strong>ts ainsi que les raisons de la dem<strong>an</strong>de d'adoption. Avec <strong>l'</strong>AII<br />

doiv<strong>en</strong>t être jointes différ<strong>en</strong>tes pièces:<br />

- Livret de famille des requér<strong>an</strong>ts qui permettra au juge de <strong>sa</strong>voir le nombre d'<strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts déjà à<br />

leur charge ainsi <strong>l'</strong>âge de ces derniers. Le livret permet égalem<strong>en</strong>t de déterminer <strong>l'</strong>âge du<br />

couple, s'ils ont tr<strong>en</strong>te <strong>an</strong>s révolus ou plus.<br />

- Photocopie certifiée conforme des CIN des par<strong>en</strong>ts biologiques et adoptifs;


- Lettre de cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t des par<strong>en</strong>ts biologiques: Acte notarié mais d<strong>an</strong>s la pratique, la<br />

légali<strong>sa</strong>tion des signatures auprès du Firai<strong>sa</strong>na est plus cour<strong>an</strong>te.<br />

- Acte intégral de l’<strong>en</strong>f<strong>an</strong>t ;<br />

- Certificat de célibat de <strong>l'</strong> adopt<strong>an</strong>t,le cas éché<strong>an</strong>t.<br />

A l’audi<strong>en</strong>ce, la comparution des par<strong>en</strong>ts adoptifs et biologiques ainsi que celle de l’<strong>en</strong>f<strong>an</strong>t est<br />

indisp<strong>en</strong><strong>sa</strong>ble ne serait- ce qu’à titre de r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t. Vu que ce sera l’intérêt majeur de l’<strong>en</strong>f<strong>an</strong>t<br />

qui sera pris <strong>en</strong> compte, il est utile de <strong>sa</strong>voir s’il y a des li<strong>en</strong>s familiaux <strong>en</strong>tre adopt<strong>an</strong>t(s) et adopté.<br />

En matière d’adoption nationale comme <strong>en</strong> matière d’adoption internationale, il est permis à<br />

l’adopt<strong>an</strong>t de procéder au ch<strong>an</strong>gem<strong>en</strong>t de nom de l’<strong>en</strong>f<strong>an</strong>t seulem<strong>en</strong>t il doit le préciser d<strong>an</strong>s <strong>sa</strong><br />

requête. Il est à préciser que ce n’est pas le même que le ch<strong>an</strong>gem<strong>en</strong>t de nom d<strong>an</strong>s le jugem<strong>en</strong>t<br />

supplétif de ch<strong>an</strong>gem<strong>en</strong>t de nom.<br />

2- l’adoption internationale<br />

C est une procédure assez complexe mais qui mérite d'être évoquée vu le nombre <strong>sa</strong>ns cesse<br />

crois<strong>sa</strong>nt des dem<strong>an</strong>des <strong>en</strong> la matière. Outre les différ<strong>en</strong>tes pièces qu' il faut produire, une fois<br />

constitué le dossier doit suivre un circuit administratif et diplomatique av<strong>an</strong>t d' arriver dev<strong>an</strong>t le<br />

Tribunal qui seul sera habilité à statuer sur le rejet ou non de la requête aux fins d'adoption.<br />

Entre autres, doiv<strong>en</strong>t figurer d<strong>an</strong>s le dossier des rapports d'<strong>en</strong>quête sociale et psychologique des<br />

c<strong>an</strong>didats à <strong>l'</strong>adoption; une lettre d'agrém<strong>en</strong>t à <strong>l'</strong>adoption, les casiers judiciaires de ceux- ci ainsi<br />

qu'un bulletin de paie afin d'évaluer leur capacité fin<strong>an</strong>cière à élever un <strong>en</strong>f<strong>an</strong>t. Doiv<strong>en</strong>t y figurer<br />

égalem<strong>en</strong>t une lettre de cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t à <strong>l'</strong>adoption des par<strong>en</strong>ts et un certificat d’indig<strong>en</strong>ce, etc……<br />

Si les par<strong>en</strong>ts adoptifs résid<strong>en</strong>t à <strong>l'</strong>étr<strong>an</strong>ger, ils doiv<strong>en</strong>t déposer leur dossier dev<strong>an</strong>t la représ<strong>en</strong>tation<br />

diplomatique de Madagascar de leur pays qui procédera à <strong>l'</strong><strong>en</strong>voi auprès du Ministère malgache des<br />

affaires étr<strong>an</strong>gères qui, à son tour, tr<strong>an</strong>smettra ledit dossier à la commission interministérielle sur<br />

<strong>l'</strong>adoption. Cette commission vérifiera les pièces produites et fera faire une consultation tourn<strong>an</strong>te<br />

<strong>en</strong>tre cinq (5) Départem<strong>en</strong>ts Ministériels pour avis. Ce sont : les Ministères de <strong>l'</strong>intérieur, de la<br />

justice, de la police, de la population et des affaires étr<strong>an</strong>gères. Enfin, <strong>l'</strong><strong>en</strong>semble du dossier sera<br />

tr<strong>an</strong>smis au PGCA qui va le déposer auprès du Procureur de la République pour avis égalem<strong>en</strong>t. Ce<br />

sera seulem<strong>en</strong>t après que les inst<strong>an</strong>ces judiciaires pourront débuter effectivem<strong>en</strong>t.


Il faut toujours voir d<strong>an</strong>s quel contexte <strong>l'</strong><strong>en</strong>f<strong>an</strong>t va évoluer si on leur accordait la garde. C'est ainsi<br />

que, comme <strong>en</strong> matière de garde d'<strong>en</strong>f<strong>an</strong>t d<strong>an</strong>s la procédure de divorce, il sera toujours statué d<strong>an</strong>s<br />

<strong>l'</strong>intérêt majeur de <strong>l'</strong><strong>en</strong>f<strong>an</strong>t. On <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d par intérêt majeur de <strong>l'</strong><strong>en</strong>f<strong>an</strong>t, <strong>l'</strong>affection qu’il va pouvoir<br />

bénéficier, et la psychologie qu’il acquérira avec ses év<strong>en</strong>tuels nouveaux par<strong>en</strong>ts et non pas<br />

seulem<strong>en</strong>t et exclusivem<strong>en</strong>t fin<strong>an</strong>cièrem<strong>en</strong>t parl<strong>an</strong>t.<br />

C- Le divorce<br />

Av<strong>an</strong>t d'<strong>en</strong>tamer véritablem<strong>en</strong>t sur ce point, voyons brièvem<strong>en</strong>t ce qu 'il <strong>en</strong> est de la contribution<br />

aux charges du ménage (CCM).<br />

1- Contribution aux charges du ménage<br />

L'acte introductif suit le même chemin que <strong>l'</strong>on a vu ci- haut pour arriver dev<strong>an</strong>t le greffe de la<br />

section CCM qui convoque le déf<strong>en</strong>deur qui peut ne jamais comparaître mais dûm<strong>en</strong>t convoqué<br />

ou le sera à Parquet. A ces égards, le Tribunal statuera qu<strong>an</strong>d même.<br />

Différ<strong>en</strong>tes précisions sont à faire:<br />

- Les époux doiv<strong>en</strong>t être légalem<strong>en</strong>t mariés ; il faut donc qu'il y ait mariage au s<strong>en</strong>s où la loi<br />

62-089 du 1 er octobre 1962 <strong>l'</strong><strong>en</strong>t<strong>en</strong>d.<br />

- Les époux peuv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce séparée ou non;<br />

- L'obligation de contribuer aux charges du ménage subsiste à <strong>l'</strong>égard des époux même s’il<br />

n’y a pas d’<strong>en</strong>f<strong>an</strong>t;<br />

- L'audi<strong>en</strong>ce se passe <strong>en</strong> chambre de conseil<br />

- La représ<strong>en</strong>tation est impossible <strong>en</strong> la matière, les avocats ne sont là que pour appuyer les<br />

époux : la comparution personnelle est exigée. Par ailleurs, il faut produire certaines<br />

pièces pour constituer le dossier dont:<br />

+ une requête;<br />

+ <strong>l'</strong>acte de mariage;<br />

les actes de nais<strong>sa</strong>nces des <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts, s' il y <strong>en</strong> a, ainsi que leur certificat de scolarité;<br />

+ une fiche de paie ou autre fiche de r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t qui permettrait d'éclairer le<br />

Juge. L'utilité pour le Juge de dem<strong>an</strong>der au dem<strong>an</strong>deur ou au déf<strong>en</strong>deur si celui- ci comparaît<br />

s'il travaille, a pour objectif de leur ordonner de produire cette pièce puisqu'elle aura une


conséqu<strong>en</strong>ce certaine d<strong>an</strong>s le prononcé de <strong>sa</strong> décision. D<strong>an</strong>s ce cas, il y a deux(2) hypothèses,<br />

soit les parties le produis<strong>en</strong>t <strong>sa</strong>ns difficulté ; soit des travaux de greffe seront néces<strong>sa</strong>ires à <strong>sa</strong><br />

production. D<strong>an</strong>s cette dernière hypothèse, le Tribunal <strong>en</strong>verra une lettre à <strong>l'</strong>employeur du<br />

déf<strong>en</strong>deur lui dem<strong>an</strong>d<strong>an</strong>t de lui faire parv<strong>en</strong>ir la dite fiche de paie.<br />

S' il y a un employeur, la <strong>sa</strong>isie -arrêt sur <strong>sa</strong>laire d' un certain mont<strong>an</strong>t fixé par le Juge sera<br />

ordonnée soit d' office soit à la dem<strong>an</strong>de de la requér<strong>an</strong>te.<br />

La décision du juge sera une ordonn<strong>an</strong>ce et non un jugem<strong>en</strong>t qui sera révi<strong>sa</strong>ble à tout mom<strong>en</strong>t à la<br />

dem<strong>an</strong>de des parties. Les voies de recours peuv<strong>en</strong>t être <strong>l'</strong>appel ou <strong>l'</strong><strong>an</strong>nulation. Le mont<strong>an</strong>t de la<br />

CCM accordé sera fonction du <strong>sa</strong>laire de <strong>l'</strong> époux déf<strong>en</strong>deur ainsi que du nombre des <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts à<br />

charge, donc elle sera accordée selon <strong>l'</strong> appréciation souveraine du Juge et il est import<strong>an</strong>t de<br />

remarquer qu' il n' y a pas de limite <strong>en</strong> matière de cré<strong>an</strong>ce alim<strong>en</strong>taire (époux, épouse , <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts,<br />

par<strong>en</strong>ts) .La <strong>sa</strong>isie - arrêt, si elle est possible, peut ainsi être totalitaire de même que pour la p<strong>en</strong>sion<br />

alim<strong>en</strong>taire. Cela signifie que la quotité cessible est applicable aux seuls cré<strong>an</strong>ciers chirographaires.<br />

Le non paiem<strong>en</strong>t par <strong>l'</strong> époux déf<strong>en</strong>deur de la CCM constitue une infraction punie par la loi pénale (<br />

art.221 CP).<br />

Pour conclure sur ce point, ret<strong>en</strong>ons que la procédure de la CCM est <strong>en</strong>core possible t<strong>an</strong>t qu 'il n' y<br />

a pas <strong>en</strong>core de procédure de divorce <strong>en</strong> cours, sinon <strong>l'</strong> affaire sera radiée soit d' office ;soit à la<br />

dem<strong>an</strong>de de <strong>l'</strong> une des parties.<br />

2- La procédure de divorce<br />

C'est l ' une des procédures où la conciliation est une étape obligatoire av<strong>an</strong>t de passer au débat au<br />

fond de <strong>l'</strong>affaire. Régie par la loi 62-089 du 1 er -10-1962, cette procédure est assez spéciale <strong>en</strong> ce<br />

qu 'elle n'aboutira que si certains événem<strong>en</strong>ts se serai<strong>en</strong>t produits auparav<strong>an</strong>t. Ainsi on parlera de<br />

conditions du divorce.<br />

A Madagascar, seule une faute grave justifiera une dem<strong>an</strong>de <strong>en</strong> divorce qui ne sera recevable qu'à<br />

cette seule condition. Ce qui n’est pas le cas <strong>en</strong> droit comparé, comme pour la Fr<strong>an</strong>ce où le divorce<br />

par cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t mutuel peut être prononcé.<br />

Seule constituera une faute grave, la violation de <strong>l'</strong>une ou de toutes les obligations légales nées du<br />

mariage à la charge de chacun des époux ( art.52-54 ) à <strong>sa</strong>voir <strong>l'</strong>obligation de secours, <strong>l'</strong>obligation<br />

d'assist<strong>an</strong>ce, <strong>l'</strong>obligation de fidélité et <strong>l'</strong>obligation de cohabitation. A chacune de ces obligations


correspondra un motif recevable de dem<strong>an</strong>de de divorce: soit pour adultère, soit pour ab<strong>an</strong>don, soit<br />

pour non-contribution aux charges du ménage, pour viol<strong>en</strong>ce ou pour alcoolisme.<br />

Si la procédure de divorce est <strong>en</strong>tamée pour adultère, <strong>sa</strong>uf acquiescem<strong>en</strong>t, seul un constat d'adultère<br />

fait par un huissier est admis comme preuve. Pour ce faire, il faut faire une dem<strong>an</strong>de d'ordonn<strong>an</strong>ce<br />

sur requête afin de permettre à <strong>l'</strong>huissier d'y procéder. Comme il a été précisé ci- dessus, av<strong>an</strong>t tout<br />

débat au fond, il faut procéder à la conciliation des époux.<br />

a)La conciliation.<br />

Cette phase se déroule <strong>en</strong> chambre de conseil et toute représ<strong>en</strong>tation y est exclue, les époux doiv<strong>en</strong>t<br />

se prés<strong>en</strong>ter personnellem<strong>en</strong>t et leurs conseils ne feront que les assister.<br />

La première chose que le Juge va faire sera d'<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre d'abord <strong>l'</strong>époux dem<strong>an</strong>deur, puis il <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dra<br />

<strong>en</strong>suite le déf<strong>en</strong>deur <strong>sa</strong>ns le conseil de chacun; <strong>en</strong>suite, il fera une confrontation <strong>en</strong>tre les dires de<br />

chaque époux <strong>en</strong> leur prés<strong>en</strong>ce ainsi que de celle de leurs conseils, s'il y <strong>en</strong> a afin de constater s’il<br />

est <strong>en</strong>core possible de concilier les époux ou non.<br />

Ainsi trois ( 03 ) situations sont possibles:<br />

+ les parties se concili<strong>en</strong>t et <strong>l'</strong>affaire est radiée;<br />

+ le Juge s'aperçoit qu’il est <strong>en</strong>core possible de préserver le mariage et va ordonner <strong>l'</strong>ajournem<strong>en</strong>t;<br />

+ ou la conciliation n'est plus possible, ce qui va <strong>en</strong>traîner le r<strong>en</strong>voi au fond pour débat <strong>en</strong> dres<strong>sa</strong>nt<br />

une ordonn<strong>an</strong>ce de non-conciliation<br />

( ONC) .<br />

Toute prise de décision par le juge est subordonnée à la convocation régulière des parties,<br />

notamm<strong>en</strong>t de <strong>l'</strong>autre époux, déf<strong>en</strong>deur. Ce qui fera qu ' <strong>en</strong> <strong>l'</strong> abs<strong>en</strong>ce de <strong>l'</strong> accusé de réception de<br />

celui- ci, il sera procédé au r<strong>en</strong>voi de <strong>l'</strong> affaire à une date ultérieure pour reconvocation ou pour<br />

att<strong>en</strong>te AR déf<strong>en</strong>deur. Si après différ<strong>en</strong>tes convocations dont celle faite à Parquet, il ne comparaît<br />

toujours pas, ceci sera assimilé à un refus de concilier. Il <strong>en</strong> sera de même s' il y a eu assignation ou<br />

convocation à domicile ou à personne et que le déf<strong>en</strong>deur ne comparaît pas, non plus.<br />

Supposons maint<strong>en</strong><strong>an</strong>t que les deux époux sont prés<strong>en</strong>ts, deux hypothèses peuv<strong>en</strong>t se produire:<br />

<br />

Il n'y a pas de motif sérieux constitutif de divorce ou le juge s'aperçoit que le mariage peut<br />

<strong>en</strong>core être <strong>sa</strong>uvé. A ce mom<strong>en</strong>t là, il va sortir une ordonn<strong>an</strong>ce d'ajournem<strong>en</strong>t ( OA ) comme<br />

quoi, il ajourne les parties pour une durée qui ne peut dépasser 6 mois et qui peut être divisée


<strong>en</strong> tr<strong>an</strong>che de deux mois par exemple, au cours desquels les époux peuv<strong>en</strong>t réfléchir ou<br />

s'apaiser et voir si une conciliation ne peut pas se faire au cours de ce délai; auquel cas <strong>l'</strong> affaire<br />

sera radiée. Sinon, le dem<strong>an</strong>deur devra repr<strong>en</strong>dre <strong>l'</strong>inst<strong>an</strong>ce afin que le Juge puisse constater la<br />

non conciliation par voie d' ordonn<strong>an</strong>ce.<br />

On ne peut faire opposition contre une ordonn<strong>an</strong>ce d'ajournem<strong>en</strong>t, la seule voie de recours qui peut<br />

être faite est celle de <strong>l'</strong> appel mais seulem<strong>en</strong>t s 'il a été statué <strong>en</strong> même temps sur la garde d' <strong>en</strong>f<strong>an</strong>t<br />

et la p<strong>en</strong>sion alim<strong>en</strong>taire ét<strong>an</strong>t donné que ce ne sont là que des mesures provisoires révi<strong>sa</strong>bles à tout<br />

mom<strong>en</strong>t de la procédure.<br />

Le juge constate que les parties ne veul<strong>en</strong>t plus et ne peuv<strong>en</strong>t plus être conciliées, une<br />

ordonn<strong>an</strong>ce de non-conciliation ( ONC ) va donc interv<strong>en</strong>ir.<br />

A ce stade, différ<strong>en</strong>tes mesures provisoires doiv<strong>en</strong>t être prises d<strong>an</strong>s <strong>l'</strong>ONC telles :<br />

+ autori<strong>sa</strong>tion de résid<strong>en</strong>ce séparée, s'ils ne <strong>l'</strong>ont pas <strong>en</strong>core été régulièrem<strong>en</strong>t;<br />

+ mesure provisoire sur la garde des <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts: si moins de 7 <strong>an</strong>s, ils sont confiés à la mère<br />

; si plus de 7 <strong>an</strong>s, le père peut <strong>en</strong> faire la dem<strong>an</strong>de. D<strong>an</strong>s la pratique, le Juge dem<strong>an</strong>de aux parties<br />

puisque même à ce stade, il faut toujours faire prévaloir <strong>l'</strong>intérêt des <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts. Né<strong>an</strong>moins, un droit de<br />

visite le plus large est accordé à celui des époux qui n'<strong>en</strong> a pas la garde; ceci dép<strong>en</strong>d de <strong>l'</strong><br />

appréciation souveraine du Présid<strong>en</strong>t.<br />

+ p<strong>en</strong>sion alim<strong>en</strong>taire si le couple a des <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts car il faut le <strong>sa</strong>voir, la p<strong>en</strong>sion<br />

alim<strong>en</strong>taire n' est accordée que pour les <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts et non pour <strong>l'</strong> époux qui <strong>en</strong> a la garde. C'est <strong>l'</strong> une<br />

des différ<strong>en</strong>ces majeures <strong>en</strong>tre la contribution aux charges du ménage et la p<strong>en</strong>sion alim<strong>en</strong>taire où<br />

les par<strong>en</strong>ts particip<strong>en</strong>t, respectivem<strong>en</strong>t, selon leur faculté, à la contribution au soin des <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts.<br />

Si celui qui a la garde, <strong>en</strong> <strong>l'</strong>occurr<strong>en</strong>ce la mère, ne dem<strong>an</strong>de pas de p<strong>en</strong>sion alim<strong>en</strong>taire, m<strong>en</strong>tion <strong>en</strong><br />

sera faite. Sinon, le mont<strong>an</strong>t de celle- ci sera fixée selon <strong>l'</strong>appréciation souveraine du juge après<br />

avoir dem<strong>an</strong>dé <strong>l'</strong>avis du dem<strong>an</strong>deur et à <strong>l'</strong>époux qui n'a pas la garde le mont<strong>an</strong>t qu' ils estim<strong>en</strong>t<br />

suffi<strong>sa</strong>nt afin de subv<strong>en</strong>ir aux besoins des <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts.<br />

+ Ev<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t, inv<strong>en</strong>taire des bi<strong>en</strong>s des époux ( comptes b<strong>an</strong>caires, bi<strong>en</strong>s<br />

communs…) afin dd' éviter la dilapidation de leurs bi<strong>en</strong>s.<br />

D<strong>an</strong>s <strong>l'</strong> ONC doit égalem<strong>en</strong>t figurer la date du débat au fond de <strong>l'</strong>affaire à laquelle il sera procédé<br />

ou non au r<strong>en</strong>voi du dossier dev<strong>an</strong>t le JME lequel Juge sera compét<strong>en</strong>t pour connaître de toutes<br />

dem<strong>an</strong>des de <strong>l'</strong> un ou de <strong>l'</strong>autre des époux t<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t à la révision, à la hausse ou à la baisse des<br />

mesures provisoires prise par le Juge conciliateur.


Afin de clore définitivem<strong>en</strong>t sur ce point, il est utile de ret<strong>en</strong>ir que <strong>l'</strong>on ne peut faire opposition<br />

contre <strong>l'</strong>ONC. Seul <strong>l'</strong>appel peut être fait d<strong>an</strong>s le délai de un mois soit à partir du prononcé de celle<br />

-ci ; soit à compter de la notification/Signification qui <strong>en</strong> sera faite.<br />

Une dernière précision concerne les motifs de divorce car ne constitue pas de motif sérieux la<br />

stérilité, la maladie chronique de l’un ou <strong>l'</strong>autre des époux ou tout autre h<strong>an</strong>dicap physique ou<br />

m<strong>en</strong>tal…<br />

Par contre, celui ou celle dont <strong>l'</strong>époux ou <strong>l'</strong>épouse a été condamné (e) à une peine afflictive et<br />

infam<strong>an</strong>te peut voir <strong>sa</strong> dem<strong>an</strong>de de divorce recevable et lui être favorable vu les conséqu<strong>en</strong>ces<br />

fâcheuses d'une telle condamnation.<br />

D- L ' IMMATRICULATION<br />

Au sein du Tribunal d'Anosy, la cinquième section est chargée de tous les litiges fonciers t<strong>an</strong>dis que<br />

tout cont<strong>en</strong>tieux se rapport<strong>an</strong>t à <strong>l'</strong>immatriculation est de la compét<strong>en</strong>ce exclusive de la chambre<br />

d’immatriculation<br />

Au niveau du TPI, toute affaire ay<strong>an</strong>t pour objet la prescription acquisitive sera de la compét<strong>en</strong>ce de<br />

la neuvième section. Ainsi, il y aura seulem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>voi dev<strong>an</strong>t une autre section et non une<br />

déclaration d'incompét<strong>en</strong>te de <strong>l'</strong>une ou de <strong>l'</strong>autre de ces sections si elle se trouvait <strong>sa</strong>isie d'une<br />

affaire de la compét<strong>en</strong>ce d'une autre.<br />

D<strong>an</strong>s cette partie, nous traiterons seulem<strong>en</strong>t de <strong>l'</strong>immatriculation où le problème de compét<strong>en</strong>ce<br />

pose une sérieuse difficulté à tout le monde. En la matière, deux ordres se trouv<strong>en</strong>t compét<strong>en</strong>ts pour<br />

connaître des dossiers selon le stade de la procédure où <strong>l'</strong>on se place. Il s'agit d'un côté de l’ordre<br />

judiciaire et de l’autre de l’ordre administratif.<br />

3. Compét<strong>en</strong>ce du tribunal administratif<br />

Lorsque <strong>l'</strong>on parle d'immatriculation cela sous-<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d qu'une dem<strong>an</strong>de est faite <strong>en</strong> vue d'acquérir<br />

une propriété. Prévue par les ordonn<strong>an</strong>ces 60- 146 et 60- 004, cette démarche consiste à dem<strong>an</strong>der<br />

auprès du service du domaine d'attribuer une parcelle de terrain qui apparti<strong>en</strong>t à <strong>l'</strong>Etat ou qui est<br />

présumée comme tel. A ce titre donc, deux (2 ) modes d'acquisition sont possibles ; soit dem<strong>an</strong>de<br />

d'un titre déclaratif de propriété qui suppose déjà qu'il y a possession ; soit dem<strong>an</strong>de d'un titre<br />

attributif de propriété qui consiste à octroyer une concession.


Dem<strong>an</strong>de service du domaine=== titre attributif === commission ad/ve === titre définitif.<br />

Dem<strong>an</strong>de service domaine === titre attributif === commission administrative === rejet de la<br />

dem<strong>an</strong>de === recours dev<strong>an</strong>t tribunal administratif.<br />

L 'attribution ou non d 'un terrain dom<strong>an</strong>ial relève du pouvoir discrétionnaire de <strong>l'</strong>Etat et le Tribunal<br />

civil ne peut <strong>en</strong> aucun cas interv<strong>en</strong>ir à ce stade. Cep<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t, les particuliers peuv<strong>en</strong>t qu<strong>an</strong>d même<br />

faire un recours contre une telle décision d<strong>an</strong>s le cas où <strong>sa</strong> dem<strong>an</strong>de a été rejetée. Ce recours sera<br />

fait auprès du Tribunal de <strong>l'</strong>ordre administratif et non civil sous peine d'irrecevabilité de celui-ci. Le<br />

juge administratif est seul compét<strong>en</strong>t pour connaître d'un recours excès de pouvoir.<br />

D<strong>an</strong>s les schémas ci - dessus, on a supposé qu 'aucune opposition n'a été faite d<strong>an</strong>s le délai imparti à<br />

cet effet.<br />

4. Compét<strong>en</strong>ce du Tribunal civil: chambre d'immatriculation<br />

Av<strong>an</strong>t que tout titre définitif ne soit accordé par le service des domaines, une commission<br />

administrative doit <strong>en</strong>core faire une desc<strong>en</strong>te sur les lieux pour constater la mise <strong>en</strong> valeur conforme<br />

du terrain dem<strong>an</strong>dé et procéder à <strong>l'</strong>affichage de la dem<strong>an</strong>de afin de permettre à tout intéressé de<br />

faire opposition d<strong>an</strong>s le délai de 15 jours qui suivra cet affichage. Au delà de ce délai, il sera<br />

procédé à <strong>l'</strong> octroi ou non du titre dem<strong>an</strong>dé, sinon d<strong>an</strong>s le cas où il y a eu opposition il existe deux<br />

possibilités :<br />

+ <strong>l'</strong>autorité administrative reçoit <strong>l'</strong>opposition et rejette la dem<strong>an</strong>de ;<br />

+ <strong>l'</strong>autorité administrative <strong>en</strong> appréci<strong>an</strong>t <strong>l'</strong>opposition va décider de la rejeter et donne le<br />

terrain au dem<strong>an</strong>deur. C'est seulem<strong>en</strong>t après ce rejet que le judiciaire, <strong>sa</strong>isi par <strong>l'</strong>oppo<strong>sa</strong>nt par voie<br />

de requête, après ou non mise <strong>en</strong> demeure à lui <strong>en</strong>voyée par le greffier du Tribunal d'y procéder<br />

après réception du dossier, pourra se déclarer compét<strong>en</strong>t puisque ce n'est qu'à partir de ce mom<strong>en</strong>t<br />

qu'il y a véritablem<strong>en</strong>t litige foncier <strong>en</strong>tre le dem<strong>an</strong>deur d’immatriculation et <strong>l'</strong>oppo<strong>sa</strong>nt.<br />

En somme donc, av<strong>an</strong>t le prononcé de la décision sur <strong>l'</strong>opposition par le Conservateur, le tribunal<br />

judiciaire est <strong>en</strong>core incompét<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>l'</strong>état.<br />

D<strong>an</strong>s <strong>l'</strong>hypothèse où il n'y a pas d'opposition mais que le Conservateur estime que la dem<strong>an</strong>de n'est<br />

pas fondée ou que celle- ci est sujette à contestation, il peut tr<strong>an</strong>smettre le dossier au Tribunal à<br />

<strong>sa</strong>voir à la chambre d'immatriculation qui doit statuer.


Après le prononcé du jugem<strong>en</strong>t, il apparti<strong>en</strong>dra au Conservateur de procéder à <strong>l'</strong>immatriculation ou<br />

non selon la décision du Tribunal. Cep<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t, il doit att<strong>en</strong>dre que toutes les voies de recours soi<strong>en</strong>t<br />

épuisées ét<strong>an</strong>t donné que même le pourvoi est susp<strong>en</strong>sif <strong>en</strong> la matière.<br />

Afin de terminer sur ce point, il est utile de <strong>sa</strong>voir que les réquisitions aux fins d'immatriculation<br />

sont adressées au service du domaine et non au greffe du tribunal qui se charge seulem<strong>en</strong>t de la<br />

mise <strong>en</strong> demeure de <strong>l'</strong>oppo<strong>sa</strong>nt, à faire une requête suite au rejet de son opposition par le<br />

Conservateur.<br />

Certaines situations nécessit<strong>en</strong>t une autre procédure que celle prévue ordinairem<strong>en</strong>t qu<strong>an</strong>t au délai<br />

de recours contre une décision du Tribunal ou à la durée <strong>en</strong>tre <strong>l'</strong>acte introductif d'inst<strong>an</strong>ce et le<br />

prononcé de la décision qui intervi<strong>en</strong>drait. A cet effet, au niveau de <strong>l'</strong>org<strong>an</strong>i<strong>sa</strong>tion judiciaire du TPI<br />

est mis <strong>en</strong> place ce que l’on appelle communém<strong>en</strong>t juridiction du Présid<strong>en</strong>t.<br />

III-<br />

LA JURIDICTION DU PRESIDENT<br />

Le juge des référés constitue avec <strong>l'</strong>ordonn<strong>an</strong>ce sur requête la juridiction du Présid<strong>en</strong>t. Si d<strong>an</strong>s <strong>l'</strong><br />

OSR ( 1), le principe du contradictoire n' est pas observé <strong>en</strong> t<strong>an</strong>t que tel, il <strong>l'</strong> est par contre <strong>en</strong><br />

matière de référé ( OR ), civil ou commercial (2).<br />

1. L'ordonn<strong>an</strong>ce sur requête<br />

L ' OSR est gracieuse, c'est à dire qu'il n'y aura que le dem<strong>an</strong>deur à <strong>l'</strong>audi<strong>en</strong>ce. Pour que la requête<br />

soit recevable, il ne faudra pas que <strong>l'</strong>OSR touche le fond et on ne peut juger <strong>l'</strong>affaire qu'au vu du<br />

dossier. D<strong>an</strong>s ce cas, elle n'est possible que d<strong>an</strong>s certaines hypothèses, tels:<br />

-constat d'adultère par voie d'huissier;<br />

-ouverture des lieux par le propriétaire;<br />

-p<strong>en</strong>sion alim<strong>en</strong>taire, reliquat de <strong>sa</strong>laire.. Soit parce que le titulaire du droit est décédé; soit parce<br />

qu'il est malade ( art. 22 ).<br />

- Pré notation afin de protéger un droit provisoire jusqu'à <strong>l'</strong>aboutissem<strong>en</strong>t de <strong>l'</strong>affaire à la<br />

cinquième section(litige foncier);<br />

-désignation d'un expert comptable ou d'un expert géomètre ( différ<strong>en</strong>t du référé expertise )<br />

-expropriation pour cause d'utilité publique : ordonn<strong>an</strong>ce pour <strong>en</strong>voi <strong>en</strong> possession;


-deuxième grosse <strong>en</strong> cas de perte;<br />

-immatriculation de véhicule;<br />

- <strong>sa</strong>isie conservatoire et <strong>sa</strong>isie arrêt <strong>en</strong> matière ce cré<strong>an</strong>ces commerciales.<br />

- main levée d'ordonn<strong>an</strong>ce sur requête si faite par le même requér<strong>an</strong>t que la première fois…………<br />

… etc……..<br />

L'OSR r<strong>en</strong>due par le Présid<strong>en</strong>t sera tr<strong>an</strong>scrite au dos de la requête et ne sera pas néces<strong>sa</strong>irem<strong>en</strong>t<br />

motivée <strong>sa</strong>uf <strong>en</strong> cas de refus afin d'éviter toue suspicion. En outre elle sera exécutoire par<br />

provision c'est à dire qu'elle sera exécutée dès qu'il y a eu notification/ signification nonobst<strong>an</strong>t<br />

opposition d<strong>an</strong>s le cas où il serait fait grief au droit d'autrui.<br />

Comme pour le référé, il y égalem<strong>en</strong>t OSR <strong>en</strong> matière familiale mais celle- ci concerne uniquem<strong>en</strong>t<br />

la tutelle légale et le ch<strong>an</strong>gem<strong>en</strong>t de tutelle. D<strong>an</strong>s cette dernière hypothèse, dès qu 'il y a<br />

contestation, les Juges procèd<strong>en</strong>t au r<strong>en</strong>voi dev<strong>an</strong>t le juge des référés. Le r<strong>en</strong>voi dev<strong>an</strong>t le Juge des<br />

<strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts est égalem<strong>en</strong>t possible et doit être fait si le mineur est considéré <strong>en</strong> d<strong>an</strong>ger.<br />

En somme, donc, il y a deux gr<strong>an</strong>ds groupes d'OSR : Celles ne port<strong>an</strong>t pas sur un fond de droit, où<br />

il n'y a absolum<strong>en</strong>t pas d'adver<strong>sa</strong>ire ; et celles où il y a un adver<strong>sa</strong>ire possible telles les OSR sur<br />

<strong>sa</strong>isies.<br />

Si une contestation est immin<strong>en</strong>te, il vaut mieux r<strong>en</strong>voyer dev<strong>an</strong>t le juge des référés famille.<br />

2. Le juge des référés<br />

Comme on <strong>l'</strong> a vu ci - dessus, le Juge des référés connaît des oppositions faites contre les OSR.<br />

L’opposition peut être faite contre soit celui à qui l’OSR fait grief et le juge des référés s’<strong>en</strong> trouve<br />

<strong>sa</strong>isi ; soit celui- ci est directem<strong>en</strong>t <strong>sa</strong>isi <strong>en</strong> réponse à <strong>l'</strong> OSR par <strong>l'</strong> autre personne que le requér<strong>an</strong>t<br />

lequel, il est utile de remarquer peut dem<strong>an</strong>der la rétractation de <strong>l'</strong> OSR; mais il doit le faire dev<strong>an</strong>t<br />

le même juge,' c'est -à dire le juge de <strong>l'</strong> OSR ..<br />

En dehors de cette hypothèse , trois cas sont prévus et qui justifi<strong>en</strong>t la compét<strong>en</strong>ce du juge des<br />

référés:<br />

- il faut qu 'il y ait urg<strong>en</strong>ce et péril <strong>en</strong> la demeure;<br />

- il y a une difficulté d' exécution d' un titre ;<br />

- est prévu par la loi ,auquel cas ,il n' est pas besoin d' urg<strong>en</strong>ce.


Comme pour <strong>l'</strong>OSR, <strong>l'</strong>ordonn<strong>an</strong>ce de référé (OR) ne doit <strong>en</strong> aucun cas empiéter sur le fond; a un<br />

caractère ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t provisoire et conservatoire.<br />

D<strong>an</strong>s ces trois cas, la <strong>sa</strong>isine se fait par une requête déposée à la porte 114 ou par voie d'assignation.<br />

En matière de référé, il y a 4 situations: référé simple, référé famille, référé bref délai et référé<br />

expertise.<br />

<br />

Le référé bref délai<br />

Av<strong>an</strong>t de pouvoir assigner à bref délai, il faut toujours dem<strong>an</strong>der <strong>l'</strong>autori<strong>sa</strong>tion au Présid<strong>en</strong>t du<br />

Tribunal. Le référé à bref délai peut être d' heure <strong>en</strong> heure lorsqu' il y a péril <strong>en</strong> la demeure. Cette<br />

catégorie constitue seulem<strong>en</strong>t 5 % des dossiers <strong>en</strong> référé. On peut faire appel contre une OR de bref<br />

délai, seulem<strong>en</strong>t, cela ne susp<strong>en</strong>d pas son exécution vu qu' elle est exécutoire par provision. La<br />

dem<strong>an</strong>de d'exécution sur minute et av<strong>an</strong>t <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t peut <strong>en</strong> être faite.<br />

<br />

Le référé expertise<br />

Il consiste à faire désigner un expert pour une augm<strong>en</strong>tation du loyer, pour évaluer une indemnité<br />

d'éviction ; pour fixer <strong>l'</strong>honoraire d' un expert………<br />

<br />

Le référé simple<br />

Il s' agit de dem<strong>an</strong>de concern<strong>an</strong>t :<br />

- Une servitude de pas<strong>sa</strong>ge qu<strong>an</strong>t à <strong>l'</strong><strong>en</strong>lèvem<strong>en</strong>t d'un obstacle, par exemple.<br />

- Une susp<strong>en</strong>sion de v<strong>en</strong>te aux <strong>en</strong>chères que le débiteur de bonne foi pourrait obt<strong>en</strong>ir <strong>en</strong><br />

vertu de <strong>l'</strong>article 52 LTGO sur le délai de grâce.<br />

- Une ces<strong>sa</strong>tion des travaux sur un terrain litigieux;<br />

- Une expulsion d'un locataire de mauvaise foi ( pour non paiem<strong>en</strong>t de loyer et non paiem<strong>en</strong>t<br />

irrégulier ou retard de paiem<strong>en</strong>t) ou pour in<strong>sa</strong>lubrité publique (il faut produire <strong>l'</strong> arrêté<br />

municipal).<br />

Même s’il y a urg<strong>en</strong>ce, si le dossier subit de contestation sérieuse, le juge des référés doit se<br />

déclarer incompét<strong>en</strong>t car il ne peut statuer sur le fond. Il <strong>en</strong> est de même si le fond est déjà <strong>sa</strong>isi. Il


ne peut non plus statuer sur le droit de propriété d'une des parties, ni interpréter les clauses obscures<br />

d'un contrat ni prononcer la nullité d'un acte de procédure. Enfin, le Juge des référés ne peut<br />

ordonner aucun paiem<strong>en</strong>t : il ne peut condamner <strong>sa</strong>uf d<strong>an</strong>s deux cas :<br />

+ les astreintes: le Juge peut assortir <strong>sa</strong> décision d'astreintes par jour de retard. Ce qui signifie que<br />

lorsqu’une obligation de faire aura été ordonnée afin d'assurer <strong>l'</strong>exécution rapide de <strong>sa</strong> décision, le<br />

juge peut <strong>en</strong> même temps prononcer les astreintes.<br />

La liquidation des astreintes est de la compét<strong>en</strong>ce du juge du fond qui seul sera habilité à évaluer le<br />

préjudice subi par le cré<strong>an</strong>cier de <strong>l'</strong>obligation de faire. Le calcul des astreintes ne se fait pas comme<br />

<strong>en</strong> mathématiques. Le mont<strong>an</strong>t de celles- ci ne peut être inférieur au préjudice ni supérieur au<br />

double de celui- ci.<br />

+ Le référé provision du droit fr<strong>an</strong>çais: article 223 al-1 NCPC :<br />

Cette catégorie nouvellem<strong>en</strong>t introduite à Madagascar constitue la cinquième compét<strong>en</strong>ce du<br />

Présid<strong>en</strong>t <strong>en</strong> matière de référé où il peut condamner à une somme d'arg<strong>en</strong>t mais toujours à titre<br />

provisionnel. Né<strong>an</strong>moins, la somme peut être accordée totalem<strong>en</strong>t ou partiellem<strong>en</strong>t au cré<strong>an</strong>cier<br />

d<strong>an</strong>s le cas où <strong>l'</strong>exist<strong>en</strong>ce de la cré<strong>an</strong>ce ne serait pas sérieusem<strong>en</strong>t contestable. Il s'agira alors pour<br />

le juge d'apprécier un contrat et pour ce faire, deux conditions sont requises:<br />

• La cré<strong>an</strong>ce ne doit pas être sérieusem<strong>en</strong>t contestable: le cré<strong>an</strong>cier doit alors prés<strong>en</strong>ter une<br />

reconnais<strong>sa</strong>nce de dette, un chèque retourné,… et le débiteur ne doit pas contester la cré<strong>an</strong>ce<br />

qui doit être claire et nette.<br />

• Il faut que cela soit à titre provisionnel c'est à -dire jusqu’à ce qu'il y ait un jugem<strong>en</strong>t sur le<br />

fond.<br />

Cep<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t, le Juge des référés ne peut accorder que la cré<strong>an</strong>ce non contestable et ne peut ainsi<br />

statuer sur les dommages -intérêts ni sur <strong>l'</strong>intérêt de retard.<br />

Quoiqu'il <strong>en</strong> soit, d<strong>an</strong>gereux qu'elle soit, <strong>l'</strong> ordonn<strong>an</strong>ce de référé est exécutoire par provision dès qu'<br />

il y a notification / signification; On peut même dem<strong>an</strong>der qu'elle soit exécutée sur minute et av<strong>an</strong>t<br />

<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t.


On ne peut faire opposition contre une OR, tout ce que <strong>l'</strong> on pourra faire <strong>en</strong> cas d' in<strong>sa</strong>tisfaction est<br />

un Appel d<strong>an</strong>s le délai de 15 jours de la notification ou de la signification.<br />

Av<strong>an</strong>t on ne pouvait faire appel avec déf<strong>en</strong>se à exécution provisoire même s'il y erreur de droit<br />

flagr<strong>an</strong>t ; mais actuellem<strong>en</strong>t depuis le NCPC, il est recevable si il <strong>en</strong>tre d<strong>an</strong>s les cas prévus par ledit<br />

code.<br />

<br />

Le référé famille<br />

Le juge des référés famille est d'abord <strong>sa</strong>isi par le r<strong>en</strong>voi du juge des OSR concern<strong>an</strong>t les v<strong>en</strong>tes<br />

des bi<strong>en</strong>s des mineurs ou tout autre dossier qui lui est soumis, prés<strong>en</strong>t<strong>an</strong>t une contestation<br />

immin<strong>en</strong>te. Ensuite, il est aussi compét<strong>en</strong>t pour désigner une tutelle si la dem<strong>an</strong>de est faite par<br />

d'autres personnes que les par<strong>en</strong>ts du mineur. Le plus souv<strong>en</strong>t, la dem<strong>an</strong>de d'acte de tutelle est faite<br />

<strong>en</strong> vue de v<strong>en</strong>dre les bi<strong>en</strong>s du mineur; si fait par un c<strong>en</strong>tre d'accueil, elle peut avoir pour but<br />

<strong>l'</strong>adoption. D<strong>an</strong>s tous les cas, il faut toujours auditionner différ<strong>en</strong>ts témoins:<br />

- Trois si <strong>l'</strong>un des par<strong>en</strong>ts est décédé et <strong>l'</strong>autre inconnu ;<br />

- Six dont trois du côté du père et trois du côté de la mère si tous les deux sont morts.<br />

L'acte de tutelle délivré par le Fokont<strong>an</strong>y ou le Firai<strong>sa</strong>na ne peut être homologué par le Tribunal car<br />

seul celui du Tribunal est régulier.<br />

L'adopt<strong>an</strong>t simple ne peut v<strong>en</strong>dre les bi<strong>en</strong>s de <strong>l'</strong>adopté simple <strong>sa</strong>ns le cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t de ses par<strong>en</strong>ts<br />

ou de <strong>sa</strong> mère si elle est la seule viv<strong>an</strong>te.<br />

Le référé peut être une procédure gracieuse ou cont<strong>en</strong>tieuse mais dès qu'une contestation sérieuse<br />

intervi<strong>en</strong>t le Juge des référés doit se déclarer incompét<strong>en</strong>t.<br />

La juridiction du Présid<strong>en</strong>t constitue avec le Tribunal du travail et le Tribunal de commerce des<br />

juridictions d' exception à côté de la juridiction de droit commun.<br />

IV-<br />

LES JURIDICTIONS D'EXCEPTION<br />

On parle de juridiction d' exception lorsque des textes particuliers intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pour régir la<br />

situation. Il <strong>en</strong> est ainsi <strong>en</strong> matière de travail et de commerce.<br />

A- LE CONTETIEUX DU TRAVAIL


La particularité de la juridiction du travail se m<strong>an</strong>ifeste déjà au niveau du TPI du fait qu'elle<br />

dispose de son propre greffe. Il n' est plus néces<strong>sa</strong>ire d' aller à la porte 114 mais on dépose<br />

directem<strong>en</strong>t la requête au greffe social qui s' occupera du dossier jusqu' au jugem<strong>en</strong>t de <strong>l'</strong> affaire<br />

( porte 40 ).<br />

Le Tribunal du travail a une compét<strong>en</strong>ce d'attribution. Tout litige né d' un contrat de travail, <strong>en</strong>tre<br />

un <strong>sa</strong>larié et un employeur, <strong>l'</strong>exécution, ces<strong>sa</strong>tion....relève de <strong>sa</strong> compét<strong>en</strong>ce exclusive. D'ailleurs, le<br />

Code du Travail régit exclusivem<strong>en</strong>t cette relation dès son comm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t jusqu'à <strong>sa</strong> rupture<br />

volontaire ou involontaire.<br />

Le Tribunal territorialem<strong>en</strong>t compét<strong>en</strong>t <strong>en</strong> matière de relation de travail est celui du lieu<br />

d'exécution du contrat; <strong>en</strong> matière de rupture de ladite relation, c'est celui du lieu de domicile du<br />

déf<strong>en</strong>deur ou de celui de <strong>l'</strong>employeur qui pourra connaître du litige.<br />

La procédure se caractérise par deux principes :<br />

1. Principe de gratuité<br />

Même si des <strong>en</strong>quêtes sont néces<strong>sa</strong>ires à <strong>l'</strong>aboutissem<strong>en</strong>t de <strong>l'</strong>affaire qui lui est soumise, le<br />

requér<strong>an</strong>t n'aura ri<strong>en</strong> à payer jusqu'à <strong>l'</strong>interv<strong>en</strong>tion d'une décision.<br />

Ce principe se trouve <strong>en</strong>core r<strong>en</strong>forcé par la gratuité au niveau de <strong>l'</strong><strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t, ce qui doit être<br />

fait m<strong>en</strong>tion avec <strong>l'</strong>article du CGI.<br />

Ce principe souffre d'une exception, au niveau de la Cour Suprême, il y aura paiem<strong>en</strong>t des<br />

différ<strong>en</strong>ts droits de même mont<strong>an</strong>t que ceux <strong>en</strong> matière civile d<strong>an</strong>s le cas où un pourvoi serait fait<br />

contre la décision de la Cour d'Appel.<br />

2. Principe de célérité<br />

Le caractère alim<strong>en</strong>taire de la plupart des droits réclamés justifie cette rapidité. Au sein du Tribunal<br />

d'Anosy 7 magistrats sièg<strong>en</strong>t chacun à leur tour, une fois tous les mois. A chacune des audi<strong>en</strong>ces, la<br />

juridiction ne peut être régulièrem<strong>en</strong>t composée que si avec le Présid<strong>en</strong>t et le greffier sièg<strong>en</strong>t des<br />

assesseurs dont <strong>l'</strong>abs<strong>en</strong>ce de <strong>l'</strong>un ou de <strong>l'</strong>autre <strong>en</strong>traîne le r<strong>en</strong>voi <strong>en</strong> bloc pour défaut d'assesseur.<br />

La représ<strong>en</strong>tation dev<strong>an</strong>t le Tribunal peut se faire par un avocat régulièrem<strong>en</strong>t inscrit au barreau de<br />

Madagascar, un m<strong>an</strong>dataire ou un syndicat de même br<strong>an</strong>che d'activité qui doit toujours être muni<br />

d'une procuration ou d'un m<strong>an</strong>dat.


Après la <strong>sa</strong>isie de la juridiction, le greffier procède à la notification de la requête à <strong>l'</strong>autre partie; la<br />

date d'audi<strong>en</strong>ce sera ainsi connue des deux parties. C'est à ce stade que la troisième particularité de<br />

la procédure se m<strong>an</strong>ifeste : av<strong>an</strong>t le débat au fond, on t<strong>en</strong>te toujours de concilier les parties.<br />

a) phase de conciliation<br />

L'audi<strong>en</strong>ce de conciliation se passe à huit clos <strong>en</strong> chambre de conseil. Cep<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t, les deux<br />

assesseurs doiv<strong>en</strong>t toujours être là avec le Présid<strong>en</strong>t et le greffier. La conciliation préalable est<br />

toujours obligatoire : il y <strong>en</strong> a une qui se fait dev<strong>an</strong>t <strong>l'</strong>inspection du travail (Suppression de poste)<br />

av<strong>an</strong>t <strong>sa</strong>isine du tribunal : deux hypothèses:<br />

+ les parties se concili<strong>en</strong>t soit partiellem<strong>en</strong>t soit totalem<strong>en</strong>t; PV <strong>en</strong> sera dressé et signé par la partie<br />

travailleur, <strong>l'</strong> employeur et <strong>l'</strong> inspecteur du travail. Seule <strong>l'</strong>inexécution de ce PV pourra justifier la<br />

<strong>sa</strong>isine du Tribunal afin que celui- ci lui donne force exécutoire et non r<strong>en</strong>dre un jugem<strong>en</strong>t vu que<br />

tous les points conciliés ne peuv<strong>en</strong>t plus être mis <strong>en</strong> cause.<br />

+ les parties ne sont pas conciliées alors celle qui se s<strong>en</strong>t lésée doit <strong>sa</strong>isir le Tribunal pour une<br />

deuxième conciliation, mais cette fois ci c'est dev<strong>an</strong>t dev<strong>an</strong>t le Juge qu'elle est t<strong>en</strong>tée. Après lecture<br />

par le Présid<strong>en</strong>t à <strong>l'</strong>employeur de toutes les réclamations du dem<strong>an</strong>deur, il lui dem<strong>an</strong>de s’il veut y<br />

accéder ou non. Si oui, il doit faire une offre sérieuse. Aucune dem<strong>an</strong>de additionnelle ne peut plus<br />

être faite si pas faite préalablem<strong>en</strong>t à la conciliation.<br />

Si la conciliation est totale, le litige est terminé, t<strong>an</strong>dis que si elle est partielle, il y a r<strong>en</strong>voi sur ces<br />

points non conciliés dev<strong>an</strong>t la juridiction du travail de jugem<strong>en</strong>t.<br />

b) la juridiction de jugem<strong>en</strong>t<br />

La procédure est là même que celle qui est mise <strong>en</strong> œuvre par la juridiction de droit commun : Mise<br />

<strong>en</strong> état du dossier <strong>en</strong> cas de complexité de <strong>l'</strong>affaire puis audi<strong>en</strong>ce au fond.<br />

Le Présid<strong>en</strong>t délibère avec les 2 assesseurs <strong>en</strong> chambre du conseil <strong>sa</strong>ns la prés<strong>en</strong>ce du greffier av<strong>an</strong>t<br />

de statuer.<br />

B- LE CONTENTIEUX COMMERCIAL<br />

C ' est <strong>l'</strong>article 73 à 74 qui <strong>en</strong> détermin<strong>en</strong>t la compét<strong>en</strong>ce et c'est le Code de commerce, <strong>en</strong> son<br />

article 632 qui donne la définition de ce qu'on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d par acte de commerce et commerç<strong>an</strong>ts. Le


Tribunal de commerce est <strong>en</strong> effet compét<strong>en</strong>t pour connaître de tout litige qui naisse d'un acte de<br />

commerce et <strong>en</strong>tre commerç<strong>an</strong>ts. La <strong>sa</strong>isine de la juridiction commerciale se fait soit par requête<br />

soit par assignation comme pour toutes les autres juridictions. Cep<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t, il est des cas où cette<br />

<strong>sa</strong>isine ne sera recevable que si elle est faite par voie d'assignation. Il <strong>en</strong> est ainsi lorsque le<br />

mont<strong>an</strong>t de la dem<strong>an</strong>de <strong>en</strong> principale est supérieure à 2.000.000 Fmg, c'est une des innovations<br />

apportées par le NCPC. Ces actes introductifs d'inst<strong>an</strong>ce val<strong>en</strong>t tous deux conclusions.<br />

La procédure d'urg<strong>en</strong>ce existe égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> la matière et c'est la même <strong>en</strong> matière civile, seule la<br />

compét<strong>en</strong>ce au fond qui diffère.<br />

La juridiction de jugem<strong>en</strong>t ne <strong>sa</strong>urait être régulièrem<strong>en</strong>t composée si elle n'est pas constituée par le<br />

présid<strong>en</strong>t et les deux assesseurs <strong>en</strong> même temps; <strong>l'</strong>un des assesseurs ét<strong>an</strong>t commerç<strong>an</strong>t et <strong>l'</strong>autre un<br />

non-commerç<strong>an</strong>t qui délibéreront seulem<strong>en</strong>t si le dossier qui leur est soumis est <strong>en</strong> état de <strong>l'</strong>être.<br />

Les voies de recours contre ces décisions suiv<strong>en</strong>t les mêmes règles que celle de droit commun.<br />

TITRE II - JURIDICTION PENALE<br />

Généralités<br />

La procédure pénale a pour objet de rechercher et de constater les infractions commises, d’<strong>en</strong><br />

rassembler et d’<strong>en</strong> examiner les preuves et d’établir la culpabilité des auteurs au moy<strong>en</strong> de<br />

l’information ou de l’instruction préparatoire et de juger le délinqu<strong>an</strong>t à l’audi<strong>en</strong>ce.<br />

Le Gouvernem<strong>en</strong>t Malgache au l<strong>en</strong>demain de notre indép<strong>en</strong>d<strong>an</strong>ce, <strong>en</strong> poursuiv<strong>an</strong>t l’exécution de<br />

son pl<strong>an</strong> de refonte et de codification de textes législatifs et réglem<strong>en</strong>taires, a promulgué par une<br />

Ordonn<strong>an</strong>ce n° 62 052 du 20 septembre 1962 le Code de Procédure Pénale Malgache d<strong>an</strong>s un souci<br />

de codifier l’<strong>en</strong>semble des règles qui gouvern<strong>en</strong>t la poursuite des infractions, les jugem<strong>en</strong>ts des<br />

délinqu<strong>an</strong>ts et l’efficacité des <strong>sa</strong>nctions pénales.<br />

Le Code pénal et le Code De Procédure pénale se trouv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong> même temps utiles pour régler<br />

un litige pénal. C’est la juridiction répressive de tout cont<strong>en</strong>tieux ay<strong>an</strong>t pour origine une violation<br />

de la loi pénale qu'elle soit volontaire ou involontaire. Ainsi tous ceux qui <strong>en</strong>freign<strong>en</strong>t la loi seront


punis et doiv<strong>en</strong>t <strong>l'</strong>être d<strong>an</strong>s <strong>l'</strong>intérêt de la société d'abord puis d<strong>an</strong>s celui du particulier qui s'<strong>en</strong><br />

trouve lésé. A cet effet, il doit <strong>sa</strong>isir le tribunal si celui ci ne peut se <strong>sa</strong>isir d'office.<br />

A ce stade il faut <strong>sa</strong>voir qu'il n'est plus possible pour le ministère public de poursuivre si <strong>l'</strong>infraction<br />

est tombée sous le coup de la prescription de <strong>l'</strong>action publique, <strong>en</strong> effet les faits ne doiv<strong>en</strong>t pas dater<br />

de plus d'un <strong>an</strong> s’il s'agit de faits constitutifs de contrav<strong>en</strong>tion ; de trois <strong>an</strong>s si les faits constitu<strong>en</strong>t<br />

un délit ; et de dix <strong>an</strong>s si les faits constitu<strong>en</strong>t un crime. Aussi la <strong>sa</strong>isine doit être faite d<strong>an</strong>s<br />

<strong>l'</strong>intervalle de <strong>l'</strong>un de ces délais.<br />

La <strong>sa</strong>isine pour être recevable et aboutir à la répression doit être faite dev<strong>an</strong>t la juridiction<br />

territorialem<strong>en</strong>t compét<strong>en</strong>te.<br />

A- COMPETENCE TERRITORIALE<br />

Des règles sont prévues afin d'éviter la <strong>sa</strong>isine de plusieurs juridictions pour un même dossier avec<br />

les mêmes parties. Ainsi, sera compét<strong>en</strong>t Le tribunal du lieu de <strong>l'</strong>infraction, de <strong>l'</strong>arrestation de <strong>l'</strong>un<br />

ou de tous les auteurs de ladite infraction ou du domicile de ceux-ci. Cep<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t il peut arriver que<br />

deux juridictions toutes deux territorialem<strong>en</strong>t compét<strong>en</strong>tes se trouv<strong>en</strong>t <strong>sa</strong>isies d'une même affaire.<br />

D<strong>an</strong>s ce cas, <strong>l'</strong>une d'<strong>en</strong>tre elles doit <strong>en</strong> être des<strong>sa</strong>isie et dem<strong>an</strong>de doit <strong>en</strong> être au Ministère public. La<br />

décision de des<strong>sa</strong>isissem<strong>en</strong>t ne peut être prise qu'avec plein accord du magistrat des<strong>sa</strong>isi ainsi que<br />

duParquet.<br />

Cette limite géographique se matérialise par les ressorts, <strong>en</strong> effet si le Tribunal d'Ant<strong>an</strong><strong>an</strong>arivo se<br />

trouve <strong>sa</strong>isi d'un dossier qui n'a aucun rattachem<strong>en</strong>t avec lui, il doit se déclarer incompét<strong>en</strong>t et<br />

r<strong>en</strong>voyer dev<strong>an</strong>t la juridiction territorialem<strong>en</strong>t compét<strong>en</strong>te d<strong>an</strong>s le ressort de laquelle soit<br />

<strong>l'</strong>arrestation soit <strong>l'</strong>infraction, soit le domicile du déf<strong>en</strong>deur a lieu.<br />

Une autre remarque très import<strong>an</strong>te, s'il est de règle que le pénal ti<strong>en</strong>t le civil <strong>en</strong> <strong>l'</strong>état, il <strong>en</strong> sera<br />

autrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> matière de droit réel immobilier auquel cas le pénal doit surseoir à statuer <strong>en</strong> att<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t<br />

la décision du tribunal civil. Il <strong>en</strong> est égalem<strong>en</strong>t ainsi si la loi <strong>l'</strong>a prévu expressém<strong>en</strong>t.<br />

A chaque niveau de juridiction, <strong>l'</strong><strong>en</strong>semble des magistrats constitu<strong>an</strong>t chacune d'elle forme le<br />

parquet. Ainsi il y un Parquet au niveau de la Première Inst<strong>an</strong>ce, un Parquet général au niveau de la<br />

Cour d'Appel et un autre au niveau de la Cour Suprême qui sont chargés de la poursuite contre tous<br />

ceux qui commett<strong>en</strong>t des infractions à la loi pénale. Il leur apparti<strong>en</strong>t de veiller et de respecter la loi<br />

d<strong>an</strong>s <strong>l'</strong>intérêt de la société.<br />

B - COMPOSITION DU PARQUET


Outre les Magistrats, des secrétaires et des Greffiers de chambre contribu<strong>en</strong>t à la bonne marche de<br />

la poursuite pénale:<br />

1 ) Les Magistrats du Ministère public:<br />

Au niveau du TPI le Parquet est constitué par le Procureur de la République et les 26 substituts dont<br />

les trois premiers substituts. Rappelons que le principe de <strong>l'</strong>indivisibilité du Ministère public permet<br />

aux membres de celui ci de ses substituer à <strong>l'</strong>audi<strong>en</strong>ce <strong>sa</strong>ns que cela n'<strong>en</strong>traîne une nullité pour vice<br />

de procédure.<br />

Au niveau de la Cour d'Appel, il est constitué par le Procureur général près la Cour d'Appel, les<br />

Avocats Généraux et les Substituts Généraux. Le PGCA a le même pouvoir hiérarchique, que le<br />

ministre de la justice a sur lui, vis à vis des substituts et avocats généraux. Le parquet général est un<br />

org<strong>an</strong>e de contrôle et de vérification: le PG procède par exemple à la vérification de <strong>l'</strong>article visé<br />

puisque de cet article dép<strong>en</strong>d <strong>l'</strong>ordonn<strong>an</strong>ce à r<strong>en</strong>dre par le juge d'instruction ; Il contrôle les pièces<br />

du dossier et <strong>en</strong> cas de décès, il requerra la production d'un acte de décès, des rapports médicaux<br />

légal…. Il est égalem<strong>en</strong>t <strong>sa</strong>isi de certains dossiers civils dont la décision de la première inst<strong>an</strong>ce est<br />

frappée d'appel : Ces dossiers pass<strong>en</strong>t dev<strong>an</strong>t le parquet général pour vérifier la raison de<br />

<strong>l'</strong>in<strong>sa</strong>tisfaction de <strong>l'</strong>appel<strong>an</strong>t. En la matière, la réquisition sera soit une confirmation soit une<br />

infirmation ou s'<strong>en</strong> rapporte ; Et rappelons que le juge du siège n'est pas t<strong>en</strong>u par cette réquisition.<br />

Il s'agit des dossiers concern<strong>an</strong>t <strong>l'</strong>état des personnes ou <strong>l'</strong>immatriculation.<br />

En ce qui concerne les réquisitions du parquet, <strong>en</strong> principe, elles devrai<strong>en</strong>t être suivies par le siège<br />

mais il n'<strong>en</strong> est pas toujours ainsi alors le ministère public (MP) peut se pourvoir <strong>en</strong> cas<strong>sa</strong>tion<br />

Et <strong>en</strong>fin au niveau de la Cour Suprême, on retrouve auprès du parquet le Procureur général près la<br />

Cour de cas<strong>sa</strong>tion (PGCS), les Avocats Généraux et les Substituts Généraux.<br />

D<strong>an</strong>s <strong>l'</strong>exercice de leurs fonctions, les Magistrats ne peuv<strong>en</strong>t passer outre les travaux de secrétariat<br />

qui consiste à tr<strong>an</strong>scrire toutes les décisions qui intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à ce niveau.<br />

2 ) Les Secrétaires<br />

Pour une meilleure org<strong>an</strong>i<strong>sa</strong>tion au sein du Parquet à Anosy et vu le nombre assez limité des<br />

secrétaires qui sont <strong>en</strong> exercice, différ<strong>en</strong>tes sections auxquelles sont attribuées un certain nombre de<br />

fonctions sont mises <strong>en</strong> place et à chacune d'elle un Magistrat substitut respon<strong>sa</strong>ble <strong>en</strong> assure la<br />

coordination.<br />

Les secrétaires de chaque section assur<strong>en</strong>t tous les travaux de greffe sur les dossiers portés dev<strong>an</strong>t la<br />

juridiction pénale.


Comme on <strong>l'</strong>a déjà précisé, leur petit nombre a fait qu'ils travaill<strong>en</strong>t d<strong>an</strong>s différ<strong>en</strong>tes sections dont:<br />

- La section registre des plaintes (RP)<br />

- La section départ - arrivée qui s'occupe de tous les courriers qui part<strong>en</strong>t et arriv<strong>en</strong>t au<br />

parquet<br />

- La section information sommaire (IS) et flagr<strong>an</strong>t délit (FD) où tous les dossiers y affér<strong>en</strong>ts<br />

sont mis <strong>en</strong> état (Porte 4)<br />

- La section liberté provisoire (LP) où passe tous les dossiers sur la question<br />

- La section dét<strong>en</strong>tion prév<strong>en</strong>tive qui s'occupe de tous les contrôles de dét<strong>en</strong>tion prév<strong>en</strong>tive.<br />

- La section OPJ qui assure le contrôle de ceux ci<br />

- La section classem<strong>en</strong>t <strong>sa</strong>ns suite (CSS) où tous les dossiers classés <strong>sa</strong>ns suite sont<br />

conservés, elle s'occupe égalem<strong>en</strong>t d'<strong>en</strong> aviser la partie civile ou de délivrer une attestation<br />

de classem<strong>en</strong>t <strong>sa</strong>ns suite de la partie adverse (porte 5 bis)<br />

- La section citation directe (porte 2) s'occupe qu<strong>an</strong>t à elle d'établir les m<strong>an</strong>dem<strong>en</strong>ts de<br />

citation pour les Huissiers qui sont chargés de citer directem<strong>en</strong>t ceux visés d<strong>an</strong>s ledit<br />

m<strong>an</strong>dem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre autres.<br />

- La section tribunal de simple police (porte 13) qui se charge de sélectionner les dossiers<br />

qui doiv<strong>en</strong>t passer dev<strong>an</strong>t le TSP et ceux qui peuv<strong>en</strong>t être statués par voie d'ordonn<strong>an</strong>ce du<br />

Présid<strong>en</strong>t.<br />

- La section instruction préparatoire (IP) (Porte 5), qui assure <strong>l'</strong>exécution de tous les actes s'y<br />

rapport<strong>an</strong>t au niveau du Parquet.<br />

- La section état civil et greffe qui procède à la vérification de <strong>l'</strong>état des greffes, état civil et<br />

huissier.<br />

- Et <strong>en</strong>fin la section exécution des peines.<br />

Au niveau de la Cour d'Appel, les secrétaires sont org<strong>an</strong>isés <strong>en</strong> greffe correctionnel et greffe Cour<br />

Criminelle où ils assur<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t tous les travaux de greffe afin d'effectuer la mise <strong>en</strong> état des<br />

dossiers qui leur seront soumis <strong>en</strong> cas d'Appel.<br />

Au cas où un pourvoi <strong>en</strong> cas<strong>sa</strong>tion a été fait, le greffier de la chambre de la cour suprême et plus<br />

particulièrem<strong>en</strong>t ceux de la cour de cas<strong>sa</strong>tion vont se retrouver <strong>en</strong> possession des dossiers y<br />

affér<strong>en</strong>ts.<br />

C - LES VOIES DE RECOURS


Comme <strong>en</strong> matière civile, il est laissé à toutes personnes non <strong>sa</strong>tisfaites de la décision du Tribunal<br />

répressif de faire appel ou pourvoi <strong>en</strong> cas<strong>sa</strong>tion contre une telle décision. Aussi des règles sont -<br />

elles prévues pour cela.<br />

1. <strong>l'</strong> appel<br />

En matière pénale, comme <strong>en</strong> matière civile, seules les parties <strong>en</strong> première inst<strong>an</strong>ce peuv<strong>en</strong>t être<br />

admises à faire appel contre une décision interv<strong>en</strong>ue à ce niveau, il <strong>en</strong> est ainsi :<br />

- du prév<strong>en</strong>u<br />

- du civilem<strong>en</strong>t respon<strong>sa</strong>ble;<br />

- de <strong>l'</strong>assureur de respon<strong>sa</strong>bilité;<br />

- de la partie civile;<br />

- du Procureur de la République;<br />

- des administrations exerç<strong>an</strong>t <strong>l'</strong>action publique; et<br />

- du Procureur Général près la Cour d'Appel.<br />

a) délai d'appel<br />

L'Appel doit être fait d<strong>an</strong>s les dix jours du prononcé du jugem<strong>en</strong>t contradictoire sinon le délai va<br />

courir à partir de la signification, qu'elle soit faite à personne ou non. Pour <strong>l'</strong>Appel incid<strong>en</strong>t, un<br />

délai supplém<strong>en</strong>taire de cinq jours est prévu pour les autres parties autre que le premier appel<strong>an</strong>t.<br />

Une exception est prévue au profit du PGCA qui peut faire appel d<strong>an</strong>s les deux mois du prononcé<br />

du jugem<strong>en</strong>t ou de la notification ou signification. Si le Tribunal a statué sur une dem<strong>an</strong>de <strong>en</strong> liberté<br />

provisoire, le délai d'appel contre le jugem<strong>en</strong>t qui <strong>en</strong> serait découlée est de trois jours.<br />

b) déclaration d'appel<br />

La déclaration d'appel doit être faite au greffe du Tribunal qui a statué ( p99), qui <strong>en</strong> dressera PV où<br />

la date d'appel sera tr<strong>an</strong>scrite, <strong>en</strong>tre autres les m<strong>en</strong>tions utiles. La déclaration peut être faite<br />

personnellem<strong>en</strong>t, soit par avocat régulièrem<strong>en</strong>t constitué, sinon toute autre personne que <strong>l'</strong>appel<strong>an</strong>t<br />

lui-même devra joindre <strong>sa</strong> lettre de procuration d<strong>an</strong>s le dossier.<br />

Si le jugem<strong>en</strong>t est réputé contradictoire ou par défaut, la déclaration d'appel peut être faite au greffe<br />

du Tribunal du choix de <strong>l'</strong>appel<strong>an</strong>t.


Si <strong>l'</strong>appel<strong>an</strong>t est dét<strong>en</strong>u, il peut faire parv<strong>en</strong>ir <strong>sa</strong> déclaration par <strong>l'</strong>intermédiaire du gardi<strong>en</strong> chef de la<br />

prison où il est dét<strong>en</strong>u qui la remettra au greffier <strong>en</strong> chef dudit Tribunal.<br />

L'Appel contre les jugem<strong>en</strong>ts ADD, interlocutoire ou préparatoire, n'est recevable qu'après<br />

jugem<strong>en</strong>t sur le fond de <strong>l'</strong>affaire et <strong>en</strong> même temps que <strong>l'</strong>appel contre ce dernier.<br />

c) effet de <strong>l'</strong>appel<br />

L ' appel a un effet susp<strong>en</strong>sif, donc p<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t le délai d'appel, <strong>sa</strong>uf celui du PGCA, et dur<strong>an</strong>t<br />

<strong>l'</strong>inst<strong>an</strong>ce d'appel, <strong>l'</strong>exécution du jugem<strong>en</strong>t est susp<strong>en</strong>due. D<strong>an</strong>s la pratique, dès qu'il y a appel,<br />

même celui fait par le PGCA, il y a toujours susp<strong>en</strong>sion. Av<strong>an</strong>t le NCPC, concern<strong>an</strong>t les jugem<strong>en</strong>ts<br />

allou<strong>an</strong>t des dommages- intérêts à titre provisionnel <strong>en</strong> matière pénale, parce qu' il y a urg<strong>en</strong>ce et il<br />

y a dommage corporel ou dommage à caractère alim<strong>en</strong>taire, ils étai<strong>en</strong>t exécutoires par provision<br />

avec toutes les conséqu<strong>en</strong>ces que cela pouvai<strong>en</strong>t avoir, désormais, <strong>l'</strong>appel avec déf<strong>en</strong>se à exécution<br />

provisoire est recevable vu les abus trop import<strong>an</strong>ts observés <strong>en</strong> la matière.<br />

Rappelons que <strong>l'</strong>Appel, <strong>en</strong> matière pénale, est ouvert contre les décisions r<strong>en</strong>dues <strong>en</strong> premier ressort<br />

par les Tribunaux correctionnels, de simple police d<strong>an</strong>s certains cas et les ordonn<strong>an</strong>ces du Juge<br />

d'Instruction.<br />

L'Appel ne doit pas être expressém<strong>en</strong>t écarté par un texte. En matière de contrav<strong>en</strong>tion, <strong>l'</strong> appel n'<br />

est pas prévu pour les jugem<strong>en</strong>ts statu<strong>an</strong>t sur des faits passibles de simple peine d' am<strong>en</strong>de <strong>sa</strong>uf si la<br />

dem<strong>an</strong>de <strong>en</strong> dommage -intérêt prés<strong>en</strong>tée par la partie civile( PC ) excède 50.000 frs.<br />

2. le pourvoi <strong>en</strong> cas<strong>sa</strong>tion<br />

La déclaration de pourvoi doit être faite auprès du greffe de la Cour qui a r<strong>en</strong>du <strong>l'</strong>arrêt (p. 306 )soit<br />

par le ministère public soit par la partie à laquelle il est fait grief.<br />

Le pourvoi peut être fait contre tous les arrêts r<strong>en</strong>dus <strong>en</strong> dernier ressort <strong>en</strong> matière criminelle,<br />

correctionnelle et de simple police; Il <strong>en</strong> est de même des arrêts de la chambre d'accu<strong>sa</strong>tion.<br />

Cep<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t, les arrêts av<strong>an</strong>t dire droit ne peuv<strong>en</strong>t être attaqués par un pourvoi <strong>en</strong> cas<strong>sa</strong>tion qu'<strong>en</strong><br />

même temps que <strong>l'</strong>arrêt sur le fond.<br />

Le délai de pourvoi est de trois jours à partir du prononcé de <strong>l'</strong>arrêt. Il faut rappeler que le pourvoi<br />

ne susp<strong>en</strong>d pas <strong>l'</strong>exécution de <strong>l'</strong>arrêt.<br />

II- LA CHAINE PENALE


Cette prés<strong>en</strong>tation de la chaîne pénale va nous montrer comm<strong>en</strong>t se fait la <strong>sa</strong>isine de la juridiction,<br />

comm<strong>en</strong>t se passe le travail des magistrats du ministère public et <strong>l'</strong>aboutissem<strong>en</strong>t de ladite <strong>sa</strong>isine.<br />

Aussi, voyons une à une ces différ<strong>en</strong>tes phases :<br />

A - LA SAISINE<br />

Le parquet est <strong>sa</strong>isi soit par une plainte, soit par le PV d'<strong>en</strong>quête préliminaire de la police qui peut<br />

être avec ou <strong>sa</strong>ns arrestation.<br />

1. Plainte à parquet<br />

Celui ou celle ( personne physique ou morale: société….) qui se s<strong>en</strong>t lésé par la violation de la loi<br />

pénale peut faire une plainte auprès du Tribunal. La plainte doit être déposée à la section arrivée du<br />

parquet qui se chargera de la tr<strong>an</strong>smettre au Procureur de la République.<br />

2. plainte auprès de la police/ g<strong>en</strong>darmerie<br />

D<strong>an</strong>s ce cas, la plainte <strong>sa</strong>isit d'abord la police judiciaire qui va faire une <strong>en</strong>quête préliminaire sur la<br />

base de laquelle les magistrats du ministère public vont apprécier <strong>l'</strong>opportunité de la poursuite. La<br />

police peut <strong>en</strong>core être <strong>sa</strong>isie par la dénonciation d'une tierce personne que la victime elle-même ou<br />

sur ordre du ministère public sous le contrôle duquel elle exerce ses fonctions d'<strong>en</strong>quêteur.<br />

L'<strong>en</strong>quête préliminaire terminée et PV <strong>en</strong> ét<strong>an</strong>t dressé, il peut arriver qu'aucune arrestation n'ait été<br />

faite. D'où, lors du tr<strong>an</strong>sfert du dossier auprès de la juridiction répressive, la distinction <strong>en</strong>tre PV<br />

avec arrestation et PV <strong>sa</strong>ns arrestation.<br />

B- LA SECTION REGISTRE DES PLAINTES<br />

Tous les PV et plaintes doiv<strong>en</strong>t y être déposés afin qu' il puisse être procéder à leur <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t,<br />

par le secrétaire respon<strong>sa</strong>ble ( p.5- bis), <strong>en</strong> vue d' obt<strong>en</strong>ir un numéro RP utile pour la distinction des<br />

dossiers pénal des dossiers civils.<br />

C- LE PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE


Les PV avec ou <strong>sa</strong>ns arrestation ainsi que toutes les plaintes sont <strong>en</strong>suite tr<strong>an</strong>smis au PR pour vi<strong>sa</strong><br />

et dispatche. Pour ce faire, il vise et met un sigle sur chaque dossier qui sert de direction à pr<strong>en</strong>dre<br />

pour chacun de ceux- ci. Le siglage consiste à mettre <strong>l'</strong>initial de chaque substitut qui connaîtra de<br />

<strong>l'</strong>affaire <strong>en</strong> marge de la première feuille du dossier que le secrétaire de la section RP notera sur le<br />

registre des plaintes av<strong>an</strong>t de remettre les dits dossiers aux magistrats <strong>sa</strong>isis du dossier.<br />

D- LES SUBSTITUTS DU PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE<br />

A chaque substitut sera remis une pile de dossiers suiv<strong>an</strong>t le dispatche fait par le PR. Les dossiers<br />

les plus difficiles sont le plus souv<strong>en</strong>t déposés au bureau des trois premiers substituts, le reste, non<br />

moins import<strong>an</strong>ts, est distribué donc aux autres magistrats.<br />

Ainsi <strong>sa</strong>isis des dossiers, le substitut procède à la lecture du dossier afin de détecter les vices de<br />

procédures au stade de <strong>l'</strong><strong>en</strong>quête préliminaire où il faut, par exemple, avertir le prév<strong>en</strong>u qu'il a le<br />

droit de pr<strong>en</strong>dre un conseil qui peut être un avocat inscrit au barreau ou un ag<strong>en</strong>t d'affaire... dès<br />

qu'il est inculpé de quelque chose et non après son interrogatoire; il doit égalem<strong>en</strong>t <strong>an</strong>alyser le<br />

dossier et pr<strong>en</strong>dre connais<strong>sa</strong>nce du cont<strong>en</strong>u de <strong>l'</strong>affaire après quoi il observe s'il est compét<strong>en</strong>t ou<br />

non pour <strong>en</strong> connaître ; En cas de compét<strong>en</strong>ce, il dresse m<strong>an</strong>uscritem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite un PV<br />

d'inculpation provisoire que le secrétaire auprès duquel le dossier va atterrir se chargera d'<strong>en</strong> établir<br />

le définitif. D<strong>an</strong>s ce cas, estim<strong>an</strong>t qu' il faut poursuivre les faits reprochés d<strong>an</strong>s le PV, il pr<strong>en</strong>dra<br />

différ<strong>en</strong>tes décisions qui y correspondront ; D<strong>an</strong>s la situation contraire, s’il décide qu'il n'est pas<br />

néces<strong>sa</strong>ire de poursuivre une décision all<strong>an</strong>t d<strong>an</strong>s ce s<strong>en</strong>s sera prise.<br />

Ainsi quoiqu'il <strong>en</strong> soit une décision doit être prise par les substituts <strong>sa</strong>isis d'un quelconque dossier :<br />

d'où<br />

1. classem<strong>en</strong>t <strong>sa</strong>ns suite<br />

Il peut arriver que la compét<strong>en</strong>ce soit bi<strong>en</strong> établie mais que pour une raison ou une autre, <strong>l'</strong>affaire<br />

doit être classée <strong>sa</strong>ns suite: Soit parce qu'il y a extinction de <strong>l'</strong>action publique, décès de <strong>l'</strong>auteur,<br />

prescription des faits ou faits amnistiés; Soit parce que les charges sont insuffi<strong>sa</strong>ntes, les faits sont<br />

insuffi<strong>sa</strong>mm<strong>en</strong>t établis, <strong>l'</strong>ordre public n'est pas intéressé…Il faut remarquer que ceci <strong>en</strong>tre tout à fait<br />

le cadre de <strong>l'</strong>appréciation de <strong>l'</strong>opportunité de la poursuite par le ministère public qui, seul, peut<br />

décl<strong>en</strong>cher <strong>l'</strong>action publique. Né<strong>an</strong>moins, le classem<strong>en</strong>t <strong>sa</strong>ns suite n'est qu'un simple acte<br />

administratif sur lequel le ministère public peut rev<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> cas de surv<strong>en</strong><strong>an</strong>ce de faits nouveaux


mais afin d'éviter qu'il n'abuse de ce pouvoir, il doit cette fois -ci <strong>sa</strong>isir le Juge d'instruction qui peut<br />

<strong>en</strong> connaître. Cette <strong>sa</strong>isine est obligatoire.<br />

Pour la plainte faite à Parquet, la décision peut être soit le classem<strong>en</strong>t <strong>sa</strong>ns suite, <strong>l'</strong>ordre de soittr<strong>an</strong>smis<br />

à la police pour <strong>en</strong>quête et arrestation ou pour <strong>en</strong>quête seulem<strong>en</strong>t.<br />

2. Citation directe( fi<strong>an</strong>tso<strong>an</strong>a miv<strong>an</strong>t<strong>an</strong>a: FIMI)<br />

La procédure de citation directe est celle utilisée lorsqu'il s'agit de faits constitu<strong>an</strong>t un délit non<br />

puni d'une peine d'emprisonnem<strong>en</strong>t. Elle peut être dem<strong>an</strong>dée par la partie civile, c'est -à dire la<br />

victime, seulem<strong>en</strong>t il faut qu'elle dem<strong>an</strong>de un permis de citer directem<strong>en</strong>t ; sinon elle est celle<br />

utilisée par le Ministère Public. D<strong>an</strong>s les deux cas, un m<strong>an</strong>dem<strong>en</strong>t de citation, d<strong>an</strong>s lequel les faits<br />

reprochés, le nom du plaign<strong>an</strong>t et la date d' audi<strong>en</strong>ce ainsi que la <strong>sa</strong>lle où <strong>l'</strong> affaire sera jugée<br />

doiv<strong>en</strong>t figurer, est remis à un huissier qui se chargera de le remettre à <strong>l'</strong> inculpé.<br />

D<strong>an</strong>s <strong>l'</strong>hypothèse où il s'agit d'un PV d'<strong>en</strong>quête préliminaire, après avoir apprécié <strong>l'</strong>opportunité de la<br />

poursuite et la compét<strong>en</strong>ce, deux autres décisions à conséqu<strong>en</strong>ces import<strong>an</strong>tes sont possibles:<br />

3. Information sommaire( famotor<strong>an</strong>a meh<strong>an</strong>a: FAME) et flagr<strong>an</strong>t délit<br />

Le dossier est considéré comme simple : L’ inculpé est connu et comparaît ou non dev<strong>an</strong>t le<br />

magistrat du ministère public qui après avoir dressé un PV d' inculpation lui <strong>en</strong> fait la lecture ;Puis<br />

il passe à <strong>l'</strong>interrogatoire de <strong>l'</strong>inculpé et peut dresser un PV d'interrogatoire ou un PV d'audition s'il<br />

s’agit d'un témoin qui est <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du une deuxième fois, mais cette fois -ci, dev<strong>an</strong>t le magistrat du<br />

ministère public.<br />

D<strong>an</strong>s ce cas, les faits doiv<strong>en</strong>t constituer un délit ou un crime non puni d'une peine de perpétuité, de<br />

mort ni de déportation. D<strong>an</strong>s la première hypothèse le substitut pr<strong>en</strong>dra une décision de r<strong>en</strong>voi<br />

qu’est celui de <strong>l'</strong>ordre de r<strong>en</strong>voi dev<strong>an</strong>t le tribunal correctionnel ; T<strong>an</strong>dis que d<strong>an</strong>s la deuxième, la<br />

décision sera un ordre de r<strong>en</strong>voi dev<strong>an</strong>t la Cour Criminelle compét<strong>en</strong>te. D<strong>an</strong>s la pratique dès qu'il<br />

s'agit de faits constitutifs de crime, les substituts procèd<strong>en</strong>t à la <strong>sa</strong>isine du juge d'instruction pour <strong>en</strong><br />

connaître mais ils n'y sont pas obligés d<strong>an</strong>s les cas que nous v<strong>en</strong>ons d'énumérer.<br />

D<strong>an</strong>s <strong>l'</strong>une ou <strong>l'</strong>autre de ces situations, une dét<strong>en</strong>tion prév<strong>en</strong>tive peut être prononcée mais elle est<br />

facultative, dont la durée peut aller jusqu'à trois mois et pas plus. Il peut donc arriver que <strong>l'</strong>inculpé<br />

soit placé sous m<strong>an</strong>dat de dépôt soit mis <strong>en</strong> liberté <strong>en</strong> att<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t le jugem<strong>en</strong>t de <strong>l'</strong>affaire d<strong>an</strong>s<br />

laquelle il est mis <strong>en</strong> cause. S'il est dét<strong>en</strong>u, il peut dem<strong>an</strong>der une mise liberté provisoire soit par


<strong>l'</strong>intermédiaire de son conseil soit par <strong>l'</strong>intermédiaire du Gardi<strong>en</strong> Chef de la prison qui la ferra<br />

parv<strong>en</strong>ir au greffe respon<strong>sa</strong>ble.<br />

Après tout cela, le magistrat donne verbalem<strong>en</strong>t à toutes parties prés<strong>en</strong>tes la date de <strong>l'</strong>audi<strong>en</strong>ce qui<br />

signifie date d'<strong>en</strong>rôlem<strong>en</strong>t du dossier laquelle ne doit pas dépasser les trois mois de dét<strong>en</strong>tion<br />

prév<strong>en</strong>tive.<br />

A titre de remarque, si une partie civile a été <strong>en</strong>t<strong>en</strong>due à la police ou si le plaign<strong>an</strong>t se constitue<br />

partie civile, le substitut lui dem<strong>an</strong>dera le mont<strong>an</strong>t du dommages- intérêts qu'elle dem<strong>an</strong>de. Et<br />

<strong>en</strong>fin, une procédure d’information sommaire spéciale est instaurée au sein du Tribunal d'Anosy<br />

pour ce qui concerne les flagr<strong>an</strong>ts délits dont <strong>l'</strong> audi<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t se fait d<strong>an</strong>s le plus bref délai, une<br />

semaine tout au plus. Ceci se justifie par la nécessité d'accélérer le jugem<strong>en</strong>t des prév<strong>en</strong>us dét<strong>en</strong>us<br />

qui constitu<strong>en</strong>t le plus gr<strong>an</strong>d nombre de la population carcérale et aussi pour un souci de se<br />

débarrasser des dossiers les plus simples <strong>en</strong> un temps meilleur: <strong>l'</strong>auteur, les faits et les preuves sont<br />

suffi<strong>sa</strong>mm<strong>en</strong>t constitués.<br />

4. instruction préparatoire<br />

La procédure d'instruction préparatoire peut être celle utilisée depuis le début de <strong>l'</strong>instruction du<br />

dossier ou se substituer à la procédure d'information sommaire.<br />

Au sein du Tribunal d' Anosy , il existe huit cabinets d' instruction.<br />

Il faut remarquer qu'av<strong>an</strong>t que le dossier n'arrive dev<strong>an</strong>t le bureau du juge d' instruction, Le Doy<strong>en</strong><br />

des Juges d' instruction procède d' abord au vi<strong>sa</strong> et dispatche de tous ces dossiers qui lui sont<br />

tr<strong>an</strong>smis par le Parquet à tous les Juges d' instruction, d' ailleurs il lui apparti<strong>en</strong>t, de par son<br />

expéri<strong>en</strong>ce, d' instruire tous dossiers prés<strong>en</strong>t<strong>an</strong>t un d<strong>an</strong>ger pour <strong>l'</strong> ordre public <strong>en</strong> raison de <strong>sa</strong><br />

complexité et de son import<strong>an</strong>ce ainsi que ceux prés<strong>en</strong>t<strong>an</strong>t des difficultés particulières.<br />

a) le juge d' instruction<br />

<strong>sa</strong>isine<br />

Il s'agit pour le substitut de faire un réquisitoire introductif qui <strong>sa</strong>isit le juge d'instruction afin de<br />

procéder à <strong>l'</strong> instruction préparatoire de <strong>l'</strong> affaire chaque fois que cela est néces<strong>sa</strong>ire soit parce que<br />

c' est obligatoire soit parce qu' il <strong>l'</strong> estime juste néces<strong>sa</strong>ire.<br />

- Il est des cas où <strong>l'</strong>interv<strong>en</strong>tion du juge d'instruction est obligatoire ( art. 179 CPP) : Tous<br />

les crimes peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>traîner la <strong>sa</strong>isine du juge d'instruction, d'ailleurs les magistrats du<br />

ministère public y ont recours chaque fois qu'ils sont <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d'un dossier criminel; il


connaît égalem<strong>en</strong>t des dossiers port<strong>an</strong>t sur un crime ou délit dont <strong>l'</strong>auteur est introuvable<br />

mais dont <strong>l'</strong>id<strong>en</strong>tité est connue sinon il y aura classem<strong>en</strong>t <strong>sa</strong>ns suite.<br />

- Par ailleurs, il arrive que ce soit la procédure d'information sommaire qui ait été utilisée<br />

mais qu'<strong>en</strong> cours d'<strong>en</strong>quête le magistrat du ministère public s'aperçoit que<br />

<strong>l'</strong>approfondissem<strong>en</strong>t du dossier nécessite une instruction préparatoire, alors il <strong>sa</strong>isit le juge<br />

d'instruction.<br />

D<strong>an</strong>s ce cas, si <strong>l'</strong>inculpé est dét<strong>en</strong>u, il faut d’abord que le magistrat du ministère public <strong>en</strong> dem<strong>an</strong>de<br />

la main levée auprès de la Chambre de Dét<strong>en</strong>tion prév<strong>en</strong>tive av<strong>an</strong>t de <strong>sa</strong>isir le juge d'instruction qui<br />

pourra décerner un autre m<strong>an</strong>dat de dépôt pour la nécessité de <strong>l'</strong>instruction. Ainsi ce deuxième<br />

m<strong>an</strong>dat de dépôt pourra durer huit mois et il ne sera pas procéder à un cumul de celui -ci à celui<br />

délivré par le ministère public p<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t <strong>l'</strong> information sommaire. Ce premier m<strong>an</strong>dat de dépôt sera<br />

considéré comme n'ay<strong>an</strong>t jamais eu lieu.<br />

Le juge d’instruction peut égalem<strong>en</strong>t être <strong>sa</strong>isi directem<strong>en</strong>t par la partie civile par la voie de la<br />

plainte avec constitution de partie civile déposée au greffe du cabinet d'instruction, auquel cas, il<br />

faut tr<strong>an</strong>smettre cette plainte au Parquet aux fins de réquisition.<br />

Compét<strong>en</strong>ce<br />

Dès qu'il est <strong>sa</strong>isi, le juge d'instruction doit vérifier <strong>sa</strong> compét<strong>en</strong>ce, outre les règles établies ci -haut,<br />

il doit égalem<strong>en</strong>t observer les limites apportées à celle -ci par le réquisitoire du MP. En effet, <strong>sa</strong>isi<br />

in rem et in personam, le JI ne peut outrepasser ces limites qu<strong>an</strong>t aux personnes à auditionner et<br />

interroger et qu<strong>an</strong>t aux actes qui leur sont reprochés <strong>sa</strong>uf à lui de dem<strong>an</strong>der un réquisitoire supplétif<br />

s'il <strong>l'</strong>estime néces<strong>sa</strong>ire et fondé ; ce qui lui permettra d'ét<strong>en</strong>dre <strong>sa</strong> compét<strong>en</strong>ce. Ceci se justifie par<br />

le fait que la poursuite apparti<strong>en</strong>t au MP et non au magistrat instructeur.<br />

la procédure d’instruction proprem<strong>en</strong>t dite<br />

Après avoir pris connais<strong>sa</strong>nce du dossier qui lui est tr<strong>an</strong>smis, d'abord, le juge d'instruction<br />

procède, le plus souv<strong>en</strong>t, à <strong>l'</strong>audition du PC ainsi que des témoins. Puis, il fait <strong>en</strong>trer <strong>l'</strong>inculpé afin<br />

de <strong>l'</strong>interroger et de permettre au greffier du cabinet qui assiste à <strong>l'</strong>interrogatoire d'établir un PV de<br />

première comparution.


Après cela le magistrat instructeur pr<strong>en</strong>d différ<strong>en</strong>tes décisions tels le non -lieu, la dét<strong>en</strong>tion<br />

provisoire ou la mise <strong>en</strong> liberté du ou de certains des inculpés si ceux -ci sont plusieurs. La durée<br />

du m<strong>an</strong>dat de dépôt prononcée par le juge d'instruction ne peut dépasser les vingt mois au total.<br />

En cours de procédure, il approfondit son instruction et doit toujours établir des PV. Av<strong>an</strong>t toute<br />

prise de décision au fond, il doit d'abord communiquer le dossier au Parquet aux fins de réquisition<br />

par une ordonn<strong>an</strong>ce de soit communiquer aux fins de règlem<strong>en</strong>t.<br />

Les magistrats du ministère public inscriv<strong>en</strong>t sur la chemise du dossier leur réquisition et le<br />

remett<strong>en</strong>t au Juge d'instruction, qui, il faut le <strong>sa</strong>voir n'est pas t<strong>en</strong>u de se conformer à ladite<br />

réquisition. Ce qui fera que toute décision contraire à cette réquisition pourra faire <strong>l'</strong>objet d'une<br />

opposition ou d'un appel de la part du MP, à <strong>sa</strong>voir le PGCA puisqu’une fois prise <strong>l'</strong>ordonn<strong>an</strong>ce du<br />

juge d'instruction est jointe au dossier et tr<strong>an</strong>smise <strong>en</strong> même temps que celui- ci au Parquet<br />

Général.<br />

En outre, le juge d'instruction peut dem<strong>an</strong>der la main levée du m<strong>an</strong>dat de dépôt qu'il a prononcé<br />

contre <strong>l'</strong>inculpé pour une raison ou pour une autre. Cette dem<strong>an</strong>de doit être adressée à la Chambre<br />

de Dét<strong>en</strong>tion Prév<strong>en</strong>tive.<br />

En définitive, si le juge d'instruction estime qu'il y a lieu de poursuivre la procédure décl<strong>en</strong>chée par<br />

le MP, il peut pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>tre autres, deux décisions:<br />

- soit il pr<strong>en</strong>d une ordonn<strong>an</strong>ce de r<strong>en</strong>voi dev<strong>an</strong>t le tribunal correctionnel puisque les faits<br />

constitu<strong>en</strong>t un délit ;<br />

- soit il pr<strong>en</strong>d une ordonn<strong>an</strong>ce de r<strong>en</strong>voi dev<strong>an</strong>t la Cour Criminelle compét<strong>en</strong>te les faits<br />

poursuivis constitu<strong>an</strong>t un crime puni ou non d'une peine de perpétuité, de mort ou de<br />

déportation. Si <strong>l'</strong> infraction commise <strong>en</strong>traîne <strong>l'</strong> une ou <strong>l'</strong> autre de ces peines, <strong>l'</strong> ORCCO<br />

<strong>sa</strong>isie la chambre d' accu<strong>sa</strong>tion mais av<strong>an</strong>t qu' elle ne soit <strong>en</strong> possession du dossier, celuici<br />

est d' abord tr<strong>an</strong>smis au Parquet Général aux fins de réquisition s' il y a opposition faite<br />

par <strong>l'</strong> inculpé d<strong>an</strong>s les trois jours du prononcé de <strong>l'</strong> ordonn<strong>an</strong>ce du juge d' instruction ;ou<br />

pour recevoir acte d' accu<strong>sa</strong>tion, si ni <strong>l'</strong> inculpé ni le PGCA n'a formé aucune opposition<br />

contre la dite ordonn<strong>an</strong>ce.<br />

Une fois mis <strong>en</strong> état par le PGCA, le dossier est déposé au greffe de la chambre d'accu<strong>sa</strong>tion qui<br />

s'<strong>en</strong> trouve <strong>sa</strong>isie <strong>en</strong> t<strong>an</strong>t que juridiction au second degré d' instruction.


) la chambre d'accu<strong>sa</strong>tion<br />

Saisie soit par <strong>l'</strong> Appel soit par <strong>l'</strong> opposition contre une ordonn<strong>an</strong>ce du Juge d' instruction ;Soit par<br />

une ordonn<strong>an</strong>ce de r<strong>en</strong>voi dev<strong>an</strong>t la Cour Criminelle Ordinaire ( CCO) et voire même par une<br />

dem<strong>an</strong>de de liberté provisoire, la chambre d'accu<strong>sa</strong>tion statue par voie d'arrêt et elle est composée<br />

de trois magistrats dont le Présid<strong>en</strong>t de chambre et deux conseillers et un greffier.<br />

Les débats ont lieu et <strong>l'</strong>arrêt est r<strong>en</strong>du <strong>en</strong> chambre du conseil, c'est à dire que ni la PC ni <strong>l'</strong>inculpé<br />

n’assist<strong>en</strong>t au débat, ils ne peuv<strong>en</strong>t que déposer des mémoires au greffe de la chambre. Le PGCA et<br />

le greffier n’assist<strong>en</strong>t pas non plus à la délibération, ils doiv<strong>en</strong>t donc sortir de la chambre à ce<br />

mom<strong>en</strong>t là; seuls les membres de la chambre délibèr<strong>en</strong>t <strong>sa</strong>ns désemparer, c'est à dire <strong>sa</strong>ns att<strong>en</strong>dre<br />

un autre jour d'audi<strong>en</strong>ce mais tout de suite après le débat.<br />

Elle est compét<strong>en</strong>te égalem<strong>en</strong>t pour connaître d' une dem<strong>an</strong>de de liberté provisoire si aucune<br />

juridiction ne s' <strong>en</strong> trouve compét<strong>en</strong>te ( ni la chambre de dét<strong>en</strong>tion ni le tribunal correctionnel ni la<br />

cour criminelle).<br />

La décision de la chambre à la suite d'une ORCCO du juge d'instruction peut être soit un arrêt de<br />

non-lieu ; soit un arrêt de r<strong>en</strong>voi dev<strong>an</strong>t la Cour Criminelle compét<strong>en</strong>te auquel cas elle peut<br />

décerner une ordonn<strong>an</strong>ce de prise de corps contre <strong>l'</strong> inculpé, s' il n' est <strong>en</strong>core prononcée aucune<br />

autre par le juge d' instruction. Cette ordonn<strong>an</strong>ce peut être différée ou immédiate selon que le<br />

mainti<strong>en</strong> de <strong>l'</strong>inculpé <strong>en</strong> dét<strong>en</strong>tion est ou non néces<strong>sa</strong>ire ; D<strong>an</strong>s ce dernier cas il doit se constituer<br />

prisonnier au moins la veille de <strong>l'</strong>audi<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> Cour Criminelle.<br />

Le Procureur Général près la Cour d' Appel( PGCA ) ainsi que <strong>l'</strong> inculpé peut faire opposition<br />

contre <strong>l'</strong> Arrêt de R<strong>en</strong>voi dev<strong>an</strong>t la Cour Criminelle Ordinaire ( ARCCO ).<br />

La chambre peut égalem<strong>en</strong>t ordonner tous actes d' information complém<strong>en</strong>taire, mais puisqu' elle<br />

ne fait pas d' <strong>en</strong>quête, il y sera procédé soit par un autre magistrat soit par le juge d' instruction<br />

initialem<strong>en</strong>t <strong>sa</strong>isi.<br />

Par ailleurs, il faut <strong>sa</strong>voir que contrairem<strong>en</strong>t au Juge d'instruction, la chambre est <strong>sa</strong>isie in rem<br />

seulem<strong>en</strong>t, ce qui fait qu'elle peut inculper d'autres personnes qui ne <strong>l'</strong>ont pas été auparav<strong>an</strong>t <strong>sa</strong>uf si<br />

celles- ci ont bénéficié d'un non-lieu définitif.


Toutes questions relatives à la dét<strong>en</strong>tion prév<strong>en</strong>tive sont de la compét<strong>en</strong>ce de la Chambre de la<br />

Dét<strong>en</strong>tion Prév<strong>en</strong>tive ( CDP ) depuis 1997 <strong>an</strong>née de <strong>sa</strong> création.<br />

E- LA CHAMBRE DE DETENTION PREVENTIVE (CDP)<br />

Sa création est née de la politique de lutte contre la corruption m<strong>en</strong>ée d<strong>an</strong>s le pays puisque si<br />

auparav<strong>an</strong>t, il appart<strong>en</strong>ait au même magistrat qui a prononcé le m<strong>an</strong>dat de dépôt de procéder à <strong>sa</strong><br />

main levée à <strong>sa</strong> guise, on s'est aperçu qu'un abus et un arbitraire pouvait <strong>en</strong> découler car cela<br />

constituait un pouvoir trop import<strong>an</strong>t <strong>en</strong>tre les mains dudit magistrat qui pourrait être t<strong>en</strong>té de<br />

recevoir de <strong>l'</strong>arg<strong>en</strong>t contre la liberté du dét<strong>en</strong>u. Ainsi la chambre de dét<strong>en</strong>tion prév<strong>en</strong>tive est mise<br />

<strong>en</strong> place pour connaître de toutes les questions relatives à cette dét<strong>en</strong>tion au lieu et place des<br />

magistrats que ce soit du ministère public ou du magistrat instructeur qui est désormais t<strong>en</strong>u de<br />

faire une dem<strong>an</strong>de main levée des m<strong>an</strong>dats de dépôt qu'ils prononc<strong>en</strong>t s'il <strong>l'</strong>estime néces<strong>sa</strong>ire. Pour<br />

ce faire, les membres de la chambre apprécieront le bi<strong>en</strong> fondé de la dem<strong>an</strong>de.<br />

Elle connaît égalem<strong>en</strong>t des oppositions formées par le ministère public ou par la partie civile<br />

contre une mise <strong>en</strong> liberté ; des appels du ministère public contre une décision de ladite chambre ;<br />

et des dem<strong>an</strong>des de mise <strong>en</strong> liberté provisoire faite par <strong>l'</strong>inculpé ou son conseil ou par le Procureur<br />

de la République.<br />

1. Composition<br />

La chambre est constituée par le Présid<strong>en</strong>t de la chambre correctionnelle et de deux juges du<br />

tribunal correctionnel.<br />

La décision de la chambre doit être prise à la majorité de ses membres et ni la partie civile ni <strong>l'</strong><br />

inculpé ni le ministère public n' assiste au débat ;Ils ne peuv<strong>en</strong>t que déposer des mémoires écrites<br />

pour les premiers et des réquisitions pour le dernier.<br />

2. les dem<strong>an</strong>des de main levée<br />

Faite soit par le ministère public soit par le juge d'instruction, elle consiste pour la chambre<br />

d'<strong>an</strong>nuler <strong>en</strong> quelque sorte les effets à v<strong>en</strong>ir du m<strong>an</strong>dat de dépôt par eux prononcés pour une raison<br />

ou pour une autre. Si la dem<strong>an</strong>de est faite par le juge d'instruction, il doit av<strong>an</strong>t de tr<strong>an</strong>smettre le


dossier de la procédure à la chambre, pr<strong>en</strong>dre une ordonn<strong>an</strong>ce de soit communiqué au ministère<br />

public afin que celui- ci fasse <strong>sa</strong> réquisition.<br />

Ainsi, si elle est accordée, un ordre d’élargissem<strong>en</strong>t sera <strong>en</strong>voyé au gardi<strong>en</strong> chef de la prison afin de<br />

permettre la sortie du prév<strong>en</strong>u / inculpé sinon il y reste jusqu'au jugem<strong>en</strong>t de son affaire. Cette<br />

décision d'accord ou de refus n'est susceptible d’aucune voie de recours.<br />

3. les oppositions contre une mise <strong>en</strong> liberté<br />

Si la partie civile ou le ministère public fait une opposition contre une mise <strong>en</strong> liberté, <strong>en</strong> matière de<br />

délit ou de crime, il doit le faire auprès du greffe du tribunal. La décision de la chambre qui<br />

intervi<strong>en</strong>dra ne sera susceptible d'aucun recours. Si cette décision n'a pas rejeté <strong>l'</strong>opposition, la<br />

chambre prononce un m<strong>an</strong>dat de dépôt qui permettra de dét<strong>en</strong>ir <strong>l'</strong>inculpé p<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t toute la durée de<br />

<strong>l'</strong>instruction jusqu' au jugem<strong>en</strong>t de son dossier.<br />

4. des dem<strong>an</strong>des de mise <strong>en</strong> liberté provisoire<br />

Si aucune date d'audi<strong>en</strong>ce au fond de leur affaire n'est <strong>en</strong>core fixée, les dem<strong>an</strong>deurs de mise <strong>en</strong><br />

liberté provisoire de <strong>l'</strong>inculpé par lui-même ou par son conseil; ou <strong>en</strong>core par le ministère public<br />

( procédure d'instruction préparatoire) est de la compét<strong>en</strong>ce de la CDP. A cet effet, av<strong>an</strong>t le débat<br />

dev<strong>an</strong>t la chambre, le dossier doit toujours être tr<strong>an</strong>smis au PR pour ses réquisitions qui peut porter<br />

les m<strong>en</strong>tions suiv<strong>an</strong>tes:<br />

-Ne s'y oppose pas ;<br />

-S’<strong>en</strong> rapporte ;<br />

-S’y oppose.<br />

D<strong>an</strong>s ce cas, seule la décision de mise <strong>en</strong> liberté prononcée par un jugem<strong>en</strong>t de la chambre port<strong>an</strong>t<br />

sur une réquisition du ministère public qui s'y oppo<strong>sa</strong>it est susceptible d’appel par le ministère<br />

public.<br />

Si aucun appel n'est interjeté d<strong>an</strong>s le délai imparti à cet effet ou si le jugem<strong>en</strong>t de mise <strong>en</strong> liberté est<br />

r<strong>en</strong>du sur des réquisitions port<strong>an</strong>t que ne s'y oppose pas ou s’<strong>en</strong> rapporte, il est exécuté le l<strong>en</strong>demain<br />

du prononcé du dit jugem<strong>en</strong>t; sinon, elle est différée jusqu'à la décision de la chambre d'accu<strong>sa</strong>tion.


Ainsi donc, la chambre a une compét<strong>en</strong>ce bi<strong>en</strong> délimitée à la question de la dét<strong>en</strong>tion prév<strong>en</strong>tive<br />

qu'elle soit prononcée par le Ministère public ou par le magistrat instructeur.<br />

5. des appels du ministère public<br />

D<strong>an</strong>s les cas où <strong>l'</strong>appel est possible, le ministère public dispose d'un certain délai pour y procéder. Il<br />

<strong>sa</strong>isit ainsi la chambre d' accu<strong>sa</strong>tion qui statue seulem<strong>en</strong>t après la décision non conforme de la<br />

chambre de dét<strong>en</strong>tion prév<strong>en</strong>tive après une dem<strong>an</strong>de de mise <strong>en</strong> liberté provisoire, c' est - à -dire<br />

que <strong>l'</strong> appel contre une mise <strong>en</strong> liberté provisoire n' est possible que si la dem<strong>an</strong>de <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s a<br />

abouti alors que le ministère public s' y est opposé.<br />

On termine donc cette deuxième partie par ces quelques remarques concern<strong>an</strong>t la chambre<br />

de dét<strong>en</strong>tion prév<strong>en</strong>tive.<br />

Il n'est pas un ha<strong>sa</strong>rd si aucun point sur les mineurs n' a été abordé jusqu' ici, <strong>en</strong> effet, ét<strong>an</strong>t donné<br />

leur particularité il a été jugé préférable de traiter leur cas d<strong>an</strong>s une autre partie. D'où, une troisième<br />

partie.<br />

TITRE - III- LE CAS PARTICULIER DES MINEURS<br />

En raison de leur minorité, des règles spéciales sont prévues à leur égard et c'est le texte sur la<br />

protection de <strong>l'</strong><strong>en</strong>f<strong>an</strong>ce <strong>l'</strong>ordonn<strong>an</strong>ce 62-038 du 19-09-1962 qui régit leur situation t<strong>an</strong>t au niveau de<br />

la juridiction pénale qu' au niveau du juge des <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts, c' est- à- dire que les mineurs <strong>en</strong> d<strong>an</strong>ger<br />

moral ou social et les mineurs délinqu<strong>an</strong>ts sont juridiquem<strong>en</strong>t protégés.<br />

En cas de d<strong>an</strong>ger, il apparti<strong>en</strong>t au Juge des <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts d'y remédier t<strong>an</strong>dis que la délinqu<strong>an</strong>ce du<br />

mineur <strong>sa</strong>isit soit le Tribunal Pour Enf<strong>an</strong>t soit la Cour Criminelle pour Mineur.<br />

A- LE JUGE DES ENFANTS( JE )<br />

A ce niveau, nous avons surtout assisté à des audi<strong>en</strong>ces concern<strong>an</strong>t des mères qui voulai<strong>en</strong>t confier<br />

leurs <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts à des c<strong>en</strong>tres d'accueil soit temporairem<strong>en</strong>t soit définitivem<strong>en</strong>t. D<strong>an</strong>s la majorité des


cas, ces mères invoquai<strong>en</strong>t leur incapacité à subv<strong>en</strong>ir correctem<strong>en</strong>t aux besoins, ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />

nutritionnels, de leurs bébés soit parce qu'elles sont trop jeunes (14 <strong>an</strong>s ) soit parce qu'elles ont déjà<br />

à leur charge plusieurs autres <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts et sont <strong>sa</strong>ns emploi fixe.<br />

Rappelons qu'il est fait <strong>sa</strong>voir à ces mères qu'elles peuv<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dre visite à leurs <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts auprès es<br />

C<strong>en</strong>tres d'accueil et les repr<strong>en</strong>dre qu<strong>an</strong>d ils pourront m<strong>an</strong>ger " normalem<strong>en</strong>t" comme les autres,<br />

seulem<strong>en</strong>t leur décision est le plus souv<strong>en</strong>t déjà prise d'av<strong>an</strong>ce : Elles veul<strong>en</strong>t presque toutes laisser<br />

définitivem<strong>en</strong>t leurs <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts et autoris<strong>en</strong>t <strong>l'</strong>adoption de ceux -ci.<br />

Pour ce faire, elles dépos<strong>en</strong>t une requête auprès du greffe social, porte 22, qui <strong>sa</strong>isit ainsi le Juge<br />

des <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts. Outre la requête, il peut arriver que des mères ab<strong>an</strong>donn<strong>en</strong>t leurs <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts <strong>en</strong> bord de<br />

route, d<strong>an</strong>s ce cas c'est la police auprès de qui <strong>l'</strong><strong>en</strong>f<strong>an</strong>t est am<strong>en</strong>ée par les autorités locales qui se<br />

charge de <strong>l'</strong>am<strong>en</strong>er dev<strong>an</strong>t le juge des <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts. Heureusem<strong>en</strong>t, il arrive que des couples qui n'ont pas<br />

d'<strong>en</strong>f<strong>an</strong>t les accompagn<strong>en</strong>t et <strong>en</strong> dem<strong>an</strong>d<strong>en</strong>t la garde provisoire au Juge des <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts <strong>en</strong> vue de<br />

<strong>l'</strong>adoption après un certain délai pour effectuer une recherche sur les par<strong>en</strong>ts biologiques de<br />

<strong>l'</strong><strong>en</strong>f<strong>an</strong>t. Sinon c'est à un C<strong>en</strong>tre d’accueil que <strong>l'</strong><strong>en</strong>f<strong>an</strong>t sera confié <strong>en</strong> att<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t que d'autres<br />

décisions n'intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t.<br />

Il faut remarquer que lesdits C<strong>en</strong>tres peuv<strong>en</strong>t dem<strong>an</strong>der une ordonn<strong>an</strong>ce de garde, provisoire ou<br />

définitif selon la situation, concern<strong>an</strong>t les <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts dont ils ont la garde et cette démarche est faite <strong>en</strong><br />

vue de <strong>l'</strong> adoption, le plus souv<strong>en</strong>t internationale.<br />

B- LE TRIBUNAL POUR ENFANT<br />

Les mineurs délinqu<strong>an</strong>ts sont jugés dev<strong>an</strong>t un Tribunal spécial qu'est le TPE. Le Tribunal est<br />

présidé par un Juge des <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts et <strong>l'</strong>audi<strong>en</strong>ce se passe <strong>en</strong> à huis clos; au début comme d<strong>an</strong>s tout<br />

procès normal <strong>l'</strong> audi<strong>en</strong>ce est publique puisqu' il s' agit tout d' abord, de prononcer les jugem<strong>en</strong>ts<br />

sur les affaires mises <strong>en</strong> délibérées ;Puis <strong>l'</strong>huissier audi<strong>en</strong>cier procède à <strong>l'</strong>appel des affaires<br />

r<strong>en</strong>voyées et <strong>en</strong>fin des affaires nouvelles. P<strong>en</strong>d<strong>an</strong>t ce temps, le présid<strong>en</strong>t distingue les affaires <strong>en</strong><br />

état d' être jugées et celles r<strong>en</strong>voyées pour dépôt pièces ou pour convocation….A la fin de ceci, il<br />

informe le public que celui- ci doit sortir de la <strong>sa</strong>lle puisqu'il va procéder au débat des dossiers <strong>en</strong><br />

état : Ainsi <strong>l'</strong>huissier audi<strong>en</strong>cier qui ne peut non plus assister au débat, fait sortir les g<strong>en</strong>s dont<br />

<strong>l'</strong>affaire n'est pas celle qui se passe <strong>en</strong> premier et ne les fait <strong>en</strong>trer que lorsqu'il s'agit de la leur.<br />

Le TPE est <strong>sa</strong>isi par une ordonn<strong>an</strong>ce de r<strong>en</strong>voi du Juge des <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts ou par voie de citation directe,<br />

d<strong>an</strong>s ce dernier cas une <strong>en</strong>quête sociale ou un exam<strong>en</strong> médical peut être ordonné. Le TPE est


compét<strong>en</strong>t pour connaître de tout litige concern<strong>an</strong>t un délit ou un crime commis par les mineurs et<br />

non ceux commis sur leur personne par des majeurs auquel cas, c'est le tribunal ou la Cour<br />

normale qui sera compét<strong>en</strong>te pour <strong>en</strong> connaître et aucune procédure spéciale ne sera requise ; Il <strong>en</strong><br />

est de même si leur complice ou leurs coauteurs sont des majeurs.<br />

La peine qui sera appliquée au mineur délinqu<strong>an</strong>t sera fonction de son âge mais <strong>en</strong> aucun cas, la<br />

peine de mort ne pourra être prononcée contre un mineur de dix huit <strong>an</strong>s:<br />

- S’il a treize <strong>an</strong>s, seules peuv<strong>en</strong>t être prononcées des mesures éducatives;<br />

- S’il a <strong>en</strong>tre treize et seize <strong>an</strong>s, il y aura une délibération sur <strong>sa</strong> respon<strong>sa</strong>bilité pénale :<br />

+ si <strong>sa</strong> respon<strong>sa</strong>bilité est ret<strong>en</strong>ue, <strong>l'</strong>excuse de minorité joue de plein droit: la peine prononcée ne<br />

pourra s'élever au-dessus de la moitié de celle à laquelle il aurait été condamné s'il avait été<br />

majeur au mom<strong>en</strong>t de <strong>l'</strong>infraction ;<br />

+ sinon, <strong>l'</strong>irrespon<strong>sa</strong>bilité pénale est admise, alors le Juge ordonnera des mesures éducatives ;<br />

- S’il a <strong>en</strong>tre seize et dix- huit <strong>an</strong>s, les deux cas ci- haut évoqué sont applicables mais il y a la<br />

faculté pour le TPE d'écarter, par décision motivée, <strong>l'</strong>excuse de minorité.<br />

C- LA COUR CRIMINNELLE POUR MINEUR<br />

En cas de crime commis par un mineur, seule la Cour Criminelle pour Mineur est compét<strong>en</strong>te pour<br />

<strong>en</strong> connaître. A cet effet <strong>l'</strong>instruction préparatoire sera m<strong>en</strong>ée par le Procureur de la République, le<br />

Juge des <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts qui joue le rôle de juge d'instruction avec les mêmes compét<strong>en</strong>ces et pouvoirs que<br />

celui- ci. En aucun cas la procédure d'information sommaire ne <strong>sa</strong>ura être applicable aux mineurs.<br />

Si aucun déf<strong>en</strong>seur n'a été choisi par le mineur, le juge d'instruction lui <strong>en</strong> commettra un d'office;<br />

le Juge d'instruction ou Juge des <strong>en</strong>f<strong>an</strong>ts peut ordonner une <strong>en</strong>quête sociale ou un exam<strong>en</strong> médical.<br />

Il peut être prononcé un m<strong>an</strong>dat de dépôt contre un mineur de treize <strong>an</strong>s <strong>en</strong> cas de crime ay<strong>an</strong>t<br />

apporté ou susceptible d'apporter des troubles graves à <strong>l'</strong>ordre public.<br />

(voir peine prononcée contre les mineurs ci- haut ).<br />

Afin de conclure définitivem<strong>en</strong>t ce point, il faut remarquer qu'il apparti<strong>en</strong>t au chef de parquet<br />

d'assurer <strong>l'</strong>exécution des peines <strong>en</strong> suiv<strong>an</strong>t effectivem<strong>en</strong>t <strong>l'</strong>état de celle -ci seulem<strong>en</strong>t nombreuses<br />

décisions ne sont jamais tr<strong>an</strong>scrites jusqu' à maint<strong>en</strong><strong>an</strong>t sur les bulletins n° 03 des condamnés <strong>en</strong><br />

raison de la l<strong>en</strong>teur des greffiers d<strong>an</strong>s le couchage des dites décisions; Un magistrat respon<strong>sa</strong>ble<br />

effectue une visite des établissem<strong>en</strong>ts pénit<strong>en</strong>tiaires afin de recevoir les dolé<strong>an</strong>ces des prisonniers


qui permettra de vérifier leur id<strong>en</strong>tité, leur dossier…..Et même s' il arrive que leur dossiers soi<strong>en</strong>t<br />

perdus à cause de la longue dét<strong>en</strong>tion dont ils sont victime, il apparti<strong>en</strong>t au PG de reconstituer leur<br />

dossier ;D’ ailleurs <strong>en</strong> principe , il est toujours conservé un double de chaque dossier traiter à ce<br />

niveau et il y a aussi les archives de la police.<br />

CONCLUSION<br />

Les quelques mois passés au sein du Départem<strong>en</strong>t Juridique du Groupe PREY m’ont été très<br />

instructifs sur trois pl<strong>an</strong>s: primo, au niveau de la connais<strong>sa</strong>nce de l’org<strong>an</strong>i<strong>sa</strong>tion judiciaire malagasy<br />

et secundo sur la pratique des codes de procédure civile et pénale et <strong>en</strong>fin sur le déroulem<strong>en</strong>t d'une<br />

audi<strong>en</strong>ce que ce soit <strong>en</strong> matière civile ou <strong>en</strong> matière pénale.<br />

Prét<strong>en</strong>dre maîtriser le droit privé et judiciaire, c’est tout d'abord maîtriser <strong>en</strong> intégralité <strong>l'</strong>application<br />

des codes de procédures. En ce s<strong>en</strong>s, le stage m'a été d'une import<strong>an</strong>ce réelle. Toutefois, il reste<br />

<strong>en</strong>core des zones d'ombre qui dem<strong>an</strong>d<strong>en</strong>t des études plus poussées et qui dem<strong>an</strong>de beaucoup plus<br />

de temps.

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